"Les larmes d'un amour interdit"
*POV Extérieur
Comme c'est pathétique. Je suis pathétique.
- S'il te plait... Mary... Ne me laisse pas... Murmure-t-il, dans son sommeil.
Ses mots, lui brisèrent le coeur en mille morceaux. Une fois de plus. Elle ne s'y habituera décidément jamais. Tout cet amour inconditionnel pour Marylin lui était insupportable. Et elle se sentait coupable de ressentir celà. C'était de sa meilleure amie dont il s'agissait et elle l'aimait, plus que tout. Elle était la seule famille qu'il lui restait.
Mais lui, c'est elle qu'il aime.
Ça avait beau être dure, mais c'était la réalité. Et l'entendre ainsi de sa bouche, alors que celle qu'il tenait dans ses bras en ce moment c'était elle... Lui fit plus mal que tout autre chose. Elle prit une grande inspiration et expira profondément, pour ne pas fondre en larmes.
- Tu sais Denis... Tu es vraiment un abrutis ! Ça fait dix ans que je t'aime en secret. Mais tu n'as toujours eut d'yeux que pour Mary. Tu t'es fiançé à elle et tu l'as même demandé en mariage dans un restaurant de luxe, devant une tonne de gens ! Tout ça pour qu'au final, elle finisse par te tromper sans le moindre remord ! Ouais... En plus d'être un abrutis, tu es aussi un idiot fini ! Pour ne pas avoir réalisé que mon coeur ne bat que pour toi depuis toute ces années et pour continuer à te morfondre pour elle, au point de te mettre dans des états pareils juste... à cause d'elle.
En lui faisant ces reproches, elle se rapprochait doucement de ses lèvres, son corps comme poussé par une force inconnue.
Elles sont si belles... Ses lèvres. Je meurs littéralement d'envie de les embrasser. Ne serait-ce qu'une seule fois. En plus, il est endormi alors il n'en saura jamais rien n'est ce pas ??
Tout un tas d'idées et de questions comme celles-là se bousculaient dans sa tête, alors qu'elle ne cessait de réduire la distance qui la séparait de cette bouche, l'objet de ses désirs les plus inavoués.
Sans qu'elle ne puisse s'en empêcher plus longtemps, elle finit par succomber à la vague de tentation et de désir qui la submergeait en déposant un chaste baiser sur ces lèvres qui la faisait tant rêver.
Le contact entre leurs deux morceaux de chair se voulut court, doux mais surtout et comme toujours, à sens unique. Elle se ravisa aussi vite qu'elle le put à cette dure réalité mais ce fut jusqu'à ce qu'elle ne ressente une légère pression au niveau de sa nuque.
Surprise, elle tenta d'abord de se retirer à nouveau, mais buta sur un obstacle de taille, la main de Denis qui se trouvait à présent sur sa nuque, l'empêchant de s'éloigner de quelques centimètres que ce soit. Ses yeux s'écarquillèrent au point de former des billes bien rondes remplis de peur et d'appréhension.
Il est réveillé, il le sait, je suis fichue !!
Denis la tenait fermement par la nuque, comme si sa vie en dépendait et exerçait une légère pression dessus, l'empêchant d'éloigner son visage du sien.
Elle qui avait les yeux fermés finit par les ouvrir à nouveau pour lui faire face et tombe nez à nez avec ses yeux plus ouverts que jamais et qui n'avait pas l'air de l'avoir lâcher du regard une seule seconde depuis qu'ils s'étaient ouverts.
Elle sentit alors les larmes lui monter aux yeux et ne put rien faire pour les empêcher de couler. Elles se déversèrent ainsi le long de ses joues chaudes. Elle voulait ouvrir la bouche pour se justifier mais les mots lui manquait.
Que faire, que dire ?
Il m'a prise la main dans le sac.
Et alors qu'elle commençait une crise de panique interne, le son de la voix de l'homme en face d'elle se fit enfin entendre.
- Jenni... Jenni... fer ? P-pourquoi... Est-ce que tu pleures ?? Demanda t-il, la voix saccadée par l'alcool.
Elle ne sut pas quoi lui répondre.
Déja que même si elle l'avait voulu, elle n'aurait tout simplement pas put parler. Il la fixait toujours et sans qu'elle ne comprenne comment ni pourquoi, il rapprocha son visage du sien à la force de sa main posée sur sa nuque pour l'embrasser langoureusement.
Son geste était trop soudain à son goût, alors elle ne lui rendit pas son baiser tout de suite, se contentant de le regarder faire, les yeux grand ouverts.
Il finit par rompre le contact entre leurs deux blocs de chair.
- Pourquoi tu... ne m'as pas rendu mon baiser ? C'est parce que j'ai fais pa... pareil pour toi plus tôt ?? Il lui demanda à nouveau.
- Hein ? Fit-elle, toujours dans l'incompréhension la plus totale.
- Pourquoi tu ne me réponds pas Jen... Jenny ? Il continuait de demander, tout en essayant tant bien que mal de se redresser.
- ...
- Tu n'as pas à avoir peur... ça ne m'a pas vraiment déplus... tu sais ? Avoua t-il dans un léger rire, tant dis qu'il essayait tant bien que mal de se mettre en position assise. Oui, p-peut-être un peu sur...pris mais... pas dép...plu.
- Q-Quoi ?? Mais qu'est ce que tu racontes Denis ? Ça doit sans doute être l'alcool qui te fait dire des bêtises. La preuve, tu ne m'appellerais jamais "Jenny" sinon. J'ai toujours eu droit à "Ortéga" avec toi...
- ... Tu me réponds enfin. Fit-il remarquer, un large sourire aux lèvres qui illumina son visage jusqu'à lors peint de tristesse. Alors... Jenny, je peux savoir au juste pour... quoi tu m'as embrasser ? Hum ?
- Pou-Pour rien. C'était une erreur de ma part, ça n'aurait jamais dû arriver !! Alors oublie-ça s'il te plait, Denis. Elle le suppliait presque, le regard fuyant.
Il marqua un temps d'arrêt, la tête penchée sur le côté, comme s'il réfléchissait sérieusement à sa demande.
- Huumm... Non !!
- N-Non ?? Répétait-elle, prise de court.
- Oui, c'est ça ! Non, je... ne vais rien oublier du... tout !! Tu m'as embrassé alors que... tu sais pertinemment que je... Je... Les larmes recommençaient à couler le long de ses joues. J'étais le fiancé de ta meil... leure amie. Dit-il tristement.
- Une meilleure amie qui t'a trompé, oui ! Elle murmura, amère.
- ... Oui, c'est vrai, tu as raison... Elle m'a trompé, alors... Que dirais-tu de juste... L'oublier ? Hein ? Il lui proposa, tout en essuyant les larmes sur son visage à l'aide de sa main.
- L'oublier ? Mais qu'est ce que tu veux dire par là ?
- Je veux dire... que je n'ai pas... envie... de penser à cette trait...tresse !! Je veux juste... Penser à toi et à ce que tu as fait, Jennifer Ortéga.
Il lui souriait à présent grandement.
- Je suis vraiment désolé, je t'ai dis que c'était une grosse erreur et que ça ne se reproduirait pl...
- Hé, Jenny... Ça te dirait qu'on re... commence ? Proposa t-il à nouveau, le sourire aux lèvres.
- Hein ? Je te demande... pardon ?
Il ne répondit plus, se contentant de se rapprocher doucement d'elle, la poussant délicatement pour faire reposer son dos au sol, sur la moquette. Il la survolait de tout son corps, l'emprisonnant au passage les deux jambes entre ses cuisses et la tête entre ses deux mains reposés au sol.
Le coeur de Jenny rata un battement lorsqu'elle comprit ce qu'il avait voulu dire par "recommencer". Elle avait du mal à soutenir son regard tant dis que ses joues viraient au pourpre. Lui, se contentait de la fixer sans la moindre gêne.
- D-Denis ! Arrêtes, je te dis. S'il te plait... Tu-Tu es saoul, tu ne sais plus ce que tu dis et fais et... je sais que... que tu regretteras ensuite ce que tu t'apprêtes à faire. Alors arrêtes tout de suite ! Pitié...
Il souriait légèrement, comme attendri par ses paroles et commença à lui caresser la joue gauche de sa main maladroite.
- Tu es vraiment mignonne quand tu es toute gênée, Jenny. Balança t-il, sans se préoccuper une seule seconde de ce qu'elle avait bien pu lui dire.
- Hein ? De quoi ? Tu m'écoutes au moins ? Ar... Arrêtes ça, j'ai dis !
- Je ne l'avais jamais remarqué avant mais... ça te va bien, le rouge aux joues, je trouve. Il lui avoua, tout sourire.
Le coeur de la pauvre Jennifer fit un bond de cent mètres dans sa poitrine. C'était bien la première fois de sa vie qu'il la complimentait, même si c'était sans doute aussi un autre effet de l'alcool, elle en avait le coeur tout chamboulé et sentait les larmes lui monter aux yeux.
Vous savez, lorsqu'on a presque été maltraité par la seule et unique personne qu'on ait jamais aimé, lorsque cette même personne nous accorde enfin des mots gentils, c'était une expérience vraiment très bouleversante.
- Mais... Qu'est ce que tu me fais Denis ? Demanda t-elle alors, larmoyante, les deux mains posées sur son visage pour le cacher.
- Ce que je... veux te faire ?... Il se pencha légèrement et au creux de son oreille, lui murmura. Pourquoi pas, l'amour ?
Sur ce, il se mit à l'embrasser, toujours aussi langoureusement que la première fois, mais ses lèvres dansèrent encore une fois toutes seules, sans surprise.
Jennifer ne comptait pas recommettre la même erreur une deuxième fois.
Qu'est ce qu'il croyait ??
Qu'il suffisait de lui susurrer quelques mots doux et/ou obscènes au creux de l'oreille pour qu'elle cède ? Elle n'avait jamais été une fille facile et elle ne comptait pas en devenir une juste pour les beaux yeux de Denis Sullivan !
Il s'arrêta au bout d'un moment, lorsqu'il constata qu'elle n'était toujours pas coopérative.
- Huumm... Ça va être dure de te donner du plaisir si... tu n'es pas réceptive... tu sais ? Quoi ? Ne me dis tout de même pas que je ne te donne pas envie ? Dit-il, tout en se grattant légèrement le haut du crâne.
Il la regardait avec un air si serein et évident qu'on aurait pu croire que c'était tout à fait normal et légitime qu'il veuille être intime avec elle. On aurait dit que tout l'alcool qu'il avait eu la mauvaise idée de consommer c'était dissipé en une fraction de seconde, sans vraiment s'être dissipé.
- Je... ne vais pas te laisser aller plus loin Denis ! Nous en avons déjà trop fait tous les deux, n'allons pas plus loin en aggravant notre cas. Lui suggéra t-elle calmement.
- Aggraver notre cas ? Celle qui a aggravé son cas ici, c'est toi ! Tu m'as embrasser dans mon semi-sommeil tu t'en souviens ?? Alors que je suis plus saoul qu'une enclume. On peut même dire, que tu as carrément profité de moi, tu le sais ça ?
- De-De quoi ??
Elle commençait à paniquer.
- Alors laisse-moi au moins te rendre la monnaie de ta pièce ! Tu ne crois pas que c'est la moindre des choses ?
Il ne la laissa pas lui donner de réponse et recommença à s'activer sur ses lèvres, cette fois-ci avec plus de fougue et beaucoup plus de passion. Faisant glisser sa langue chaude, quasi brulante sur les lèvres.
Elle ne résista pas plus longtemps et répondit finalement au baiser, désespérée. Son premier baiser, avec l'homme qu'elle aimait.
Marylin avait raison, il embrasse vraiment bien. Non ! Ne pense surtout pas à elle maintenant.
Elle savait bien qu'elle commettait une grave erreur, la pire de toute sa vie, sans le moindre doute. Et elle savait également qu'elle allait terriblement le regretter par la suite. Mais là, tout de suite, elle ne voulait qu'une seule et unique chose, Lui.
À suivre...