Les couloirs de la tour bleue étaient silencieux, envahis par une lumière douce qui filtrait à travers les vitraux teintés de bleu profond chaque pas résonnait comme un écho lointain, rappelant à Saphira Noctielle la solitude qui s’était installée dans ce lieu autrefois vibrant de vie et d’espoir.
Elle avançait lentement, ses doigts effleurant les murs froids, comme pour chercher un ancrage dans cette réalité mouvante son esprit tournait en boucle, parcourant des souvenirs et des visions, entrecoupés de doutes chaque décision prise semblait la rapprocher d’un abîme insondable.
Arrivée devant la salle des gardiens, elle trouva Élya, immobile, une poupée aux yeux clos dans ses bras sans un mot, Élya leva les yeux vers elle, exprimant toute la loyauté et la gravité de leur situation.
— Ils attendent ta volonté, murmura-t-elle doucement.
Saphira hocha la tête.
— Prépare-les, dit-elle, la voix tremblante d’une force fragile e moment est venu.
Elle s’engagea dans la salle du trône, où l’ombre d’Arcaana se dessinait, imposante et silencieuse leur regard se croisa, chargé de promesses et de peines partagées Saphira se sentait à la fois reine et prisonnière de son propre royaume.
Les minutes s’étiraient comme des heures elle sentait le poids de l’univers sur ses épaules, la lourdeur des étoiles au-dessus d’elle son cœur battait au rythme d’un orage intérieur, prêt à éclater.
Un frisson parcourut son corps quand la clé d’éclair pur qu’elle portait autour du cou vibra doucement c’était un signe, un appel un départ.
Morphée apparut alors, tel un souffle dans la pénombre, ses traits marqués par une éternelle fatigue.
— Tu es sûre de vouloir franchir ce seuil ? demanda-t-il, d’une voix douce mais grave.
Saphira croisa son regard, ses yeux brillants d’une résolution nouvelle.
— Il n’y a pas d’autre choix, répondit-elle simplement ce voyage, je dois le faire seule.
Les ombres dansaient autour d’eux, tandis que la porte de la foudre bleue s’ouvrait lentement, laissant filtrer un éclat d’un bleu intense, presque aveuglant.
Un dernier regard à la tour, à ses gardiens, à ce monde qu’elle avait façonné puis, d’un pas ferme, Saphira s’élança dans l’inconnu, portée par l’écho d’un éclair, emportée vers un destin qui la dépasserait.
Fin chapitre 37 — la naissance d’une ombre