1- un début bancal mais sucré

Le carton dans les bras, Lina tenta d’ouvrir la porte de son nouvel appartement avec son coude. Mauvaise idée. Le carton glissa, elle perdit l’équilibre, et finit à moitié écrasée sous ses affaires, la clef toujours coincée dans la serrure. Bienvenue dans sa nouvelle vie.

— Super, murmura-t-elle en soufflant une mèche de cheveux de son visage.

Elle venait d’emménager seule, pour fuir une situation familiale trop pesante. Ce petit studio au 4e étage, c’était tout ce qu’elle avait pu se permettre avec ses économies et un job à mi-temps. Pas très grand, mais au moins… c’était à elle.

Une fois remise sur pied et les cartons entassés dans un coin, elle s’écroula sur le sol avec un soupir. Son ventre gargouilla. Elle n’avait rien mangé depuis le matin, et le frigo était aussi vide que son moral. Elle allait devoir commander quelque chose… ou se nourrir d’eau du robinet.

Mais alors qu’elle se dirigeait vers la porte pour aller chercher son téléphone oublié dans l’entrée, elle trébucha à nouveau.

— Sérieusement ?! cria-t-elle en se rattrapant de justesse.

Et là, elle le vit. Juste devant sa porte, posé délicatement sur un petit napperon blanc : un bento parfaitement emballé, accompagné d’un petit mot écrit à la main.

> « Bienvenue dans l’immeuble. J’espère que tu aimes le curry doux. — Ton voisin d’à côté. »

Elle resta figée, le mot entre les mains. Un voisin… qui offrait à manger ? C’était une blague ?

Elle ouvrit le couvercle du bento avec méfiance. La douce odeur de curry chaud lui chatouilla le nez. Son estomac approuva immédiatement.

— Ok… c’est peut-être un empoisonnement gentil, souffla-t-elle en prenant une bouchée.

C’était délicieux. Comme un goût de maison, quelque chose de rassurant, de réconfortant. Sans comprendre pourquoi, des larmes lui montèrent aux yeux. Peut-être à cause de la fatigue. Peut-être à cause de la gentillesse inattendue.

Le lendemain matin, décidée à remercier ce mystérieux voisin, elle sortit en vitesse… et se retrouva face à lui.

Beau. Trop beau. Cheveux légèrement en bataille, yeux gris doux comme l’aube, et un sourire calme qui la désarma immédiatement.

— Bonjour… Je suis Eden. Je vis juste là, dit-il en désignant la porte voisine. Tu t’es installée hier, non ?

Lina resta bloquée.

Et ainsi débuta l’histoire entre une fille cabossée par la vie…

Et un voisin trop parfait pour être vrai.

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