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Il restait assis.
Le dos contre rien. Les yeux ouverts dans le noir.
Mais il ne voyait plus la cellule.
Il ne voyait plus que ce visage.
Le sien.
Plus vieux.
Plus terrible.
Et cette phrase, comme un poison qui s’enfonçait lentement dans sa poitrine :
> “Shizuka ne t’a jamais trahi.”
Les mots tournaient. Encore. Encore. Encore.
> — Mensonge…, murmura-t-il.
— C’est un jeu. Une illusion. Une ruse de leurs mages…
Mais il n’y croyait plus. Pas vraiment.
Il revit ce moment.
Elle tenant le sceau.
Elle détournant le regard.
Elle disant : "Je n’ai rien pu faire."
Il s’était focalisé sur ce qu’elle n’avait pas dit.
Mais maintenant… il entendait ce qu’elle avait tu.
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Et alors, quelque chose en lui… bascula.
Pas comme une explosion.
Comme un verre qu’on fissure lentement.
Un éclat… puis un autre…
Jusqu’à ce que tout l’intérieur soit sur le point de se briser.
> Et si elle ne m’avait pas trahi ?
Et si elle avait été forcée ?
Et si… ils m’avaient volé sa voix… comme ils m’ont volé tout le reste ?
Ses ongles s’enfoncèrent dans ses paumes.
Il sentit le sang couler. Mais il n’en avait plus peur.
Parce qu’il venait de comprendre une chose :
> Il n’allait pas seulement les tuer.
Il allait les faire parler. Tous.
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Et dans le noir, un rire glacé monta.
Pas un rire de vengeance.
Pas un rire de folie.
Un rire tranchant, lucide, inévitable.
> — Vous auriez dû m’enterrer plus profond.