Chapitre 13 — Le Masque de Trop

🧃 Retour en arrière – quelques heures avant le carnage.

Le café était presque vide. Une ambiance molle, tiède, un fond sonore de jazz moisi. Magi passa la porte avec une boule dans la gorge. Son cœur cognait comme une alarme. Elle arriva dans le bureau du patron, qui était en train de recompter ses tickets de caisse comme un vieux radin blasé.

Patron— Mmh… Vous revoilà. J’crois que vous commencez à abuser de vos absences, jeune fille. Je pourrais vous virer… Et où est votre conjoint, hein ?

Magi, les mains moites, hésita. Elle voulait mentir. Trouver une excuse.

Mais rien ne sortit. Elle craqua.

Magi— J’étais… j’étais mala......, monsieur. Mais c’est plus compliqué que ça… j’étais occupée. Croyez-moi, je fais pas ça par plaisir.

Il la fixa, froidement. Un regard sans chaleur, comme si ses yeux étaient peints sur un masque.

Et là…

🚪 CLAC

Quelqu’un entra dans la pièce.

Et Magi se figea.

Un deuxième patron, parfaitement identique, se tenait dans l’encadrement de la porte.

Ses jambes tremblèrent.

Magi (balbutiant)— Mais… mais c’est… c’est pas possible…

Le premier patron la fixa… et soudain, sa peau se mit à battre, à fumer, à changer.

Des plaques de chair se déplacèrent. Son visage se liquéfia, reformant des traits inconnus.

Ce n’était pas un homme. C’était une chose.

Un poing. Une douleur. Le noir.

🌪 FLASH AVANT – retour dans le présent.

Le faux Magi, qui s’était infiltré chez Ryuko, se retrouve au sol, le crâne cogné contre les dalles froides.

Ryuko— Il est trop parfait pour être réel… On doit retrouver la vraie Magi. Elle est sûrement toujours dans votre restaurant.

Ils foncent.

À travers la ville.

À travers le vacarme.

🚨 Arrivée au resto.

Ils défoncent la porte, foncent dans la réserve.

Et là, elle est là.

Ligotée.

Sale.

Vivante.

Magi (visage rayonnant malgré tout)— Woaah j’ai eu trop peur… Merci Torch Boy, Sheep Man et Samouraï !

Elle rit, presque nerveusement. Ashen l’aide à se relever. Rook la couvre avec sa veste. Raiku reste en retrait, silencieux, observant déjà le terrain.

De retour au repaire de Ryuko.

🏚 Plan de crise.

Rook— On pourrait la cacher ici. Franchement, elle est trop vulnérable là-dehors.

Ryuko— Si elle reste ici, elle pourra pas faire l’APA. Et sans l’APA… on n’a aucune chance contre La Griffe.

Silence.

Puis tous tournent la tête vers le faux Magi, toujours ligoté. Toujours inconscient.

Magi— Attendez… c’est lui qui a pris l’apparence du patron ! Il doit avoir un truc. Une astuce. Une techno ou un produit chelou pour changer de visage comme ça…

Ashen— …Et si on testait un truc ? Donnez-lui la pomme.

🍎 Ils l’obligent à avaler la pomme de métamorphose. Au bout de quelques secondes, son corps se convulse comme s’il vomissait son âme.

Il grandit.

Il gonfle.

Sa tête se transforme… en celle d’Ashen.

Mais son corps est monstrueux. Un torse gonflé comme une armure de lave, des membres trop longs, des griffes de fer. Un hybride cauchemardesque.

Tous reculent, sidérés.

Rook— Par les poils de ma laine… c’est Ashen Godzilla.

Magi— Attends… attends attends… Il a pris mon apparence aussi. Il a forcément un autre truc que la pomme !

Elle cherche dans ses poches.

🧪 CLING

Une seringue tombe au sol.

Argentée. Fluide blanc à l’intérieur.

Raiku (glacial)— Réveille-toi. Maintenant.

Interrogatoire express.

Ryuko lui balance un seau d’eau. Le monstre sursaute. Il halète, regarde autour. Il comprend qu’il est fichu. Il lâche tout.

Monstre (tremblant)— C’est une seringue. Un modificateur génétique… Elle permet de reprogrammer l’ADN en utilisant un échantillon biologique d’un donneur… Le produit… c’est un catalyseur de mimétisme…

Ryuko— Une copie biologique, en somme. Une transformation complète grâce à une goutte de sang.

Il jette un regard à Ashen.

Ryuko— File-moi un peu de ton sang.

Ashen grogne mais tend le bras. Ryuko prélève, mélange le tout, injecte ça dans le monstre.

Et là…

Le corps se stabilise. L’imposteur devient un Ashen parfait. Un faux jumeau. Une clé.

Ryuko croise les bras.Ryuko— L’équipement est prêt.

Ashen (avec un sourire de braise)— C’est l’heure.