Prologue
Trois mois plus tôt…
La musique battait son plein dans le club privé où Alejandro Vasquez fêtait la victoire du Real Madrid avec ses coéquipiers. L'adrénaline du match courait encore dans ses veines, mêlée à l'ivresse d'un champagne hors de prix qui coulait à flot. La chaleur de la foule, l'euphorie ambiante, les corps qui se frôlaient… Tout formait un cocktail enivrant.
Et puis il y avait elle.
Sofia Lopez. Une brune au regard espiègle et au sourire charmeur. Elle s'était collée à lui dès son arrivée, lui murmurant des mots doux à l'oreille, riant à chacune de ses plaisanteries, posant une main légère sur son torse comme si elle en avait toujours eu le droit.
Alejandro, habitué aux femmes qui cherchaient à capter son attention, n'avait d'abord pas réagi. Mais l'alcool aidant, il s'était laissé porter par l'instant. Il n'était pas en couple, il n'avait pas de comptes à rendre à qui que ce soit. Alors quand Sofia lui avait proposé de poursuivre la soirée dans sa suite, il avait accepté sans y réfléchir.
Une décision qui allait détruire sa vie.
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Le lendemain matin
Le bruit d'une porte qui claque le réveilla en sursaut. Alejandro ouvrit les yeux avec difficulté, sa tête pulsant sous l'effet de l'alcool de la veille. Il mit quelques secondes à reconnaître l'environnement : une chambre luxueuse d'hôtel, des draps froissés, et une douleur sourde dans son crâne.
Il passa une main sur son visage, groggy. Il se souvenait de la soirée, du club, de Sofia… Ils avaient flirté, bu, puis…
Son regard balaya la pièce, et son estomac se noua en voyant que la jeune femme n'était plus là.
Merde.
Il chercha son téléphone du regard, le trouva sur la table de nuit et y découvrit une avalanche de messages et d'appels manqués. Son agent, son entraîneur, des coéquipiers…
Et un message de son avocat.
Avocat (message) :
Rappelle-moi immédiatement. Urgent.
Un mauvais pressentiment s'empara de lui. Il se leva, s'habilla à la hâte et rappela son avocat.
Avocat :
— Bordel, Alejandro ! Où est-ce que tu es ?
Alejandro fronça les sourcils :
— Dans une chambre d'hôtel… Pourquoi ?
Un silence pesant. Puis un soupir.
Avocat :
— Il y a une plainte contre toi.
Alejandro se figea.
— Une plainte ?
Avocat :
— Une jeune femme nommée Sofia Lopez t'accuse de l'avoir agressée sexuellement cette nuit.
Le monde d'Alejandro s'effondra en une fraction de seconde.
Alejandro dit d'une voix rauque :
— C'est une blague ?
Avocat :
— Je crains que non. La police va venir te chercher d'un moment à l'autre. Ne dis rien. Ne fais rien. J'arrive.
La ligne se coupa.
Alejandro fixa le vide, incapable de respirer correctement.
Il était fichu.
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Interrogatoire dans le Commissariat central de Madrid
La salle était froide, impersonnelle. Une lumière crue éclairait la pièce, projetant des ombres dures sur le visage d'Alejandro. Il était assis en face de deux policiers, les mains jointes, le regard sombre.
L'un des policiers, un homme aux tempes grisonnantes, consulta son dossier avant de lever les yeux vers lui.
— Vous comprenez pourquoi vous êtes ici, M. Vasquez ?, Dit il.
Alejandro serra la mâchoire.
— On m'a dit que j'étais accusé d'un crime que je n'ai pas commis. Répondit Alejandro
Le second policier, plus jeune, croisa les bras.
— Sofia Lopez affirme que vous avez profité d'elle alors qu'elle n'était pas en état de consentir, l'informe celui-ci
— C'est faux. Elle était consentante, dit Alejandro avec une rage froide.
— Vous aviez bu ?, Demande le policier plus vieux.
— Oui.
— Elle aussi ?
Il pinça les lèvres.
— Oui.
— Donc vous admettez que vous étiez tous les deux sous l'influence de l'alcool. Dit le policier plus jeune.
— Ça ne veut pas dire que j'ai abusé d'elle !
Le policier plus âgé feuilleta quelques pages du dossier avant de poser une photo sur la table. C'était Sofia, le visage marqué, les yeux rougis.
— Comment expliquez-vous qu'elle soit ressortie de l'hôtel en larmes et qu'elle ait porté plainte immédiatement après ? Lui demande t il
Alejandro sentit la panique monter en lui. Il se souvenait d'une nuit passionnée, de baisers fougueux, de rires, de soupirs… Mais rien qui ressemblait à ce qu'on lui décrivait.
Alejandro :
— Je… Je ne sais pas.
Le silence s'épaissit.
— Vous affirmez que tout était consensuel. Mais vous n'avez aucun moyen de le prouver. Lui demande le jeune policier.
Alejandro inspira profondément.
— Je sais ce que j'ai fait. Et ce que je n'ai pas fait.
Le policier le fixa longuement avant de refermer le dossier.
— Très bien. Nous allons poursuivre l'enquête. Mais en attendant, nous vous demandons de ne pas quitter Madrid. Dit le plus vieux.
Lorsque Alejandro quitta la salle d'interrogatoire, son avocat l'attendait à l'extérieur, l'air grave.
— C'est très mal engagé, Alejandro. Les médias sont déjà en train de te juger.
Alejandro passa une main dans ses cheveux, son cœur battant à tout rompre.
— Qu'est-ce que je dois faire ?:
— Pour l'instant, garder le silence. Et prier pour que la vérité éclate avant que ta carrière ne soit réduite en cendres.
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Trois semaines plus tard
Le tribunal était plein à craquer. Alejandro se tenait droit, stoïque, malgré l'angoisse qui lui rongeait l'estomac.
La voix du juge résonna dans la salle.
— Après examen des preuves et des témoignages, nous déclarons que les accusations portées contre M. Alejandro Vasquez sont infondées. Il est donc acquitté.
Un murmure parcourut la salle, mais Alejandro ne ressentit aucun soulagement.
Il était libre, oui.
Mais il n'était pas innocent aux yeux du monde.
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Retour à la réalité, quelques semaines plus tard.
Madrid ne lui avait pas pardonné. Les médias continuaient à le traîner dans la boue. Son club, bien que silencieux, s'inquiétait pour son image.
Et c'est à ce moment-là qu'on lui fit une proposition absurde.
Un contrat de mariage.
Un arrangement qui pourrait le sauver… ou le détruire pour de bon.