On l’avait traîné.
Pas conduit. Pas escorté. Traîné.
Comme un chien. Comme un fardeau.
Son armure avait été arrachée. Ses insignes, brisées.
Ses mains, liées derrière le dos avec des chaînes imprégnées de magie ancienne — conçues non pas pour retenir le corps, mais pour anéantir l’esprit.
Il n’avait pas crié.
Il n’avait pas supplié.
Mais il avait cherché son regard.
Un dernier signe.
Une hésitation.
Un battement de cœur dans les yeux de celle qu’il avait aimé.
Rien.
Juste le froid.
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Ils l’enfermèrent dans une cellule sans lumière.
Pas de murs. Pas de barreaux.
Juste un espace… hors du temps.
Il ne savait pas où il était. Ni depuis combien de jours. Ou de mois.
Il entendait des murmures.
Des pas qui n’existaient pas.
Et… sa propre voix, parfois, prononcer des mots qu’il ne comprenait plus.
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Un jour, enfin, il reçut une visite.
Une silhouette encapuchonnée. Haute. Silencieuse.
Elle entra sans bruit.
Elle s’assit face à lui.
Flavé leva lentement les yeux.
> — T’es qui, toi ? Encore un geôlier ? Un menteur de plus ?
Silence.
Puis la silhouette leva la tête.
Et Flavé vit son propre visage.
Mais plus vieux, plus sombre. Plus… brisé.
Ses yeux étaient rouges. Ses traits durs. Son aura… inhumaine.
> — Je suis ce que tu vas devenir.
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Flavé éclata d’un rire brisé. Un rire qui se noya vite dans un frisson.
> — C’est ça ? Vous essayez de me faire perdre la tête ?
La silhouette se pencha vers lui.
Et lui murmura à l’oreille :
> — Shizuka ne t’a jamais trahi.
Flavé se figea.
Tout son monde se stoppa.
> — Quoi ?
Mais déjà, la silhouette disparaissait dans l’ombre, comme un mirage.
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Il resta seul.
Avec une pensée qu’il n’avait jamais osé imaginer :
> Et si… tout ce qu’il croyait savoir… était faux ?
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→ Que lui a-t-on caché ? Et pourquoi Shizuka n’a-t-elle rien dit ce jour-là ?
Suite dans la page 15… où la vérité commence à gronder.
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