Chapitre 18 - Partie 9 : Dante et Iris vs Gaïa - L'Épreuve du Volcan de l'Infini

On ne peut pas l'éteindre le feu mais on peut lui murmurer jusqu’à ce qu’il décide de rêver.

La plaie rouge du multivers le volcan de l’Infini caché dans les veines oubliées du multivers, là où les mondes ne sont plus nommés mais soupirés, se dresse un colosse rouge : une montagne qui respire comme un être vivant, dont les veines ne coulent pas d’eau, mais de lave ancienne on l’appelle la bouche de Gaïa une déchirure rougeoyante une plaie béante ouverte dans le flanc du réel elle n’a pas hurlé depuis mille éternités mais aujourd’hui, elle gronde le sol frémit. Le ciel n’a plus de couleur et dans les profondeurs, le feu rugit, affamé ce n’est pas un monstre ce n’est pas une malédiction c’est une mémoire qui ne veut plus être oubliée les dieux se tiennent loin aucun ne peut la contenir aucun, sauf peut-être… ceux qui ont choisi de ne pas se battre les Émissaires de la Paix

Dante, vêtu de blanc traversé de rouge sombre, marche d’un pas lent son sabre reste scellé dans son dos il ne le touche même pas il ne vient pas couper le feu il vient l’écouter.

Iris, elle, marche à ses côtés dépouillée de ses fards et de ses masques, elle ne porte que l’essentiel une robe noire de nuit tombée, et dans sa main, une lanterne d’ombres liquides, dont la lumière ne chasse rien… mais révèle au bord du gouffre, Hope les regarde partir, ses mains serrées contre son cœur.

— Faites-lui un rêve… s’il vous plaît.

L’Ascension le sommet est un monde en lui-même les pierres crient. Les souffles brûlent la lave respire comme un cœur blessé quand ils atteignent le bord du cratère, elle apparaît Gaïa une femme haute comme les montagnes, faite de pierre fondue, de mousse ancienne et de lave pleurante ses yeux sont deux soleils fanés pas éteints, mais las elle ne parle pas elle grogne puis, enfin, sa voix tombe comme un rocher dans un puits.

— Pourquoi devrais-je dormir ? pourquoi pas tout brûler ?

La montagne n’est pas en colère elle est triste elle est fatiguée de n’avoir été vue que comme menace elle pose son épreuve.

— “Endormez-moi sans me forcer Apaisez ma douleur sans me vaincre sinon… je me lèverai. et j’embraserai tous les mondes.”

Iris les reflets de la mémoire elle ne dit pas un mot elle avance simplement.

autour du cratère, elle dépose de petits miroirs d’ombre des fragments liquides de nuit chacun reflète une mémoire oubliée une pluie tombant sur un rocher brûlant un enfant caressant une pierre tiède une mousse verte poussant au bord d’un geyser Gaïa frissonne.

— J’avais oublié ce que c’était… le silence doux.

La colère vacille.

Dante — Le thé et la Respiration

Il s’assied tranquillement sort une petite tasse vide la pose au bord du gouffre Il la remplit avec rien ou peut-être avec le moment.

— Quand je bois, je remercie.

Sa voix est calme elle n’essaie pas de convaincre.

— Je remercie cette chaleur qui fait bouillir l’eau qui chauffe mon cœur qui m’enseigne la patience. Même la douleur brûlante… est un feu que l’on peut aimer Il boit et le volcan écoute la transformation peu à peu, le souffle de la montagne ralentit les bulles de lave deviennent lentes les grondements se taisent la lumière rouge devient orange, puis ambre, puis dorée.

Gaïa recule elle ne rugit plus elle pleure ses larmes sont de feu… mais douces comme un dernier soupir après une longue insomnie.

— Vous ne m’avez pas vaincue…, vous m’avez regardée, et j’ai eu envie de dormir.

Elle s’incline la Bouche de Gaïa devient un bassin de rêve tiède les nuages reviennent des lucioles cosmiques flottent dans les vapeurs et le Multivers, pour la première fois depuis longtemps respire.

Dante tend une seconde tasse à Iris elle la regarde, lève un sourcil, puis sourit doucement elle ne boit pas mais elle reste assise à ses côtés jusqu’à ce que le feu s’endorme.

fin du chapitre 18 — l'épreuve preuve du Volcan de l’Infini