Max venait de déménager, il était heureux
Désormais, il pouvait la voir presque tous les jours. Il l'apercevait dans le bus, dans la rue, à travers la fenêtre de sa chambre. Il observait ses moindres gestes, la façon dont elle arrangeait ses cheveux distraitement, la douceur de son sourire lorsqu'elle parlait avec ses amies. Il n'aurait jamais osé l'avouer, mais cela le rendait heureux. Cette proximité, cette présence presque constante, le captivait d'une manière qu'il ne comprenait pas totalement.
Le lendemain matin, alors qu'il se rendait à l'arrêt de bus, son regard se posa aussitôt sur elle. Elle était là, comme il l'avait espéré. Son cœur, fidèle à lui-même, se mit à battre plus vite. Il s'approcha, essayant de contenir cette excitation étrange qui lui brûlait la poitrine. Lorsqu'il croisa son regard, un sourire s'imposa sur ses lèvres, naturel, sincère.
— Quelle coïncidence ! dit-il d'un ton léger.
Mais il mentait. Ce n'était pas une coïncidence. C'était exactement ce qu'il voulait.
Voir Maya. Être proche d'elle. Entendre sa voix.
Ce simple échange, aussi anodin qu'il puisse paraître, suffisait à illuminer sa journée. Il se surprenait parfois à attendre ces moments avec une impatience presque obsessionnelle.
Le soir venu, seul dans sa chambre, il ne pouvait s'empêcher de penser à elle. Son esprit était envahi d'images d'elle : son regard brillant, ses lèvres légèrement entrouvertes lorsqu'elle réfléchissait, la douceur de sa voix qui résonnait encore à ses oreilles. Chaque détail semblait gravé dans son esprit avec une précision troublante.
Allongé sur son lit, il fixait le plafond, mais ses pensées dérivaient inévitablement vers elle. Un frisson parcourut son échine alors qu'il se rendait compte de l'effet qu'elle avait sur lui. Son corps réagit avant même qu'il ne puisse y réfléchir. Une chaleur intense s'empara de lui, et il se sentit à l'étroit dans son pantalon.
Il n'y tint plus. Il ferma les yeux, laissant ses pensées l'envahir complètement. Son prénom s'échappa de ses lèvres dans un souffle :
— Maya… Ma… Ma… Maya…
Sa voix tremblait. Son désir était trop fort, trop enivrant. Cette sensation était nouvelle, enivrante, presque insoutenable. Il ne pouvait pas s'arrêter, pas maintenant. Son corps entier frissonnait sous l'intensité de l'instant.
Lui, le garçon que toutes les filles regardaient avec admiration, celui que tout le monde enviait, se retrouvait totalement captivé par une fille comme elle. Une fille qui ne soupçonnait même pas l'effet qu'elle avait sur lui.
Du moins c'est ce qu'il pensait
Personne ne se douterait qu'il pouvait être consumé par un tel désir. Personne n'imaginerait que, derrière son masque d'assurance et d'indifférence, il était hanté par le moindre de ses gestes, par le simple son de son prénom.
Et pourtant, en cet instant, il n'y avait plus que Maya.