C’est alors que je l'aperçus.
Tel un rayon d’aurore prenant forme humaine, une silhouette resplendissante, une vraie déesse. C’était une femme — ou plutôt un ange d’une beauté au-delà des canons terrestres. Ses ailes, grandes et diaphanes, semblaient faites de lumière condensée ; sa robe, cousue d’étoiles, ondulait sans vent.
— Bonjour, dit-elle d’une voix d’argent. Je suis ce que vous, êtres humains, appelez un dieu.
Elle marqua une pause, le regard empreint d’une sérénité millénaire.
— Laissez-moi me présenter, héros. Je suis la déesse Stéla, chargée de votre réincarnation.
Je clignai des yeux, abasourdi, et ma bouche, comme mue par une volonté propre, articula difficilement :
— Ma... réincarnation ?
— Oui, répondit-elle avec le calme d’un juge cosmique. Vous avez été choisi parmi une infinité de candidats, sélectionné par les Forces Supérieures pour renaître dans un autre monde.
— Moi ? protestai-je, le cœur battant, incrédule. Mais... je ne suis personne d’exceptionnel ! Comment ai-je pu être choisi ?
La déesse leva les yeux au ciel, puis lâcha un soupir long comme un âge glaciaire.
— Pff... Quand je leur annonce ça, les autres hurlent de joie comme des larves d’otakus en rut. Pourquoi, pourquoi fallait-il que je tombe sur l’un des rares spécimens normaux de l’humanité ?
Puis elle se figea, cligna des yeux, et son teint vira légèrement au cramoisi céleste.
— Ah… zut. J’ai dit ce que je pensais. Et j’ai pensé ce que je devais dire. Hum hum. Tu n’as rien entendu, n’est-ce pas ? Sache qu’un dieu est toujours intègre et honnête, déclara-t-elle d’un ton noble, bien que sa voix trahît un embarras palpable.
Je restai sans voix. Quelle étrange rencontre !