Le soir tomba vite.
Luca, de retour dans son appartement, resta éveillé. Il n’avait rien dit à Seira. Rien à personne. Mais quelque chose était venu à lui. Et il le savait : ce n’était pas fini.
Il était allongé sur son lit, bras croisés derrière la tête, ses cornes à l’air libre, fixant le plafond. Puis, sans prévenir, une pression légère sur sa poitrine. Quelque chose venait de sauter sur lui.
Il baissa les yeux. Et il le vit.
Un chat noir, au pelage si sombre qu’il semblait absorber la lumière autour de lui. Ses yeux, deux fentes écarlates, brillaient comme des braises vives. Il s’assit calmement sur le torse de Luca, la queue ondulant derrière lui.
— …Tu t’invites comme ça chez les gens, toi ? murmura Luca, mi-agacé, mi-curieux.
Le chat pencha la tête, puis répondit… sans ouvrir la bouche. Une voix résonna directement dans son esprit, douce, moqueuse, mais pleine de malice :
— Je t’observe depuis un moment. Tu sens bon le sang rouge, et t’as l’air moins chiant que les autres… alors j’me suis dit : pourquoi pas ?
Luca haussa un sourcil.
— Un démon sans formalité. Original.
Le chat se lécha la patte, nonchalant, avant d’ajouter :
— T’as pas l’air pressé de pactiser, alors j’te suis à mon rythme. J’me montre pas encore. Juste... j’te surveille. Joue avec toi. On va bien s’amuser, Luca.
Puis, dans un battement d’ombre, le chat disparut. Il n’avait pas quitté la pièce. Il s’était juste... évanoui dans l’air. Comme s’il n’avait jamais été là.
Luca resta figé un instant.
Puis il murmura :
— Un démon chat joueur, hein ? Je sens que tu vas foutre un sacré bordel dans ma vie.
Et pourtant… il souriait.