Quand l'auteur part boire un chocolat chaud et laisse la plus dangereuse des déesses sans supervision.
Dans la grande salle du trône, la lumière du matin filtre à travers les vitraux flottants. Saphira descend lentement les marches de velours, un coussin sous le bras, un sourire bien trop innocent pour inspirer confiance.
Les murs de la Tour Bleue frémissent d’une excitation muette.
—"Bon… l’auteur a dit qu’il en avait marre. Qu’il faisait grève une pause chocolat chaud, je cite.
Élya, perchée sur une pile de grimoires à demi conscients, lève un sourcil sa voix claque, mais son regard brille d’un éclat amusé.
—"On ne devrait pas en profiter, n’est-ce pas ?.
Un silence un regard échangé puis, ensemble, deux voix prononcent la même phrase avec la même intensité gourmande.
—"Trop tard.
Saphira sort alors un vieux grimoire poussiéreux, verrouillé d’or narratif et de sarcasmes divins. sur la couverture, en lettres brillantes :
Entrée interdite — monde manga trop de poses dramatiques, danger de sur-style.
elle brise le sceau dans un geste dramatique, digne d’une transformation d’arc. Aussitôt, le vent se lève dans la tour des lignes de vitesse se dessinent dans l’air des bulles de dialogue surgissent du néant.
Une porte titanesque ornée de kanji s’écrase au centre de la salle le sol s’illumine de glyphes stylisés une musique synthétique, mélange entre J-Pop et thème de fin du monde, démarre sans permission.
Saphira écarte les bras transformation stylisée activée sa tenue change dans une gerbe de lumière : Robe noire volante, sabre disproportionné, bandeau mystique ses yeux brillent d’un traumatisme mystérieux" .
Qu’elle invente à la seconde.
Aura détectée : niveau non mesurable mais modeste je suis… Saphira Noctielle. l'impératrice du Vide Illustré elle atterrit dans un village inspiré de folklore, peuplé d’adolescents à coupes de cheveux statistiquement improbables chaque attaque est criée comme une symphonie dramatique.
Un garçon bondit dans les airs, criant à pleins poumons : Fleur Écélérante de l’Ombre Pourpre du Dragon Pourpre Absolu !
Saphira ne bouge pas elle le regarde.
—"C’est beaucoup trop long, ça".
Un simple claquement de doigts une claque bleue le garçon tombe, vaincu une fillette s’évanouit de respect.
Pendant ce temps, dans les hauteurs célestes... La Mère Primordiale repose sa tasse de lumière et lève un sourcil.
—Qu’est-ce que c’est que ce remue-monde ?
Zeus, flottant maladroitement avec des pages de scénario froissées dans les bras, tente une excuse.
—"L’auteur est en grève, madame".
Kaela, grondante, tonne d’une voix d’acier :
J’AVAIS DIT DE NE PAS LAISSER LA DÉESSE DU CHAOS AVEC UN MONDE INACHEVÉ!.
Morphée, accoudé à une étoile, bâille en soupirant.
—"C’est trop tard. Elle est en arc narratif maintenant.
Saphira entre dans une arène de combat en forme de mandala animé face à elle, un ennemi annoncé avec quatre écrans de texte : Zenkuro, le Mangaka Déchu.Tenue : kimono en papier brûlé, pinceau-lance, sourcils vengeurs capacité dessiner la fin de ton arc avant que tu ne le vives il gronde
—"Tu n’as pas de flashback tragique ! Tu ne peux pas être l’héroïne !".
Saphira répond, impassible.
—Flashback ? Très bien.
Un éclair frappe le ciel narratif. Instantanément, des images s’imposent
une enfance solitaire une peluche dérobée par un sorcier-biscuit un vieux maître sabreur en sucre d’orge une tour sans lumière.
—Voilà jai mon trauma.
Elle dégaine son sabre trois poses successives puis elle crie.
—"Bleu stylistique arc de l’ironie finale !.
Le coup frappe.Zenkuro se dissout en particules de trame narrative
de retour dans la tour, Saphira atterrit en douceur dans ses bras un manga fraîchement imprimé sur la couverture elle-même. Posture héroïque. sabre levé. en bulle
Trop stylée un pigeon astral atterrit à ses pieds, portant un parchemin gribouillé par Morphée.
—"Interdiction formelle de retourner dans les manga avant la fin de la grève et rends cette coiffure merci".
Saphira hausse les épaules elle m’allait bien, pourtant.
Fin du Chapitre 57 – L’Auteur Est en Grève, Vive les Manga !