- Chapitre 14 - - Je les aimerai toujours -

Dans mes souvenirs les plus lointains, je n'ai jamais vraiment

connu mes parents, quand Jupiter m'a pris sous son aile, je

n'étais âgé que de 5 ans. Ce fut pour moi une porte qui s'ouvrait pour

mon avenir. Quand je lui demandais la raison de leur absence, il me

répondait de façon très détachée qu'ils avaient été tués. Je me rappelle

de ce jour comme si c'était hier, je pleurais toutes les larmes de mon

corps quand il me faisait la description de ma mère. Quand il posa sa

main sur ma tête tout en me disant que maintenant je ne serais plus

seule, j'avais un étrange sentiment.

« De la confiance... Non ! De la vengeance. »

Cela m'envahissait, comme si cette vengeance faisait partie de moi.

Mais qui est l'ennemi qui a tué mes parents ? Âgée de 7 ans

maintenant, j'apprends que mon nouveau père, Jupiter, travaille pour

le Vatican, un partie publique religieux qui se bat contre leur ennemi

de toujours : les Vampires, dirigé par leur chef l'Originel. Au début, je

l'ai associé à ma vengeance. Âgée de 10 ans, je n'étais pas assez

mature pour comprendre le sentiment qui m'envahissait. J'ai rencontré

notre roi et les collègues de mon père cette même année, et l'un deux

avait un fils nommé Yota.

— Enchantée mon roi ! Je me nomme Nova, fille de Jupiter, fière

d'être l'un de vos sujets...

— Quelle fille bien éduquée !

— Vos paroles m'honorent, mon roi.

— Dans le futur, tâche d'être une bonne chasseuse !

— Bien sûr mon roi !

Le jeune Yota lui, fut admiratif face à mon langage assuré, mais

lorsque je tournais la tête pour observer l'homme qui se trouvait dans

la pénombre, j'aperçus pour la première fois celui qui sera pour moi,

dans le futur, mon pire ennemi.

— Bonjour, mon oncle.

Le sourire glacial qu'arborait le frère de mon père me faisait froid

dans le dos. Comment un homme pouvait autant inspirer la crainte que

le manque de confiance ? Il se rapprocha de moi et posa sa main sur

ma tête et il pencha la sienne pour me regarder.

— C'est donc toi ma nièce ? m'a-t-il dit avec un faciès rempli de

dégoût qu'il n'essaye même pas de cacher.

Il partit donc aussi vite qu'il est arrivé. Je commençais alors à

trembler comme une feuille. En posant sa main sur ma tête, j'ai

compris à quel point cet homme était fort. En me retournant, j'aperçois

Yota s'approcher de moi, il se présente et je fais de même. Depuis ce

jour, Yota est devenu très collant.

Âgée de 15 ans, je suis en dernière année de collège. Yota a

commencé à s'entraîner comme un acharné, tandis que moi je me

refermais sur moi même. A vrai dire, j'essaye pas particulièrement

d'avoir d'amis. Je réussis donc à obtenir mon brevet des collèges sans

aucun problème. Enfin au lycée, j'étais assez gradée pour accéder aux

archives des chasseurs de vampires. Étant la meilleure de ma promo,

je suis en capacité d'avoir des informations que d'autres n'ont pas.

— Bonjour, avez-vous des archives du pont de la liberté d'il y a 15

ans s'il vous plaît ?

— Oui bien sûr, donnez-moi votre carte de chasseuse et notez votre

date de passage sur ce cahier, s'il vous plaît.

« Père ?! »

Le nom de mon père était noté sur ce cahier, je comprends alors

qu'il cherchait les mêmes informations que moi.

— Excusez-moi, je peux lire ce cahier un moment ?

— Oui, il n'y a aucun problème, même si il y a vraiment rien

d'intéressant sur un rapport de passages...

— Merci.

En lisant le cahier de passages, je remarque qu'il passe presque

toutes les semaines à prendre le même dossier, cela devait vraiment le

travailler.

« Il est encore en train de chercher la cause de la mort de mes

parents, que pouvaient-ils bien représenter pour lui ? »

Je partis donc avec la bibliothécaire qui m'emmena à la salle des

archives, elle me montre le chemin directement au dossier de l'archive

d'il y a 15 ans. En le feuilletant, j'ai aperçu le dossier de la mort de

mes parents.

***

Division 01 de l'infanterie Éra. Quartier des Semi-humains

An : XVI

Chasseur Henry Lemarchand

De la division 89.

Monsieur, Mercure Grimor

Chef de l'ordre des chasseur

Heure: 19h

Jour: Mardi 13 Octobre

Objet: Assasina

Descriptif des dégâts: Un couple de deux humains fut

sauvagement assassiné par un jeune vampire, leur fille fut

épargnée par l'attaque. Quand les chasseurs sont arrivés sur les

lieux après avoir entendu du bruit. Ils ont retrouvé un vampire

devant les cadavres de ce couple, leur fille était évanouie âgée de 5

ans. L'âge du vampire est situé entre 18 et 19 ans, cheveux blancs,

yeux rouges et une longue veste bleue. Il pleuvait sur les lieux.

Celui qui a découvert les corps est le chasseur Jupiter, qui le prend

alors en chasse avec une équipe. Le brouillard étant très épais,

cela empêche les chasseurs de bien le viser. Trois coups furent

tirés, en vain. Une fois arrivé au pont de la liberté, plus aucune

trace du jeune homme.

***

« C'est donc lui qui a tué mes parents ! »

Âgé de 17 ans, je ressemblais de plus en plus à une femme, ce qui

rendait Yota de plus en plus collant, jusqu'à harceler les gens qui se

rapprochaient un peu trop de moi. Cela me rendait bien moins

sociable, je m'enfermais donc à la bibliothèque pour relire le dossier.

Parfois, je tombais sur mon père et nous étudions ce dossier ensemble.

Au fur et à mesure que nous travaillions dessus, j'en ai appris

beaucoup plus sur la relation qu'il avait avec mes parents.

— J'ai toujours voulu poser cette question...

— Laquelle ?

Je détourna le regard et Jupiter le remarqua, il posa sa main sur ma

tête ce qui me fit me lever.

— Dis-moi ce qui te trotte dans la tête.

— Que représentaient mes parents pour toi ?

Mon père se racla la gorge, ce qui n'était pas dans son habitude.

L'homme détourna alors le regard, comme si quelque chose

l'empêchait de décrire ce qu'il pensait. Je baissa ma tête et fit les yeux

doux à mon père pour qu'il crache la vérité.

— Ah ! Comme tu veux ... Je n'ai presque pas connu ta mère, les

seules fois que je l'ai vue en 5 ans c'est quand je partais chez

vous, je ne sais même pas comment il se sont connus.

— Et mon père, qui était-il pour toi ?

Mes yeux reflétaient de la curiosité morbide, ce dont mon père

craignait le plus.

— Ton père... était mon mentor, et il était comme un fils pour moi.

Quand j'ai su que ta mère était enciente de toi alors qu'il n'était

âgé que de 18 ans à l'époque, j'ai cru que mon cœur allait

s'arrêter.

Alors que je me sentais mal de lui avoir fait ressortir des souvenirs

douloureux, je vis des gouttelettes tomber sur le bureau. La culpabilité

m'envahit, mais un sourire se dessine sur son visage.

— Fait chier...

Je pose alors ma main sur son épaule pour éviter qu'il ne culpabilise

trop, cela m'aidait un peu à ne pas culpabiliser.

— Il était si jeune que ça ?

Ma question idiote le fit un peu rire, ce qui me rassura. Tout en

rigolant, je lui ai dit qu'il manquait cruellement de sérieux.

— Hahaha, tu l'as dit ! La première fois que je l'ai rencontré, il

venait d'avoir la majorité et m'a payé une tournée, jusqu'en

devenir ivre-mort.

— Je ne l'imaginais pas comme ça...

— Car il ne l'était pas. Ce n'était pas dans ses habitudes.

Il commença alors à me raconter comment mon père se comportait.

D'une manière sérieuse, il était toujours prêt à se sacrifier dans ses

missions, c'est comme ça qu'il a rencontré ma mère, d'après mon père.

— Donc tous les mois je leur rendais visite et les aidais

financièrement. Tu sais, ta mère te ressemblait beaucoup

physiquement... Mais pas dans le caractère.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Et bien... C'est une personne douce, pas comme le petit lion à

côté de moi.

— Pardon ?!

— Hahaha !

— C'est pour ça qu'il se sont installés dans le quartier des

semi-humains et qu'il se sont fait tuer par ce Vampire ! Cet

enfoiré si je le retrouve je le tue...!

— Tais-toi !

J'ai très rarement vu mon père lever le ton, mais lorsqu'il le fit, des

idées sombres le calmèrent, comme un chiot dans une cage.

— Même si je ne connais pas trop ta mère, cet homme, le soir de

leur assassina, était là pour les secourir.

— Pardon ?

— Tu ne te rappelles peut-être pas de cet homme... À chaque fois

que je venais à la maison, il était là, toujours présent, avec la

même aura menaçante. Peu importe à quel point il était

impressionnant, tu jouais avec lui. Ton père ne disait jamais rien,

tout comme ta mère.

« Non... Tu ne peux pas me dire ça ! »

Pendant des années, j'ai essayé de trouver quelque chose à détester

pour justifier la mort de mes parents, et alors que j'étais sur le point de

le trouver, on me l'a enlevé. Je me lève alors de table et pars en

courant vers la sortie de la bibliothèque. A l'extérieur, le même

brouillard décrit dans le document envahissait la ville. Je m'enfuis

alors en courant dans la direction du quartier des semi-humains, je

voulais revoir cette maison au moins une fois. Arrivée au pont de la

liberté, je me suis glissée dans la pénombre. Je descendis sous celui-ci

pour m'y réfugier. En dessous, j'aperçus un jeune homme allongé au

sol. Ses cheveux blancs virèrent au noir en un instant.

« J'hallucine. »

Je me suis approché de lui et compris qu'il devait avoir à peu près

mon âge, une marque de sang sur son crâne était visible. J'ai donc pris

la décision de le ramener chez moi. Jamais je n'aurais imaginé vivre

une telle aventure dans ma vie. Une fois arrivés, je l'ai installé sur le

canapé et ai nettoyé le sang sur sa tête. Non seulement il avait été

difficile à transporter sur mon dos, mais j'avais aussi tacher mes

vêtements avec son sang.

*soupire*

« La barbe... »

Après m'être changée, je suis retournée dans la pièce et me suis

assise sur une chaise. Le bruit que j'ai fait a réveillé le jeune homme,

qui se redresse donc avec difficulté.

— Oulah ! Doucement tu risques de te faire mal, reste allongé on

parlera comme ça.

Ce jeune homme à l'allure un peu étrange est sorti de sa chambre. Il

portait un t-shirt sur lequel un petit chat faisait un clin oeil, ainsi qu'un

jogging noir.

« D'où il sort celui-là, on dirait un otaku... »

Le jeune homme en question ne se souvenait plus de rien, seulement

de son nom : Io Andromède. Quand je lui demande comment il a

atterri sous ce pont, sa réponse me fait tilter sur le coup.

Il posa sa main sur son visage et commença à ouvrir la bouche.

— Tout ce dont je me souviens c'est de m'être réveillé dans une

maison. Quand je me suis tourné, j'ai aperçu une mare de sang

ainsi qu'une femme et un homme qui s'y trouvaient en plein

milieu. Au bout de la pièce, deux homme en noir se sont mit à

me crier dessus et je me suis enfui.

« Pardon ? Comment se fait-il qu'il connaisse les informations de

l'archive ? »

C'est ce que je me suis dit quand j'ai entendu cette explication.

Seulement, en le regardant, je confirme à nouveau qu'il a mon âge.

« Il aurait quel âge l'homme de l'archive... 30 ans, à tout casser ? »

Une des raisons premières du fait que j'ai arrêté de me prendre la

tête. Soudain, mon père rentre de la bibliothèque comme si rien ne

s'était passé :

« Coucou ma puce, je suis rentré ! » dit-il d'une voix enjouée.

Quand il rentre dans le salon, son regard va de la sympathie à la

colère, une colère si sombre que j'en ai eu des frissons.

— Que fait ce garçon sur mon canapé ?!

Son regard voulait tout dire, je vous l'ai dit, mon père n'est pas une

personne qui se fâche immédiatement, sauf deux exceptions : les

vampires et l'homme de l'archive. Je lui explique la situation délicate

qui m'était arrivé, comprend très vite et sort un test anti-vampire, qui

fut négatif.

« Ce n'est donc pas l'homme des archives ? »

Mon père me demanda quand même de garder un œil sur lui, il

l'emmena dans la chambre d'amis à l'étage. Quand je suis partie me

coucher, je restais sur ma faim. Beaucoup de questions entraient dans

ma tête, auxquelles je ne pouvais avoir aucune réponse. Le lendemain,

j'ouvre la porte de la chambre de Io pour m'assurer qu'il soit toujours

là, j'ai encore des doutes à son égard. Une fois au lycée, ma matinée se

passe sans soucis, mais la suite allait tout changer. Le professeur entra

tout en nous disant qu'un nouvel élève va intégrer notre classe.

« Un nouveau ? »

— Vas-y, entre !

Au début, je regardais dehors par ennui, le fait qu'un nouvel élève

soit arrivé me passa au-dessus de la tête. J'étais trop occupée à penser

au jeune homme de la veille qui devait probablement encore dormir.

— Il est canon, le nouveau.

— T'as vu !

D'un coup, j'entendis un cri d'étonnement dans la salle de classe. Les

élèves parlaient entre eux, ce qui me tracassa, c'est le fait que Haru

leva la voix. Je décide alors de regarder le nouvel élève avec toute

mon attention : j'aperçois le jeune homme de la veille qui ricanait avec

Haru. Je me lève alors par réflexe et je le pointe du doigt.

— Tu fous quoi ici ?!

La venue de Io dans le lycée m'étonnait au plus haut point, mais ce

qui m'a le plus choqué, c'est lors du cours de sport, où Yota a défié Io

dans un duel singulier. Le jeune homme que j'ai sauvé hier cachait un

pouvoir que même lui ignorait, la peur d'avoir aidé une personne

dangereuse, commençait à me travailler. A mesure que les jours

passaient, que notre relation évoluait et qu'il passait de plus en plus de

temps chez moi, mon attachement à son égard fut tel que je ne pouvais

plus me passer de lui : je suis tombée amoureuse. A chaque fois qu'une

jeune fille parle ou rentre en contact avec lui, mon cœur se serre.

« Aaaaaaaah ! »

C'est agaçant, même quand j'y repense actuellement je trouve ça

insupportable. Jour après jour, son cercle d'amis s'agrandit, mais je

restais toujours en retrait, dans mon coin, seule, à le regarder rire et

s'amuser. Mais ce qui m'étonnait le plus, c'est qu'il se retournait très

souvent pour s'assurer que j'étais toujours avec lui. Le soir, il se

comportait comme un prince, toujours attentionné et doux.

— Comment veux-tu...

— Tu m'as parlé ?

— Non, absolument pas !

Même si son pouvoir étrange me fait peur, impossible de me séparer

de lui. Alors que le tournoi approchait, j'avais l'impression que les

choses bougeaient un peu trop. A chaque fois que j'allais voir mon

père au travail, Mercure était là, me regardait avec ce même sourire

glaçial, jusqu'à ce soir-là où nous avons été appelés au Q.G .

—Tu seras le prix du tournoi, celui qui le gagnera aura le privilège

de t'épouser .

Cette annonce fut un choc pour moi, c'est aussi à ce moment précis

que j'ai réellement compris qui était mon ennemi.

« Mercure !!! »

L'homme qui veut me retirer ce que j'ai de plus cher, je vais l'en

empêcher ! Je coucha alors avec Io le soir même pour plus qu'il ne me

quitte, je lui offre mon corps, il m'offre sa liberté.

« Hahaha... »

— J'ai enfin trouvé mon ennemi, enfin !

Mon esprit perverti par la vengeance me fit complètement oublier la

réalité. Cela fait maintenant 5 jours que je couche avec lui, je ne sais

pas si c'est cette perversion morbide qui me donne autant d'envie,

mais à chaque fois que j'y pense, cela m'excite au plus haut point. Il

me restait 1 mois avant le tournoi, le stress commençait à monter.

Pourquoi fallait-il que cela tombe sur moi ?

Une semaine avant le tournoi.

— Beuuuurck !!!

Une envie pressante de vomir arriva d'un coup : je ne comprenais

pas, je n'étais pourtant pas malade ?

C'est ce que je me suis dit le jour où cela m'est arrivé, je demandais

alors conseil à Haru, qui se doutait d'un truc. Étant une bonne amie, je

pense qu'elle ne m'a rien dit pour ne pas m'inquiéter. Le jour du

tournoi, je rencontre une jeune femme d'âgée de 26 ans à vue d'oeil.

Nommée Éiréné, c'était une personne d'une telle beauté qu'elle faisait

tourner le regard des hommes malgré qu'ils soient mariés. La raison

de sa venue: voir notre roi.

« Rien que ça, ha ! »

Notre actuel roi étant marié, devait-elle venir pour un mariage

arrangé avec le prince ? A ma grande surprise, ce ne fut pas le cas,

alors que nous parlions de nos prétendants, je lui donne par

inadvertance le nom de l'homme que j'aime.

— Si ce n'est pas trop indiscret, qui est donc cette personne

chanceuse ? me dit-elle.

— Cette personne se nomme Io Andromède, il participe à ce

tournoi.

C'est à ce moment précis que le ton de la jeune femme s'est

assombrit. Elle ne dit plus un mot, cela me perturbait tellement que je

commençais à partir en direction de l'arène, gênée. Soudainement, une

nausée me prend par surprise et je vomis à nouveau, devant elle.

Celle-ci, peinée, s'approche de moi tout d'un coup munie de

compassion.

« Pourquoi me regarde-t-elle comme ça ? Je fais tant pitié que ça

? »

Son regard m'énerve, pour une raison qui m'échappe. Quand je lui

explique la raison de ma nausée, sans dire un mot, elle part en

direction d'une servante qui me prend en charge par la suite. Le

tournoi était pour moi un réel amusement au départ, voir tant de gens

s'affronter était vraiment très intéressant. Les techniques, parades,

armes diverses et variées, c'était pour moi un bonheur. Mais la fin fut

tout autre, le combat entre Yota et Subaru a été un vrai massacre.

Quant au duel entre Io et Yota...

— Comment... Comment en est-on arrivé là ?

Yota à terre et Io mourant en face de moi. Un dilemme se

propose à moi : partir avec Io mais condamner tous les semis humains

ou épouser Yota et ils seront libérés. Mon choix est simple, je pars

avec Yota en sachant pertinemment que Io va venir me sauver. Après

tout, je lui ai pris sa liberté.

Une fois partie avec dame Éiréné, je fus enfermée dans une des

chambres du château, pensant que j'allais m'échapper. Seule Neith, une

servante sous les ordres de Io, était restée avec moi afin de m'assister

pour toutes les tâches. Cette jeune femme était là nuit et jour à

m'accompagner pour mon bain ou pour manger. Lors des nuits

difficiles que je passais à vomir, elle était là aussi. Deux mois sont

passés et j'avais pris du poids, ce qui était inhabituel pour moi qui ne

grossit presque jamais. Mon teint était pâle et j'étais toujours fatiguée,

à deux doigts de m'écrouler. Un jour pendant le deuxième mois, une

jeune médecin arriva dans ma chambre.

— Madame l'infirmière !

Celle-ci me corrigea alors.

— Je suis médecin maintenant, je suis venue ici sur la demande de

Haru.

L'ex-infirmière lança un jeu de regard avec Neith franchement pas

discret.

— Sur quel sujet ? dis-je perplexe.

Sans un mot, elle amena une machine dans ma chambre, mon père

entra à son tour accompagné de Haru. Ceux-ci s'assemblent autour de

moi. Je les entends parler entre eux et je commence à stresser.

— Tu imagines si elle l'est vraiment ?

— Je préfère ne pas y penser...

— Mais si elle l'est vraiment ?

L'ex-infirmière m'emmena à mon lit et poussa la machine près

de moi. Une fois ceci fait, elle s'assoit juste à côté.

— Tout ce qui sera dit ou vu lors de notre visite restera confidentiel.

Toutes les personnes présentes dans ma chambre acquiescèrent sans

trop rechigner, moi y comprit. Elle leva mon t-shirt jusqu'à ma

poitrine, mon ventre commença à prendre forme à force de manger.

Elle se met alors à appliquer une gelée bizarre sur le bas du ventre.

— Cela fait combien de temps que tu as ta nausée et tes coups de

fatigue ?

— 2 mois faciles, vous savez à quoi c'est dû ?

Alors que je venais à peine de finir ma phrase, Haru fit tomber le

verre qu'elle tenait dans la main. Mon père fit un pas de recul tandis

que Neith me regardait avec attention. La jeune médecin me regarda et

eut du mal à prononcer les mots suivants:

— Nova, tu... tu attends un enfant... me dit-elle en me fixant avec

sérieux.

« Pardon ?! »

Sur le coup, les mots que me dit mon ancienne infirmière furent

pour moi irréels. D'un coup, mon père dégaina son épée, les larmes

aux yeux. Il me supplia d'avorter sous crainte de devoir me tuer. Neith

dégaina sa rapière et la pointa vers mon père pour me défendre.

— Je ne vous laisserai pas toucher à la descendance de mon maître !

— Écarte-toi de là, vampire !

— Dame Haru, venez m'aider à sortir dame Nova de là en vie !

Le chasseur de vampires pointa sa lame en direction de Haru qui

observait la scène sans pouvoir dire un mot. D'un élan de courage, elle

dégaina son épée à son tour et, dans un élan de désespoir, s'élance en

direction du chasseur. Quand elle le frappa de son épée démesurément

grande, elle fut projetée en arrière comme une vulgaire chaussette.

Cela laissa une opportunité à Neith de frapper fort Jupiter, qui contra

son épée sans trop de difficulté. Les deux femmes à terre, Jupiter

s'avança vers Nova tout en levant son épée, prêt à tuer son unique et

dernier souvenir de son collègue décédé.

— Calmez-vous tous ! Vous avez une femme enceinte dans la pièce ! hurla la jeune médecin.

Une fois devant moi, il lâcha son épée qui résonna au sol. Mon

visage était illuminé alors que je frotta mon ventre qui était comme

ensorcelé.

— Nova !

— Père, même si l'enfant que je porte en moi est un vampire, je ne

l'abandonnerai jamais. Je l'aimerais toujours.

Le sourire de Nova fait replonger Jupiter dans un vieux souvenir, ce

qui le fait s'effondrer sur le coup. Nova se leva et posa sa main sur le

dos de son père. Alors que le vieil homme pleurait toutes les larmes de

son corps, Nova l'enlaça tout en laissant couler quelques larmes. Haru

comme Neith rengainèrent leurs armes, ce qui permit à la médecin de

souffler un peu.

— Bon... Réfléchissons... Qu'allons nous faire ? argumenta la

médecin qui se leva.

— Nous devons faire sortir Nova de là et au plus vite... dit Neith.

— Ok, j'ai averti Io de ta venue et du message que tu vas lui

transmettre.

— Merci...

— Excusez-moi, mais vous êtes qui en fait ?

Ma question fit sourire la médecin qui se rapprochait de la

fenêtre pour l'ouvrir.

— Je me nomme Nao, je suis une Liaz aux ordres de notre roi.

— Donc, depuis le début...!

— Oui, pendant 6 ans je cherchais mon roi en récoltant des

informations dans votre lycée... Je pense que le temps est venu,

Dame Neith...

D'un coup, la domestique se mit à courir en direction de la fenêtre,

saute par celle-ci et disparaît en un battement de cil. Mon père se leva,

demandant des explications à Nao

— Une fois en contact avec le sang de Io, un simple vampire

devient noble...

— Je suis au courant, vous les Liaz vous avez le même statut que

les vampires nobles, vous êtes même bien plus gradés

socialement parlant.

— Et chaque noble a un pouvoir unique, c'est un sort qui nous est

propre, une personne ne peut pas avoir le même sort unique

qu'un autre. Et le sort unique de la cheffe des Liaz, n'est autre

que la téléportation à courte portée.

Jupiter fait un pas de recul, elle vient de lâcher une bombe qui vient

de déstabiliser mon père. Il se mit une gifle à lui-même pour se

remettre les idées en place. Jupiter fit un signe au vampire pour la

remercier.

— Retourne près de Io, annonce-lui la nouvelle. Va !

Ni une ni deux, Nao sauta par la fenêtre à son tour. Moi pendant ce

temps, j'admire la scène surréaliste qui se jouait devant moi. Une fois

de retour sur mon lit, Haru vient à mes côtés et me met une gifle.

— Aïe ! Mais que t'arrive-t-il ?

— T'es incorrigible ma pauvre...!

C'est vrai ça, depuis que j'ai accès aux archives, j'ai privilégié mes

recherches à mes cours, ce qui maintenant me fait défaut.

— Mais 18 ans c'est jeune ! Tu vas t'en sortir ?

— Hahahaha ! Ne t'en fais pas, c'est de famille. Mais dis-moi, avec

Subaru ça se passe comment, raconte moi ?

— Il... Il m'a fait sa déclaration une fois sorti de l'hôpital, que j'ai

accepté. Vu que nous sommes diplômés, nous avons emménagé

ensemble.

— Je suis heureuse pour vous !

— Merci.

Une fois la discussion avec Haru terminée, un silence règne. Un

silence blanc et pesant, on ne sait pas où se mettre et on cherche

désespérément un sujet de discussion. Quand les portes de ma

chambre s'ouvrirent brusquement, ce qui nous surprit, Mercure et Yota

entrèrent dans la pièce. Yota, fier, bombe le torse comme un enfant qui

montre sa supériorité au autre.

— Comment vas-tu Nova ?

— Mercure, enfoiré, tu m'as trahi et enfermé dans cette chambre

depuis deux mois ! Alors voir ta sale gueule ne me rend pas plus

heureuse ! Yota c'est déjà supportable mais toi tu me donne

envie de vomir !

— Haha ! J'aime cette répartie que tu m'offre, j'espère que tu auras

la même le jour du mariage à la fin du mois.

— Si je ne me suicide pas avant !

J'attrape alors une fourchette en la plaçant imprudemment sous ma

propre gorge, forçant Mercure à claquer la langue.

— Nova ! hurla Haru, tétanisée de peur.

Sale morveuse. Voilà ce que j'ai entendu sortir de la bouche de

Mercure qui sortait de la pièce, énervé de mon attitude provocatrice. Il

ferma la porte et...

« Paf ! »

Haru vient de me gifler une seconde fois alors que j'allais me poser

sur mon coussin.

— C'est la deuxième f-

— Ne refais plus jamais ça !

Mon attitude irréfléchie a fait pleurer Haru. Je m'excuse alors en lui

caressant la tête, il faut que je survive, je porte en moi mon enfant, ma

priorité est de survivre!

« Je prie pour que tu viennes me chercher, Io... »