La lumière timide du matin glisse entre les branches fines d'une forêt ancienne, non loin de la ville principale de l'Univers 14. le vent y porte une brise douce, presque enchantée, mais chargée d'électricité à, au cœur d'un petit vallon isolé, une clairière s'ouvre, vierge, silencieuse une silhouette se tient au centre Saphira Noctielle sous sa forme adulte, la reine èclair se tient droite, vêtue de sa robe noire brodée d'éclairs bleus, comme une larme d'orage suspendue au-dessus du monde son regard surplombe l'endroit autour d'elle, trois présences l'accompagnent.
— Zorya, sa fidèle chevalière, en armure élégante mais sobre, veille dans le silence.
— Une poupée fille, l'incarnation du temps, les yeux marqués par les siècles, tenant une horloge suspendue dans le vide.
— Une poupée garçon, lié au livre du destin, flottant autour d'un grimoire vivant qui tourne les pages de lui-même.
Tous les trois l'appellent de la même voix douce et révérencieuse.
— « Reine. »
— « Déesse Mère. »
Saphira hoche la tête.
— « Nous bâtirons ici, un abri un sanctuaire, un cœur noir pour une paix bleue. »
Saphira lève les bras. Les éclairs bleus jaillissent de ses doigts comme des plumes de tempête. Le sol tremble, puis s'ouvre doucement la terre se recourbe, se soulève, se structure des poutres d'obsidienne surgissent des vitres de verre criant apparaissent, comme soufflées par des âmes le manoir prend forme il est immense, terrifiant dans sa beauté noire :
— Une façade gothique, aux pointes acérées.
— Des fenêtres qui clignotent comme des yeux dans l'ombre.
— Une cloche suspendue au sommet, qui ne sonne que dans le silence.
Tout autour, la forêt semble reculer, comme respectueuse de l'entité qui s'élève là une porte s'ouvre et ils sortent les poupées abyssales, anciennes résidentes muettes des profondeurs de la tour noire, s'avancent une à une elles portent des tabliers de domestiques, mais chacune dégage une présence presque... non humaine.
— Les majordomes ont des dents fines, longues, cachées sous leurs sourires.
— Les servantes ne clignent jamais des yeux, comme si elles lisaient l'âme de chaque visiteur.
— Elles marchent sans bruit, ne respirent que quand Saphira parle.
Mais l'un d'eux ne sort pas de la porte, il sort du ciel, il tombe comme une tâche d'encre vivante, une masse aux formes floues et impossibles, une horreur cosmique qui se plie à l'existence par amour pour sa reine.
Zorya murmure à Saphira :
— « Pourquoi l'avoir réveillé... ce gardien sans nom ? »
Saphira répond sans la regarder :
— « Parce que si je disparais... il avalera les étoiles jusqu'à me retrouver. »
Le manoir terminé, Saphira entre son pas résonne sur le marbre vivant.
elle touche un mur, et le mur frémit chaque pièce sait déjà ce qu'elle désire chaque ombre connaît déjà son nom elle s'arrête devant une immense cheminée et murmure, presque émue.
— « Voici la première maison... que je construis pour moi. »
Les poupées s'inclinent en silence le manoir la reconnaît il l'aime déjà.
Plus tard dans la journée, alors que les papiers légaux liés au terrain sont transmis dans une enveloppe magique à la mairie, et que le sceau royal de Saphira est apposé, une poupée approche
— « Reine ce lieu vous aime déjà. »
Saphira regarde par la fenêtre la forêt tremble doucement autour du manoir.
Elle ferme les yeux.
— « Tant mieux car un jour, le monde entier y frappera et j'aurai besoin d'un toit pour tous les protéger. »
Fin du Chapitre 8 — Le Manoir de la Reine Noire