7H45, Salle de démonstrations Dana entre dans la salle Aurélia est déjà la tenue propre carnet en main regard déterminé mais encore un peu tendu.
— "T'as dormi ?"
— "Oui, docteur noctielle 5h34 avec cauchemar."
Dana arque un sourcil, amusée.
— "C’est presque une nuit complète dans ce métier félicitations allons y."
Elle pose une mallette sur la table à l’intérieur : matériel médical de base gants, stéthoscope, garrot, seringue, pansements, bandelettes, défibrillateur portable première étape l'aiguille Dana sort une fausse peau en silicone y trace une veine avec un marqueur violet.
— "Tu vas apprendre à poser une voie tu n’injecteras rien aujourd’hui tu vas juste apprendre à viser."
Aurélia regarde l’aiguille, puis Dana, puis encore l’aiguille.
— "C’est une aiguille et je dois piquer ?"
— "Oui et pas comme une taupe aveugle respire positionne ton poignet et surtout, regarde la peau, pas l’aiguille."
Elle inspire tente un premier geste tremble rate.
— "Je je crois que j’ai failli perforer la table."
Dana corrige doucement son geste.
— "Ton coude est trop haut et tu respires comme si tu passais un examen d’exorcisme recommence."
Deux essais trois un clic discret.
— "Je l’ai fait ?"
— "Tu l’as fait."
Aurélia regarde ses mains, étonnée.
— "C’était presque apaisant, cette fois."
— "C’est souvent le cas quand tu acceptes de faire sans chercher à impressionner la veine n’a pas besoin que tu sois brillante juste stable."
Seconde étape les pensements Dana sort un mannequin avec des fausses plaies.
— "Maintenant, habille une blessure nettoie, compresse, recouvre proprement et sans coller le pansement à la plaie, sauf si tu veux t’attirer la haine éternelle d’un patient."
Aurélia sort une compresse un peu de sérum.
— "Docteur je peux poser une question idiote ?"
— "Toutes les bonnes questions sont idiotes vas-y."
— "Pourquoi on apprend à faire ça ici, et pas directement sur les patients ?"
— "Parce que le plastique ne t’en voudra pas et surtout, parce que l’urgence doit d’abord devenir une habitude."
Aurélia nettoie, tamponne, applique tremble un peu, mais moins sa respiration est stable.
Dana l’observe sans un mot puis hoche la tête.
— "Pas parfait mais assez bon pour ne pas faire hurler un vrai patient."
— "Je me sens presque utile."
— "Tu es en train de devenir quelqu’un d’utile nuance importante."
Dana déplie un défibrillateur d’entraînement.
— "Et ça c’est ce qui peut sauver une vie en dix secondes tu ne le verras peut-être jamais fonctionner en vrai mais tu dois le connaître comme ta poche même si elle est pleine."
Aurélia rit un peu, puis se concentre.
Dana montre.
— "Électrodes ici analyse automatique aucun choc sans signal critique mais si ça bippe, t’attends pas que le patient te supplie tu agis."
Aurélia suit pose appuie un bip vert s’affiche.
— "Simulation réussie," dit la voix de l’appareil Dana croise les bras.
— "Tu viens de réanimer une machine cest un bon début mais souviens-tu dans la vraie vie, ça sera bruyant sale émotionnel."
— "Et je devrai le faire quand même."
— "Exactement."
Fin de la session Aurélia s’assoit, vidée, mais fière Dana lui tend une bouteille d’eau.
— "T’as sué plus qu’un marathonien c’est normal le stress a un métabolisme."
— "Je me sens pas parfaite mais moins inutile."
— "Et demain, tu seras meilleure que beaucoup mais surtout tu feras moins d’erreurs que les prétentieux."
— "Ça veut dire que je peux poser une voie dans une vraie urgence maintenant ?"
Dana la fixe un instant.
— "Non mais tu sauras garder ton calme quand un vrai soignant le fera et bientôt, ce sera toi, la vraie soignante."
Aurélia se lève salue.
— "Merci, docteur Dana."
— "C’est rien demain, on apprend à faire parler un dossier médical mieux qu’un roman tu vas voir, c’est sanglant."
— "J’aime déjà."
Dana sourit. Pour de vrai, cette fois.
Fin du Chapitre 16 — Tenir l’aiguille, pas la peur