Chapitre 9 : C'est pour toi.

Une voiture, deux dieux, et un monde presque normal le matin dans la dimension de Dana dans la dimension rouge, là où vibre l’univers 6, le ciel est comme une mer de lumière suspendue. Il n’y a ni soleil visible, ni source définie, juste une clarté douce, diffuse, infinie l’air est chaud, mais jamais lourd, les horloges ne cliquettent pas ici, elles respirent.

Dana Noctielle, encore en blouse blanche, attache ses cheveux en queue de cheval devant le miroir le regard net, la posture droite elle s’apprête à partir pour sa garde quand un frisson traverse l’air ce n’est pas un bruit, ce n’est pas une secousse c’est une signature divine une vibration dans la toile même de sa réalité elle s’arrête, ferme les yeux et murmure, avec un sourire discret «Ils sont là…» Zeus & Odin : préparatifs sur l’olympe, Zeus se prépare pas de toge, pas d’armure, mais un costume trois pièces bleu nuit, parfaitement taillé une cravate dorée, légère, presque vivante, brille doucement sous la lumière ambrosienne il ajuste sa montre astrale d’un geste lent «On va lui faire plaisir et foutre un peu la classe, en même temps»

à asgard, Odin émerge d’une brume d’arcane dense et crépitante il enfile un long manteau noir bordé de runes mouvantes, ses corbeaux se posent sur son épaule, silencieux pas de discours aujourd’hui, juste de la présence

un geste de la main deux clés dimensionnelles s’activent une porte rouge, brillante comme un éclair de sang, s’ouvre à leurs pieds direction univers 17, le monde des héros et des voitures normales ils disparaissent ensemble le parc d’élidora s’éveille doucement les feuilles vibrent sous une brise légère, des enfants courent entre les bancs, un robot jardinier arrose les massifs avec lenteur, des joggeurs saluent des retraités télékinétiques Dana marche dans une allée centrale, un thermos de café dans la main ce monde est paisible, technologique mais humain 60 % de la population ici ne possède aucun pouvoir, les super-héros croisent les boulangers, les demi-dieux partagent des bancs avec des professeurs fatigués elle inspire profondément« Ici, je peux respirer, pas besoin d’être divine, juste d’être moi»

et soudain, le ciel se fend silencieusement, mais avec une autorité qui ne demande pas la permission un trait rouge, pur, fend l’air un portail s’ouvre sans bruit Zeus en sort le premier lunettes de soleil, col relevé, la posture impeccable d’un homme qui pourrait, à lui seul, redessiner la gravité «Je t’avais dit qu’elle aimerait ce coin» Odin le suit, mains dans les poches le pas souple, le regard calme «Ouais, calme, digne, prêt pour une surprise» ils s’approchent d’elle elle ne sursaute pas, elle les sentait venir Zeus sort un petit objet de sa poche une clé stylisée, noire et rouge, en forme d’éclair

«C’est pour toi» Dana fronce les sourcils.

«Qu’est-ce que vous avez encore fait ?»

ils l’invitent à les suivre quelques pas plus loin, dans un recoin discret du parc

une voiture l’attend une berline compacte, élégante, noire mat, aux lignes souples. des liserés rouges, fins, discrets, effleurent les contours. à l’arrière, un symbole gravé un éclair stylisé dans une rose elle reste figée

Zeus, posant une main sur le toit «Elle roule comme un rêve» Odin, avec son calme habituel «Résiste aux attaques magiques mineures, détecte les collisions inter dimensionnelles, et elle fait du café»

Dana souffle «Vous êtes fous», «Non», dit Zeus, «On est fiers», «Et on t’aime», complète Odin elle détourne un peu le regard, les yeux brillants, mais elle ne pleure pas «J’ai pas besoin de voiture magique», «C’est pas magique, répond Zeus, doucement, c’est juste une voiture faite avec amour» elle monte, ouvre la portière, s’assoit

les sièges s’adaptent instantanément à sa morphologie, le volant la reconnaît, l’écran de bord s’allume, doux, silencieux «Je peux la conduire ici ?», «Tu peux la conduire partout, elle reconnaît ton aura», «Et si je fonce dans un lampadaire ?», «Le lampadaire s’excusera» ils rient elle démarre, doucement, sans précipitation elle file, tranquillement, dans les rues d’élidora les bâtiments défilent, les gens vivent, et elle roule pas d’éclair pas de superpouvoirs juste une fille, au volant

avec deux tontons qui la regardent partir fièrement elle a sauvé des vies, elle a traversé les mondes, mais rien ne vaut le frisson simple d’un premier trajet, en silence, dans sa propre voiture.

Fin du chapitre 9 — C’est pour toi.