CHAPITRE 9 - LA GARDE ROYALE DE L'ÉCLAIR BLEU

Le manoir résonne d'un silence chargé de magie les murs encore nus vibrent doucement, comme s'ils attendaient leur propre naissance dans la grande salle centrale, Saphira, sous sa forme adulte gothique, fait un geste de la main des éclairs bleus s'échappent de ses doigts, frappant le sol le bois jaillit les formes prennent vie chaises d'ébène, fauteuils de velours sombre, tables incrustées de symboles bleus... tout est forgé depuis le vide même, mêlé aux souvenirs doux et cauchemardesques de leur créatrice.

SAPHIRA (calmement, sans lever la voix)

— Chaque meuble est une mémoire chaque ligne, une fracture du cœur cousue à la magie.

Les objets s'installent d'eux-mêmes, trouvant naturellement leur place, comme si le manoir savait déjà ce qu'il devait être la double porte s'ouvre dans un frisson. Elya entre en silence, portant un parchemin enchanté.

ELYA

— Reine mère j'ai dessiné les plans des galeries supérieures, ainsi que les chambres annexes les poupées sont prêtes à décorer.

Derrière elle, les serviteurs de la tour bleu déferlent en silence tous vêtus de noir, certains ont des sourires doux, d'autres des visages voilés. Leurs dents, aiguës et dissimulées, restent invisibles sauf à ceux qu'ils souhaitent effrayer leur démarche est synchronisée, leur amour inconditionnel l'un d'eux, immense et couvert d'un manteau de brume rougeâtre, s'arrête son regard n'a pas de fin une horreur cosmique enfermée sous une peau de serviteur.

SAPHIRA (télépathiquement, à Elya)

— Si je disparais, lui il dévorera le ciel lui-même.

ELYA (répondant dans le silence de la pensée)

— Il le sait et il l'accepte.

Saphira s'installe sur son trône flottant sculpté d'un seul éclair courbé, il lévite au centre du hall elle croise les jambes et salue d'un geste doux les deux jumeaux qui arrivent avec une théière bleue fumante.

Déesse mère, nous avons infusé du thé à la poussière de rêve il est prêt.

Elle les observe l'un est un garçon aux cheveux d'encre, portant un manteau cousu de glyphes mouvants il manipule le Livre du Destin, un artefact vivant qu'il garde sur sa poitrine comme une cicatrice l'autre, une fille aux yeux d'horloge, semble tordre le temps avec son simple souffle sa robe noire est constellée de fragments d'horaires impossibles.

SAPHIRA

— Vous êtes mes premiers mes fondations.

Elle tend les mains, prend le thé.

SAPHIRA

— Je vous donne des noms.

Elle se lève lentement, le thé toujours en main.

— Toi... porteur des futurs instables... tu t'appelleras Velor, le gardien du fil.

Le garçon incline la tête.

— Et toi souffle qui inverse l'aube tu seras Tessia, la Dame des Heures.

La fille sourit doucement.

SAPHIRA

— Ensemble, vous êtes mes deux premiers chevaliers la garde royale de l'éclair bleu commence avec vous que la tour vous reconnaisse, et que le vide vous bénisse.

Des éclairs bleus montent aux plafonds le manoir entier frémit, comme s'il applaudissait.

FIN CHAPITRE 9 - LA GARDE ROYALE DE L'ÉCLAIR BLEU