une cabane abandonné ?

Je m'appelle Won Sow, j'ai 16 ans, je suis en seconde (première année de lycée). Je suis la première de la classe, j’ai une bonne réputation dans mon lycée, et beaucoup de rumeurs tournent autour de moi. Du genre : "tu descends d'une famille de musiciens, tu chantes super bien" ou encore "tu vas devenir docteure, t'es trop intelligente". Franchement, moi, tout ça, ça m'importe peu. Je m’en fiche.

Le vrai problème ne vient pas du lycée, mais de chez moi. Je n’ai jamais connu mon père, et ma mère boit énormément. Elle ne parle pas. Parfois, j’ai presque l’impression qu’elle est muette. Mais le pire dans tout ça, ce sont ses crises. Pas des crises d’angoisse ou d’épilepsie non. Ce sont des crises brutales : elle se jette sur moi et me frappe. Depuis que je suis née. J’ai jamais compris pourquoi j’étais la cible de tout ça, mais maintenant... j’ai l’habitude.

Aujourd’hui, on est lundi, le premier jour de cette longue semaine. Je ne dis pas que je déteste l’école, au contraire, j’adore étudier. Mais le souci, c’est que le lundi marque le début d’une semaine pleine de problèmes et de jalousies. À part ça, la semaine est plutôt agréable : entre rires et amusements, tout se passe plutôt bien.

La semaine dernière, on a passé un test oral en musique, chacun notre tour. Et aujourd’hui – entre midi et deux – je suis convoquée par Mme Valen, la professeure de musique et aussi ma prof principale.

L’heure arrive enfin. Je toque à la porte.

— Won, assieds-toi s’il te plaît, me dit-elle gentiment.

J’aime beaucoup cette professeure. Elle est très gentille, et on peut, de temps en temps, rire avec elle.

— Je peux savoir ce qui me vaut cette convocation, madame ?, demandai-je, curieuse.

— Eh bien, j’aimerais te proposer quelque chose : ça te dirait de créer la chanson du festival d’été ? Tu as toute l’année devant toi. Je sais que c’est un projet ambitieux, alors je te laisse cette salle à disposition si tu acceptes, bien sûr. C’est une belle opportunité, et je sais que tu aimes chanter. Ça se voit à ta façon de poser ta voix, de la faire voler dans la salle. J’aimerais ta réponse dans la semaine s’il te plaît.

Je la regarde, partagée entre la gratitude et l’inquiétude.

— Heu… je vais y réfléchir et je vous tiens au courant dans la semaine.

— Merci Won, c’est gentil. Tu peux disposer. À bientôt.

— Au revoir, madame.

J’aimerais beaucoup accepter… mais j’ai un souci. Je ne sais pas où l’écrire. Chez moi, c’est impossible avec les crises de ma mère. Au lycée, ils ferment 1h30 après les cours. La bibliothèque aussi ferme trop tôt.

Je vais y réfléchir en marchant un peu dans la cour.

Soudain, j’entends des cris dans le couloir d’à côté. Curieuse, je m’y dirige. Mais c’était juste un garçon qui en embêtait un autre.

Attendez… c’est pas n’importe qui. Je reste bouche bée. C’est Hae-il Doy-a, la brute du lycée. Plus de la moitié des rumeurs tournent autour de lui. En fait, les rumeurs tournent principalement autour de deux personnes : Hae-il… et moi.

Mais bref. Pas important. Je vais dehors, ça va peut-être me changer les idées.

Oh, voilà Si-woon. Le roi du lycée. Toutes les filles le trouvent beau. Et faut avouer… il l’est. Mais moi, il m’intéresse pas.

— Won, salut !, dit-il en s’approchant.

— Ah, salut Si-woon. Ça va ?

— Oui. Ça te dirait d’aller manger un truc après les cours avec moi ?, me demande-t-il.

— Désolée, je peux pas ce soir… Vendredi si tu veux ?, dis-je pour rattraper le coup.

— Oui, bien sûr, pas de problème. Je te laisse. Salut.

Il partit sans que j’aie le temps de répondre.

Enfin, la journée de cours est terminée.

Tiens… pourquoi j’irais pas faire un tour sur la colline Fum ? C’est une très grosse colline, assez haute. Une fois en haut, je découvre une cabane. Oui, une vraie cabane. J’entre, il n’y a pas de serrure, rien ne prouve qu’elle est habitée.

À l’intérieur, il y a une partie cuisine : un petit lavabo, une plaque de cuisson… En levant les yeux, je vois une mezzanine, sûrement là où dormait l’ancien propriétaire. Et la partie la plus importante – celle qui va beaucoup me servir : un bureau.

Je vais m’asseoir.

Soudain, j'entends du bruit dans la mezzanine je me retourne et je vois une ombre bouger et grogner...qui est-ce ?