Comment tout a commencé (III)

Pendant des siècles, Selene observa depuis le royaume céleste, son cœur se serrant de plus en plus à chaque vie qui passait. Leurs rires, leurs larmes, leurs joies simples — chacune appelait quelque chose de profond en elle, quelque chose qu'aucune divinité ne pouvait faire taire.

C'était un amour qu'elle ne pouvait plus nier.

"Je dois y aller," murmura Selene un soir, debout sur le balcon de leur palais éthéré, ses cheveux d'argent scintillant sous les étoiles infinies. Sa voix tremblait — non de peur, mais de désir. Un désir si puissant que même les cieux semblaient frémir.

Artémis se tenait derrière elle, les bras croisés, l'expression crispée par l'inquiétude. "Selene, ne sois pas stupide," dit-elle brusquement en s'approchant. "Tu ne comprends pas leur monde. Tu vois la beauté, mais pas l'obscurité qui s'accroche à eux comme une seconde peau."