Fragments d'Écho 4 : Il Était Une Fois Astilia… Les Secrets des Omen

« Me voilà dans une situation que je n'avais pas du tout prévue. Premièrement, qu'est-ce qu'il m'arrive à la fin ? »

« Eh ! Kesley, tu m'écoutes ou quoi ? »

« Et je me retrouve avec ce mec qui me pose mille et une questions à la fois, c'est un inspecteur de la protection impériale ou quoi ? »

« T'es vraiment pas commun comme personne, tu sais, » dit Vael après avoir fini de s'extasier.

« Je pensais que t'étais comme la plupart des gens de cette université, que tu te moquerais et t'en prendrais à moi parce que je viens d'un autre milieu, mais non, toi, tu ne m'as pas jugé. »

Un silence gênant s'installe, Vael me fixe intrigué. C'est quoi son problème ?

« Je me demande si c'est pas plutôt à cause de ton air détaché, un masque d'indifférence qui ne quitte jamais ton visage. »

« Enfin, ce que je veux dire, c'est que malgré ton air distant et ton franc-parler, t'es pas méchant, quoi. »

Il me juge pour ensuite me complimenter, il abuse ce mec. Il lui manque vraiment une case. Mais au fond, je me demande s'il n'a pas un peu raison…

« Je ne fais pas ça par empathie ou par pitié, hein, » dis-je d'un ton direct.

« Le fait que tu viennes de Traste et moi de Karate ne veut pas dire que je suis meilleur que toi, tu vois. Les mecs qui t'ont harcelés ont juste un manque d'attention qu'ils veulent combler. » Moi… je n'en ai pas besoin.

Vael était comme… fasciné.

Interphone : « Vous êtes priés de rejoindre vos salles de cours, toutes les informations sont présentes à l'entrée sur les projections informatives. »

Les projections à l'entrée de l'établissement affichaient un plan du campus avec les salles de cours indiquées, ainsi que les horaires et les noms des professeurs. Une foule d'étudiants se pressait devant, cherchant leur salle.

Vael : « D'ailleurs Kes', t'as choisi quelles spécialités ? »

Ting… tic tic tac. Je déverrouille mon porteur. « Conception et développements virtuels, Cours magistral et Contre-espionnage. »

« Kes ? C'est quoi ce surnom ? »

Vael : « Ah super ! On sera ensemble en cours magistral alors ! Moi je suis dans le cursus Technologies agricole et robotique, mais je suis aussi dans le cours magistral. On se revoit tout à l'heure ! » Il rayonnait, un sourire éclatant illuminant son visage.

« C'est pas comme si j'avais vraiment le choix, » murmurai-je, en regardant Vael s'éloigner. Cours magistral… ça sent l'ennui.

Mais avant ce cours, j'avais contre-espionnage, la seule matière que je n'ai pas cochée au hasard sur le dossier numérique d'inscription. J'avoue que ça a un peu titillé ma curiosité. J'avais l'air moins dépité après avoir pensé à ça.

Le cours de contre-espionnage terminé :

Ça va, c'était pas mauvais comme cours, le prof avait l'air enthousiaste. 

une résonance étrange persistait dans mon esprit. Des bribes de codes, des murmures numériques… C'est quoi ce bordel ? 

J'y pense pas et tente de chasser ces échos parasites. Comme si les simulations avaient laissé une empreinte… une sensation familière. 

Des lignes de code qui clignotent puis disparaissent. J'ai l'impression d'avoir déjà vu ça. Un bourdonnement persistant résonnait, comme un secret inaudible.

Je me dirigeais vers les hologrammes, à la recherche de ma salle. Cours magistral… Salle C-M02… bien.

J'ai quand même une drôle d'impression depuis tout à l'heure, comme si j'étais observé sans savoir d'où ça vient. Pourtant, je regarde rapidement autour de moi, mais rien. 

Un frisson froid me parcourt l'échine, une sensation désagréable qui me serre la poitrine. « Je dois sûrement manquer d'énergie, je vais me prendre de quoi manger sur le chemin, » dis-je sans y prêter vraiment attention. 

C-M01… Ah voilà, C-M02. J'entre et j'aperçois que le professeur n'est pas là. La salle est vaste, baignée d'une lumière douce, mais froide. 

Je scanne du regard toute la pièce et cherche ma place déjà attribuée par moi-même avec une grande concentration, non pas au centre… Pas là non plus… Parfait ! Dans le fond, à côté des vitres panoramiques, c'est très bien. 

Une satisfaction personnelle de l'avoir trouvée. Je règle mon siège, ses modèles sont en apesanteur magnétique, Un léger grondement vibratoire résonne quand je me pose. 

J'aperçois Vael qui arrive quelques minutes après moi et me fait un signe de la main avec son même sourire naïf. « Et comme je m'y attendais, il a pris la place juste à côté de moi… » Je soupire.

Une voix entre dans la salle : « Bonjour à toutes et à tous. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je me présente, je suis Elios Adil Rodrigue, votre nouveau professeur de Cours Magistral. » Dit le prof avec un ton très soutenu, limite noble.

Un type assez grand, 1m80 je dirais, des cheveux gris, mais pas totalement, une barbe taillée, tenue professionnelle, des lunettes de vue et chaque parole se définit par des gestes. Nos regards se croisent "Qu'est ce qu'il à a me fixer comme ça le binoclard j'ai un truc sur le visage ?" Avant de regarder ailleurs. 

Aujourd'hui, le thème que nous allons aborder est le système politique d'Astilia et son histoire.

Le professeur active le tableau à simulateur qui affiche une carte d'Astillia.

« Il y a deux cents ans, une île surgit mystérieusement au cœur de l'Atlantique. Un explorateur visionnaire, Joakin Elios Omen Ier, la revendiqua, fondant ainsi notre empire à ses côtés de grands noms comme Lucious Traste. Mais la paix ne vint pas facilement. »

visuel affichant des images de batailles et de soldats.

« Vingt ans de guerres furent nécessaires pour que les autres nations reconnaissent notre souveraineté. Imaginez, vingt ans de lutte pour bâtir notre nation ! »

Le professeur fait une pause, balayant la salle du regard.

« Son fils, Joakin Elios Omen II, fut un homme de progrès. Il ouvrit Astillia au commerce et découvrit une terre fertile unique, un véritable trésor qui propulsa notre empire au sommet. »

Affiche des images de navires marchands et de champs luxuriants.

« Il investit massivement dans le développement technologique, faisant d'Astillia un leader mondial. Mais certains mystères demeurent… »

L'écran affiche une image de l'île entourée de brouillard.

« Aujourd'hui, Joakin Elios Omen III dirige notre empire, une puissance influente. Mais l'origine de l'île et les secrets de sa terre fertile restent des énigmes. Pourquoi cette île est-elle apparue ? Quels sont les secrets de cette terre ? »

Le professeur pince l'image du doigt et ensuite apparaît la carte d'Astillia.

« Notre empire est composé de quatre Métropoles. Malavia, notre capitale, est le cœur politique et technologique. Karate est un modèle de modernité et de nature. Nariona, notre port maritime, est une fenêtre sur le monde. Feyate, notre centre industriel, est le moteur de notre économie. Et n'oublions pas Traste, notre village agricole, qui nous nourrit tous. » 

« Mais d'autres villes et villages sont ancrés dans notre bel empire et sont tout aussi intéressants ! Je vous laisse faire des recherches sur eux, ce sera votre prochaine mission ! » 

Affichage des images de chaque ville.

« Chaque ville a son rôle, son histoire. Mais toutes sont liées par un destin commun, celui d'Astillia. »

Cling…. Le tableau se rétracte avec un effet tridimensionnel.

« Voilà, en quelques mots, l'histoire de notre empire. Mais cette histoire est loin d'être terminée. Quels seront les prochains chapitres ? C'est à vous de les écrire. »

Applaudissements.

« Je ne connaissais vraiment pas l'histoire de l'île en fait, au lycée on ne nous l'expliquait pas avec autant de détails. » C'est vrai que c'est plus intéressant quand ce n'est pas un simple texte projeter…

Un élève de la classe, assis face au professeur, leva la main. « Monsieur Rodrigue, d'après les rumeurs, il est dit que notre Fondateur aurait subitement disparu, emmenant avec lui toutes les réponses aux mystères de l'île. »

Disparu ? Ça sent le complot à plein nez… Le professeur Elios marqua une pause, une lueur éphémère traversant son regard. « Il est vrai que… »

Un autre élève, assis quelques rangs plus loin, lui coupe la parole d'un ton méprisant : « Eh, c'est dommage qu'il n'ait pas ramené les bouseux de Traste avec lui, ça nous aurait évité de voir la tête de certains dans notre ville. » Un rire gras se propagea dans la classe, comme une vague de mépris. Des bouseux ? Sérieux ?

Vael, les sourcils froncés, les yeux embués de larmes, se leva brusquement. « Parce que tu crois… » Sa voix se brisa, étouffée par l'indignation. Il va encore se faire remarquer…

Une voix froide et tranchante retentit du fond de la salle. « Tu te crois intelligent, là ? Juste une question : la salade que tu as dans ton assiette durant le déjeuner, c'est qui qui la plante ? La pomme qui te permet de savourer ta tarte, c'est qui qui la cueille ? Et tous les autres fruits et légumes que tu manges ? Sans oublier ta côte de bœuf que tu savoures au dîner, tu penses que c'est qui qui les élève ? » Kesley, toujours adossé à son siège, les bras croisés, fixait l'élève avec un regard glacial. C'est quoi son problème ? Il a avalé un glaçon ?

Un murmure confus se répandit dans la classe. « Mais qu'est-ce qu'il a… »

« Sans les agriculteurs de Traste, tu ne pourrais pas profiter de tout ça. J'utilise des exemples parce que j'ai l'impression que les mots du prof sont trop difficiles pour toi. » Un rire sec et cinglant retentit, suivi par des éclats de rire étouffés dans la classe.Si t'es pas content des habitants de Traste, pars cultiver toi-même. On pourra mieux dormir ici. » Kesley se redressa légèrement, son visage impassible, mais ses yeux d'un bleu profond étincelant de mépris. Il est sérieux, là ?

Il se rassit, s'adossant à nouveau à son dossier. « Enfin, je suppose qu'il faut même des gens comme toi pour écrire les prochains chapitres de cette île. » Sa voix était calme, mais chaque mot résonnait comme un coup de poignard. Il n'a pas tort, mais il aurait pu le dire autrement…

Vael fixait Kesley, les yeux écarquillés, comme s'il avait vu une bête sauvage se réveiller. Un silence pesant s'installa dans la salle, chaque respiration semblant résonner. C'est quoi ce regard ? J'ai dit quoi de mal ?

Le professeur Elios esquissa un sourire en coin "houm", un éclair de satisfaction dans les yeux. Il fit un geste de la main, comme pour dissiper la tension. « Allez, on se reprend. » Il expliqua à l'élève en question que les propos dénigrants étaient interdits, tout en soulignant la pertinence des arguments de Kesley.

« Je ne cherchais pas son approbation, moi, » murmura Kesley, détournant le regard. Il n'a qu'à faire son cours au lieu de mater… 

…Les légendes d'Astilia racontent que…

La suite au prochain chapitre !