Lieu : Les Arcanes Célestes – Trône de la Résonance Universelle
Un silence dense, presque fossilisé dans l’éther, régnait au sommet du Panthéon supérieur. Les entités divines, suspendues dans une architecture mouvante faite de mémoire vivante et de lumière figée, gravitaient autour du Cœur de Résonance : un noyau luminescent, vibrant d’harmonies anciennes, tissé des ondes primordiales du monde.
La révélation venue d’Ætheria s’était propagée comme une onde de choc à travers les sphères : un être réincarné, porteur du Nexus Originel, éveillé, conscient, et... résolu.
Zaal-Neh’Thar, Dieu de l’Inertie, prit la parole le premier. Sa voix résonna telle une montagne scellée qui s’ébranle :
— « Ainsi donc… Elle entend Ætheria. Elle agit avec Elle. C’est une abomination du flux. »
Tyr’Ashel, la Dévoreuse d’Issance, éclata d’un rire aigu, ses crocs d’ombre se repliant sur sa peau fractale en pulsation :
— « Une anomalie ? Ou bien un miracle que nous avons laissé germer sous nos paupières divines ? Elle façonne la structure, réécrit les lois... et nous, nous restons là. Passifs. »
Solenis, Dieu du Tissage Temporel, leva calmement une main faite d’horloges vivantes :
— « Elle a traversé l’Épreuve des Nœuds. Ce que vous nommez blasphème… pourrait être nécessité. »
Un silence retomba. Puis, sans avertissement, un son cristallin fendit l’air :
Le Cœur de Résonance se fissura.
Myros, le Juge des Voies, se leva lentement de son trône suspendu de runes vibrantes :
— « Ce n’est pas qu’une faille. C’est une nouvelle convergence. Nexus Originel. Ætheria. Réincarnation consciente… Cette enfant n’est pas un accident. Elle est une clé. »
Kehn-Arath, Dieu masqué de la Chute, murmura, son poing serré dans les plis de son manteau :
— « Et qui tient la serrure ? Elle… ou nous ? »
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Dans les abîmes du Panthéon, une autre voix s’éleva.
Voilée. Oubliée.
Portée par un écho si ancien que même les plus antiques des dieux l’avaient relégué aux brumes de l’oubli.
> « Elle m’entend. Elle m’écoute. Et vous… vous m’avez oubliée. »
C’était Ætheria.
Non plus simple voix, mais présence incarnée, flottant dans une brume argentée.
Elle s’avança parmi les piliers de silence.
— « Je l’ai choisie parce que vous aviez cessé de m’entendre. Ce que vous aviez scellé dans l’oubli, je le lui ai confié. Le Nexus Originel… est la semence de votre propre mémoire. »
Zaal-Neh’Thar rugit, son écho brisant les trames autour :
— « Tu trahis l’équilibre ! »
Mais Ætheria, imperturbable, répondit d’un ton feutré :
— « L’équilibre est mort depuis longtemps. Je ne fais que vous en révéler la tombe. »
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Les dieux s’agitèrent. Des courants anciens se disloquèrent. Des serments muets se brisèrent.
Solenis proclama son soutien à Ma-Théo, y voyant un retour aux origines du flux.
Tyr’Ashel, intriguée, déclara vouloir observer jusqu’où irait cette réincarnée.
Zaal-Neh’Thar, Kehn-Arath, et d'autres exigèrent une intervention immédiate pour circonscrire l'anomalie.
Myros, plus mesuré, demanda une suspension du jugement, et proposa une « Épreuve d’Essence » à tenir dans les mois à venir.
Mais tous comprirent une vérité irréversible :
Le Panthéon était fracturé.
Et Ma-Théo… devenait l’axe d’un futur encore non écrit.
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Dans le silence du Sanctuaire de l’Obsidienne, une brise légère fit vibrer les murs de cristal noir.
Ætheria souffla à l’âme de Ma-Théo, invisible mais présente :
— « Ils bougent. Certains viendront t’éprouver. D’autres te guideront.
Le monde... vient de s’éveiller.
À suivre : Le Fardeau des Premiers Pas