C'était le weekend et le temps était dégagé. Je m'apprêtais à sortir, vêtu d'un t-shirt blanc et d'un gilet noir à capuche, ainsi que d'un short en jean vert. Je venais de quitter ma chambre et descendais les escaliers.
Je n'ai pas eu l'occasion de demander à Izumi si elle avait joué à 'Impact of Fate', mais je prévois de le faire à mon retour.
— Je m'en vais ! m'exclamai-je en sortant de la maison, un sac à la main gauche.
À la gare d'ikeda-shi, le train tardait à arriver, plus que d'habitude. J'attendais avec impatience l'arrivée de Kaitoshi.
J'étais curieux de découvrir à quoi il ressemblait en personne. Lors du lancement de la console, je n'avais pas eu l'occasion de voir le visage de Kaitoshi, seulement celui du gros pantouflard.
Le train venait d'arriver à la gare d'Ikeda-shi et j'y suis monté. Après 20 minutes de trajet, j'ai enfin atteint Osaka, une ville portuaire et touristique. J'éprouvais une certaine nervosité à l'idée de rencontrer Arthur, car jusqu'à présent, nos échanges s'étaient exclusivement limités au jeu, et ce jour marquait notre première rencontre en personne.
Je me tenais devant l'entrée de la gare, observant attentivement les passants afin de repérer Arthur. C'était une mission vouée à l'échec, car je n'avais jamais eu l'occasion de le voir en personne et ne pouvais donc pas l'identifier. Il me restait donc à attendre qu'il me trouve en premier.
Un homme d'une vingtaine d'années, habillé d'une chemise bleue à manches retroussées et d'un pantalon blanc, s'est approché de moi. Il arborait de longs cheveux châtain soyeux, soigneusement rehaussés en chignon. Il s'est arrêté juste à côté de moi.
« Il y a quelque chose d'étrange chez cet homme », me suis-je dit en l'observant du coin de l'œil.
L'atmosphère était légèrement tendue, et c'est à ce moment-là qu'il a agi de manière insolite en passant son bras gauche autour de mon cou tout en souriant.
« Qui est cette personne, au juste ? Cherche-t-il à m'agresser en plein jour et devant tout ce monde ? » me suis-je demandé , l'air inquiet .
— Bonjour Gabriel, tu n'as pas reconnu ton grand frère ? me demanda-t-il.
« Cette voix, cette manière de parler, est-ce bien toi, Arthur ? » me suis-je interrogé avec étonnement.
— Je suis désolé de t'avoir surpris, petit frère. Je souhaitais simplement te faire une petite surprise, m'a-t-il répondu.
À ce moment précis, je n'avais plus aucun doute, c'était bien Arthur. Je ne me suis pas posé d'autres questions et l'ai pris dans mes bras.
« Je suis également ravi de te voir, petit frère », me dit-il en souriant.
Nippombashi est le quartier où réside Kaitoshi. C'est un endroit plutôt calme. Pendant qu'il s'occupait de mes affaires, j'en ai profité pour observer la ville.
— Étant donné que tu es mon invité, je te laisserai ma chambre pour la nuit et je dormirai dans le salon. Maintenant que cela est réglé, il est temps pour nous d'aller à la rencontre de jeunes femmes ! s'exclame-t-il avec enthousiasme.
L'enthousiasme de Kaitoshi m'a profondément surpris. Il tenait cette sortie en haute estime, au point que cela m'a suscité un certain malaise.
Nous avions quitté la maison de Kaitoshi pour nous rendre au parc, dans le but d'observer les jeunes femmes et d'essayer de séduire quelques-unes d'entre elles. Cependant, jusqu'à présent, nous n'avions croisé que des couples ou des mères de famille.
À ce moment-là, une lycéenne charmante est passée. Elle arborait des cheveux bruns courts et des taches de rousseur sur le visage, bien que celles-ci n'étaient pas très visibles. Elle portait son uniforme scolaire, composé d'une jupe bleue courte, d'une chemise à manches courtes blanche et d'un nœud papillon gris.
Suite au départ de la fille, Kaitoshi a commencé à me dévisager d'un air moqueur, ce qui m'a profondément gêné.
— Gabriel, c'est ta chance ! Allez, petit frère, vas aborder cette charmante jeune femme qui n'attend que toi ! s'est-il exclamé avec un sourire narquois.
Je ne me sentais pas du tout à l'aise. J'ai rougi sans raison apparente et une légère transpiration m'a envahi.
— Ne me regarde pas de cette manière, je n'ai jamais dragué de filles de ma vie.
— Ne t'inquiète pas, petit frère. Laisse-moi gérer cela. Concentre-toi simplement sur le fait d'aller lui parler et je te guiderai à travers l'oreillette. Il me répondit en me tendant un AirPod.
J'avais placé l'oreillette dans mon oreille gauche, mais malgré cela, j'hésitais à m'approcher d'elle et je restais immobile, tandis qu'elle s'éloignait progressivement.
C'est à ce moment que Kaitoshi s'écria : Eh, la lycéenne ! Le beau gosse ici présent souhaite te parler ! Suite à cela, Kaitoshi s'éloigna rapidement, me laissant seul avec la jeune fille qui venait de se retourner.
« Non de dieu, je suis dans de beaux draps, que dois-je faire maintenant ? » me suis-je interrogé avec une expression effrayée .
Kaitoshi n'était plus présente, et je tremblais comme une feuille. Elle avait traversé la route et s'approchait dangereusement de moi.
« Elle s'approche de moi de manière déterminée ! » me suis-je dit avant de m'enfuir à mon tour.
運命の高まる影響
[ unmei no takamaru eikyou ]
⟩⟩⟩ RISING IMPACT OF FATE ⟨⟨⟨
Chapitre 04 : Trouver son courage .
Je me suis arrêté dans une petite ruelle pour reprendre mon souffle. Soudain, j'entendis des bruits de pas se rapprocher. En me retournant, je vis Kaitoshi s'approcher de moi avec un air furieux.
— Gabriel, pourquoi t'es-tu enfui ? me demanda-t-il d'un ton agacé.
— Je tiens à te rappeler que c'est toi qui as pris la fuite en premier. dis-je.
— Gabi, je ne pouvais pas rester avec toi, c'est la raison pour laquelle je t'ai donné une oreillette, me répondit-il d'un air déçu.
À cet instant précis, j'ai réalisé l'erreur que je venais de commettre, et un soupir m'échappa, conscient d'avoir tout ruiné.
— Ne désespère pas, petit frère. Tu as encore la possibilité de te rattraper, me répondit-il.
— Es-tu vraiment sûr de cela, grand frère ? lui demandai-je, surpris.
— Bien sûr, je sais où habite ta princesse. Me répondit kaitoshi
— Tu es vraiment impressionnant, grand frère, lui ai-je répondu en souriant.
Nous étions allés au restaurant Daisuke Ô no Sushi. Pendant tout le trajet, Kaitoshi m'avait raconté comment il avait découvert l'adresse de la jeune fille .
— Donc, sa mère commande des sushis chaque samedi ? lui ai-je demandé.
— Oui, elle n'a pas le temps de cuisiner aujourd'hui, c'est pourquoi elle passe commande ici, a commenté Hiroshi en sortant de la cuisine.
Hiroshi est un vieil ami de Kaitoshi. Il avait des cheveux châtains en bataille et était vêtu d'un t-shirt noir, d'un pantalon blanc et d'un tablier rouge.
J'éprouvais une certaine appréhension à l'idée de me rendre chez la jeune fille, et j'étais sur le point de renoncer lorsque le téléphone s'est mis à sonner. Kaitoshi a décroché l'appel, et j'ai remarqué un changement soudain dans son regard, suivi d'un rire étrange.
— Mon cher Briel , la mère de ta princesse vient de passer une commande. Hâtons-nous d'aller livrer cette commande , me dit Kaitoshi avec un air taquin.
Nous avions pris en charge la commande et nous nous sommes rendus au domicile de la jeune fille. Kaitoshi a frappé à la porte, et nous avons patienté jusqu'à ce qu'une personne vienne nous ouvrir.
La porte s'est ouverte, et c'était la jeune fille qui nous a accueillis, visiblement surprise de me voir.
— Encore toi ? me demanda-t-elle, à la fois étonnée et inquiète.
Je suis resté silencieux, pris de panique et en proie à une forte transpiration, ne sachant pas comment réagir face à cette situation, qui était totalement nouvelle pour moi. Kaitoshi l'a remarqué et a pris les choses en main.
— Voici mon petit frère Gabriel, il souhaitait m'accompagner pour ma livraison , a expliqué Kaitoshi en me tendant le sac de sushis.
— D'accord, a répondu-t-elle en prenant le sac.
Je me sentais dans une situation délicate, ayant involontairement placé mon pied entre la porte, ce qui l'a empêchée de se fermer, tout en détournant le regard.
— Eh bien... Je tenais à m'excuser pour tout à l'heure. Je n'avais pas l'intention de fuir comme un lâche. J'étais un peu perdu, ne sachant pas quoi dire, et je voulais éviter de passer pour un idiot, c'est pourquoi j'ai agi de cette façon. Je m'exprimais en jouant distraitement avec mes mains.
La jeune fille m'a donné un léger coup sur l'épaule avec son poing, ce qui m'a surpris par sa réactivité.
— Tu n'as pas à t'excuser. Cela arrive à presque tout le monde de se sentir paralysé au moment crucial à cause du trac. Tu n'es ni le premier ni le dernier à vivre cela. Elle me répondit en souriant.
— Allons-y, Briel, il est temps de partir , déclara Kaitoshi en se retournant.
— D'accord, grand frère, répondis-je à Kaitoshi.
Alors que nous nous apprêtions à partir, la jeune fille s'écria : « Gabriel ! » Kaito et moi nous retournâmes.
— Je m'appelle Kyoko ! s'exclama-t-elle avec un sourire.
À l'écoute de son nom, j'avais souri, éprouvant un sentiment d'accomplissement indescriptible.
- Enchanté, Kyoko ! répondis-je à mon tour.
Après la livraison, Kaitoshi et moi nous sommes rendus dans un parc d'attractions, puis avons visité un musée, assisté à une séance de cinéma et terminé la soirée dans un restaurant où nous avons dîné. La nuit était déjà bien installée, et une légère brise d'air apportait une fraîcheur agréable.
Cette journée à Osaka a été la plus mémorable de ma vie. Le dimanche matin, j'ai eu l'occasion d'assister Kaito dans son restaurant. À midi, nous avons longé une rivière avant de prendre quelques photos souvenirs. Vers 17 heures, Kaito m'a raccompagné chez moi en voiture.
Étrangement, durant tout le trajet de retour, je n'ai prononcé aucun mot ; j'observais silencieusement le paysage nocturne de la ville.
J'avais sonné à la porte de ma maison et j'attendais qu'une personne vienne nous ouvrir. Arthur avait remarqué que je ne me sentais pas bien et s'était approché de moi.
— Petit frère, est-ce que tout va bien ? m'a-t-il demandé.
Une sensation étrange m'a traversé l'esprit ; j'étais heureux, mais il y avait également un arrière-goût de culpabilité en moi.
— Tout va bien, grand frère , lui ai-je répondu avec un sourire feutré.
Izumi est venue ouvrir la porte. Sa première réaction a été de m'observer de la tête aux pieds. Elle a rapproché délicatement mon visage du sien, scrutant attentivement mes traits pour s'assurer que je allais bien.
— À première vue, Gabriel semble en parfaite santé. Je vous remercie sincèrement d'avoir pris soin de mon petit frère , déclare-t-elle.
— Je vous en prie, à demain, Briel ! me répond Kaitoshi avec un sourire.
— Oui, à demain dans le jeu, grand frère , lui ai-je répondu avec une légère tristesse.
Après le départ de Kaitoshi, je me suis immédiatement dirigé vers ma chambre, où je me suis enfermé en repensant aux mots d'Arthur.
« En te voyant sourire, Briel, j'ai pensé que tu avais probablement trouvé un sens à ta vie. Il est vrai que le monde virtuel nous offre davantage de libertés que le monde réel. Cependant, malgré toutes les possibilités qu'il offre, il manque un élément essentiel qui fait toute la différence. »
« Un élément essentiel qui fait toute la différence ? » lui ai-je demandé.
« Oui, cet élément essentiel, c'est tout simplement la vie. Que ce soit la petite fourmi ou l'homme, chacun d'entre nous occupe une place importante dans le monde, et c'est cette place qui donne tout son sens à notre existence. » Les paroles de Kaitoshi m'avaient profondément touché et, en y repensant, des larmes coulaient de mes yeux.
Izumi avait transporté mes bagages et les avait déposés devant la porte de ma chambre. Elle avait frappé pour que je lui ouvre, mais ne recevant pas de réponse de ma part, elle s'était alors éloignée.
« Je ne suis qu'un fardeau pour Arthur. J'avais oublié que mourir dans le jeu signifie également mourir dans la réalité. Pourtant, je n'entreprends aucun effort pour m'améliorer… »
« Kaitoshi mène une vie épanouie, et pourtant, à chaque occasion, il n'hésite pas à mettre en péril son bonheur pour me protéger et me sauver dans le jeu. Je ne souhaite plus qu'il mette en danger cette vie si précieuse pour moi. C'est pourquoi je suis déterminé à devenir plus fort, afin qu'il puisse enfin prendre le temps de profiter pleinement de son existence » , déclarai-je en scrutant les étoiles.
⟩⟩⟩ À SUIVRE ⟨⟨⟨