Chapitre 4 : La naissance du gang des Justiciers
Après avoir anéanti le gang des Dragons Noirs, Kazar voit la foule l'acclamer. Un jeune garçon s'approche et lui demande, curieux :
— Maintenant que tu as battu Jonas, tu vas devenir leur chef ?
Une autre personne dans la foule ajoute :
— Alors, c'est vrai ? Tu vas prendre la tête des Dragons Noirs ?
La rumeur enfle. Chacun y va de son commentaire, entre panique et admiration.
— Il a vaincu Jonas et plusieurs de ses sbires ! Il est plus fort… et peut-être plus dangereux ! dit un homme, inquiet.
— Oh quelle misère… on est foutus ! s'écrie un autre, les mains sur la tête.
Kazar, paniqué, lève les bras pour calmer la foule :
— Non ! Je n'ai aucune intention de devenir leur chef !
Une vieille femme crie, moqueuse :
— Attends d'avoir faim, tu verras si tu ne deviens pas gangster !
— Moi je dis qu'on ferait mieux de partir d'ici, dit une autre personne.
— Oui, rentrons chez nous, marmonne la foule avec nervosité.
Kazar s'éloigne et rentre chez lui. À l'intérieur, Nala l'attend, les bras croisés :
— Alors comme ça, tu as vaincu Jonas ? Un mec qui vient à peine de se remettre d'amnésie ? Tu veux vraiment devenir le chef d'un gang ? T'es sérieux ? Dis-moi que c'est pas vrai, Kazar !
Il la fixe un instant, puis répond d'une voix forte, presque désespérée :
— Ce ne sont que des mensonges ! Je ne vais pas rejoindre ce gang, ni en reprendre les rênes ! Je… je ne sais même pas qui je suis vraiment… ce que j'aime, ce à quoi je suis allergique. Je suis un étranger pour moi-même, autant que je le suis pour toi. Est-ce que je suis quelqu'un de bien ? Je n'en sais rien…
Nala baisse la tête, touchée :
— Excuse-moi… Je ne savais pas que ça te blessait autant de ne plus savoir qui tu es.
Kazar part dans sa chambre sans un mot.
— Attends ! Tu n'as pas encore dîné ! Reviens, Kazar, ton plat va refroidir !
Le lendemain matin, Kazar se lève tôt. Il décide d'élargir sa balade, traversant un autre quartier de Cap-Haïtien. Soudain, il aperçoit un groupe de quatre gangsters agressant un jeune homme.
— C'est toujours sur moi que ça tombe, grogne-t-il.
Il fonce, saute, et assène un coup de talon en plein front à l'un des agresseurs. Il reste trois autres.
— Je ne sais pas pourquoi… mais quand je me bats, mon cœur s'emballe. Et encore plus quand j'aide quelqu'un.
L'un des agresseurs, furieux, hurle :
— Tuez ce connard ! Il mérite une raclée !
Les quatre foncent vers lui. Kazar, en pleine extase, les yeux blancs, devient une bête sauvage. Si rapide qu'il se retrouve derrière eux sans qu'ils n'aient eu le temps de le voir bouger. Il saute, frappe deux d'entre eux derrière la nuque avec une puissance foudroyante : KO immédiat.
Il attrape les deux autres, les cogne l'un contre l'autre — visage contre visage.
— Vous êtes encore conscients ? Portez vos copains et cassez-vous, bande de salauds !
Les voyous fuient en panique.
— Merci… excuse-moi monsieur, merci beaucoup ! s'écrie la victime, en posant une main sur l'épaule de Kazar.
Kazar tourne légèrement la tête. Le garçon ajoute :
— Moi, c'est Franklyn Moore.
(Franklyn : jeune Américain de 18 ans, extrêmement riche, issu d'une des familles les plus influentes des États-Unis. Cheveux blancs éclatants, taille moyenne, toujours vêtu de blanc. Amateur de karaté. Totalement l'opposé de Kazar, toujours habillé en noir avec une Rolex au poignet.)
— Et toi ? C'est quoi ton prix pour m'avoir sauvé ? Demande-moi ce que tu veux, ce sera à toi.
— Une grande maison avec un sous-sol ! répond Kazar en riant.
— Quoi ? Juste ça ? Bon, c'est noté. Dis-moi… quel genre de gangster es-tu ?
— Le genre justicier, répond Kazar en souriant. Je vais créer un gang de justiciers.
Franklyn éclate de rire, puis le regarde sérieusement :
— Ok. C'est pas banal, mais j'aime bien.
Ils retournent ensemble dans le vieux repaire des Dragons Noirs.
— C'est ici qu'on va installer notre QG ! dit Kazar.
— Notre QG ? Attends, je n'ai jamais dit que je voulais devenir un gangster ! proteste Franklyn.
— T'inquiète, tu ne seras pas un gangster normal. Tu seras… un gangster justicier ! C'est cool, non ?
— Non.
— Si !
— Non.
— Si !
— Bon… Ok, si je suis ton bras droit. Mais seulement parce que je suis le millionnaire ici, hein !
— Marché conclu ! s'écrie Kazar, tout joyeux. Et j'ai quelqu'un d'autre à recruter.
Ils se rendent chez Jenna.
— Ok, on est arrivés, dit Kazar.
— Ben frappe à la porte, répond Franklyn.
Kazar frappe. Jenna ouvre.
(Jenna : jeune fille de 16 ans, peau claire, cheveux roses, petite taille. Elle adore s'habiller en rose.)
— C'est toi ? Qu'est-ce que tu fous chez moi ? Et c'est quoi ton nom, au fait ? Tu me l'as jamais dit.
— Je m'appelle Kazar.
— Et l'autre guignol, là ?
— Franklyn. Salut ! dit-il en souriant.
— Habille-toi, on sort, dit Kazar.
Il l'emmène, lui explique tout. À la fin, il lui propose de rejoindre le gang.
— J'accepte. C'est très beau tout ça. Mais… c'est quoi son nom ?
— Franklyn, je te l'ai déjà dit, non ?
— Non, idiot. Je parle du nom du gang, pas de ton pote !
— Ah ! J'ai décidé de l'appeler le gang des Justiciers.
— C'est nul. Autant l'appeler "le gang des pas cool" !
— Attends, c'est qui le chef ici ? C'est moi !
Ils se disputent. Franklyn les interrompt :
— Vous savez quoi ? Toi, Kazar, tu veux "le gang des Justiciers". Et toi, Jenna, tu veux un nom plus stylé. Alors pourquoi pas :
"The Vigilante Gang"
Ça veut dire la même chose, mais en anglais. Et c'est stylé, non ?
— On accepte ! crient-ils en chœur.
Ce jour-là, le Vigilante Gang est né.
Fin du chapitre.