chapitre 5: l'intensité cachée

Claudia, toujours dans les bras d'Anthony, tente de se concentrer sur les mots qu'il lui dit, mais son esprit erre. Elle le ressent, cette pression invisible dans l'air. Les doigts de Travis ont frôlé les siens quelques secondes auparavant, et ce simple contact a suffi pour bouleverser tout ce qu'elle croyait maîtriser.

Leurs regards se croisent. Elle détourne les yeux, mais il les attire à nouveau, comme un aimant puissant qu'elle ne peut ignorer. Un frisson traverse son corps, malgré la chaleur du lieu, malgré la foule autour d'elle. Ce frisson, elle le connaît bien. Il la traverse chaque fois qu'il est près d'elle, un frisson électrique qu'elle tente de repousser, mais qui revient sans cesse.

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Claudia ressent la main d'Anthony sur son bras, son contact rassurant et possessif, mais c'est l'absence de Travis qui la perturbe le plus. Il se tient à l'écart, à quelques pas d'elle, mais la distance entre eux semble se réduire de manière inexorable. Le regard de Travis ne lâche pas la silhouette de Claudia. Il sait qu'il a gagné son attention.

Après quelques minutes, Anthony, absorbé par des discussions inutiles, lui murmure :

— Je vais chercher des boissons, tu veux quelque chose ?

Claudia hoche la tête, un peu absente, ses pensées toujours prises dans le tourbillon que Travis a créé. Une fois qu'Anthony s'éloigne, elle prend une profonde inspiration, essayant de se remettre en contrôle. Elle se dirige lentement vers la terrasse, s'échappant de la fête, le besoin de solitude la rongeant. Elle a besoin de respirer.

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Sur la terrasse, la nuit est fraîche, un contraste frappant avec la chaleur intérieure du gala. Elle s'approche du balcon, les lumières de la ville brillant sous ses pieds, un paysage lointain qui ne fait qu'accentuer son malaise. Elle ferme les yeux, se tenant à la balustrade, essayant d'oublier ce regard de plus en plus lourd de Travis.

Mais elle n'a pas le temps de se perdre dans ses pensées. Elle entend ses pas.

Travis est là, juste derrière elle, son ombre se découpant dans la lumière tamisée. Il ne dit rien au début. Il se contente de se tenir là, juste à quelques mètres, assez proche pour qu'elle sente sa présence, assez loin pour qu'elle puisse encore se convaincre qu'il est inoffensif.

Elle se tourne lentement, leur regard se croise à nouveau, cette fois-ci sans aucune barrière.

— J'ai besoin de toi, murmure Travis, sans crier gare, ses mots glissant comme du velours sur sa peau.

Claudia se fige. Son cœur bat plus fort. Ce n'est plus de la tentation. C'est du désir brut, palpable, qui se matérialise entre eux. Un désir qu'elle n'a jamais eu le courage de ressentir pleinement, mais qui la dévore désormais.

Elle fait un pas en arrière, mais ses jambes sont faibles, ses pensées confuses. Travis s'approche un peu plus. Ses mains se posent doucement sur ses hanches, sans précipitation, mais avec cette lenteur qui annonce un dénouement imminent. Il attend, il lui donne le temps de reculer, de fuir. Mais elle ne le fait pas.

Elle ferme les yeux, son souffle se coupant. Ce n'est pas de la peur qu'elle ressent, mais une anticipation sourde. Il la touche délicatement, puis d'une lente pression, ses mains glissent jusqu'à son dos. Elle frissonne.

Travis se penche vers elle, ses lèvres effleurent son oreille. Le souffle court, il dit :

— Si tu veux fuir, tu peux encore le faire, mais… tu sais que tu ne le feras pas.

Et c'est vrai. Elle ne le fera pas. Parce qu'elle est déjà prise dans le tourbillon de ce qu'il déclenche en elle.