"Aaaah, ne touche pas à mes cheveux !
Ouf, ce n'était qu'un rêve, j'ai cru qu'on avait coupé mes magnifiques mèches.
Je respire un grand coup, la panique s'estompe lentement. Mais... quelque chose ne va pas.
Oh, je sens un poids au niveau de la poitrine.
Wahou, ça a grossi ! Heh heh, j'ai hâte de me vanter auprès de cette peste de Lucy. C'est qui la plate maintenant ?
Attends, et si ?
Ouf, je n'ai pas pris de poids là où il ne faut pas. Tout est à sa place, comme il se doit.
Mais... bon sang, quelle souffrance dois-je encore endurer ?
Attends.
Je pose deux doigts sur mon cou. Un pouls.
Je ne suis plus morte.
J'ai réussi l'éveil.
Eh bien, j'ai cru que je n'allais pas m'en sortir. C'était tout juste.
C'est moi, ou je vois tout en couleur ?
Ce blanc qui flotte dans l'air... ça doit être l'éther. Il y a aussi des tuyaux qui serpentent partout, comme des veines métalliques.
Des capsules alignées contre les murs, remplies d'une eau verdâtre. À l'intérieur, se trouvent des gens endormis ou plus exactement, ils sont morts.
Cet endroit... je ne pense pas l'avoir déjà vu. On se croirait dans un laboratoire de film de science-fiction, où on fait des expériences inhumaines.
Oh, moi aussi je suis dans une de ces capsules. C'est bizarre... je peux respirer.
Eh bien, il est temps de sortir et de retrouver les autres.
Oh, je viens d'avoir une illumination.
Si Sirius est encore mort, et que je suis déjà ressuscitée... cela signifie que désormais, je suis la grande sœur.
Hé hé, que des bonnes nouvelles à mon réveil. Je crois que la vie va me sourire.
Hmmm
Des bruits de pas.
Je me concentre vers la direction du son. Mes yeux... je peux les voir. À travers les murs, comme une caméra thermique.
Un homme et une femme descendent les escaliers. Ils ont l'air forts. Si je me fie à la quantité d'éther qu'ils contiennent, la femme doit être une initiée, et l'homme un intermédiaire.
Ce doivent être des exécuteurs.
Je suis curieuse de savoir ce qu'ils manigancent. Est-ce que si je leur demande gentiment, ils me diront tout ?
Ce n'est que maintenant que je regarde mes yeux à travers le verre. Leur couleur a changé. Ils sont passés du violet à... des arcs-en-ciel.
Est-ce à cause de ça que je peux voir tous ces détails ?
Mon intuition me dit qu'ils ne sont pas si simples.
J'ai hâte de voir de quoi d'autres ils sont capables.
Je décide de faire semblant de dormir. Même les yeux fermés, je peux tout voir à 360 degrés.
Il ne fallut pas longtemps pour qu'ils arrivent au sous-sol où je crois être.
Ce fut la femme qui se mit à parler, sa voix trahissant une tension mal dissimulée : "Ce que nous venons de ressentir tout à l'heure... est-ce que ça venait d'elle ?"
L'homme croisa les bras, son regard sombre fixé sur ma capsule. "Oui. Elle peut se réveiller d'une minute à l'autre."
Eh bien, je suis encore assez bonne actrice, allez, confiez-moi donc vos secrets.
La femme soupira, un mélange de soulagement et d'appréhension dans ses yeux. "Je reconnais cette fille. C'est celle qui était venue témoigner à la grande place ce jour-là."
Wahou, elle se souvient encore de moi. Soupir, la célébrité n'est pas facile.
L'homme gronda, ses poings se serrant. "Comment oublier la pauvre fille qui a tant souffert ? Si ce salaud de maire n'était pas déjà mort, je l'aurais fait regretter à force de poings d'avoir causé autant de peine à sa propre famille."
Je m'en veux peut-être un peu d'avoir à ce point sali sa réputation, s'il avait une tombe, j'irais peut-être lui laisser des fleurs.
La femme hocha la tête, un voile de tristesse dans son regard. "Oui, elle doit être seule au monde maintenant que sa mère n'est plus."
L'homme se tourna vers elle, une lueur de détermination dans les yeux. "À ce sujet, j'ai réfléchi. Je pense à l'adopter après que cette mission soit terminée."
Quoi ? Oups, j'ai failli me faire remarquer. Pour qui se prend cet obsédé ? Je lui ferai regretter plus tard d'avoir eu une telle pensée.
La femme leva un sourcil, un sourire ironique aux lèvres. "Êtes-vous sûr, capitaine ? Je crains la réaction de votre femme. Si j'étais à sa place, je penserais naturellement qu'il s'agit d'une de vos filles cachées."
Qui ne le ferait pas ? Comment un tel obsédé a-t-il pu trouver une femme ? Je plains la pauvre.
L'homme éclata de rire, un son grave et rassurant. "Non, non. Si je lui raconte son histoire, elle se mettra plutôt en colère contre moi parce que je suis resté les bras croisés sans lui avoir apporté mon aide."
Ce type me semble de plus en plus louche. Arrêtez de dire des sottises, et avouez vos méfaits à cette déesse.
La femme sourit, un peu plus détendue. "Si vous le dites, je vous souhaite bonne chance en tant que père."
"Merci. Où avez-vous mis le prototype ?"
"Je l'ai apporté avec moi. Le voilà."
Elle sortit un tube contenant un liquide bizarre, qui semblait contenir une chose qui bougeait à l'intérieur.
L'homme le prit d'une main ferme, sans hésitation, et l'injecte dans un espace de ma capsule.
Le liquide s'infiltre lentement, et je pus enfin voir ce qu'il contenait : un parasite minuscule, de la taille d'un angle, qui se mouvait comme un serpent.
Oh, ça devient intéressant ?
Il se mit à bouger, sinueux, presque hypnotique. Il s'approcha de moi, et je sentis une vague de froid parcourir ma peau.
Il s'agrippa à ma chair, se mit à tortiller avant de s'enfoncer profondément dans ma chair. J'ai dû me retenir de ne faire le moindre geste, j'étais proche d'assouvir ma curiosité et je n'allais pas m'arrêter en chemin.
Je pouvais encore le voir à travers mon sang, il se mit aussitôt en mouvement, se déplaçant vite comme si son temps était compté, remontant le courant le long de mes artères, jusqu'à mon cerveau.
Il s'agrippa à mon cortex cérébral, et une onde de choc
parcourut tout mon être.
C'est alors que tout devint flou.