Chapitre 46 : Bibliothèque, Gâteaux et Silences

Il n'y avait pas de combat ce jour-là juste du sucre, des mots et un peu de paix entre les mondes.

Le monde des rêves n'était plus un champ de guerre il devenait, à nouveau, un tissu d'ombres douces et de lumières en filigrane des brumes d'encens flottaient paresseusement sur les collines flottantes, et les fleurs oniriques, grandes comme des mains d'enfants, s'ouvraient lentement sous les doigts d'un dieu fatigué.

Morphée était là, agenouillé près d'un ruisseau dont un flot de rêve provenant de tout les multivers découle, cousant les brèches dans le ciel avec une aiguille faite de lune Il fredonnait à demi-voix une berceuse sans âge un murmure le coupa.

Tu fais ça comme une couturière céleste.

Il leva les yeux sans surprise.

Saphira était là, pieds nus, ses cheveux noués en une tresse négligée elle tenait contre elle un doudou froissé, usé par l'ombre et l'amour Morphée esquissa un sourire, les yeux brillants d'une fatigue ancienne.

Et toi, tu regardes ça avec des yeux de tempête tu veux fuir tes pensées ?

Elle hocha doucement la tête.

Je veux voir quelqu'un qui me comprend.

La porte bleu s'ouvrit sur un frisson puis une vague d'éclairs bleus caressa la nuque de Saphira en passant devant elle, l'univers devint murmure des étagères infinies, des escaliers mouvants, des sphères d'encre suspendues dans l'air chaque livre avait un battement de cœur chaque mot y était une étoile au fond, un bureau éclairé par une lanterne flottante assis, plume en main, concentré Destiny il leva les yeux à son approche un sourire presque amusé plissa ses traits.

Tu viens voler mes secrets ou manger mes gâteaux ?

Saphira sourit à demi, son ton faussement désinvolte.

Les deux mais je commencerai par les gâteaux.

Ils s'installèrent dans un coin oublié, entouré de vieux livres, de coussins flottants et d'une lumière tamisée un plateau glissa depuis les hauteurs, guidé par une magie discrète. Il déposa sur la table du thé bleu nuit, fumant et parfumé au jasmin lunaire des sablés en forme d'étoiles des morceaux de nuage vanillé Destiny lui tendit un vieux grimoire, au cuir usé et aux coins rongés par le temps.

Tiens un conte jamais raconté.

Celui d'un enfant qui croyait que la lumière était un mensonge il grandit, en silence, dans l'ombre et apprit un jour que même l'ombre peut aimer Saphira croqua un biscuit en fronçant les sourcils.

— Tu me files ça pendant le thé ? tu veux que je pleure dans la tasse ou quoi ?

C'est un honneur, d'avoir des larmes dans cette bibliothèque.

La lumière se déplaça à peine quand Iris entra, les bras chargés de livres lévitant doucement autour d'elle elle s'arrêta net en les voyant une hésitation un recul.

— Oh pardon je ne savais pas que... que tu avais de la visite.

Saphira la fixa un instant, puis inclina la tête, doucement.

C'est toi, la dame des rêves bien rangés ?

Iris rougit, surprise elle ajusta sa cape de rêve, sans savoir quoi répondre.

Destiny, sans même lever les yeux de sa page :

— Voici Iris mon assistante elle classe les cauchemars par dangerosité, trie Les mémoire des dieux et du multivers par Histoire passé présent futur et avec c'est gants que Rose a forgé elle peut maintenant soulever les livre plus lourd que l'infini dans le placard abyssal .

Saphira, sincère :

— Elle est parfaite c'est incroyable.

Les deux femmes déambulèrent ensuite entre les rayonnages Saphira aidait Iris à ranger un amas de livres flottants, comme si elle réapprenait à marcher dans le monde de paix et de tranquillité.

Tu sais, dit Iris, je pensais que les grandes entités comme vous ne lisaient jamais...

Quand on arrête de lire, chuchota Saphira,

on arrête de rêver .

Et pendant un moment, il n'y eut plus de hiérarchie, ni de rôles divins, ni de titres.

Juste deux filles entre les livres fin de la journée le mini soleil de la Bibliothèque Infinie baissait lentement les rayons devenaient or pâle Saphira s'allongea sur un banc de nuages ses paupières s'alourdissaient Destiny la couvrit d'un plaid moelleux.

Reste si tu veux.

Le sommeil ici est doux et tu as une section rien qu'à toi elle murmura, à moitié endormie :

Une section ?

Des livres que tu as inspirés certains que tu n'as pas encore vécus après tout j'écris l'histoire vous la vivais soyez comme je vous ai destiné.

Morphée, qui venait d'arriver sans bruit, s'approcha il observa sa sœur de l'ombre avec douceur, puis s'adressa à Destiny.

Elle est en sécurité ici.

Et ce soir... elle ne portera rien d'autre qu'un rêve simple.

Fin du Chapitre 46 – Bibliothèque, Gâteaux et Silences