- Chapitre 15 - - Ma Reine -

Quatre jours passèrent et Neith arriva au palais. A l'entrée du jardin ou des gardes patrouillent, elle demande à voir Éiréné de toute urgence mais ils ne savaient pas où elle se trouvait.

- Neith ? dit une voix familière, s'approchant d'un pas déterminé.

- Nao ?

- Tu es rentrée de ta mission ?

- Oui, cela fait maintenant 2 mois que je suis rentrée, la veille de la sortie du coma de Io.

- Il est réveillé ?

- Oui. Il se trouve avec dame Éiréné dans la salle du trône, il reçoit en ce moment même un émissaire de Oramilia pour le futur conflit à venir .

Neith avait commencé à stresser... Depuis la fin du tournoi, une vraie extermination était en cours dans le pays de Era, ce qui fit monter la tension du Roi d'Oramilia.

- Mais attention, il est très à cran ces jours-ci... Hé ! Attends que je finisse de parler !

- Désolée !

Même pas elle eut le temps de finir sa phrase que Neith commençait déjà à courir en direction de la salle du trône. Elle ouvra les portes du château et traversa la salle d'entrée en un éclair. Elle monta les marches à la même allure. Quand elle passa le couloir aérien, elle croisa une Liaz qui se courba, Neith lui fit un signe de la main et ouvrit la grande porte ornée d'or. Une fois ouverte, elle aperçut Éiréné près du trône sur lequel Io était assis. La salle était assez grande, à peu près 50 mètres de long. Des piliers blancs étaient espacés de deux mètres chacun, un tapis rouge qui partait de l'entrée. Le lieux était plutôt mal éclairé, des lustres au plafond étaient accrochés, ce qui créait une pénombre amplifiée par la lumière du soleil du crépuscule qui entrait dans la pièce. Ce phénomène cachait le visage de Io, sauf ses deux yeux rouges qui se remarquent facilement dans cette obscurité menaçante.

 -Mon roi, cela fait plaisir de vous voir !

- Neith ? Tu devrais pas être à Éra ? Comment va Nova ?!

- Elle va bien, très bien même ! Ma reine, les soupçons que vous portiez vis-à-vis de dame Nova se sont avérés justes.

- Ne me dit pas qu'elle...

- Si... Elle attend un enfant.

Éiréné tourna de l'œil, elle s'appuie contre le trône de Io, celui-ci l'observait avec compassion. Après quelques secondes, elle tomba même à terre.

- Je vous en supplie ma Reine ! Ne vous apitoyez pas sur votre sort !

Io regarda le sol en posant sa main sur son visage. Il est censé être maudit, il ne peut pas avoir de descendance alors pourquoi ? Comment se fait-il que cela marche avec elle et pas avec Éiréné ? Il se leva de son trône et regarda sa main, des larmes se sont mises à couler.

- Je suis libre, enfin ! Cela fait combien de temps... Depuis combien de temps suis-je libéré de cette malédiction ?

Il regarda Éiréné qui pleurait elle aussi toutes les larmes de son corps. Pensant qu'elle serait joyeuse à l'idée qu'elle puisse avoir une descendance pour enfin pouvoir mettre fin à ses jours... Ce fut par étonnement qu'il constate qu'elle n'était pas du même avis que lui.

- Comment ? Comment peux-tu me faire ça ?! Je sais que nous devons te faire oublier ta solitude, nous, tes femmes... Mais savoir que je te cherchais dans le monde entier, à gérer un pays, à... à avoir de nombreuses demandes en mariage que j'ai refusé, ayant jurée fidélité... Pendant que toi ! Toi, tu vas voir ailleurs ! Ça me fait terriblement mal au cœur...

- Je... Je...

Mais aucun mot ne sortait de la bouche de Io, il était perdu. Selon lui, elle n'a pas à lui en vouloir autant. Il lui posa alors la question, les réponses qu'il reçut sont logiques mais l'esprit immortel de Io était complètement ignorant.

- Je t'aime Io, je t'aime tellement... Pourtant, cet amour que je porte pour toi n'est pas réciproque.

- Pourquoi dis-tu cela ?

- Cette fille, Nova pourquoi l'as-tu engrossé... Alors que je suis là !

Les hurlements d'Éiréné provoquèrent en lui une vive crise de panique. Les informations fusent dans sa tête, il est face à une situation qu'il n'a encore jamais vécue. De toute son existence, il a associé son immortalité à son plaisir. Pour échapper à cette immortalité qui lui colle à la peau, il fait tout son possible pour l'oublier. Même si cela est douloureux, une hypothèse entre dans sa tête. Il se baisse et enlace Éiréné, ses cheveux se mélangent avec la tenue de Io. Il décala le col de sa robe pour dévoiler une marque.

- Chéri !

- La marque que tu portes à ton épaule, c'est la cause de ton souci actuel.

- Le sceau des messages !

Elle posa ses mains au sol comme signe de défaite, une défaite causée par son impuissance. D'un coup, la jeune femme hurla tout la rage qu'elle contenait dans son corps.

- Hauguste !

Io étant impuissant, devant la femme qu'il aime le plus, ne fit que détourner le regard face à ses hurlements. Il commença à chantonner une chanson. Ces paroles des plus morbides lui font entrevoir un souvenir d'une époque en guerre contre un ennemi qu'il ne pensait pas si violent. Il s'assit à côté d'Éiréné et commença à lui conter cette époque où le sang coulait à flot.

C'était pendant une soirée d'hiver, le vent soufflait très fort. Au même moment, une guerre était en train de se dérouler. Cette guerre opposait le roi d'Alélimo au dieu des flammes Hauguste, celle-ci faisait rage. Depuis une journée, l'armée du Roi des vampires menait l'assaut final aux portes du château des flammes.

- Maître Io, la porte est trop bien gardée !

- C'est pas grave, restez ici ! Dites à Analia et Puck que je leur confie la garde de l'armée .

- Maître, c'est trop dangereux, je ne peux vous laisser y aller tout seul.

- Reste ici, toute aide est précieuse.

- Hm... Bien !

Io se mit à courir entre les différents combats qui avaient lieu devant le château des flammes. Sur le chemin, plusieurs soldats lui barrent la route, mais dans sa frénésie, il les découpa à l'aide d'une épée, sur le pommeau de celle-ci y était accrochée une ficelle suivant le moindre de ses mouvements. Devant la porte du château, l'homme regarda l'immense ouverture où deux dragons étaient représentés, une flamme en son centre était scindée en deux par l'ouverture. Il pénétra dedans, cherchant son chemin dans cet immense château vide.

- Personne ne surveille ce château ?

Se demanda Io en marchant dans les différents couloirs. Une fois arrivé à un couvent dans l'enceinte du château, il remarqua la même porte qu'à l'entrée du château. Il s'avance et l'ouvre à nouveau. Une ambiance lugubre régnait dans la pièce alors plongée dans le noir. Il marcha dans celle-ci, sur le qui-vive. Quand d'un coup, il entendit un bruit visqueux, des lumières s'allumèrent, plusieurs bougies illuminèrent la pièce. Il constate alors l'horreur qui s'était produite. Des dizaines de cadavres jonchaient le sol, tous appartenaient au élève du clair de lune. Dévasté, il s'avança encore et entendit à nouveau le même bruit visqueux. Il regarda alors le sol, son pied baignait dans du sang. A côté de ce dernier, une tête inanimée, yeux ouverts, le fixait, inconsciente.

z Ah... Aaaah !

Il hurla de peur à la vue de tous ces cadavres. Il s'avança entre et arriva au trône, sur ce dernier un homme. De rouge vêtue porta une cape faite de laine, il regarda Io un ère sérieux.

z Ah ! Te voila enfin Io l'originel. Pourquoi cette tu cette tête un homme de ta trempe ne devrait pas être affecté par ce j'aure d'événement ?

- Pourquoi les avoir tué ?

- Pourquoi ? Ahah, c'est l'ordre des dieux qui me la ordonne, Titania a c'est même portait garant de ma défaite, et me promit de me ressuscité si je venais à perdre la vie.

- Comment ça ?

- Vois-tu ce sablier ? Dès qu'il aura fini de s'écouler, un enfant mourra. Tu n'aurais pas dû récupérer cette maudite elfe, on t'avait prévenu !

- Ne parle pas de ma femme comme ça !

Io serra les dents face à l'injure sur sa femme. Il dégaina alors son épée et commença à s'avancer en direction de Hauguste avec un grand sourire. Le dieu des flammes souffle un coup, ce qui fait sortir une immense vague de feu de sa bouche. Les flammes envahissent la pièce, ce qui brûle tous les cadavres des élèves du clair de lune. Quand le souffle infernal s'arrêta, Io constata les dégâts avec horreur. Il se tourna alors à nouveau en direction de Hauguste mais aperçut une boule de feu juste devant sa tête qui le frappa de toutes ses forces. Elle explosa au contact de son épée, la détonation était tellement grande que cela fit écrouler une partie du château.

- Espèce de tordu, tu veux tout faire sauter ?

- Ce n'est qu'un château, voyons... S'il se détruit, je n'aurais qu'à le reconstruire !

- Sale gamin prétentieux...

Dehors, les combats se stoppèrent net, interrompus par l'énorme explosion qui venait de retentir. Des flammes sortaient du château. Hauguste commença à rire quand il regarda Io, qui se relevait sans aucun mal. Dans les flammes, Hauguste commença à douter : T'es pas qu'un simple vampire, toi ?

- Le sourire de Io confirma son doute.

- Sale monstre, sourire de mes flammes sans courber l'échine, c'est impensable !

- Tu flippes déjà ? Je n'ai pourtant toujours pas tourné ma bague !

Il brandit alors celle-ci et la tourna du nombre VII à VI. Le mana environnant se mit à disparaître, les cheveux de l'homme devinrent rouges. De petites lumières blanches flottaient dans l'air, venant se déposer sur les cadavres des enfants morts. Une fumée opaque et noire envahit alors la pièce. Les yeux rouges de Io ne firent qu'un avec les flammes, la chaleur monte à la tête de Hauguste d'un seul coup, ce qui eût raison de lui.

- Toi qui a fait tant de mal à ces enfants, tu payes de tes actes.

Io récupéra alors son épée qui était tombée au sol. Le sang encore présent sur la lame gicla au sol après qu'il eut donné un coup sec, une odeur putride s'en dégage. Il s'avança ensuite vers Hauguste, encore au sol, ne voyant rien d'autre que les deux yeux rouges perçants de Io. Son adrénaline était telle que son cœur pouvait s'arrêter à tout moment. Il essaya de se lever mais tomba contre son trône. Il essaye à nouveau, encore et encore, sans succès. Mais Hauguste remarque un détail :

« Ce manteau n'est-il pas le mien ? »

Quand il comprit ce qui lui arrivait, le destin avait déjà frappé. Sa tête roula au sol dans un écho à glacer le sang. Io essuya son épée avec son manteau déjà taché de sang et la rangea. Il récupéra la tête et la mit dans un sac. Il appela une Liaz mais aucune ne vint, le combat continuait à faire rage dehors. Les échos des épées résonnaient jusque dans la bâtisse en ruine. Il avance, enjambant les corps : son regard est livide. Une fois dehors, il leva la tête. Au bout de quelques minutes, les gens commencèrent à l'observer et comprirent de qui il s'agissait.

- Votre Roi est mort, ceux qui veulent continuer viennent, autrement... vous n'avez plus de raison de vous battre.

Une Liaz arrive en courant, ses cheveux orangés et ondulés bougent au gré du vent. Celle-ci vient poser le genou à terre.

- Mon Roi, comment s'est passé votre combat ?

- J'irais informer la 3ème Reine moi-même... Aucun des enfants n'a survécu.

- ...

Alors que des soldats commencèrent à se jeter sur Io, il se tourna pour en attraper un par le cou et le brisa tandis que l'autre se fit prendre la tête et percuta le sol. D'autres soldats arrivèrent en renfort, hurlant de rage. La Liaz commença à se préparer mentalement. Io leva son bras pour faire barrage.

- Laisse-moi les tuer.

Il dégaina son épée et la pointa vers la masse. L'aura de celle-ci dissuada l'un d'entre eux, il s'arrête alors de courir, tandis que les autres, eux, leurs jambes continuèrent de courir... sans le haut du corps. Ils tombent au sol dans une mare écarlate.

- Pourquoi vous vous êtes entêtés à m'attaquer alors que vous saviez que vous n'aviez aucune chance, vous êtes cons ?

Le soldat qui s'était arrêté était paralysé par la peur. Il trembla face à ce monstre qui n'avait rien de réel. Malgré qu'il le supplia de l'épargner, Io leva son épée, prêt à lui asséner le coup de grâce. Entre les foules de soldats qui observaient Io, une petite silhouette se faufile pour sortir de celles-ci. Elle s'interposa entre Io et le pauvre homme à genoux.

- Ne touchez pas mon papa ! dit-elle d'un regard déterminé qui ne rendait pas Io indifférent.

La petite fille aux cheveux blonds et aux yeux bleus avait déjà la carrure d'une chevalière. Elle regarda au sol et aperçut une épée à ses pieds. La fillette de 10 ans attrapa l'épée et essaya de la soulever pour finalement la pointer vers Io.

- Fuis Charlotte ! Je vous en supplie ne touchez pas à ma fille, elle n'a rien avoir avec tout ça...

- ...

Le silence règne par l'indifférence de Io, le père étant concentré par sa blessure n'eut même pas le temps de voir Io abattre son épée sur sa fille.

- Non ! Cria-t-il en la récupérant de justesse. Io asséna un coup dans le vide pour enlever le sang de la jeune fille sur son épée et la rengaina.

- Pourquoi, pourquoi. Oh, Charlotte réveille-toi, c'est pas le moment de dormir... Sale enfoiré !

L'homme se leva d'un coup et, dans un élan de désespoir, essaya de mettre un coup de poing au monstre présent devant lui. Puis un autre, encore, et encore... Il le fit finalement tomber par terre et continua à le ruer de coups.

- La colère que tu éprouves pour moi, la ressens-tu ? Je te laisse vivre, soldat. Dit-il tout en se levant et en posant simplement l'homme épuisé par terre.

- Vie le reste de ta vie avec la mort de cette enfant sur la conscience.

L'homme attrapa l'épée saisie plus tôt par sa fille et tenta de se trancher la gorge, mais la plaie se referma aussitôt.

- Que m'as-tu fait ?!

- Tu es devenu l'un des nôtres...

- Sois maudit, enfoiré !

La Liaz s'approcha de Io, le visage ensanglanté qu'elle essuya avec un mouchoir. Elle lui demande la raison pour laquelle il a tué la petite fille.

- Si je ne l'avais pas fait, j'aurais créé un monstre... et ils doivent comprendre et être conscient de ce qu'il font.

La Liaz leva le ton sur le fait qu'il aurait simplement pu la capturer plutôt que de la tuer. Un simple coup d'œil de Io lui fait plier l'échine.

- Veuillez excuser mon insolence.

Le visage de Io était déjà déformé par la tristesse, comme si devoir tuer une jeune fille qui n'avait rien demandé l'affectait. Mais il secoua la tête, observant le calme de la cité revenir. Il explora l'intérieur du château et aperçut une autre Liaz arriver en courant, cette fois-ci c'était Neith qui courait en direction de Io.

- Mon roi ! L'information que vous deviez révéler à dame Anilia, a fuité. Elle s'est enfuit de la capitale...

- ... Laisse souffler un peu, demande à Mévie de la suivre et reste avec elle. Qu'elle rentre que quand elle est en sécurité.

- Bien ! Nous avons découvert le donjon, je vais laisser mon subalterne vous guider.

- Fort bien.

L'assistante de Neith amena le roi au donjon. Une fois arrivés, ils descendirent en restant sur leur garde. L'ambiance sombre et humide se mélange avec une odeur putride. Il s'avança et utilisa son odorat sur développé, la Liaz par contre trouva l'odeur insupportable, elle s'appuya contre le mur. Io s'approche d'elle et lui dit de respirer pour s'habituer à l'odeur, ce qu'elle fait mais l'odeur putride lui monte au nez et vomit.

- Je continue tout seul le temps que tu reprennes ton souffle.

- Merci, mon roi.

En marchant entre les nombreuses cellules délabrées, l'odeur ne se mélange pas avec les autres. Il pressa le pas et arriva devant une cage, en regardant au travers il vit une jeune adolescente de 15 ans qui était accroupie. Il entre dans la cellule afin de mieux l'examiner, ses yeux vairons bleu et marron attiraient le regard de Io. Celui-ci se pencha, elle était recouverte de bleus, son regard vide était presque identique à celui de Io. Il posa sa main sur sa gorge puis appuya un tout petit peu, la jeune fille ne réagissait même plus, son cerveau était déjà comme mort.

- Veux-tu vivre ?

Le regard de l'adolescente croisa celui de Io, ses yeux vitreux identiques au sien, ce qui lui permit de s'identifier. Le regard de la jeune fille se serra et commença à prendre un air déterminé. Io acquiesça, elle essaya de lever la main, elle retombe, Io la récupère et lui dit :

« Bien, je ressens ta rage. »

Il coupa les chaînes et commença à la porter. Ils sortirent de la cellule et s'approchèrent de la sortie, il se mit à fredonner une chanson quand les échos d'un combat faisaient rage au loin.

- Comment tu t'appelles ? lui demanda Io.

- Éiréné...

- Bien ! Regarde Éiréné, je vais te montrer la différence avec le monde que tu as connu et le monde que tu vas connaître.

Il la posa au sol et se mit devant elle. Le bas de sa veste se mit à flotter avec la force du vent et, dans son dos, la jeune fille remarqua un symbole, deux lunes rouge et bleue. Il commença à fredonner une mélodie tout en s'avançant. Il fit apparaître son épée dans sa main et para le premier coup d'un soldat et le trancha en deux. Il fit de même avec un autre soldat, ça ressemblait plus à une danse plutôt qu'un combat. Éiréné était impressionnée, même admirative. Il se rapprocha d'elle et commença à la porter en marchant vers la sortie, il lui cacha les yeux pour pas qu'elle ne voit l'horreur qui se produisait dehors. Plus loin, il la posa à terre. Quelques années passent après ces derniers évènements, Éiréné est devenue une Liaz appréciée de ses amies, elle devient très rapidement cheffe de groupe. La relation entre Io et Eiréné a fini par être de plus en plus intime, pour finalement sortir ensemble au fil du temps.

- Madame, êtes-vous prête ? Le marié vous attend.

- D'accord, merci pour tout Neith. J'arrive tout de suite.

Éiréné ouvrit les portes de la salle du trône, sa robe blanche resplendissante émerveilla toute la salle. Elle s'avançait avec joie à la vue de Io, celui-ci se tourna.

Io Andromède, voulez-vous prendre comme épouse Éiréné ici et maintenant ?

- Oui je le veux !

Tandis qu'il prononça ces mots, Éiréné eut une énorme douleur au niveau du trapèze, Io se pencha et remarqua une forme se dessiner. Une flamme se dessina sur l'épaule gauche de Éiréné, Io comprend directement de qui vient cette marque.

- Hauguste !!!

Elle était devenue la messagère des flammes, la personne choisie par le dieu en question pour communiquer avec les humains ou autre être vivant. Enragé, Io se rapprocha d'elle et l'attrapa par la taille.

- Accroche-toi bien, d'accord ?!

- Pardon ?

D'un battement d'ailes, les voilà dans le domaine des dieux, devant le château d'Hauguste, le dieu des flammes. Ils entrent à l'intérieur et circulent dans les couloirs, des gardes essayent de l'arrêter mais en se rappelant du visage de Io, ils s'écartent simplement. Pour les téméraires, ils se font encastrer ou assommer. Arrivé devant la salle du trône, il mit sa main dans sa poche et reprit son souffle.

- Chéri ?

Io frappe la porte de toutes ses forces. Un jeune homme de 19 ans se trouvait dans la salle du trône, seul. Son sourire narquois énerva Io qui s'approcha de lui d'un pas confiant.

- Ah ! Voila donc ma future femme !

Io s'empressa de foncer sur le dieu des flammes et le frappa.

- T'es qui toi, pourquoi tu me frappes sans dire bonjour ?

- Pour qui tu te prends sale gosse ! Je suis Io andromède, premier Vampire et je suis le mari de Éiréné !

- Je vois, c'est donc toi Io. Titania m'a beaucoup parlé de toi après ma réincarnation.

- Rien à foutre ! Enlève la marque de messagère de ma femme.

- Je suis désolé, mais cela ne va pas être possible.

- Répète un peu pour voir ?!

Il attrapa Hauguste et le menace de le frapper. Ce dernier asséna un coup de genou au vampire, ce qui le fit reculer. Il attrapa ensuite sa lance et lui transperce le ventre.

- Io ! cria Éiréné.

Io attrapa la lance et s'avança vers le dieu des flammes à l'aide de ses bras, l'arme continuant de s'enfoncer. Quand il fut à quelques centimètres, Hauguste s'écria :

« T'es complètement fêlé ma parole ? »

Io fit apparaître une épée et essaya de le frapper avec. Le dieu des flammes, excédé, en lâche sa lance. Io sortit la lance de son corps par le pommeau et la brisa en deux. Hauguste observa la lance cassée et s'énerva.

- Hé le vampire ! Pourquoi tu as épousé une messagère, t'es idiot ?

- Avant que l'on vienne faire visite, ce n'était qu'une femme ordinaire.

- Impossible ! Une messagère est assignée lors de notre réincarnation...

- Io se calma et se posa pour réfléchir. Après quelques minutes, il eut comme une illumination.

- Dis-moi... C'est qui qui t'a dit que Eiréné était ta messagère ?

- Titania, elle était là il y a quelque jours, elle m'a donné son nom et où elle se situait, je l'ai donc appelé...

- Abruti, tu t'es fait mener en bateau...

- Pardon ?!

- Un dieu peut choisir n'importe quelle femme de ce monde pour devenir sa méssagère.

- Foutue déesse des fées.

Io s'approcha de Hauguste et lui tendit la main. Il lui demande s'il est au courant de ce qu'il s'est passé dans son royaume avant qu'il ne se réincarne. Il lui répond qu'il n'a pas tous ses souvenirs mais il sait juste qu'il était assez proche de Titania avant.

- Que dis-tu que l'on devienne allié ? C'est soit ça soit tu meurs pour libérer ma femme.

- Dans tous les cas, c'est pas comme si j'avais le choix... dit-il en haussant les épaules.

Ils échangent une poignée de main et Éiréné soupira de soulagement. Depuis ce jour, Io et Hauguste sont devenus alliés contre la déesse des fées Titania. Les terres des flammes sont devenues le territoire de Alélimo, c'est Éiréné en personne qui est chargée de la direction de ces terres, puis le dieu des flammes se la coule douce.

***

Io souria à Éiréné, il la prit dans ses bras et la serra contre lui afin qu'elle sèche ses larmes. Io se leva, s'approcha de son trône et leva la tête pour contempler le drapeau.

- J'ai pas complètement récupéré ma mémoire, pourtant les sentiments que je porte pour toi sont bien réels... Je t'aime, c'est un fait, et personne ne pourra le changer. Je me rend compte que je n'ai pas été présent pour ma femme, et tu m'en vois terriblement désolé, mais comment dire... Je t'aime Éiréné.

A peine finit-il son discours qu'une Liaz arriva en trombe.

- Mon roi, c'est Ariel, elle est sur le point de laisser son dernier souffle.

- ... J'arrive.

- Laisse-moi t'accompagner.

Io demanda à la Liaz de l'emmener la voir, ce qu'elle accepta. Il arriva devant le château où Ariel fut transportée. Une fois arrivés, plusieurs Liaz se trouvaient devant la chambre, Io était déjà étonné par le nombre de semi-humaines dans cet hôpital, mais là, le nombre de Liaz était juste aberrant.

Toutes celles qui n'étaient pas en mission étaient présentes pour les derniers instants de leur sœur. Io entra dans la chambre, un silence de mort régnait. Sur le lit, une femme parsemée de tuyaux reliés à des poches de sang souffrait, méconnaissable. Il s'avança accompagné de Éiréné devant son lit de mort, aperçu la Liaz dont seule une mèche de cheveux oranges restait visible. Il s'accroupit et la contempla, la jeune femme ouvrit les yeux avec difficulté.

- Ah... Mon roi, je suis si heureuse pour vous !

- ...

- J'ai appris pour votre nouvelle reine.

- Ariel... Il y a deux mois, après le tournoi, tu n'as pas sauvé qu'une vie mais trois. Pour cela, je vais exaucer ton souhait le plus précieux.

La Liaz souria, écarta les bras, Io souria et l'enlassa, le visage de la femme mourante s'illumina.

- Tu es fier de moi papa ?

- Oui, je suis si fier...!

Il posa sa main sur la tête d'Ariel tout en la caressant. La jeune fille souriante était calée contre l'épaule de Io, riant comme une enfant heureuse d'être complimentée. Io la serra plus fort, ce que Ariel lui rendit. Les forces d'Ariel la quittent, ses cheveux deviennent complètement rouges. Elle vient de rendre son dernier souffle dans les bras de l'homme qu'elle admirait le plus, son visage est marqué par la joie.

- Préparez une cérémonie digne de ce nom...

Il se leva et partit de la pièce sans dire un mot de plus. En se retournant, toutes les personnes pleuraient la mort d'Ariel, même Éiréné est resté. Dans les couloirs, il observa les différentes chambres, son esprit essayant de penser à autre chose pour ne pas céder. Soudain, un cri retentit dans l'hôpital.

- A l'aide, mon fiancé !

Io se dirigea en vitesse vers le cri et arriva devant une femme qui hurlait sur les infirmiers.

- Que se passe-t-il ici ?

- Mon roi, c'est mon fiancé, il a été attaqué par des chasseurs et il a fini gravement malade !

En observant l'homme, Io remarqua un espèce de collier rouge, il l'attrapa et l'enleva, les cheveux rouges de l'homme deviennent subitement bruns.

- Je pense que ce sera bon.

- Comment avez-vous fait ?!

Il était simplement ensorcelé par ce collier.

Ce collier, c'était le même que portait Élara, à Era. Arrivé à son château, Io part s'enfermer dans son bureau. Éiréné rentra peu après lui et entendit des pleurs de ce dernier, elle ferma donc la porte pour éviter de le gêner. Le lendemain matin, il se réveilla avec Ymir entre lui et Éiréné, ce sentiment le gêne un peu, cela lui donnait l'impression de tromper Nova. Il partit alors vers la porte, quand il croisa une Liaz.

- Bonjour, mon roi vous avez bien dormi ?

- Bonjour... Ca peut aller. Et vous, vous pouvez vous reposer, la journée d'hier n'a pas été de tout repos.

- Mer... Merci, mais notre devoir est de vous servir.

- Entendu.

Dans la journée, la cérémonie était mise en place, Ariel fut enterrée dans le cimetière dédié aux Liaz.

- Combien d'entre elles vais-je devoir en enterrer ?

Un peu plus tard, il fut interviewé par les journaux, ce qui ne le mettait pas franchement en confiance, mais il prit son courage à deux mains.

-Je suis Io Andromède. Beaucoup me connaissent comme un monstre sanguinaire. Je l'admet, vous n'avez pas complètement tort, le principe même d'un vampire est de boire du sang après tout. Je vais vous dire une phrase, gravez-la bien : «je suis rentré. »