Comment tout a commencé (IV)

Au-dessus du monde mortel, cachée au-delà des nuages et des étoiles, Artémis regardait les bras croisés et une tempête d'inquiétude assombrissait son cœur habituellement stable. Ses yeux argentés, plus acérés que ceux des faucons, suivaient chaque mouvement de sa sœur — la façon dont Megan riait, cultivait les champs, aidait les enfants, guérissait les cœurs brisés par une simple touche de gentillesse.

Selene — maintenant Megan — s'épanouissait parmi les mortels, son cœur aussi lumineux que jamais. Mais Artémis pouvait voir ce que sa sœur refusait de voir : le monde mortel avait une manière de transformer même les rêves les plus purs en tragédie. L'espoir devenait amer, l'amour se décomposait, les bonnes intentions, tôt ou tard, tracaient le chemin vers le chagrin. Elle ne pouvait que regarder depuis le domaine céleste, murmurant des prières silencieuses pour que sa sœur bien-aimée ne vienne jamais à regretter le choix qu'elle avait si obstinément décidé de faire.