Chapitre 8 – Une odeur dans l’air

L’entraînement venait de se terminer. Seira avait quitté la salle en lui lançant un dernier regard accompagné d’un simple :

— On reprend demain. Détends-toi un peu, t’es trop raide quand tu veux contrôler quelque chose d’aussi vivant que ton sang.

Luca resta seul, assis au centre de la pièce. La lumière baissait doucement, teintant les murs d’orangé. Il ferma les yeux. Son souffle ralentit. Il ne cherchait plus à contrôler. Il laissait juste son esprit dériver.

Et c’est là que ça arriva.

Un frisson. Léger. Comme une caresse invisible contre sa nuque.

Il ouvrit les yeux brusquement. Rien.

Mais l’air avait changé. Il portait une odeur... sucrée. Sauvage. Comme un mélange de fleurs nocturnes et de braises tièdes. Ce n’était pas l’académie. Ce n’était pas Seira.

Il tourna la tête. Là, dans l’ombre, juste près de la porte… il l’aperçut.

Une queue.

Fine, sombre, recourbée à son extrémité, avec de légers reflets améthyste sous la lumière mourante. Une queue de chat. Elle ondula lentement, d’un mouvement presque moqueur. Puis… elle disparut derrière le cadre de la porte, comme si elle n’avait jamais été là.

Luca se leva d’un bond, s’approcha. Il n’y avait rien.

Pas de traces. Pas d’odeur. Juste ce silence... lourd.

Il resta là, debout, le regard fixé sur le vide. Quelque chose était venu. Quelque chose l’avait vu. Et ce quelque chose savait exactement quand apparaître.

Luca sourit légèrement, un sourire nerveux, mais aussi intrigué.

— Je suppose que… le jeu commence.