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La cérémonie s’acheva.
Flavé fut acclamé, embrassé, félicité.
Des coupes levées. Des sourires. Des voix sucrées.
Mais tout sonnait creux, comme si chaque mot cachait une lame.
Shizuka n’avait toujours rien dit.
Dans ses yeux, il n’y avait plus de lumière. Juste un orage contenu.
Plus tard, ce soir-là, Flavé fut conduit dans une aile isolée du palais.
Un couloir trop silencieux.
Une lumière trop froide.
Il ne portait aucune arme.
Juste ses décorations. Et sa loyauté.
— Vous m’avez fait venir ici pourquoi ?
— Une simple vérification, Flavé, répondit le capitaine de la garde.
— Procédure impériale. Tu comprends.
Flavé s’arrêta. Un détail le frappa.
Chaque garde… portait une arme dégainée.
Mais aucun ne le regardait dans les yeux.
Puis, derrière lui… des bruits de pas.
Il se retourna lentement.
Shizuka.
Seule. Silencieuse. Belle comme toujours.
Mais… quelque chose avait changé.
Son regard était vide.
Et dans sa main…
elle tenait le sceau impérial.
> — Pourquoi tu portes ça ?, murmura-t-il.
— C’est… fini, Flavé.
Il sentit le sol se dérober. Pas physiquement. Spirituellement.
Il recula d’un pas. Elle avança d’un.
> — Tu étais trop fort. Trop aimé. Trop… dangereux.
Silence.
> — Je t’ai aimé, Flavé. Mais le monde que tu veux protéger n’a pas besoin de toi. Il a besoin de paix… pas d’un soldat qui marche avec des démons dans les yeux.
Elle tendit le sceau.
Et les chaînes tombèrent du plafond.
Lourdes. Magiques. Scellées.
Trop nombreuses.
Il leva lentement les yeux vers elle.
> — C’est toi ? C’est toi qui…
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Elle détourna le regard.
> — Je n’ai rien pu faire…
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Et alors qu’ils l’entouraient comme une meute,
qu’ils l’enchaînaient dans le noir,
qu’ils étouffaient sa voix, son nom, son existence...
Une seule pensée brûla dans l’esprit de Flavé :
> “Alors c’était toi, Shizuka…”
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