La nuit était tombée sur Silvéria. Les rues baignaient dans une douce lumière lunaire, et le calme s'était installé dans chaque recoin du village. À l’auberge, le silence régnait. Lyssaria dormait profondément dans sa nouvelle chambre, un léger sourire sur les lèvres. Dans la pièce voisine, Hugo, recroquevillé dans son lit, respirait paisiblement, bercé par la fatigue et l’excitation de la journée.
Et dans sa propre chambre, Chibaki s’était endormi sans mal, le ventre plein et l’esprit rempli d’images de leur future aventure.
Mais bientôt, le voile du sommeil s’épaissit.
Et le rêve commença.
Un espace infini l’enveloppa. Il flottait au milieu des étoiles, dans un vide chaleureux et paisible. Aucune sensation de chute, aucune peur. Juste un sentiment de liberté. Il ne voyait pas son corps, ni ses mains. Il était, simplement, une conscience observant l’univers… comme s’il le voyait à travers les yeux d’une entité plus vaste, plus ancienne. Une présence qu’il reconnaissait instinctivement.
Puis, une voix résonna, grave mais douce, profonde mais lointaine, comme portée par les étoiles elles-mêmes.
Le Créateur :
« Chibaki… Tu as déjà fait un long voyage pour arriver jusque-là… Mais ta véritable aventure ne fait que commencer. »
Les étoiles se mirent à pulser doucement, comme un battement de cœur cosmique. Des galaxies passaient devant lui, des terres inconnues, des océans noirs, des cités flottantes... Il sentait le poids d’un avenir encore invisible, mais immense.
Le Créateur (suite) :
« Le fil que tu suis ne t’appartient pas entièrement, mais chaque pas que tu fais t’éloigne un peu plus de l’enfant que tu étais… et te rapproche de ce que tu dois devenir. N’aie pas peur. L’éveil viendra. »
Les étoiles tournaient lentement autour de lui, comme si l’univers lui parlait par leurs mouvements silencieux.
Mais Chibaki, submergé par l’émotion, par cette présence immense et insaisissable, se mit à crier :
Chibaki :
« Qui es-tu ?! On est où ?! Réponds moi ! »
Le silence revint brusquement. Plus de voix. Plus de lumière. Juste un souffle d’air, chaud et familier, comme un adieu temporaire.
Puis tout s’effaça.
Et Chibaki se réveilla.
Chibaki ouvrit lentement les yeux, le cœur encore battant, l’écho du rêve résonnant dans son esprit. La lumière douce du matin filtrait à travers les volets de la chambre. Il se redressa lentement, massant ses tempes.
À peine avait-il eu le temps de poser les pieds au sol qu’une voix familière retentit, accompagnée de pas précipités.
Hugo :
« CHIBAKIIII ! T’ES RÉVEILLÉ ?! »
La porte s’ouvrit brusquement, et Hugo jaillit dans la pièce, visiblement prêt à sauter sur lui comme une boule d’énergie.
Mais sans même réfléchir, Chibaki leva calmement une main et stoppa net Hugo en le tenant par le front, le bras tendu.
Chibaki (voix fatiguée) :
« Du calme… j’ai encore les étoiles dans les yeux. »
Hugo gigotait en l’air, les jambes battant dans le vide, sans pouvoir avancer d’un centimètre.
Hugo (riant) :
« T’es trop fort ! Je m’attendais pas à ça ce matin ! »
À ce moment-là, Lyssaria passa devant la porte ouverte, une serviette sur l’épaule, visiblement fraîchement réveillée.
Lyssaria (avec un sourire amusé) :
« Salut Chiba, bien dormi ? Et prêt pour le grand voyage ? »
Chibaki relâcha Hugo, qui tomba au sol avec un petit “ouf” comique, puis se redressa avec un large sourire.
Chibaki :
« Oui, je suis prêt… Ça va être le feu. Pas vrai, Hugo ? »
Hugo (bondissant de nouveau sur ses pieds) :
« OUIIIII !! Ça va être incroyable !! J’ai trop hâte ! »
Les trois se regardèrent un instant, une complicité nouvelle naissant dans leurs échanges. Ils n’étaient peut-être qu’au début de leur périple, mais une chose était certaine : ils allaient le vivre ensemble.
Ils finissent de se preparer et vont prendre leur petit déjeuner.
Chibaki (mordant dans son pain) :
« Eh, vous pensez qu’on trouvera quoi, là-bas ? À Aetherion ? »
Lyssaria (réfléchissant un instant, les yeux brillants) :
« J’espère qu’il y aura plein de boutiques… De belles tenues, des tissus elfiques rares… Je veux me sentir jolie. »
Hugo (la bouche pleine de confiture) :
« Moi j’veux des bonbooons ! Et aussi des guerriers balèzes ! Comme ça, je pourrais m’entraîner en vrai, héhé ! »
Chibaki (souriant, posant la main sur sa tasse) :
« Moi… j’aimerais juste trouver des gens sympas. Des gens qui jugent pas les autres à cause de leur race. »
Il jeta un rapide regard à Lyssaria. Leurs yeux se croisèrent. Elle rougit légèrement, baissant timidement la tête, mais lui adressa un petit sourire tendre.
Après leur petit-déjeuner, ils vérifièrent une dernière fois leurs affaires, s’assurant que rien ne manquait pour le voyage à venir.
Ils se mirent ensuite à la recherche de l’homme de la veille. Ils n’eurent pas à chercher bien longtemps : Élias était de nouveau debout sur son estrade, haranguant les passants. Il tentait une dernière fois de convaincre les villageois de le suivre, mais comme la veille, personne ne semblait prêt à quitter la tranquillité du village.
Chibaki, Lyssaria et Hugo attendirent patiemment qu’il termine son discours. Une fois le calme revenu, Chibaki s’avança.
Chibaki :
« Salut Élias. Je vois que tu lâches toujours pas l’affaire, hein ? Bref… nous, on est prêts à partir. Tu peux nous dire où on doit te retrouver ? »
Élias (souriant avec calme) :
« Si je baissais les bras à la première difficulté, je ne serais pas le guide d’Aetherion. Attendez moi en bas de la côte, près du vieux quai. Il y a un petit bateau qui vous y attend. Je vous rejoins dès que j’ai fini de ranger tout ça. »
Le trio descendit la côte en direction du point de rendez-vous indiqué par Élias. Le vent marin leur caressait le visage, et bientôt, la silhouette d’un petit bateau se dessina à l’horizon, amarré au bord d’un ponton de bois un peu bancal.
Hugo pencha la tête, les bras croisés.
Hugo :
« Euh… c’est ça, le bateau ? Je m’attendais à un gros navire avec des voiles énormes, moi ! »
Lyssaria :
(rigolant doucement)
« C’est vrai qu’il a l’air un peu fatigué… mais au moins, il flotte. »
Chibaki observa l’embarcation, puis haussa les épaules avec un sourire.
Chibaki :
« On n’a pas besoin d’un palace flottant. Tant qu’il nous emmène à Aetherion, ça me va. »
Ils s’approchèrent du ponton, déposant leurs sacs à proximité. Un silence s’installa un instant, bercé par le clapotis des vagues. Chibaki s’adossa à un poteau en bois, les bras croisés.
Chibaki :
« D’après vous, Aetherion… c’est quoi, en vrai ? Une ville comme les autres, ou quelque chose de vraiment spécial ? »
Lyssaria :
(réfléchissant)
« Je pense que ce sera une ville pleine de surprises. Peut-être un peu chaotique, mais… vivante. »
Hugo :
(enjoué)
« Moi, j’espère qu’il y aura des épreuves à relever, des défis à surmonter ! Ce serait trop cool, genre une ville où tout le monde s’entraîne comme des héros. »
Chibaki :
(sourit en regardant l’horizon)
« Quoi qu’on y trouve… ça marquera sûrement un tournant dans nos vies. »
Soudain, au loin, une voix les interpella :
Élias (criant en trottinant vers eux) :
« Hééé ! Vous êtes déjà là ? Vous êtes sacrément motivés, ça fait plaisir ! J’arrive ! »
Il trottina jusqu’à eux, essoufflé mais rayonnant, un sac en bandoulière et une carte roulée à la main.
Chibaki, Lyssaria et Hugo s’empressèrent de charger leurs sacs à bord du petit navire. Une fois tout bien arrimé, Élias prit place à la barre, ajusta quelques commandes et lança un coup d’œil à ses compagnons.
« Est-ce que tout le monde est prêt ? » demanda-t-il avec un clin d’œil.
D’une seule voix, les trois répondirent :
« Oui ! C’est parti ! »
À peine le bateau quitta-t-il la plage que Chibaki sentit immédiatement une accélération brutale.
« Hé, ça va vite, non ? » s’exclama Hugo, les yeux grands ouverts.
Lyssaria, crispée, serra la rampe : « C’est normal ça ? »
Élias éclata de rire.
« Alors, je vois que vous êtes impressionnés par la puissance du bateau ! Ce n’est pas un bateau à voile classique. Il fonctionne aussi à l’électricité, comme ce micro que j’ai. Et même si ça ne consomme pas de Myuki, il reste vraiment puissant. »
Chibaki, Lyssaria et Hugo échangèrent un regard émerveillé, chacun réalisant que ce voyage serait bien plus qu’une simple traversée.
Le petit bateau fendait maintenant les vagues, filant droit vers l’horizon.
Deux jours plus tard…
Chibaki se tenait à la rambarde du bateau, le visage pâle, les yeux mi-clos. Le roulis incessant faisait danser le pont sous ses pieds, et chaque mouvement réveillait une vague de nausée.
Élias, assis non loin, le regarda avec un sourire moqueur :
« Eh ben, Chibaki, je t’aurais pas cru aussi sensible au mal de mer. Tu fais un peu moins le dur là, hein ? »
Chibaki se retint de justesse de vomir, serrant la main sur la bouche. Il secoua la tête, incapable de répondre.
Lyssaria s’approcha doucement, posant une main rassurante sur son épaule :
« Tiens bon, Chibaki. Ce n’est que le début du voyage. »
Hugo, lui, sautillait presque sur place, visiblement insensible aux secousses, un grand sourire aux lèvres.
Sept jours plus tard…
« Regardez là-bas ! » s’écria Hugo, pointant l’horizon d’un doigt excité.
Au loin, la silhouette d’une terre se dessinait peu à peu, baignée par les premières lueurs du matin.
Élias sourit et lança :
« Voilà le port d’Aetherion. Nous y sommes presque. Préparez-vous, la vraie aventure commence bientôt. »
Chibaki, encore un peu pâle mais le regard brillant d’excitation, se tourna vers ses compagnons :
« Ça y est… on y est presque. »
Lyssaria hocha la tête, un sourire serein aux lèvres, tandis qu’Hugo sautillait d’impatience.
Fin de journée, coucher du soleil
Le petit groupe posa enfin le pied sur la terre ferme. Chibaki, encore un peu nauséeux, prit une profonde inspiration, sentant l’air frais calmer peu à peu son malaise. Ce n’était pas encore la grande forme, mais il allait mieux.
Ils avancèrent d’un pas tranquille, leurs yeux attirés vers l’immense silhouette qui se dressait devant eux.
Élias se plaça devant eux, tournant le dos à la ville. D’une voix solennelle, il déclara :
« Vous voilà enfin arrivés à Aetherion ! La ville de la technologie, où votre vie ne sera plus jamais la même. »
Chibaki leva les yeux vers l’horizon, et un souffle d’émerveillement traversa son corps.
Devant eux s’étendait une cité étincelante, aux gratte-ciel vertigineux en verre et métal, qui semblaient toucher le ciel embrasé par le soleil couchant. Des drones zébraient l’air, transportant marchandises et messages. Des ponts suspendus reliaient des tours aux formes audacieuses, mêlant architecture organique et lignes futuristes.
Les rues, illuminées de néons aux couleurs changeantes, bouillonnaient d’une énergie vibrante, mêlant marchands, aventuriers et voyageurs venus de tous horizons.
Chibaki sentit une étrange excitation, comme si un nouveau monde s’ouvrait devant lui.
Lyssaria et Hugo partageaient son regard, fascinés. Aucun d’eux n’aurait imaginé un jour découvrir une cité pareille.
Le groupe s’avance dans les rues animées d’Aetherion, guidé par un Élias enthousiaste. Devant la mairie, il s’arrête, se tourne vers eux, le soleil couchant illuminant les vitres dorées des tours métalliques.
Élias
(dos à la mairie, la montrant du doigts)
« voici la mairie d'Aetherion ! si vous avez besoin de document ou de— »
BOUM !!
Une détonation. Sèche. Dévastatrice.
Les vitres explosent. Des cris fusent. La banque d’en face vient d’éclater.
Un souffle de poussière et de flammes recouvre la rue.
Une partie du bâtiment s’effondre.
Des gens sont ensevelis.
Panique.
Un cri perçant. Un enfant. Coincé.
Chibaki ne réfléchit pas.
Il bondit dans la poussière, son corps fendant l’air.
Élias
« CHIBAKI ! »
Trop tard. Il est déjà dans les gravats.
Un plafond s’écroule au-dessus du gamin.
Chibaki dégaine.
Chibaki
(voix ferme)
« LAME TEMPÊTE ! »
La lame libère une vague d’énergie tranchante.
Le bloc de pierre éclate en éclats, pulvérisé.
L’enfant, tremblant, tombe dans ses bras.
Il le pose délicatement et se retourne.
Des silhouettes fuient. Les braqueurs.
Chibaki
(criant)
« LYZ !! RATTRAPE-LES, JE TE REJOINS ! »
Pas de discussion. Pas d’hésitation.
Lyssaria décolle du sol et fonce dans leur direction.
Deux ennemis. Un claquement sec. Un sort de dissimulation les rend invisibles.
Ils disparaissent dans les ombres d’une ruelle.
Élias
(étonné, fronçant les sourcils)
« Ils se sont volatilisés ? Mais… comment elle va— »
Il s’interrompt.
Lyssaria, concentrée, ferme les yeux une seconde.
Une lueur bleue s’active sous ses pieds. Son regard devient perçant.
Lyssaria
« Détection Myuki. »
Un souffle.
Elle pivote sur elle-même. Sans hésiter, elle tourne à gauche dans une ruelle.
Elle court droit sur deux silhouettes camouflées.
Les voleurs se figent.
Voleur 1
« Comment elle— ? »
Trop tard.
Un enchaînement rapide.
Un coup du manche dans le ventre. Un balayage circulaire.
Les deux s’écrasent au sol, assommés.
Élias et Hugo, figés, restent bouche bée sur le trottoir.
Élias
(abasourdi)
« C’était quoi… ce cercle au sol ? Une technique de localisation ? »
Hugo
(yeux grands ouverts)
« Elle a fait ça… comme si c’était normal. Même moi j’ai rien senti. »
Chibaki les rejoint dans la ruelle.
Il regarde les deux corps inconscients, puis Lyssaria, calme et fière.
Un silence.
Chibaki
(yeux grands ouverts, voix posée)
« Tu… as appris à détecter le Myuki…? »
Lyssaria
(sourit doucement)
« En t’observant. Encore et encore. Je voulais pouvoir t’aider… vraiment. »
Chibaki
(souffle admiratif, sincère)
« T’as réussi, Lyz. T’as vraiment réussi. »
Et autour d’eux, le silence.
Tout s’est passé trop vite.
Aucun spectateur n’a eu le temps de réagir.
Juste… l’impact, la vitesse, et deux ennemis au sol.
Le sol tremble encore légèrement après l’assaut. Le silence revient… mais il est brisé par un gémissement étouffé.
Lyssaria chancelle.
Elle tente de faire un pas vers Chibaki, tendant la main, ses yeux perdus dans un flou douloureux.
Chibaki :
« Lyz ? Qu’est-ce que tu… »
Son corps flanche.
Elle s’effondre.
Des spasmes lui secouent les bras. Son souffle devient irrégulier. Ses lèvres tremblent. Une larme noire glisse de son œil gauche.
Chibaki (paniqué) :
« LYZ !! »
Elias et Hugo accourent, mais Chibaki les devance, s’agenouillant à ses côtés, posant sa main sur son front brûlant.
Elias (haletant, inquiet) :
« Mais qu’est-ce qui lui arrive ?! »
Chibaki serre les dents. Il hésite… puis ferme les yeux, et lâche :
Chibaki :
« C’est… Lacroma. Elle est infectée. »
Un silence glacial s’abat.
Elias recule d’un pas, comme frappé par la foudre.
Elias (choqué) :
« Attends… tu plaisantes ?! C’est impossible… on… on l’a éradiqué. Il n’existe plus, ce parasite ! »
Chibaki (le regard sombre) :
« Il a changé. Il est plus intelligent… plus vicieux. Et il se transmet différemment maintenant. »
Hugo reste figé, les yeux écarquillés, incapable de parler.
Elias (souffle court)
« Merde… c’est pour ça qu’elle pleurait noir. Pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ?! »
Chibaki baisse la tête, le regard dévasté.
Elias, reprenant son sang-froid, attrape son brassard et active une communication :
Elias :
« Docteur Maeron Eryas. Code Urgence. Cas de contamination prioritaire. Je répète : contamination par Lacroma. »
[Quelques minutes plus tard – devant un centre médical moderne, sans magie apparente]
Le bâtiment est en verre poli, aux reflets métalliques. À l’intérieur, aucune rune, aucun cercle de Myuki… mais des machines complexes, des bras articulés, des écrans de surveillance d’origine inconnue.
Un homme en blouse grise sort en urgence, un masque de surprise mêlé d’incrédulité sur le visage.
Il a une fine cicatrice à l’œil gauche, et un regard vif.
Maeron Eryas :
« Qui a prononcé ce nom ? »
Elias (d’un ton grave) :
« Moi. C’est elle. Lacroma. »
Maeron s’approche de Lyssaria sur la civière, son regard s’assombrit.
Il passe un scanner à lumière bleue sur son torse, puis ses tempes. Les voyants clignotent rouge.
Maeron (murmure) :
« Par les anciens… Ce n’est pas une résurgence. C’est une mutation. »
Elias :
« Tu vois ce que je vois ? »
Maeron :
« Oui. Une progression par saturation de Myuki… et cette lueur dans les cellules neuronales… C’est une forme nouvelle. »
Il se redresse et fixe Chibaki.
Maeron :
« Comment est-ce possible ? Tu dois me dire tout ce que tu sais. Si ce parasite revient… il n’épargnera pas ce monde. »
Maeron fait immédiatement admettre Lyssaria, sous quarantaine.
Ses assistants préparent les salles stériles.
On voit un appareil étrange, moitié technologique, moitié organique, briller dans la salle d'opération. Il prépare un traitement encore expérimental, issu de ses recherches fusionnant technologie et Myuki.
Quelques heures plus tard.
Dans un silence pesant, Chibaki et Elias sont assis sur un banc métallique dans la salle d’attente. La lumière froide du néon renforce la tension.
La porte s’ouvre.
Maeron Eryas réapparaît, retirant ses gants en synthétoile, le visage marqué par la fatigue.
Maeron :
« L’opération est terminée. »
Ils se lèvent aussitôt.
Maeron :
« Je suis parvenu à extraire l'intégralité du parasite. C'était complexe… la souche qu’elle portait est… instable. Mais j’ai utilisé une technologie que je testais depuis un moment. Elle a tenu. »
Un silence de soulagement tombe sur les deux jeunes hommes.
Elias (soupire) :
« Tu es un monstre, Maeron. »
Le médecin esquisse un faible sourire.
Maeron (plus grave) :
« Cela dit… je dois être honnête avec vous deux. »
Chibaki relève les yeux, inquiet.
Maeron :
« Il reste… une chance, minime. Moins d’un pourcent. Que le parasite n’ait pas été totalement détruit.**
Il marque une pause.
Maeron :
« Cette chose… a changé. Elle évolue, elle se cache. C’est peut-être fini. Mais je ne peux pas vous garantir que ce sera définitif. »
Chibaki (murmure) :
« …Je comprends. Merci. »
Ils entrent dans la salle de réveil.
Lyssaria est là, allongée sur un lit blanc, un léger sourire apaisé sur le visage malgré sa pâleur.
Elle dort profondément. Son front est sec. Sa respiration, calme.
Chibaki s’approche doucement, puis s’assied à son chevet, silencieux.
Elias, lui, reste debout, bras croisés, observant le plafond.
Elias (à voix basse) :
« …T’as eu sacrément peur, pas vrai ? »
Chibaki (sans le regarder) :
« J’ai cru la perdre. »
Un long silence s’installe.
Chibaki :
« Je ne laisserai plus ça arriver. »
« Il serra doucement la main de Lyssaria endormie, se promettant de toujours la protéger. Sans savoir que l’univers entier allait bientôt le mettre à l’épreuve. »
Fin du tome.