Chapitre 20
Les joueurs entrèrent sur le terrain sous un tonnerre d'applaudissements et de chants. L'ambiance dans le stade était électrique. Elena sentit son cœur s'emballer alors que les équipes prenaient leur place. Alejandro, en tête du groupe madrilène, affichait une concentration absolue.
L'arbitre siffla le coup d'envoi, et le match débuta à un rythme effréné.
Dès les premières minutes, Porto mit une pression intense sur le Real. Ils jouaient haut, agressifs sur chaque ballon, empêchant Madrid de construire son jeu. Elena serra les poings en voyant Alejandro lutter au milieu du terrain, cherchant des espaces.
— On doit se réveiller, là ! grogna un supporter à côté d'elle.
Et soudain, à la 12ᵉ minute, le choc arriva. Un attaquant de Porto intercepta une passe mal ajustée de la défense madrilène, s'infiltra dans la surface et déclencha une frappe puissante. Le ballon fila droit dans les filets.
1-0 pour Porto.
Le stade explosa. Les supporters portugais hurlèrent de joie tandis que ceux du Real tombèrent dans un silence abasourdi.
Elena porta la main à sa bouche, le souffle court. Sur le terrain, Alejandro frappa du poing dans sa paume, frustré.
— Allez, c'est rien ! On se reconcentre ! cria Modrić en tapant des mains pour remotiver ses coéquipiers.
Mais le Real Madrid ne semblait pas encore remis du choc. À la 19ᵉ minute, Porto intercepta à nouveau un ballon au milieu du terrain et lança une contre-attaque éclair. Cette fois, leur ailier gauche déborda Carvajal et centra parfaitement pour leur attaquant, qui ajusta une tête imparable.
2-0.
Elena sentit un frisson parcourir son dos. Deux buts encaissés en vingt minutes… C'était une catastrophe.
Dans les tribunes, les supporters madrilènes grondaient d'inquiétude.
— Mais qu'est-ce qu'ils foutent, bordel ! lança un homme derrière elle.
Elle regarda Alejandro. Il serrait les mâchoires, visiblement furieux. À ce moment-là, il leva les yeux vers les tribunes, et par instinct, Elena se demanda s'il la cherchait.
Ne lâche rien, pensa-t-elle, comme si ses pensées pouvaient lui parvenir.
Le match continua avec une tension palpable. Le Real Madrid mit du temps à retrouver son rythme, mais peu à peu, ils commencèrent à poser leur jeu. Vinícius accéléra sur son aile, combinant avec Bellingham et Alejandro, qui tenta une frappe lointaine. Le gardien portugais repoussa difficilement.
Puis, à la 38ᵉ minute, le moment tant attendu arriva. Alejandro récupéra le ballon au milieu de terrain, élimina un adversaire d'un dribble net et lança Vinícius en profondeur. Le Brésilien fonça vers la surface et, au dernier moment, glissa une passe parfaite à Bellingham, qui ajusta une frappe imparable.
2-1.
Elena se leva d'un bond avec le reste des supporters du Real Madrid, criant de soulagement.
— Vamos ! s'exclama-t-elle, emportée par l'émotion.
Sur le terrain, Alejandro serra le poing, échangeant un regard déterminé avec Bellingham.
Le Real continua à pousser. Et juste avant la mi-temps, à la 44ᵉ minute, ils obtinrent un coup franc bien placé. Tout le stade retint son souffle alors qu'Alejandro plaça le ballon.
Elena sentit son cœur battre à tout rompre.
Il s'élança, frappa avec une précision chirurgicale… et le ballon fila droit dans la lucarne.
2-2.
Un rugissement éclata dans la tribune madrilène. Elena sauta de joie, incapable de contenir son excitation. Sur le terrain, Alejandro courut vers le coin du stade, hurlant sa rage et sa satisfaction, poing levé.
Le coup de sifflet de la mi-temps retentit.
Elena reprit son souffle, les joues encore en feu.
Le Real Madrid était revenu dans la course.
Et Alejandro, comme toujours, avait répondu présent.
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Dans le vestiaire du Real Madrid, l'atmosphère était encore chargée d'adrénaline après cette première mi-temps renversante. Les joueurs entraient, certains essoufflés, d'autres encore bouillonnants d'émotion. Alejandro jeta sa bouteille d'eau dans un coin avant de s'asseoir, son souffle saccadé.
Carlo Ancelotti, impassible comme à son habitude, attendit que tout le monde soit installé. Les kinés s'affairaient autour de certains joueurs, appliquant des bandages, massant des muscles tendus.
Puis, enfin, le Mister parla.
— Bon, on s'est bien compliqués la vie, hein ? lança-t-il avec son calme légendaire.
Un léger rire nerveux parcourut le vestiaire.
— Deux buts encaissés en vingt minutes, ce n'est pas acceptable. Il balaya la pièce du regard, posant ses yeux sur chacun d'eux. Mais vous avez réagi.
Il s'arrêta sur Alejandro, Bellingham et Vinícius.
— Et vous avez montré pourquoi vous êtes le Real Madrid.
Alejandro hocha doucement la tête, les mains sur les genoux, encore concentré sur l'égalisation.
— Maintenant, écoutez-moi bien. Ancelotti s'avança légèrement. Ce match, on ne va pas juste le rattraper. On va le gagner.
L'énergie du vestiaire changea instantanément. Les joueurs se redressèrent, attentifs.
— Ils nous ont pris de vitesse en début de match, parce qu'on a joué avec trop de nervosité. Mais regardez comment ça a changé dès qu'on a posé notre jeu. Il pointa du doigt Bellingham. Jude, continue à garder la profondeur et à exploiter les espaces.
— Bien sûr, coach.
— Vini, toi et Rodrygo, je veux que vous forciez leurs latéraux à reculer. Ils sont agressifs, mais ils laissent trop d'espace derrière.
— On va les bouffer, Mister. affirma Vinícius, un sourire déterminé aux lèvres.
— Alejandro.
Le joueur releva la tête.
— Ils ont peur de toi. Tu l'as vu sur ton coup franc. Ils reculent dès que tu touches le ballon.
Alejandro acquiesça lentement.
— Alors profites-en. Décale-toi, prends l'espace, et dès que tu en as l'occasion, frappe.
Un sourire en coin apparut sur le visage du numéro 10.
— Je vais les achever, Mister.
Ancelotti eut un petit sourire.
— C'est ce que je voulais entendre.
Puis il reprit son ton sérieux.
— Mais surtout, on ne panique pas. On ne se précipite pas. Ce match est à nous, mais seulement si on joue intelligemment.
Il croisa les bras et balaya une dernière fois la pièce du regard.
— Vous savez pourquoi vous êtes ici. Parce que vous êtes les meilleurs. Maintenant, allez me prouver pourquoi le Real Madrid est une équipe de légende.
Les joueurs se levèrent d'un seul mouvement, frappant des mains, s'encourageant les uns les autres. Alejandro tapota l'épaule de Bellingham, Vinícius donna un coup de poing dans la paume de Rodrygo.
Quand ils sortirent du vestiaire, ils n'étaient plus seulement une équipe.
Ils étaient des guerriers, des gladiateurs, prêts à conquérir le terrain.
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Le coup d'envoi de la seconde mi-temps venait d'être sifflé, et déjà, le Real Madrid donnait le ton. Plus rapides, plus agressifs, plus affamés. La balle circulait avec précision, les combinaisons s'enchaînaient. Le FC Porto, qui avait semblé si menaçant en première période, commençait à subir la tempête blanche.
À la 48e minute, Vinícius déborda sur l'aile gauche, élimina son vis-à-vis d'un crochet intérieur et centra au second poteau. Alejandro, bien placé, surgit et plaça une tête imparable sous la barre.
— GOOOOOOLLLLLL DE REAL MADRID !!! GOL DE ALEJANDRO !!! hurla le commentateur espagnol.
Le public repond :
— VASQUEZ !!!
Alejandro sprinta vers le poteau de corner, glissa sur les genoux, poings serrés, le regard rempli de rage et de satisfaction. Ses coéquipiers l'entourèrent aussitôt.
— Bien joué, hermano ! cria Rodrygo en lui tapant sur le crâne.
— On les enterre maintenant ! ajouta Bellingham, l'œil brillant de détermination.
Le Real menait 3-2.
Porto tenta de réagir, mais la défense madrilène, bien resserrée, annihila chaque tentative. Et à la 56e minute, la punition continua.
Rodrygo, servi dans la surface par Modrić, feinta une frappe pour éliminer son défenseur avant d'envoyer un missile dans la lucarne.
— GOOOOOLLLL DE REAL MADRID !!! GOL DE RODRYGO !!!
— GOES !!!
— 4-2 POUR LE REAL !
Les joueurs portugais semblaient assommés. Leur entraîneur s'agitait sur le banc, mais rien n'y faisait. Le Real Madrid était en mode rouleau compresseur.
Alejandro, infatigable, harcelait la défense. À la 72e minute, il intercepta une passe mal ajustée, accéléra vers la surface et déclencha une frappe puissante à ras de terre.
— GOOOOOOLLLL DE REAL MADRID !!! HATRICK DE ALEJANDRO
— VASQUEZ !!!
5-2.
Le stade du FC Porto était silencieux. Les supporters madrilènes, eux, exultaient dans un coin des tribunes.
Et pour couronner cette soirée parfaite, à la 88e minute, Vinicius décocha une frappe magistrale de l'extérieur de la surface qui finit au fond des filets.
6-2. Une démonstration de force.
Lorsque l'arbitre siffla la fin du match, les joueurs du Real s'enlacèrent, euphoriques. Alejandro, épuisé mais heureux, reçut une tape dans le dos de son entraîneur.
— C'est comme ça qu'on joue au football. lui dit Ancelotti avec un sourire fier.
Rodrygo arriva en rigolant.
— Alors, c'est qui qui devait "se préserver pour le match" ?
Alejandro éclata de rire en levant les mains en signe d'innocence.
— Hé, tant que je marque, non ?
— Ouais, ouais, mais je vais quand même dire à Elena que t'as failli mourir sur le terrain.
Alejandro roula des yeux mais ne put s'empêcher de sourire. Il leva les yeux vers les tribunes et repéra Elena, un sourire fier sur les lèvres, son maillot sur le dos.
Le match retour à Madrid allait être une formalité.
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Alejandro, encore en sueur après l'effort intense du match, se tenait devant les micros des journalistes, le trophée de "Man of the Match" dans les mains. Son regard brillait autant de fierté que de fatigue.
— Alejandro, un match exceptionnel de votre part, trois buts et une passe décisive. Comment vous sentez-vous après cette performance éclatante ? demanda un journaliste de la télévision espagnole.
Il passa une main dans ses cheveux humides et esquissa un sourire.
— Fatigué, mais heureux. C'était un match difficile, surtout en première mi-temps, mais on a montré le vrai visage du Real Madrid en seconde période.
— Avec ce score de 6-2, pensez-vous que le match retour à Madrid est déjà plié ?
Alejandro haussa les épaules en retenant un sourire.
— En Ligue des Champions, rien n'est jamais fini avant le coup de sifflet final. On respectera Porto au match retour, mais oui… on a pris une belle option pour la qualification.
Un mouvement derrière les caméras attira son attention. Elena venait d'entrer sur le terrain, escortée par un agent de sécurité du club. Il avait insisté pour qu'elle le rejoigne.
Sans hésitation, il écourta son interview en adressant un dernier mot aux journalistes :
— Merci à tous, on se retrouve à Madrid !
Il s'approcha d'Elena et, sous les yeux de milliers de spectateurs et des caméras, il lui déposa un doux baiser sur le front avant de murmurer à son oreille :
— Tu me portes bonheur, je crois…
Elle sourit, amusée.
— Ou peut-être que tu es juste bon tout seul ?
Il secoua la tête.
— Non, c'est toi. Je le sais.
Elle sentit une chaleur lui monter aux joues, alors pour détourner l'attention, elle posa une main sur son torse et lui donna un petit coup sur ses abdos.
— Et moi qui pensais que tu serais fatigué après un tel match. Mais je vois que tu as encore assez d'énergie pour jouer au charmeur.
Alejandro éclata de rire.
— Bébé, si tu savais… j'ai toujours de l'énergie pour toi.
— Tu devrais aller récupérer avec l'équipe, au lieu de me dire des bêtises.
Il haussa un sourcil.
— On va fêter ça ensemble à l'hôtel, alors ?
Elle lui lança un regard faussement sévère.
— Seulement si tu es sage.
Il rit et passa un bras autour de sa taille en l'attirant contre lui.
— Trop tard, il faut m'accepter comme je suis.
Sous les projecteurs du stade, avec le bruit des supporters encore en fond, Alejandro savourait ce moment. Il venait de livrer l'un de ses plus beaux matchs, mais au fond, il savait que ce qui comptait vraiment, c'était qu'Elena soit là.
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L'hôtel était en effervescence. Les valises roulaient sur le sol marbré du hall d'entrée tandis que les joueurs, encore exaltés par leur victoire écrasante, se dirigeaient vers le bus qui les mènerait à l'aéroport. Alejandro était parmi eux, en pleine discussion avec Rodrygo et d'autres coéquipiers, un sourire satisfait sur le visage.
Elena, de son côté, descendit avec sa propre valise, prête à prendre son vol commercial comme prévu. Elle n'avait pas informé Alejandro de ses plans, préférant éviter qu'il insiste pour qu'elle voyage avec lui. Mais à peine eut-elle posé le pied dans le hall qu'une voix autoritaire l'interpella.
— Señorita Elena !
Elle se retourna et vit Florentino Pérez, le président du Real Madrid, debout près de la réception. Avec son costume impeccable et son air à la fois bienveillant et imposant, il s'avança vers elle. À ses côtés, un membre de l'équipe juridique du Real Madrid jetait un coup d'œil sur son téléphone, comme s'il attendait de pouvoir intervenir à tout moment.
Elena esquissa un sourire poli.
— Monsieur Pérez… bonjour.
Il lui répondit d'un hochement de tête avant de croiser les bras.
— J'ai remarqué que vous comptiez prendre un vol commercial pour rentrer à Madrid. Pourquoi ne pas revenir avec nous dans le jet du club ?
Elle s'efforça de masquer sa surprise.
— Oh… c'est très aimable, mais je ne veux pas déranger.
Pérez eut un sourire énigmatique.
— Déranger ? Vous êtes l'épouse d'Alejandro, non ?
Elena soutint son regard, sachant pertinemment que cet homme connaissait la vérité. C'était lui qui avait tout organisé, qui avait donné son accord pour ce "mariage" médiatique.
— Monsieur Pérez, nous savons tous les deux que ce mariage est… particulier.
Le président ne se départit pas de son calme.
— Et alors ? Aux yeux du monde, vous êtes Madame Alejandro. Ce serait étrange que vous ne voyagiez pas avec l'équipe, alors que c'est possible.
Il marqua une pause avant d'ajouter, plus bas :
— D'autant plus que nous avons fait tant d'efforts pour que cette illusion soit parfaite.
Elena serra légèrement la mâchoire. Elle détestait se sentir manipulée, et Pérez excellait dans l'art de garder le contrôle.
Alejandro arriva à ce moment-là, intrigué par la scène. Il posa son regard sur Elena, puis sur Pérez.
— Tout va bien ici ?
Le président lui adressa un sourire amical.
— Tout va très bien, Alejandro. J'expliquais simplement à votre épouse qu'il serait plus logique qu'elle rentre avec nous.
Alejandro jeta un coup d'œil à Elena, comme s'il essayait de deviner ce qu'elle en pensait réellement.
— Je suis d'accord avec lui, dit-il en haussant les épaules. Tu fais partie du décor maintenant, ma belle.
Elena soupira légèrement.
— Je vois que je n'ai pas vraiment le choix.
Pérez eut un sourire satisfait.
— Exactement.
Alejandro passa un bras autour des épaules d'Elena et murmura à son oreille :
— Ne t'inquiète pas. Pense juste au champagne et aux sièges en cuir confortables.
Elle roula des yeux mais finit par sourire.
— Tss… tu es incorrigible.
— Et tu m'adores comme ça.
Main dans la main, ils suivirent le reste de l'équipe en direction du bus. Elena savait qu'elle ne maîtrisait pas tout dans cette histoire, et ça la terrifiait.