Zhou Han se faufilait dans les ruelles étroites, chaque pas mesuré, son corps tendu comme un arc prêt à se briser. Les explosions au loin résonnaient comme des coups de tonnerre, mais rien ne semblait troubler le calme apparent de la ville. Quelques étals restaient ouverts dans les ruelles, mais la majorité des marchands avaient disparu dans leurs maisons, verrouillant les portes derrière eux. Les rues, habituellement animées, étaient presque désertes. Seuls quelques curieux osaient encore sortir pour observer les explosions en espérant que la menace ne les atteigne pas.
Les gens étaient bien trop habitués à la violence. Quand les bruits de combats se rapprochaient, ils savaient qu'il était plus sage de rentrer chez soi, de se cacher. Les attaques faisaient désormais partie du paysage, une routine pour ceux qui vivaient dans cette ville où la guerre et le chaos semblaient être les seules constantes.
Zhou Han, cependant, ne se sentait pas à sa place ici. Le clan Zhao n'était plus qu'un mauvais souvenir, un chapitre que l'on ne voulait plus relire. Il avait volé ce qui pouvait l'aider à s'échapper, mais il savait que sa fuite ne durerait pas éternellement. Il serrait fermement l'anneau spatial du vénérable du clan, un artefact puissant qui renfermait une grande quantité de ressources précieuses.
– Cela peut m'offrir une nouvelle chance. Si je trouve un endroit tranquille, peut-être… peut-être que je pourrai tout reconstruire.
Les bruits d'explosions résonnaient plus près maintenant, mais Zhou Han était déjà loin des quartiers du clan. La ville était habituée à de telles secousses, et ceux qui vivaient à proximité du centre fuyaient vers leurs maisons pour se protéger. Les rares qui demeuraient dans les rues ne s'attardaient pas, se précipitant vers des refuges sûrs. La ville semblait à la fois calme et tendue, un silence lourd flottant sur le sol, perturbé uniquement par les échos lointains de la guerre.
Zhou Han s'arrêta un instant derrière un vieux bâtiment délabré, essoufflé, son esprit tourné vers l'avenir.
– J'ai encore le temps… je dois m'échapper. Pas question de mourir aujourd'hui.
Il savait que la ville allait se remettre de l'attaque, comme elle l'avait toujours fait, mais pour lui, c'était la fin d'une époque. Sa survie dépendait maintenant de sa capacité à échapper à la main de fer de ses anciens alliés, mais aussi de la chance qu'il pourrait avoir avec les ressources qu'il avait récoltées. L'anneau, avec ses trésors cachés, pouvait être la clé d'une nouvelle vie.
Il se remit en marche, son regard scrutant les rues désertées, traversant les ruelles sombres et les vieilles avenues. Un silence étrange régnait, comme une attente suspendue dans l'air. Zhou Han savait qu'il n'était pas encore en sécurité.
Zhou Han s'arrêta enfin, haletant, la sueur perlant sur son front. Il s'éloignait du clan Zhao, sans savoir si l'alerte avait déjà été donnée ou non. Le poids de l'anneau spatial était lourd dans sa main, un poids qu'il n'arrivait pas à ignorer, mais il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de s'arrêter trop longtemps. Il devait continuer à fuir, à se cacher. Ses jambes étaient lourdes, et ses pensées étaient confuses. Il n'avait pas encore eu le temps de réaliser toute l'ampleur de son geste. Le vol de l'anneau était une chance, mais aussi un danger qui pourrait le mener à sa perte.
Il s'arrêta un instant, contre un mur, pour reprendre sa respiration. Le calme de la rue déserte autour de lui lui donna un faux sentiment de sécurité. Il ferma les yeux, pensant un instant que tout irait bien, qu'il pourrait simplement disparaître dans cette ville et ne jamais être retrouvé.
Mais alors qu'il reprenait son souffle, un cri brisé et furieux éclata derrière lui :
- Voleur ! Viens ici !
Le cri le fit sursauter. Zhou Han se figea. Ce n'était pas un cri banal. Ce cri portait une colère, une haine qui lui glaça le sang. Il se retourna précipitamment, cherchant d'où venait le cri, mais la ruelle derrière lui semblait vide. Il avait du mal à se faire une idée de la direction.
Le cri résonna à nouveau, plus proche cette fois, et Zhou Han n'eut pas le temps de réagir. Un bruit de pas précipités se fit entendre, et il sentit une présence menaçante dans son dos. Il se détourna rapidement, regardant autour de lui avec panique, mais toujours personne en vue. Il n'avait pas encore compris qu'il avait été repéré, qu'un membre du clan Zhao le suivait depuis qu'il avait volé l'anneau.
Dans un élan de panique, il tourna les talons et se mit à courir. Ses jambes tremblaient sous lui, mais l'adrénaline prenait le dessus. Il s'éloigna rapidement de l'endroit où il se trouvait, tentant de fuir dans les ruelles plus petites, de se cacher dans l'ombre. Mais à chaque virage, à chaque pas, il sentait cette présence toujours plus proche. L'idée qu'il pourrait être suivi le terrifiait.
Zhou Han courait sans s'arrêter, son souffle court et irrégulier. La ville était toujours aussi bruyante, mais il savait au fond de lui que chaque pas qu'il faisait l'éloignait du clan Zhao. Son cœur battait la chamade, chaque mouvement résonnait dans sa poitrine comme un tambour de guerre. Il n'avait pas anticipé être poursuivi, mais à présent, il ne pouvait plus se permettre de ralentir.
Les bruits de pas derrière lui se faisaient de plus en plus proches, les éclats de voix lui confirmant qu'on l'avait repéré.
- Voleur ! La voix venait d'un homme du clan Zhao. Zhou Han n'avait pas vu le moment où il avait été découvert, mais il n'avait pas le temps de réfléchir à cela. Il fallait fuir. Il fallait absolument s'échapper.
Ses jambes étaient lourdes, mais l'adrénaline l'aidait à maintenir sa vitesse. Il s'enfonçait plus profondément dans la ville, cherchant à se perdre dans les ruelles étroites, mais à chaque coin, à chaque virage, les bruits de poursuite s'intensifiaient. Ils ne s'arrêtaient pas.
Alors qu'il tournait un coin abrupt, il aperçut deux silhouettes. Des hommes. Ils marchaient calmement, presque indifférents à la scène qui se jouait autour d'eux. Dans son état de panique, il se sentit comme un animal acculé. Mais peut-être qu'ils pouvaient l'aider. Peut-être qu'il pourrait les convaincre de l'abriter, de le cacher.
- Aidez-moi ! Je suis poursuivi ! Ils veulent me tuer ! hurla-t-il, la voix tremblante de terreur.
Il se jeta presque devant eux, espérant que l'un d'eux le sauverait. Mais au fond de lui, une petite voix lui criait qu'il risquait tout de même d'être abandonné ici, au milieu de la rue, seul et sans protection.