Dans mes souvenirs les plus lointains, je n'ai jamais vraiment
connu mes parents, quand Jupiter m'a pris sous son aile, je
n'étais âgé que de 5 ans. Ce fut pour moi une porte qui s'ouvrait pour
mon avenir. Quand je lui demandais la raison de leur absence, il me
répondait de façon très détachée qu'ils avaient été tués. Je me rappelle
de ce jour comme si c'était hier, je pleurais toutes les larmes de mon
corps quand il me faisait la description de ma mère. Quand il posa sa
main sur ma tête tout en me disant que maintenant je ne serais plus
seule, j'avais un étrange sentiment.
« De la confiance... Non ! De la vengeance. »
Cela m'envahissait, comme si cette vengeance faisait partie de moi.
Mais qui est l'ennemi qui a tué mes parents ? Âgée de 7 ans
maintenant, j'apprends que mon nouveau père, Jupiter, travaille pour
le Vatican, un partie publique religieux qui se bat contre leur ennemi
de toujours : les Vampires, dirigé par leur chef l'Originel. Au début, je
l'ai associé à ma vengeance. Âgée de 10 ans, je n'étais pas assez
mature pour comprendre le sentiment qui m'envahissait. J'ai rencontré
notre roi et les collègues de mon père cette même année, et l'un deux
avait un fils nommé Yota.
— Enchantée mon roi ! Je me nomme Nova, fille de Jupiter, fière
d'être l'un de vos sujets...
— Quelle fille bien éduquée !
— Vos paroles m'honorent, mon roi.
— Dans le futur, tâche d'être une bonne chasseuse !
— Bien sûr mon roi !
Le jeune Yota lui, fut admiratif face à mon langage assuré, mais
lorsque je tournais la tête pour observer l'homme qui se trouvait dans
la pénombre, j'aperçus pour la première fois celui qui sera pour moi,
dans le futur, mon pire ennemi.
— Bonjour, mon oncle.
Le sourire glacial qu'arborait le frère de mon père me faisait froid
dans le dos. Comment un homme pouvait autant inspirer la crainte que
le manque de confiance ? Il se rapprocha de moi et posa sa main sur
ma tête et il pencha la sienne pour me regarder.
— C'est donc toi ma nièce ? m'a-t-il dit avec un faciès rempli de
dégoût qu'il n'essaye même pas de cacher.
Il partit donc aussi vite qu'il est arrivé. Je commençais alors à
trembler comme une feuille. En posant sa main sur ma tête, j'ai
compris à quel point cet homme était fort. En me retournant, j'aperçois
Yota s'approcher de moi, il se présente et je fais de même. Depuis ce
jour, Yota est devenu très collant.
Âgée de 15 ans, je suis en dernière année de collège. Yota a
commencé à s'entraîner comme un acharné, tandis que moi je me
refermais sur moi même. A vrai dire, j'essaye pas particulièrement
d'avoir d'amis. Je réussis donc à obtenir mon brevet des collèges sans
aucun problème. Enfin au lycée, j'étais assez gradée pour accéder aux
archives des chasseurs de vampires. Étant la meilleure de ma promo,
je suis en capacité d'avoir des informations que d'autres n'ont pas.
— Bonjour, avez-vous des archives du pont de la liberté d'il y a 15
ans s'il vous plaît ?
— Oui bien sûr, donnez-moi votre carte de chasseuse et notez votre
date de passage sur ce cahier, s'il vous plaît.
« Père ?! »
Le nom de mon père était noté sur ce cahier, je comprends alors
qu'il cherchait les mêmes informations que moi.
— Excusez-moi, je peux lire ce cahier un moment ?
— Oui, il n'y a aucun problème, même si il y a vraiment rien
d'intéressant sur un rapport de passages...
— Merci.
En lisant le cahier de passages, je remarque qu'il passe presque
toutes les semaines à prendre le même dossier, cela devait vraiment le
travailler.
« Il est encore en train de chercher la cause de la mort de mes
parents, que pouvaient-ils bien représenter pour lui ? »
Je partis donc avec la bibliothécaire qui m'emmena à la salle des
archives, elle me montre le chemin directement au dossier de l'archive
d'il y a 15 ans. En le feuilletant, j'ai aperçu le dossier de la mort de
mes parents.
***
Division 01 de l'infanterie Éra. Quartier des Semi-humains
An : XVI
Chasseur Henry Lemarchand
De la division 89.
Monsieur, Mercure Grimor
Chef de l'ordre des chasseur
Heure: 19h
Jour: Mardi 13 Octobre
Objet: Assasina
Descriptif des dégâts: Un couple de deux humains fut
sauvagement assassiné par un jeune vampire, leur fille fut
épargnée par l'attaque. Quand les chasseurs sont arrivés sur les
lieux après avoir entendu du bruit. Ils ont retrouvé un vampire
devant les cadavres de ce couple, leur fille était évanouie âgée de 5
ans. L'âge du vampire est situé entre 18 et 19 ans, cheveux blancs,
yeux rouges et une longue veste bleue. Il pleuvait sur les lieux.
Celui qui a découvert les corps est le chasseur Jupiter, qui le prend
alors en chasse avec une équipe. Le brouillard étant très épais,
cela empêche les chasseurs de bien le viser. Trois coups furent
tirés, en vain. Une fois arrivé au pont de la liberté, plus aucune
trace du jeune homme.
***
« C'est donc lui qui a tué mes parents ! »
Âgé de 17 ans, je ressemblais de plus en plus à une femme, ce qui
rendait Yota de plus en plus collant, jusqu'à harceler les gens qui se
rapprochaient un peu trop de moi. Cela me rendait bien moins
sociable, je m'enfermais donc à la bibliothèque pour relire le dossier.
Parfois, je tombais sur mon père et nous étudions ce dossier ensemble.
Au fur et à mesure que nous travaillions dessus, j'en ai appris
beaucoup plus sur la relation qu'il avait avec mes parents.
— J'ai toujours voulu poser cette question...
— Laquelle ?
Je détourna le regard et Jupiter le remarqua, il posa sa main sur ma
tête ce qui me fit me lever.
— Dis-moi ce qui te trotte dans la tête.
— Que représentaient mes parents pour toi ?
Mon père se racla la gorge, ce qui n'était pas dans son habitude.
L'homme détourna alors le regard, comme si quelque chose
l'empêchait de décrire ce qu'il pensait. Je baissa ma tête et fit les yeux
doux à mon père pour qu'il crache la vérité.
— Ah ! Comme tu veux ... Je n'ai presque pas connu ta mère, les
seules fois que je l'ai vue en 5 ans c'est quand je partais chez
vous, je ne sais même pas comment il se sont connus.
— Et mon père, qui était-il pour toi ?
Mes yeux reflétaient de la curiosité morbide, ce dont mon père
craignait le plus.
— Ton père... était mon mentor, et il était comme un fils pour moi.
Quand j'ai su que ta mère était enciente de toi alors qu'il n'était
âgé que de 18 ans à l'époque, j'ai cru que mon cœur allait
s'arrêter.
Alors que je me sentais mal de lui avoir fait ressortir des souvenirs
douloureux, je vis des gouttelettes tomber sur le bureau. La culpabilité
m'envahit, mais un sourire se dessine sur son visage.
— Fait chier...
Je pose alors ma main sur son épaule pour éviter qu'il ne culpabilise
trop, cela m'aidait un peu à ne pas culpabiliser.
— Il était si jeune que ça ?
Ma question idiote le fit un peu rire, ce qui me rassura. Tout en
rigolant, je lui ai dit qu'il manquait cruellement de sérieux.
— Hahaha, tu l'as dit ! La première fois que je l'ai rencontré, il
venait d'avoir la majorité et m'a payé une tournée, jusqu'en
devenir ivre-mort.
— Je ne l'imaginais pas comme ça...
— Car il ne l'était pas. Ce n'était pas dans ses habitudes.
Il commença alors à me raconter comment mon père se comportait.
D'une manière sérieuse, il était toujours prêt à se sacrifier dans ses
missions, c'est comme ça qu'il a rencontré ma mère, d'après mon père.
— Donc tous les mois je leur rendais visite et les aidais
financièrement. Tu sais, ta mère te ressemblait beaucoup
physiquement... Mais pas dans le caractère.
— Pourquoi tu dis ça ?
— Et bien... C'est une personne douce, pas comme le petit lion à
côté de moi.
— Pardon ?!
— Hahaha !
— C'est pour ça qu'il se sont installés dans le quartier des
semi-humains et qu'il se sont fait tuer par ce Vampire ! Cet
enfoiré si je le retrouve je le tue...!
— Tais-toi !
J'ai très rarement vu mon père lever le ton, mais lorsqu'il le fit, des
idées sombres le calmèrent, comme un chiot dans une cage.
— Même si je ne connais pas trop ta mère, cet homme, le soir de
leur assassina, était là pour les secourir.
— Pardon ?
— Tu ne te rappelles peut-être pas de cet homme... À chaque fois
que je venais à la maison, il était là, toujours présent, avec la
même aura menaçante. Peu importe à quel point il était
impressionnant, tu jouais avec lui. Ton père ne disait jamais rien,
tout comme ta mère.
« Non... Tu ne peux pas me dire ça ! »
Pendant des années, j'ai essayé de trouver quelque chose à détester
pour justifier la mort de mes parents, et alors que j'étais sur le point de
le trouver, on me l'a enlevé. Je me lève alors de table et pars en
courant vers la sortie de la bibliothèque. A l'extérieur, le même
brouillard décrit dans le document envahissait la ville. Je m'enfuis
alors en courant dans la direction du quartier des semi-humains, je
voulais revoir cette maison au moins une fois. Arrivée au pont de la
liberté, je me suis glissée dans la pénombre. Je descendis sous celui-ci
pour m'y réfugier. En dessous, j'aperçus un jeune homme allongé au
sol. Ses cheveux blancs virèrent au noir en un instant.
« J'hallucine. »
Je me suis approché de lui et compris qu'il devait avoir à peu près
mon âge, une marque de sang sur son crâne était visible. J'ai donc pris
la décision de le ramener chez moi. Jamais je n'aurais imaginé vivre
une telle aventure dans ma vie. Une fois arrivés, je l'ai installé sur le
canapé et ai nettoyé le sang sur sa tête. Non seulement il avait été
difficile à transporter sur mon dos, mais j'avais aussi tacher mes
vêtements avec son sang.
*soupire*
« La barbe... »
Après m'être changée, je suis retournée dans la pièce et me suis
assise sur une chaise. Le bruit que j'ai fait a réveillé le jeune homme,
qui se redresse donc avec difficulté.
— Oulah ! Doucement tu risques de te faire mal, reste allongé on
parlera comme ça.
Ce jeune homme à l'allure un peu étrange est sorti de sa chambre. Il
portait un t-shirt sur lequel un petit chat faisait un clin oeil, ainsi qu'un
jogging noir.
« D'où il sort celui-là, on dirait un otaku... »
Le jeune homme en question ne se souvenait plus de rien, seulement
de son nom : Io Andromède. Quand je lui demande comment il a
atterri sous ce pont, sa réponse me fait tilter sur le coup.
Il posa sa main sur son visage et commença à ouvrir la bouche.
— Tout ce dont je me souviens c'est de m'être réveillé dans une
maison. Quand je me suis tourné, j'ai aperçu une mare de sang
ainsi qu'une femme et un homme qui s'y trouvaient en plein
milieu. Au bout de la pièce, deux homme en noir se sont mit à
me crier dessus et je me suis enfui.
« Pardon ? Comment se fait-il qu'il connaisse les informations de
l'archive ? »
C'est ce que je me suis dit quand j'ai entendu cette explication.
Seulement, en le regardant, je confirme à nouveau qu'il a mon âge.
« Il aurait quel âge l'homme de l'archive... 30 ans, à tout casser ? »
Une des raisons premières du fait que j'ai arrêté de me prendre la
tête. Soudain, mon père rentre de la bibliothèque comme si rien ne
s'était passé :
« Coucou ma puce, je suis rentré ! » dit-il d'une voix enjouée.
Quand il rentre dans le salon, son regard va de la sympathie à la
colère, une colère si sombre que j'en ai eu des frissons.
— Que fait ce garçon sur mon canapé ?!
Son regard voulait tout dire, je vous l'ai dit, mon père n'est pas une
personne qui se fâche immédiatement, sauf deux exceptions : les
vampires et l'homme de l'archive. Je lui explique la situation délicate
qui m'était arrivé, comprend très vite et sort un test anti-vampire, qui
fut négatif.
« Ce n'est donc pas l'homme des archives ? »
Mon père me demanda quand même de garder un œil sur lui, il
l'emmena dans la chambre d'amis à l'étage. Quand je suis partie me
coucher, je restais sur ma faim. Beaucoup de questions entraient dans
ma tête, auxquelles je ne pouvais avoir aucune réponse. Le lendemain,
j'ouvre la porte de la chambre de Io pour m'assurer qu'il soit toujours
là, j'ai encore des doutes à son égard. Une fois au lycée, ma matinée se
passe sans soucis, mais la suite allait tout changer. Le professeur entra
tout en nous disant qu'un nouvel élève va intégrer notre classe.
« Un nouveau ? »
— Vas-y, entre !
Au début, je regardais dehors par ennui, le fait qu'un nouvel élève
soit arrivé me passa au-dessus de la tête. J'étais trop occupée à penser
au jeune homme de la veille qui devait probablement encore dormir.
— Il est canon, le nouveau.
— T'as vu !
D'un coup, j'entendis un cri d'étonnement dans la salle de classe. Les
élèves parlaient entre eux, ce qui me tracassa, c'est le fait que Haru
leva la voix. Je décide alors de regarder le nouvel élève avec toute
mon attention : j'aperçois le jeune homme de la veille qui ricanait avec
Haru. Je me lève alors par réflexe et je le pointe du doigt.
— Tu fous quoi ici ?!
La venue de Io dans le lycée m'étonnait au plus haut point, mais ce
qui m'a le plus choqué, c'est lors du cours de sport, où Yota a défié Io
dans un duel singulier. Le jeune homme que j'ai sauvé hier cachait un
pouvoir que même lui ignorait, la peur d'avoir aidé une personne
dangereuse, commençait à me travailler. A mesure que les jours
passaient, que notre relation évoluait et qu'il passait de plus en plus de
temps chez moi, mon attachement à son égard fut tel que je ne pouvais
plus me passer de lui : je suis tombée amoureuse. A chaque fois qu'une
jeune fille parle ou rentre en contact avec lui, mon cœur se serre.
« Aaaaaaaah ! »
C'est agaçant, même quand j'y repense actuellement je trouve ça
insupportable. Jour après jour, son cercle d'amis s'agrandit, mais je
restais toujours en retrait, dans mon coin, seule, à le regarder rire et
s'amuser. Mais ce qui m'étonnait le plus, c'est qu'il se retournait très
souvent pour s'assurer que j'étais toujours avec lui. Le soir, il se
comportait comme un prince, toujours attentionné et doux.
— Comment veux-tu...
— Tu m'as parlé ?
— Non, absolument pas !
Même si son pouvoir étrange me fait peur, impossible de me séparer
de lui. Alors que le tournoi approchait, j'avais l'impression que les
choses bougeaient un peu trop. A chaque fois que j'allais voir mon
père au travail, Mercure était là, me regardait avec ce même sourire
glaçial, jusqu'à ce soir-là où nous avons été appelés au Q.G .
—Tu seras le prix du tournoi, celui qui le gagnera aura le privilège
de t'épouser .
Cette annonce fut un choc pour moi, c'est aussi à ce moment précis
que j'ai réellement compris qui était mon ennemi.
« Mercure !!! »
L'homme qui veut me retirer ce que j'ai de plus cher, je vais l'en
empêcher ! Je coucha alors avec Io le soir même pour plus qu'il ne me
quitte, je lui offre mon corps, il m'offre sa liberté.
« Hahaha... »
— J'ai enfin trouvé mon ennemi, enfin !
Mon esprit perverti par la vengeance me fit complètement oublier la
réalité. Cela fait maintenant 5 jours que je couche avec lui, je ne sais
pas si c'est cette perversion morbide qui me donne autant d'envie,
mais à chaque fois que j'y pense, cela m'excite au plus haut point. Il
me restait 1 mois avant le tournoi, le stress commençait à monter.
Pourquoi fallait-il que cela tombe sur moi ?
Une semaine avant le tournoi.
— Beuuuurck !!!
Une envie pressante de vomir arriva d'un coup : je ne comprenais
pas, je n'étais pourtant pas malade ?
C'est ce que je me suis dit le jour où cela m'est arrivé, je demandais
alors conseil à Haru, qui se doutait d'un truc. Étant une bonne amie, je
pense qu'elle ne m'a rien dit pour ne pas m'inquiéter. Le jour du
tournoi, je rencontre une jeune femme d'âgée de 26 ans à vue d'oeil.
Nommée Éiréné, c'était une personne d'une telle beauté qu'elle faisait
tourner le regard des hommes malgré qu'ils soient mariés. La raison
de sa venue: voir notre roi.
« Rien que ça, ha ! »
Notre actuel roi étant marié, devait-elle venir pour un mariage
arrangé avec le prince ? A ma grande surprise, ce ne fut pas le cas,
alors que nous parlions de nos prétendants, je lui donne par
inadvertance le nom de l'homme que j'aime.
— Si ce n'est pas trop indiscret, qui est donc cette personne
chanceuse ? me dit-elle.
— Cette personne se nomme Io Andromède, il participe à ce
tournoi.
C'est à ce moment précis que le ton de la jeune femme s'est
assombrit. Elle ne dit plus un mot, cela me perturbait tellement que je
commençais à partir en direction de l'arène, gênée. Soudainement, une
nausée me prend par surprise et je vomis à nouveau, devant elle.
Celle-ci, peinée, s'approche de moi tout d'un coup munie de
compassion.
« Pourquoi me regarde-t-elle comme ça ? Je fais tant pitié que ça
? »
Son regard m'énerve, pour une raison qui m'échappe. Quand je lui
explique la raison de ma nausée, sans dire un mot, elle part en
direction d'une servante qui me prend en charge par la suite. Le
tournoi était pour moi un réel amusement au départ, voir tant de gens
s'affronter était vraiment très intéressant. Les techniques, parades,
armes diverses et variées, c'était pour moi un bonheur. Mais la fin fut
tout autre, le combat entre Yota et Subaru a été un vrai massacre.
Quant au duel entre Io et Yota...
— Comment... Comment en est-on arrivé là ?
Yota à terre et Io mourant en face de moi. Un dilemme se
propose à moi : partir avec Io mais condamner tous les semis humains
ou épouser Yota et ils seront libérés. Mon choix est simple, je pars
avec Yota en sachant pertinemment que Io va venir me sauver. Après
tout, je lui ai pris sa liberté.
Une fois partie avec dame Éiréné, je fus enfermée dans une des
chambres du château, pensant que j'allais m'échapper. Seule Neith, une
servante sous les ordres de Io, était restée avec moi afin de m'assister
pour toutes les tâches. Cette jeune femme était là nuit et jour à
m'accompagner pour mon bain ou pour manger. Lors des nuits
difficiles que je passais à vomir, elle était là aussi. Deux mois sont
passés et j'avais pris du poids, ce qui était inhabituel pour moi qui ne
grossit presque jamais. Mon teint était pâle et j'étais toujours fatiguée,
à deux doigts de m'écrouler. Un jour pendant le deuxième mois, une
jeune médecin arriva dans ma chambre.
— Madame l'infirmière !
Celle-ci me corrigea alors.
— Je suis médecin maintenant, je suis venue ici sur la demande de
Haru.
L'ex-infirmière lança un jeu de regard avec Neith franchement pas
discret.
— Sur quel sujet ? dis-je perplexe.
Sans un mot, elle amena une machine dans ma chambre, mon père
entra à son tour accompagné de Haru. Ceux-ci s'assemblent autour de
moi. Je les entends parler entre eux et je commence à stresser.
— Tu imagines si elle l'est vraiment ?
— Je préfère ne pas y penser...
— Mais si elle l'est vraiment ?
L'ex-infirmière m'emmena à mon lit et poussa la machine près
de moi. Une fois ceci fait, elle s'assoit juste à côté.
— Tout ce qui sera dit ou vu lors de notre visite restera confidentiel.
Toutes les personnes présentes dans ma chambre acquiescèrent sans
trop rechigner, moi y comprit. Elle leva mon t-shirt jusqu'à ma
poitrine, mon ventre commença à prendre forme à force de manger.
Elle se met alors à appliquer une gelée bizarre sur le bas du ventre.
— Cela fait combien de temps que tu as ta nausée et tes coups de
fatigue ?
— 2 mois faciles, vous savez à quoi c'est dû ?
Alors que je venais à peine de finir ma phrase, Haru fit tomber le
verre qu'elle tenait dans la main. Mon père fit un pas de recul tandis
que Neith me regardait avec attention. La jeune médecin me regarda et
eut du mal à prononcer les mots suivants:
— Nova, tu... tu attends un enfant... me dit-elle en me fixant avec
sérieux.
« Pardon ?! »
Sur le coup, les mots que me dit mon ancienne infirmière furent
pour moi irréels. D'un coup, mon père dégaina son épée, les larmes
aux yeux. Il me supplia d'avorter sous crainte de devoir me tuer. Neith
dégaina sa rapière et la pointa vers mon père pour me défendre.
— Je ne vous laisserai pas toucher à la descendance de mon maître !
— Écarte-toi de là, vampire !
— Dame Haru, venez m'aider à sortir dame Nova de là en vie !
Le chasseur de vampires pointa sa lame en direction de Haru qui
observait la scène sans pouvoir dire un mot. D'un élan de courage, elle
dégaina son épée à son tour et, dans un élan de désespoir, s'élance en
direction du chasseur. Quand elle le frappa de son épée démesurément
grande, elle fut projetée en arrière comme une vulgaire chaussette.
Cela laissa une opportunité à Neith de frapper fort Jupiter, qui contra
son épée sans trop de difficulté. Les deux femmes à terre, Jupiter
s'avança vers Nova tout en levant son épée, prêt à tuer son unique et
dernier souvenir de son collègue décédé.
— Calmez-vous tous ! Vous avez une femme enceinte dans la pièce ! hurla la jeune médecin.
Une fois devant moi, il lâcha son épée qui résonna au sol. Mon
visage était illuminé alors que je frotta mon ventre qui était comme
ensorcelé.
— Nova !
— Père, même si l'enfant que je porte en moi est un vampire, je ne
l'abandonnerai jamais. Je l'aimerais toujours.
Le sourire de Nova fait replonger Jupiter dans un vieux souvenir, ce
qui le fait s'effondrer sur le coup. Nova se leva et posa sa main sur le
dos de son père. Alors que le vieil homme pleurait toutes les larmes de
son corps, Nova l'enlaça tout en laissant couler quelques larmes. Haru
comme Neith rengainèrent leurs armes, ce qui permit à la médecin de
souffler un peu.
— Bon... Réfléchissons... Qu'allons nous faire ? argumenta la
médecin qui se leva.
— Nous devons faire sortir Nova de là et au plus vite... dit Neith.
— Ok, j'ai averti Io de ta venue et du message que tu vas lui
transmettre.
— Merci...
— Excusez-moi, mais vous êtes qui en fait ?
Ma question fit sourire la médecin qui se rapprochait de la
fenêtre pour l'ouvrir.
— Je me nomme Nao, je suis une Liaz aux ordres de notre roi.
— Donc, depuis le début...!
— Oui, pendant 6 ans je cherchais mon roi en récoltant des
informations dans votre lycée... Je pense que le temps est venu,
Dame Neith...
D'un coup, la domestique se mit à courir en direction de la fenêtre,
saute par celle-ci et disparaît en un battement de cil. Mon père se leva,
demandant des explications à Nao
— Une fois en contact avec le sang de Io, un simple vampire
devient noble...
— Je suis au courant, vous les Liaz vous avez le même statut que
les vampires nobles, vous êtes même bien plus gradés
socialement parlant.
— Et chaque noble a un pouvoir unique, c'est un sort qui nous est
propre, une personne ne peut pas avoir le même sort unique
qu'un autre. Et le sort unique de la cheffe des Liaz, n'est autre
que la téléportation à courte portée.
Jupiter fait un pas de recul, elle vient de lâcher une bombe qui vient
de déstabiliser mon père. Il se mit une gifle à lui-même pour se
remettre les idées en place. Jupiter fit un signe au vampire pour la
remercier.
— Retourne près de Io, annonce-lui la nouvelle. Va !
Ni une ni deux, Nao sauta par la fenêtre à son tour. Moi pendant ce
temps, j'admire la scène surréaliste qui se jouait devant moi. Une fois
de retour sur mon lit, Haru vient à mes côtés et me met une gifle.
— Aïe ! Mais que t'arrive-t-il ?
— T'es incorrigible ma pauvre...!
C'est vrai ça, depuis que j'ai accès aux archives, j'ai privilégié mes
recherches à mes cours, ce qui maintenant me fait défaut.
— Mais 18 ans c'est jeune ! Tu vas t'en sortir ?
— Hahahaha ! Ne t'en fais pas, c'est de famille. Mais dis-moi, avec
Subaru ça se passe comment, raconte moi ?
— Il... Il m'a fait sa déclaration une fois sorti de l'hôpital, que j'ai
accepté. Vu que nous sommes diplômés, nous avons emménagé
ensemble.
— Je suis heureuse pour vous !
— Merci.
Une fois la discussion avec Haru terminée, un silence règne. Un
silence blanc et pesant, on ne sait pas où se mettre et on cherche
désespérément un sujet de discussion. Quand les portes de ma
chambre s'ouvrirent brusquement, ce qui nous surprit, Mercure et Yota
entrèrent dans la pièce. Yota, fier, bombe le torse comme un enfant qui
montre sa supériorité au autre.
— Comment vas-tu Nova ?
— Mercure, enfoiré, tu m'as trahi et enfermé dans cette chambre
depuis deux mois ! Alors voir ta sale gueule ne me rend pas plus
heureuse ! Yota c'est déjà supportable mais toi tu me donne
envie de vomir !
— Haha ! J'aime cette répartie que tu m'offre, j'espère que tu auras
la même le jour du mariage à la fin du mois.
— Si je ne me suicide pas avant !
J'attrape alors une fourchette en la plaçant imprudemment sous ma
propre gorge, forçant Mercure à claquer la langue.
— Nova ! hurla Haru, tétanisée de peur.
Sale morveuse. Voilà ce que j'ai entendu sortir de la bouche de
Mercure qui sortait de la pièce, énervé de mon attitude provocatrice. Il
ferma la porte et...
« Paf ! »
Haru vient de me gifler une seconde fois alors que j'allais me poser
sur mon coussin.
— C'est la deuxième f-
— Ne refais plus jamais ça !
Mon attitude irréfléchie a fait pleurer Haru. Je m'excuse alors en lui
caressant la tête, il faut que je survive, je porte en moi mon enfant, ma
priorité est de survivre!
« Je prie pour que tu viennes me chercher, Io... »