Une voiture, deux dieux, et un monde presque normal
Le matin dans la dimension de dana
Dans la dimension rouge, là où vibre l’univers 6, le ciel est comme une mer de lumière suspendue. Il n’y a ni soleil visible, ni source définie, juste une clarté douce, diffuse, infinie.
L’air est chaud, mais jamais lourd, les horloges ne cliquettent pas ici, elles respirent.
dana noctielle, encore en blouse blanche, attache ses cheveux en queue de cheval devant le miroir. Le regard net, la posture droite.
Elle s’apprête à partir pour sa garde quand un frisson traverse l’air.
Ce n’est pas un bruit, ce n’est pas une secousse.
C’est une signature divine.
Une vibration dans la toile même de sa réalité.
Elle s’arrête, ferme les yeux.
Et murmure, avec un sourire discret :
— Ils sont là…
Zeus & odin : préparatifs
Sur l’olympe, zeus se prépare.
Pas de toge, pas d’armure, mais un costume trois-pièces bleu nuit, parfaitement taillé. Une cravate dorée, légère, presque vivante, brille doucement sous la lumière ambrosienne.
Il ajuste sa montre astrale d’un geste lent.
— On va lui faire plaisir… et foutre un peu la classe, en même temps.
À asgard, odin émerge d’une brume d’arcane dense et crépitante.
Il enfile un long manteau noir bordé de runes mouvantes, ses corbeaux se posent sur son épaule, silencieux.
Pas de discours aujourd’hui, juste… de la présence.
Un geste de la main.
Deux clés dimensionnelles s’activent.
Une porte rouge, brillante comme un éclair de sang, s’ouvre à leurs pieds.
Direction : univers 17, le monde des héros… et des voitures normales.
Ils disparaissent ensemble.
Le parc d’élidora s’éveille doucement.
Les feuilles vibrent sous une brise légère, des enfants courent entre les bancs, un robot-jardinier arrose les massifs avec lenteur, des joggeurs saluent des retraités télékinétiques.
dana marche dans une allée centrale, un thermos de café dans la main.
Ce monde est paisible, technologique mais humain.
60 % de la population ici ne possède aucun pouvoir, les super-héros croisent les boulangers, les demi-dieux partagent des bancs avec des professeurs fatigués.
Elle inspire profondément:— Ici, je peux respirer, pas besoin d’être divine, juste d’être moi.
Et soudain, le ciel se fend.
Silencieusement, mais avec une autorité qui ne demande pas la permission.
Un trait rouge, pur, fend l’air. Un portail s’ouvre sans bruit.
zeus en sort le premier.
Lunettes de soleil, col relevé, la posture impeccable d’un homme qui pourrait, à lui seul, redessiner la gravité.
— Je t’avais dit qu’elle aimerait ce coin.
odin le suit, mains dans les poches.
Le pas souple, le regard calme.
— Ouais, calme, digne, prêt pour une surprise.
Ils s’approchent d’elle.
Elle ne sursaute pas, elle les sentait venir.
zeus sort un petit objet de sa poche.
Une clé stylisée, noire et rouge, en forme d’éclair.
— C’est pour toi.
dana fronce les sourcils.
— Qu’est-ce que vous avez encore fait ?
Ils l’invitent à les suivre.
Quelques pas plus loin, dans un recoin discret du parc…
Une voiture l’attend.
Une berline compacte, élégante, noire mat, aux lignes souples. des liserés rouges, fins, discrets, effleurent les contours. à l’arrière, un symbole gravé : un éclair stylisé dans une rose.
Elle reste figée.
zeus, posant une main sur le toit :
— Elle roule comme un rêve.
odin, avec son calme habituel :
— Résiste aux attaques magiques mineures, détecte les collisions inter dimensionnelles, et… elle fait du café.
dana souffle.
— Vous êtes fous.
— Non, dit zeus, on est fiers.
— Et on t’aime, complète odin.
Elle détourne un peu le regard, les yeux brillants, mais elle ne pleure pas.
— J’ai pas besoin de voiture magique…
— C’est pas magique, répond zeus, doucement, c’est juste… une voiture faite avec amour.
Elle monte, ouvre la portière, s’assoit.
Les sièges s’adaptent instantanément à sa morphologie, le volant la reconnaît, l’écran de bord s’allume, doux, silencieux.
— Je peux la conduire ici ?
— Tu peux la conduire partout, elle reconnaît ton aura.
— Et si je fonce dans un lampadaire ?
— Le lampadaire s’excusera.
Ils rient.
Elle démarre, doucement, sans précipitation.
Elle file, tranquillement, dans les rues d’élidora. Les bâtiments défilent, les gens vivent, et elle roule.
Pas d’éclair.
Pas de superpouvoirs.
Juste une fille, au volant.
Avec deux tontons qui la regardent partir… fièrement.
Elle a sauvé des vies, elle a traversé les mondes, mais rien ne vaut le frisson simple…
… d’un premier trajet, en silence, dans sa propre voiture.
Fin du chapitre 9 — C’est pour toi.