POINT DE VUE DE ADRIEN
Nous étions sur la route du retour, nous discutions tranquillement à l’arrière avec Amélie, la membre des Sangs-Divins nous accompagnant pour soigner Sarah et Gabriel.
Rien de bien sérieux, c’était juste histoire de passer le temps, nous étions finalement de retour à Eternalys, nous traversions les divers axes et ruelles nous rapprochant du quartier général.
Mais alors que nous approchions avec soulagement de celui-ci, impatient de profiter d’une pause bien méritée, avertie par l’unité Alpha via la radio, au loin dans l’un des quartiers sous notre contrôle, des colonnes de fumée s’échappaient d’entre les immeubles en partie camouflés par la nuit.
— État d’alerte maximale, préparez-vous au combat ! ordonna Lumia, radio à la main
Les vrombissements des moteurs résonnaient dans les ruelles, accélérant le rythme, prenant des virages serrés, nous secouant dans tous les sens.
Nous pouvions apercevoir au loin des colonnes de flammes, puis une explosion et une seconde, le sol tremblait dans le quartier.
Et alors que nous tournions au niveau d’un des grands axes menant à notre quartier général, nous nous trouvions face à un appareil inconnu volant dans le ciel, derrière lui, au milieu de la route, “elle” était là.
Sans perdre un instant j’ouvris en grand la fenêtre, me levai afin de m’asseoir sur l’encadrure et, tout en prenant appuie sur le toit de notre véhicule, je mettais en joue l’appareil non identifier.
J’appuyais sur la détente, maintenant la pression, ajustant le recul du mieux que je pouvais.
Suivant le mouvement, d’autres membres des deux autres véhicules m’imitèrent, ouvrant le feu depuis leurs véhicules en direction de l’appareil.
La distance se réduisant, je pouvais observer ce fameux engin de plus près, d’un blanc immaculé, équiper de quatre rotors pour s’envoler ainsi que de plusieurs canon et lance-missile, on faisait face à un immense drone dernière génération.
Toujours derrière lui, “elle” restait figée, droite.
Avec la distance je n’en étais pas sûr, mais dorénavant, je n’avais plus aucun doute.
Une jeune fille de l’âge de Jasmine. Sa robe noire, d’un style victorien aux accents gothiques, mêlait un corset discret, des manches bouffantes et des dentelles sombres. Des broderies d’argent, fines et précises, dessinaient des symboles lunaires sur le tissu, tandis qu’une traîne courte flottait derrière elle comme un fragment de nuit.
La seule touche de couleur était une rose d’un rouge éclatant, piquée dans ses longs cheveux noirs qui glissaient sur ses épaules.
Tenebris, chef de l’unité du Clair de Lune.
L’atmosphère s’alourdissait lorsque, dans les aires apparues, une lance gigantesque couleur ébène entourée d’une multitude d’ornements, et gravée sur toute la longueur de la lame.
Elle restait suspendue dans le ciel, tournant sur elle-même la pointe toujours en direction du drone.
D’un geste de la main la lance parcourait le peu de distance la séparant de l’aéronef résultant en une immense explosion.
Profitant de la poussière provoquée par l’impact, Tenebris courra dans notre direction, passant sous le drone avant de se mettre à couvert derrière le véhicule d’Alpha
Alors que nos véhicules s’arrêtaient, attendant de voir l’état du drone, Tenebris cria :
— Il est immunisé à nos pouvoirs !
D’un mouvement sec, notre conducteur enclencha la marche arrière, enfonçant son pied sur la pédale d’accélérateur.
Notre véhicule recula brusquement entourer d’une pluie de missile qui s’abattait tout autour, soulevant à nouveau plusieurs amas de poussière.
En riposte je vidais un chargeur au niveau de la silhouette du drone encore bien en l’air.
Lorsque la poussière était retombée, un immense mur de terre et de goudron se dressait devant le véhicule d’Alpha qui ouvrait la marche.
Dans une ruelle adjacente, le corps ensanglanté, tenant à peine debout, Aldo.
Rapidement l’unité Écho se dirigea vers lui, le faisant monter à l’arrière, tandis que l’unité Alpha faisait de même avec Tenebris.
Nous remontions tous la rue en marche arrière, criblant de balles notre adversaire.
À défaut de lui infliger de gros dégât, nos balles semblaient le maintenir en place, mais, chaque seconde où on l’immobilisait, représentaient une quantité de balle bien trop importante.
Alors que tout le monde cherchait la solution a ceux problème, la voix de la jeune chef de l’unité du Clair de Lune émit depuis la radio :
— On n’a pas le choix, je vais devoir m’en occuper, couvr…
— NON !
Lumia la coupa net, la voix autoritaire, on aurait dit une mère grondant son enfant après une immense bêtise.
— Arrête-toi là, maintenant ! ordonna Lumia ne prenant même pas le temps d’attendre que le véhicule soit complètement à l’arrêt avant de descendre.
Décidée à en découdre, elle s’avança en direction du drone, le transperçant du regard.
À chaque pas qu’elle faisait, ces cheveux s’illuminaient d’un blanc de plus en plus éclatant.
Dans la réaction, le drone se projeta à toute vitesse dans notre dos, tentant de rentrer dans notre angle mort.
Je pouvais voir encore et encore son geste, comme ci elle l’avait exécuté au ralentie, mais ce simple geste ne lui avait pris en réalité qu’un dixième de seconde, la main lever, suivie d’un simple claquement de doigts, puis plus rien.
Une lueur blanche aveuglante, suivi d’un silence mortel.
Lorsque j’arrivais finalement à rouvrir les yeux, cherchant à découvrir le résultat, rien n’avait changé. Du moins dans la seconde qui suivait, car, après un bref instant, les immeubles alentour se mirent a grincé, puis la structure de ceux-ci se mettait a vacillé, suivant une droite parfaitement aligner, trancher dans la diagonale, les rangers d’immeuble de chaque côté de l’axe s’effondraient sur eux-mêmes dans une immense réaction en chaîne provoquant une secousse tels que n’importe qui dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres à la ronde aurait pu en ressentir les conséquences.
Mais une silhouette demeurait dans le ciel.
— Ne me dites pas qu’il est encore debout après ça ! cria Dan, prêt à intervenir.
Finalement, lorsque la fumée disparaissait, deux immenses entailles entamèrent le blindage de l’aéronef, des arcs électriques en sortant.
Rapidement dans un acte de survie, il s’éleva dans le ciel aussi vite que son état pouvait lui permettre, puis il disparut dans la nuit sans laisser de trace.
Tout devenait soudainement calme, l’unité Bravo sortait d’une des ruelles adjacentes fuyant les immeubles instables, s’effondrant sur eu même.
Leur chef s’avançait vers notre véhicule tandis que Lumia s’en était rapprochée.
— On ne doit pas perdre de temps, l’ennemie a pris position au sein du quartier général, deux unités sont déjà sur place, tentant d’infiltrer le bâtiment.
— Au, main… de, l’ennemie ?
Plus surpris par l’arrivée de Bravo, je ne l’avais pas remarqué, mais Lumia soutenait le poids de son propre corps en se tenant contre le véhicule, haletant.
— Chef, vous allez bien ?
— Ne vous inquiétez, pas… c’est, juste le, contrecoup…
Voyant que tout le monde attendait une décision de Lumia, Victor ordonna :
— Ceux étant à pied, vous vous accrocherez à nos véhicules le peu de distance nous séparant du quartier général, nous allons prêtez main-forte aux alliés encore à l’intérieur.
Tout le monde s’exécutait tandis que Lumia retrouvait péniblement sa place à l’intérieur.
Tandis que nous foncions en direction du quartier général, le sang bouillonnant, je me répétais sans cesse, “faites en sortes que tout le monde aille bien, Élodie, tu dois tenir bon”.
Lorsque nous arrivions face au poste de sécurité, une unité s’était dispersée dans les immeubles alentour, éliminant les cibles retranchées derrière des barricades et des carcasses de véhicule.
Le reste des ennemies était balayait par les puissants sorts lancer par nos Éveillés.
Une fois arrivé au niveau de parking, tout le monde descendit des véhicules, Lumia avait repris des forces et tout le monde était gonflé à bloc.
Nous nous séparions en deux grandes équipes, Lumia et Bravo restaient avec Amélie à l’extérieur du parking, tandis que nous autres nous dirigions vers l’intérieur.
De brefs coups de feu retentissaient déjà depuis les étages supérieurs et la plupart des envahisseurs entamaient leurs fuites.
Lorsque la silhouette d’un ennemi apparut dans le champ de vision de l’un d’entre nous, il rejoignait une liste de défunts jamais assez longue.
Nous progressions en formations, commençant par le rez-de-chaussée, plusieurs corps sans vie de membre de notre faction jonchaient le sol, dans une marre de sang, et, bien que des corps de True Human ornait aussi le sol, rien n’empêchait ma respiration de s’accélérer, bien au contraire, les sens aiguisés, je traquais le moindre mouvement près a abattre le moindre adversaire.
C’était la panique chez l’ennemie, on pouvait entendre en écho depuis les étages supérieurs leurs membres hurler “Ils ont des renforts, repliez-vous !”
Et lorsqu’un ennemi osait montrer un bout de sa tête au niveau de l’un des balcons du premier et deuxième étage en quête d’information, il ne rencontra rien de plus qu’une balle fraîchement servie par mes soins.
Arrivée au niveau de l’escalator central, notre groupe se sépara, Écho continuait de fouiller le rez-de-chaussée tandis que j’accompagnais Alpha dans les étages supérieurs.
Leur travailles d’équipe représentait parfaitement ce que l’on pouvait s’imaginer d’une unité d’élite, soigneusement formée par Victor, chacun savait se qu’il avait à faire, chaque mot prononcé était précis et strictement nécessaire, un regard, un geste et la formation changeaient pour s’adapter à l’environnement.
Je cherchais tant bien que mal à trouver ma place dans leurs formations me chargeant d’éliminer ceux se pensant plus malins et qui essayait de faire le grand tour pour nous prendre à revers.
Six, sept, puis huit…
Je gardais en tête le compte de mes victimes, non de mes proies.
Alors que les coups continuaient de retentir de plus en plus proche, alors que nous approchions du dernier étage, on tomba nez à nez avec Charlie, leur chef criant :
— Allié, allié !
Certain d’entre eux légèrement blesser, mais il semblait toujours opérationnel.
Lorsque nous faisions très rapidement un bilan de la situation, plusieurs hélicoptères survolèrent le quartier général, nous pouvions apercevoir depuis la baie vitrée plusieurs ombres semblant se faire hélitreuiller.
— On se dépêche, ils ne doivent pas s’enfuir ! hurlais-je aux autres courant en direction de l’escalier menant vers le toit.
J’arrivais rapidement au niveau de la cage d’escalier, grimpant les marches trois par trois, puis enfonçais d’un unique coup de pied la double porte menant sur le toit, les hélicoptères donc l’un avec une immense caisse pendouillant au bout d’un câble commençait a partir dans l’urgence avec encore des hommes sur le treuille.
Des coups de feu provenant du parking, probablement de Bravo, rebondissaient au contact du blindage de ceux-ci.
Aucune chance que ces enfoirés ne payent pas pour leurs crimes.
J’alignais mon viseur sur chaque personne encore accrochée au treuil, puis pressai la détente.
Quatre d’entre eux lâchèrent prise s’écrasant sur le toit du bâtiment avant que les hélicoptères se dirigent au niveau du centre-ville, des tirs de sommations couvrant leurs arrières.
Rapidement rejoint, par l’unité Alpha et Charlie, la confirmation fut donnée, le quartier général avait été sécurisé.