Page 17 : "Je ne suis pas revenu pour me venger."

Forteresse de Veyra.

Poste avancé de l’Empire.

Solide. Impénétrable. 80 soldats. Mages de garde. Trois catapultes runiques.

Une garnison réputée inviolable.

Le soleil s’était couché depuis peu.

Et la brume était tombée trop vite.

À l’intérieur, les gardes faisaient leurs rondes. Routines. Blagues. Soupirs.

Puis…

plus de torches.

Plus de lumière.

Juste l’obscurité.

Épaisse.

Étrangement froide.

Un soldat s’écarta pour vérifier la source de l’extinction.

Il ne revint jamais.

Un second partit à sa suite.

Il trouva le premier… sculpté dans la pierre, le visage tordu de l’intérieur, les veines figées comme du verre.

— À toutes les unités, niveau d'alerte maximal ! Quelque chose est là avec nous !

Trop tard.

Le silence s’installa.

Mais pas un silence naturel.

Un silence posé là, comme un manteau funèbre.

Un à un, les cœurs cessèrent de battre.

Pas de cris.

Pas de lutte.

Une exécution propre.

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Le lendemain, l’Empire envoya des éclaireurs.

Ils ne trouvèrent aucun survivant.

Mais sur les murs, écrit avec un sang noir et épais, en lettres déformées :

> “Je ne suis pas revenu pour me venger.

Je suis revenu pour comprendre.”

Et plus bas, gravé à même la pierre, comme brûlé dans la roche :

> "Amenez-moi celui qui ment."

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Flavé, sur une colline voisine, observait les fumées s’élever.

Sa créature s’agenouilla à ses pieds.

> — Maître… quel est notre prochain ordre ?

Il fixa l’horizon. Là où se trouvait la capitale.

> — On retourne là où tout a commencé.

— Et cette fois, personne ne détournera le regard.

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