Chapitre 7 – Promesses et Premiers Pas

Le soleil se levait timidement à l’horizon, teintant le ciel d’orange pâle et de rose nacré. Dans la maisonnée des Yi, une atmosphère particulière régnait. Une douce tension mêlée d’émotions pesait dans l’air : aujourd’hui, Yi Haoyu quittait sa maison pour rejoindre l’Académie de la Lame Azurée.

Dans sa petite chambre, il pliait soigneusement ses affaires. Un sac de voyage en toile solide, quelques vêtements de rechange, des talismans rudimentaires qu’il avait lui-même gravés, un petit flacon d’élixir pour renforcer la vitalité, et une fine lame cachée sous la ceinture. Il s’arrêta un instant devant un petit miroir fissuré.

> “Un autre départ… Mais cette fois, je veux que ce soit le dernier.”

Il sortit de la pièce, son sac en bandoulière. Dans la cour, sa famille l’attendait.

Sa mère tenait un petit panier en osier, les yeux rougis mais le sourire doux. Son père, les bras croisés, se tenait droit, une expression dure mais fière sur le visage. Lianfei, elle, l’observait sans mot dire, son regard mêlant tristesse et admiration.

— Tu pars tôt, dit doucement sa mère.

Haoyu hocha la tête.

— Le voyage est long, et je ne veux pas rater l’appel des recrues.

Son père s’avança le premier. Il posa sa grande main sur l’épaule de son fils, le regardant droit dans les yeux.

— Sois fort, Haoyu. Pas seulement dans le corps… mais ici, dit-il en pointant le cœur. Deviens un homme digne et responsable. Et n’oublie pas… même les cimes les plus hautes ont des tempêtes.

Haoyu inclina la tête, respectueux.

— Je le promets, Père.

Sa mère s’approcha ensuite, les larmes perlant sur ses joues ridées mais rayonnantes.

— J’ai préparé ça pour toi… murmura-t-elle en lui tendant le panier. Ton plat préféré. Il restera chaud si tu ne ouvres pas trop tôt. Mange-le quand tu auras besoin de courage.

Haoyu la prit doucement dans ses bras.

— Merci, Maman. Je reviendrai plus fort. Tu verras.

Puis vint le tour de Lianfei. Sans un mot, elle se jeta dans ses bras, l’étreignant fort.

— Tu vas me manquer, idiot, souffla-t-elle.

— Je sais. Mais j’ai quelque chose pour toi, dit-il doucement.

Il leva la main et posa deux doigts sur le front de sa sœur. Un faible courant de Qi jaillit de ses doigts, pénétrant le corps de Lianfei. Son énergie intérieure, auparavant stagnante, se mit soudain à circuler lentement dans ses méridiens, éveillant une chaleur douce et puissante.

Lianfei ouvrit grand les yeux.

— C-c’est…

— Ton Qi est désormais débloqué. Tu as toujours eu le potentiel. Je te laisse le reste du chemin à parcourir, grande sœur. Ne t’arrête pas.

Les larmes montèrent aux yeux de Lianfei alors qu’elle murmurait un remerciement, serrant son frère une dernière fois.

— Je ne te décevrai pas.

Il fit un dernier pas en arrière, les salua d’un signe de tête, puis se retourna sans hésitation. Ses pas le menèrent hors de la cour, hors du village, sur le chemin qui traversait la forêt de Qingliu.

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Le silence de la forêt était profond, troublé seulement par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles dans le vent. Haoyu avançait avec assurance, appréciant la paix et la solitude. Il n’était plus l’empereur entouré de courtisans ou de disciples. Juste un garçon… sur un nouveau chemin.

Mais soudain, un bruit sec attira son attention.

— Des cris ?

Il s’arrêta, tendit l’oreille. Des voix. Étouffées. Hostiles. Curieux et méfiant, il se glissa discrètement à travers les arbres, suivant les sons.

Arrivé à une petite clairière, il s’agenouilla dans les fourrés. La scène qui se présentait à lui fit immédiatement bouillir son sang.

Trois hommes, jeunes adultes, ricanant, entouraient un garçon plus petit, sans doute de son âge, les vêtements en lambeaux, le visage tuméfié. Ils le bousculaient violemment, le faisant tomber encore et encore.

— T’as osé parler comme si t’étais notre égal, sale villageois ?!

— Qui t’a laissé croire que t’étais bon en cultivation ?! Retourne planter des patates !

Le garçon au sol tenta de se relever, le regard enflammé de dignité blessée. Mais il fut immédiatement repoussé d’un coup de pied au ventre.

Haoyu sortit des buissons, les bras croisés, l’air calme mais tranchant.

— C’est donc ça les disciples de demain ? Trois lâches contre un seul garçon ? Même les femmes du village vous mettraient une raclée.

Les trois se retournèrent, surpris. L’un d’eux siffla.

— Tu veux goûter aussi, l’arrogant ?

Haoyu haussa un sourcil.

— Allez-y. Essayez. J’ai besoin d’un échauffement avant l’Académie.

— L’Académie ? ricana l’un d’eux. T’as un beau bagou, mais tu vas pas rire longtemps !

Ils se mirent en position d’attaque. Haoyu ne bougea pas. Mais ses yeux brillèrent d’une lueur glaciale. Son Qi, jusque-là contenu, vibra légèrement.

> Ces idiots ne savent pas à qui ils ont affaire…