JUSQU'À MINUIT N'AVAIT PAS SUFFI - Part I

Part I - LA DATE FATIDIQUE 

 Cela fait trois ans aujourd'hui que je suis coincé dans ce fauteuil, à cause d’un événement traumatisant et inexplicable qui s'est produit lors d'une excursion hors ville avec ma sœur et ses camarades. Je n'ai jamais osé raconter à personne ce qu'on a vécu là-bas, parce qu’à chaque fois que j’y pense, la douleur me traverse de part en part. Mais aujourd’hui, je suis prêt à partager cette histoire.

Jeudi 12 novembre 2022

À 16h, un taxi s’arrêta devant chez nous. C’était ma sœur Vania, de retour à Majunga après avoir terminé ses études à Antananarivo. Après plusieurs années passées loin de sa famille et de ses amis, son retour était un moment très attendu. Andréa eut alors l’idée d’organiser une fête de bienvenue pour célébrer son retour. Ensemble, nous avons tout préparé avec soin. Vania ne se doutait absolument pas de la surprise que nous lui réservions.

Une fois entrée, elle sursauta de surprise, ébahie par l'accueil chaleureux de tout le monde. Elle était tellement émue. Tout le monde était heureux d'être là, malheureusement, certains ne sont plus parmi nous aujourd'hui.

Pendant la fête, alors que j'étais sur le point de monter dans ma chambre, j'aperçus mon père en train de parler à la photo de ma mère dans sa chambre. Il semblait si heureux, souriant comme si elle était vraiment là avec lui.

À 22h, Andréa proposa aux autres de partir en excursion entre couple, hors de la ville pour le demain, juste pour faire plaisir Vania, dans un endroit calme, loin de tout. Lalaina, le petit ami de ma sœur, insista pour que je vienne avec eux, et les autres approuvèrent tous.

Peu de temps après, une silhouette se dessina devant ma porte : c'était Andréa. Elle était venue pour me prévenir que je pouvais les rejoindre. J'avais d'abord refusé, mais elle sut comment me convaincre. Elle s'était approchée de moi, alors que j'étais en appel vidéo avec ma copine. Heureusement, j'avais mis l'appel en pause avant son arrivée. Elle essayait de me séduire, je la repoussai, puis j'ouvris la porte pour la faire sortir, vu qu'elle était déjà bien éméchée.

Peu après, tout le monde s'endormit, mais moi, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je ne savais pas si c'était l'effet de l'alcool, car j'avais bu quelques verres avant de monter. Mais ce que je savais, c'est que je me sentais incroyablement heureux cette nuit-là. Finalement, je m'endormis, mais ce fut un sommeil troublé par un cauchemar.

Dans ce rêve, une femme apparut, couverte de sang, vêtue de haillons, tenant la main d'un enfant d'environ neuf ans, tandis qu'une ombre menaçante les suivait. La femme tenta de me parler, mais je ne comprenais pas ses paroles, car je n'entendais que le vide. Soudain, l'ombre se rapprocha de moi et au moment où je sursautais dans mon rêve, je me réveillai en sursaut.

Je restai figé sur mon lit pendant quelques instants, puis je me levai pour prendre une douche.

Vendredi 13 Novembre 2023, à 7h du matin.

Je descendis pour retrouver les autres. En sortant de ma chambre, je vis que tout le monde dormait encore. De l'autre côté, j'entendis mon père chanter dans la cuisine en préparant le petit déjeuner. Je laissai les autres dormir pour aller le rejoindre. J'étais curieux de savoir ce qui le rendait si joyeux au petit matin, il me sourit et caressa ma tête avant de sortir.

Quelques minutes plus tard, je partis de la cuisine pour réveiller les autres. Je leur racontai mon rêve étrange, mais personne ne me crut. Les garçons se contentaient de me taquiner sur le fait que je dormais seul toute la nuit.

Pendant que nous tournions en rond dans la maison, il était déjà 9h. Il était temps de partir. Mon père nous avait prêté sa voiture. Nous y rangeâmes nos bagages avant de prendre la route. C'est Lalaina qui était au volant. Nous fîmes un saut au supermarché pour acheter quelques boissons avant de nous diriger vers cet endroit paisible en pleine nature.

Lorsque nous arrivâmes au supermarché, je revis la femme et l’enfant de mon cauchemar. Elle refaisait le même geste, mais je n'avais toujours aucune idée de ce que cela signifiait. L'ombre réapparut soudainement derrière elle. Le magasin devenait sombre, et tout le monde semblait disparaître, ne laissant que moi et la femme, toujours couverte de sang, tenant l’enfant par la main. Lorsque l'ombre s'approcha de moi, je hurlai. Puis, d'un coup, tout redevint normal. Je restai là, figé, jusqu'à ce que j'entendis :

— « Qu'est-ce que tu as ? Ça va pas ? » demanda Vania.

Je détournai la question, et les autres s'occupaient déjà des paiements. Je n'avais aucune idée de combien de temps j'étais resté dans cette étrange dimension.

Il était 10h. Nous reprîmes la route. Dans la voiture, Andréa nous décrivit l'endroit : Antsapanana, un lieu situé dans le district de Mahajanga II. Ce qui m'étonnait, c'était que, chaque fois que je posais les yeux ailleurs, j'avais l'impression de revoir cette femme, répétant le même geste.

Tout le monde chantait, buvait, bavardait et s'amusait comme des fous, tandis que je luttais pour résoudre l'énigme laissée par cette femme. Pourquoi n'apparaissait-elle qu'à moi ? Que voulait-elle ?

Et c'était là que Princie me fit revenir sur Terre en me faisant une blague pourrie, ce qui me fit enfin sourire.

Nous quittâmes la route principale à 11h30. Nous roulâmes encore deux kilomètres avant que le moteur ne s'arrête, comme si quelqu'un l'avait éteint. Lalaina sortit de la voiture pour vérifier, mais il ne remarqua rien d'anormal. Nous décidâmes de continuer à pied, car, selon Andréa, il ne nous restait que 30 minutes de marche. Mais comment savait-elle cela ?

Nous marchions donc. Lalaina et Andréa continuaient de boire. Moi, je portais presque la moitié du bagage, et, enragé, je marmonnais en me sentant comme un esclave. Finalement, je m'arrêtai. Princie me taquina encore, et j'eus presque envie de lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais avant que ça dégénère, Vania nous sépara. Pendant ce temps, les deux autres s'amusaient comme si de rien n'était.

Après quelques minutes de marche, on était arrivé. On s'était installés, mais avant, je levai les yeux juste pour souffler un peu et je remarquai que le soleil était déjà bien au-dessus de nos têtes. En vérifiant l'heure, il était 12h00 précises. Un frisson me traversa. Pourquoi à cet instant précis ? J'avoue que l'endroit était agréable et tout le monde semblait ravi, mais moi, une sensation étrange m'envahissait. Une gêne indéfinissable. Dès notre arrivée, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cet endroit, bien que magnifique, n'existait peut-être pas réellement. Comme je l'avais déjà dit : c'était trop beau pour être vrai.

Plus tard, dans la journée, la fête battait son plein. Tout le monde semblait profiter de l'instant comme si demain n'existait plus. Tandis que les autres s'amusaient à boire, danser, prendre des selfies et poster sur Instagram, je m'éclipsai discrètement, après avoir bu quelques verres, pour me promener seul dans la forêt. En appréciant la nature, c'etait là que j'entendis des bruits, comme des pas qui me suivaient. Quand je me retournai, j'aperçus Andréa, cachée derrière un arbre. Je lui demandai de se montrer. Elle était complètement ivre, avançant vers moi d'un pas hésitant, ses yeux porteurs d'un message silencieux. Soudain, elle me sauta dessus et m'embrassa. Je la repoussai instinctivement, non pas que je n'avais pas apprécié, mais je ne voulais pas profiter d'elle dans son état.

 Après ce moment, je retournai auprès des autres, prenant mon téléphone pour appeler ma copine sur WhatsApp. Pendant ce temps, les autres continuaient leurs directs sur TikTok et Instagram. Quelques minutes plus tard, un cri effrayant retentit, venant de la forêt. Tout le monde se précipita pour voir ce qui se passait. Et là, surprise… c'était Andréa, toujours dans ses blagues mal placées. En voyant nos têtes, elle éclata de rire puis s'approcha de Princie, son copain, et l'embrassa, en fixant ses yeux sur moi. C'est à ce moment-là que Vania remarqua le béguin qu'Andréa avait pour moi. Elle me lança un regard étrange avant de rire.

Nous retournâmes au campement, l'ambiance était devenu de plus en plus chaud. Tout le monde profitait mais soudain, sans raison, notre appareil musical s'éteignit. Tout le monde pesta contre cela, mais la fête continua malgré tout. Puis la mère d'Andréa appela, nous demandant de rentrer tôt, avant que la ligne ne soit brutalement coupée. Et comme par magie, nos téléphones perdaient tout réseau, mais personne ne s'en préoccupait vraiment.

À 16h, nous décidâmes de quitter l'endroit et de poursuivre la fête en ville, en invitant quelques amis. Nous commençâmes alors à tout emballer. Juste au moment de partir, la pluie se mit à tomber, mais heureusement, elle s'arrêta vite. Ce qui me surprit, cependant, c'était une étrange masse de nuages noirs au-dessus du lac. J'étais le seul à l'avoir remarquée. Les autres étaient déjà partis, mais moi, je restais là, fixé sur ce ciel étrange. Les nuages étaient si sombres que même l'eau du lac semblait devenir noire. Je n'avais même pas réalisé que mes amis étaient déjà partis jusqu'à ce qu'une main se pose sur la mienne. C'était Vania, qui, voyant mon absence, était revenue me chercher.

C'était là qu'elle me confia qu'elle avait aussi vu les nuages, qu'elle avait fait le même cauchemar que moi. Elle avait gardé tout cela pour elle, évitant d'effrayer les autres.Je savais pas quoi dire, nous nous interrogions tous deux sur ce que cela signifiait : "Pourquoi nous ?" Et si c'était le fantôme de notre mère qui essayait de nous prévenir de ne pas venir ici? et pour quelle raison à ton avis? Demandai-je à ma sœur.

Nous reprîmes le chemin pour rejoindre les autres après cette confession. Les autres n'étaient pas aussi très loin. Alors que tout le monde était presque ivre, personne ne ressentait la fatigue. On papotait, riait pendant le trajet. Nous arrivâmes près de l'endroit où nous avions laissé la voiture, mais à notre grande surprise, les pneus étaient crevés. Lalaina tenta de joindre un mécano, mais encore une fois, il n'y avait aucun réseau, même après avoir quitté le lac. Vu qu'on n'avait aucun moyen de la réparer, Andréa nous proposa de prendre un autre chemin, censé nous conduire à la route principale.

Il faisait presque nuit. Nous marchions depuis des heures sans parvenir à la route. Princie était épuisé, comme tout le monde. Il s'exclama : « On aurait dû rester dans la voiture.» Mais personne ne répondit. Nous continuâmes à marcher, jusqu'à ce que nous tombions sur une vieille pancarte indiquant "ANTSAPANANA", avec une flèche pointant vers un autre chemin. En espérant de trouver un village, nous décidâmes de suivre cette route. Après quelques minutes de marche, nous aperçûmes une petite cabane. En ne réalisant pas encore l'étrangeté de la situation, nous courûmes en direction de celle-ci, espérant y trouver de l'aide. L'endroit était brumeux, sans la moindre lumière vacillante à l'intérieur. Sans hésiter, nous decidâmes de pénétrer dans la cabane.

Lorsque Princie s'apprêtait à frapper à la porte, celle-ci s'ouvrit soudainement d'elle-même. Un frisson parcourut nos corps, mais nous pénétrâmes tout de même à l'intérieur. Là, tout était vieilli, couvert de toiles d'araignée, avec des journaux déchirés, des objets abandonnés. L'endroit semblait inhabiter depuis des années, comme une cabane abandonnée dans un film d'horreur. Une fois tous entrés, la porte se referma brusquement derrière nous, comme si quelqu'un l'avait fermée de l'extérieur.

Sans faire attention comme d'habitude, indifférente à la situation, Andréa trouva un vieux collier dans une boîte et décida de le mettre dans sa poche. Quand nous lui demandâmes de réfléchir avant d'agir, elle ne fit que nous traiter de peureux. Soudain, un vent violent souffla à l'extérieur, accompagné de bruits étranges, des cris et des rires déformés. Je lançai alors : « Putain ! C'était ça que la femme voulait me dire… » Mais Princie m'interrompit violemment, bien que Lalaina prit ma défense cette fois. Et c'était là aussi qu'il profitait de vider son sac, en accusant Andréa d'avoir mis tout le groupe en danger, puis une dispute éclata. Mais pendant ce temps, Vania fouillait les lieux, cherchant une issue. Elle finit par découvrir une porte secrète qui menait à l'extérieur. « Bon sang, arrêtez de vous chamailler ! Venez, je crois avoir trouvé quelque chose. » lança Vania interrompant la dispute. Nous nous précipitâmes tous vers elle.

À l'extérieur, j'étais bouche bée. C'était moi qui étais sorti en premier, pour explorer les environs. Les autres attendaient, et je leur chuchotai : « Venez voir ! » C'était un cimetière abandonné, des tombes brisées, des herbes folles. Princie était hystérique, Lalaina avançait en scrutant les lieux, comme si quelque chose nous observait. Puis, soudain, une silhouette fantomatique apparut, flottant dans l'air. Avant que nous puissions réagir, elle se volatilisa. Mais à peine l'ombre disparut-elle que la terre trembla, et une voix féminine résonna : « Vous croyez sortir du jeu, mais le compte à rebours ne fait que commencer. »

Et c’est là qu’Andréa, dans un élan de défi, s’écria : « Qu’est-ce que vous voulez de nous ? Montrez-vous si vous êtes vraiment une femme ! » Et là, l’entité se manifesta. Habillée de long robe rouge peu démodé, elle flottait dans l’air, son regard glacé fixé sur nous. Un frisson parcourut chacun de nous, et nous prîmes nos jambes à notre cou. Mais Princie, figé de terreur, resta sur place. Malgré nos tensions, je revins pour le chercher.

Nous courûmes sans fin, mais l’endroit semblait ne pas vouloir nous laisser partir. Tout à coup, Andréa poussa un cri perçant derrière. Quelque chose lui tirait les cheveux, la traînant à terre. La femme en rouge se manifersta alors près d'elle et d’un geste sinistre, l’étrangla. Dans un élan de survie, nous décidâmes de ne plus fuir, mais de nous battre. Ensemble, nous affrontâmes l’entité, espérant qu’elle relâchât Andréa. Elle finit par lâcher prise, mais Andréa était presque sans vie, son pouls était trop faible. L’entité, cependant, ne nous laissa plus partir. En voyant sa copine à terre, Princie se leva avec un courage inédit et tenta de venger Andréa, mais ses efforts furent vains. Lalaina, lui aussi, essaya, mais sans succès. Le pouvoir de cette entité était bien trop grand.

Épuisés de battre contre une force obscure, nous cherchions une solution. C’etait alors là que Vania eut une idée, en arrachant le collier en argent avec un pendentif en croix de Lalaina qu'elle lui avait offert le jour de son anniversaire. Elle me demanda de couper un arbre, de le transformer en croix, et de suspendre le collier dessus. Alors que nous attirions l’attention de l’entité, Vania tenta de la surprendre par derrière, mais elle se montra plus astucieuse que prévu.

Vania tomba au sol, frappée violemment par l’attaque. La violence du geste fit exploser la colère de Lalaina. D’un ton sec, il lui ordonna de lui passer la croix, puisqu’il en était le plus proche. Vania me le donna sans un mot, et je le passai à Princie, qui le remit à Lalaina. D’un mouvement précis, il planta la croix dans le cœur de la créature. À l’instant même, l’esprit se dissipa, se transformant en une fine poussière.

Mais avant de disparaître, une dernière menace s’échappa des lèvres de la créature :

– Vous allez le regretter.

Nous croyions être enfin sortis d’affaire, mais Andréa ne s’était toujours pas réveillée. Pris de panique, nous décidâmes de nous abriter dans la vieille cabane, espérant que l’aube viendrait nous apporter un peu de réconfort. Sans avoir aucune idée d'où elle partait cet esprit après avoir transformer en poussière. Personne n'avait pas poser cette question vu la situation.

Alors que Princie soulevait Andréa, le collier qu'elle avait volé dans la cabane tomba au sol. Je m’empressai de le ramasser et de le replacer soigneusement dans ma poche, avec un attention de le remettre à sa place.

Nous perdions totalement la notion du temps, accrochés à l'espoir d'atteindre la cabane pour y trouver un moyen de réanimer Andréa. Une fois arrivés, à notre grande surprise, elle se réveilla soudainement. Un immense soulagement nous envahit tous.

Mais avant même que Princie ait le temps de la reprendre dans ses bras, Andréa le repoussa violemment, un regard empli de rage sur son visage.

Vania, nerveuse, sortit son téléphone pour vérifier le réseau. Il fonctionnait enfin ! Elle tenta de joindre mon père pour lui expliquer ce qui nous était arrivé. Cependant, avant qu’elle ne puisse raconter ce qui nous était arrivé à mon père, en pleurant, Andréa lui arracha le téléphone des mains, le détruisit sans hésiter, puis frappa Vania de toutes ses forces.

À l'autre bout du fil, mon père, tout aussi affolé, avait entendu toute la scène. Ne sachant quoi faire, il réussit finalement à reprendre son calme et appela la mère d’Andréa pour la prévenir.

Pendant que nous luttions contre l’esprit maléfique, nos parents, eux, prévenaient la police pour venir à notre secours. Heureusement, un post laissé par Vania sur Instagram nous localisa rapidement.

Le temps nous paraissait long. La police et nos familles étaient en route, mais entre-temps, nous devions encore survivre à cette créature. Vania tenta de toucher Andréa en lui rappelant leurs plus beaux souvenirs, mais cela ne fit qu’exacerber la rage de l’entité.

Bien que l’esprit se trouvât piégé dans un corps humain, il restait redoutablement puissant, mais légèrement plus vulnérable. Cela nous offrait une lueur d’espoir.

Tandis que nous occupions Andréa, Princie s’éclipsa discrètement pour retourner à la cabane chercher la hache. Mais à la place de l’arme, il trouva un vieux journal intime, couvert de symboles et de mots anciens. Il cria mon nom en restant debout à la porte, paniqué, pour me prévenir.

Cependant, avant qu’il ne puisse m’expliquer, Andréa aperçut le journal dans ses mains et murmura, d’une voix glaciale :

– Enfin.

Un rire dément éclata, empli d’une froide cruauté et elle s'approcha lentement vers Princie pour lui arracher le carnet de ses mains. Lalaina et Vania parvînrent à l’en empêcher de justesse bien qu'ils étaient gravement affaibli.

 Lalaina trouva la force de se redresser pour tenter de nous protéger.

Ne réussissant pas à obtenir le journal, Andréa se tourna vers la cabane et dans un geste de rage, elle tenta de l'incendier. Elle espérait piéger Princie à l’intérieur. La maison prit feu rapidement, mais Princie parvint à s’en échapper, le journal serré contre lui.

Il me passa le carnet. Tandis que les autres attiraient son attention, je feuilletai fébrilement les pages à la recherche de la moindre solution. Finalement, un passage attira mon attention :

 Qui que vous soyez, si vous lisez ceci, sachez que je suis déjà mort. 

Chaque vendredi 13 novembre, un esprit démoniaque hante cette forêt de midi à minuit. Jusqu’à aujourd'hui, personne n'a survécu. Ceux qu’elle n’a pas tués, elle les emmène dans son monde. Si vous entendez des voix, ce sont celles de ses précédentes victimes. Si vous lisez ceci avant minuit de ce date précis, ça veut dire que votre vie sur terre est menacé. Pour se débarrasser d'elle, suivez les instructions suivantes pour la renvoyer définitivement dans son monde avant qu'il ne soit pas trop tard. Sinon, vous disparaîtrez à jamais.

À la lumière de ces révélations, tout s’éclaira soudainement. Le collier qu'Andréa à mis dans sa poche n’était pas un simple bijou, mais la clé de la malédiction. Elle était déjà possédée bien avant notre arrivée dans cette forêt, sinon pourquoi elle l'avait prix comme s'il l'appartenait. Et celà explique aussi le fait qu'elle savait beaucoup de chose à propos de cette forêt. C'était pas elle qui avait proposé cette sortie, c'était déjà cet entité à mon avis, pour nous attirer ici. Tout était clair pour moi depuis cet instant là.

Le rituel exigeait deux objets : le collier et une urne contenant des cendres cachée quelque part dans la cabane. Bien que le feu ait ravagé une grande partie de la maison, une partie de celle-ci restait intacte.

Je hurlai à Andréa, défiant :

– Merci, ma belle ! Tu viens de me faciliter la tâche. On se revoit en enfer.

Sans plus de cérémonie, je détruisis le collier. Un hurlement terrifiant s’éleva, accompagné de vents furieux et de tremblement de terre. Puis, comme par magie, le calme revint et Andréa s’effondra, inerte.

Princie se précipita pour la réanimer, tandis que Vania soutenait Lalaina, épuisé et blessé. Quant à moi, je tendis l’oreille et j'entendis enfin les sirènes de la police s'approchait de notre localisation. Mon père sorti en courant de la voiture, précipitamment, je courus vers lui, éclatant en sanglots. Il me serra fort dans ses bras, réconfortant mes peurs.

La mère d’Andréa, les yeux pleins de larmes, se précipita vers sa fille, en voyant son état de catalepsie.

La police prit nos dépositions, et les ambulanciers transportèrent Andréa d’urgence à l’hôpital. Selon eux, ils nous avaient trouvé grâce à la lumière de la frammequ'Andréa lançait. 

Dans l’ambulance, un phénomène étrange se produisit. Andréa ouvrit soudainement les yeux et me lança un sourire moqueur. Personne ne sembla s’en apercevoir.

Ce sourire me glaça le sang. C'est à ce moment-là que je compris, avec horreur, que le rituel n'avait pas fonctionné. Pourquoi ? Parce que le feu n’avait pas atteint l’urne contenant les cendres.

L’esprit démoniaque était toujours là. Il était affaibli parce qu'une partie d'elle était détruit mais il n’était pas parti et il attendait le bon moment pour revenir.

La véritable terreur ne faisait que commencer… jusqu'à minuit n'avait pas suffi.

A SUIVRE...