1. La fin ?

Je rentrais du lycée, ce jour-là, sans me douter que le destin, tapi dans l’ombre des habitudes, s’apprêtait à bouleverser ma modeste existence. Le ciel était d’un gris uniforme, tissé de nuages bas, et le vent, chargé des effluves d’essence et d’asphalte chaud, murmurait entre les immeubles comme s’il cherchait à me prévenir d’un danger imminent.

Je m’engageai sur le passage piéton, distrait par le bourdonnement de mes pensées adolescentes, quand soudain, un grondement sourd se fit entendre, amplifié par l’écho des façades. Je tournai la tête — et là, surgissant de l’angle de la rue, un camion blanc, immense et furieux, tel une bête mécanique hors de contrôle, déchira l’air dans ma direction.

Son capot brillant reflétait une lumière crue, presque surnaturelle, et ses phares, comme deux yeux aveuglants, semblaient me fixer avec une détermination implacable. Je restai figé, incapable de bouger, le cœur battant la chamade, les secondes s’étirant comme dans un cauchemar éveillé.

— Quoi ? balbutiai-je dans un souffle rauque. Je suis trop jeune pour mourir !

Mais la suite, ah ! la suite relève d’un mystère que ni la science, ni la raison ne pourraient expliquer simplement…