Ses pas sont silencieux, presque imperceptible sur le tapis épais de feuilles mortes et de mousse détrempée, proche de la perfection, comme Yamae l'a toujours apprise, pas un bruit ne venant de de ses mouvements, du moins c'est ce qu'elle aimerait.
Elle a encore du chemin à parcourir pour atteindre le niveau de son sensei en la matière.
La jeune Anbu d’Iwa avance avec la patience et la précision d'un prédateur, son regard perçant dissimulé derrière le masque effigie de corbeau, fixant l’horizon touffu de la forêt. Dans un rayon d'une dizaine de mètres autour d'elle, ses deux partenaires couvrent les flancs, formant un triangle, formation classique des forces spéciales, aussi efficace que fluide, chacun des membres protégeant les flancs des deux autres et s'assurant en plus d'une défense mutuelle un support en cas d'attaque sur une proie, les trois camarades se déplaçant en groupe, prêt à fondre ensemble sur la moindre trace.
Elle tourne son regard en direction de sa droite lorsqu'elle entend retentir dans la forêt un léger cri de chouette, le signal assigné à Ishiro.
"Tu connais le protocole, ne pas user de son signal personnel en dehors des cas de besoin réel." Elle exprime silencieusement son désaccord en language des signes, se retenant de souffler, alors que son coéquipier semble rejeter l'idée de suite.
« Il ne faut pas perdre une seule seconde. » L'homme au masque de volatile répond depuis sa branche, ignorant complètement les réprimandes de la femme, ses mains prenant une vitesse exprimant tout sauf le confort et la patience alors qu'il continue, signant chaque mot avec un agacement palpable.
« Le général Ishikawa va nous faire vivre un enfer si on laisse ce fugitif filer avec ça. ET ne crois pas que c'est parce que tu es privilégiée que tu vas y échapper ! Cette fois ceci est bien trop important pour que je te laisse encore tout gâcher en n'en faisant qu'à ta tête. »
La femme au masque de grenouille serre les poings face à un ton si déplaisant, ou plutôt les paroles. Commençant une série de signes de la main avant de laisser tomber, n'appréciant pas cette insulte qui est faite à son honneur, mais n'ayant clairement pas le temps pour la lui faire payer.
"J'attendrai d'en avoir fini avec ça pour apprendre à ce connard à garder sa langue bien cachée au fond de son trou à merde."
Elle pense avant de sauter sans un bruit de son arbre, reprenant la recherche effrénée dans le bois, les deux autres hommes en faisant de même, rompant la formation.
"Si seulement on avait été prévenus un peu plus tôt du fait que ce rouleau n'a pas atteint le Q-G, on n'en serait pas là, à cavaler dans toute la forêt comme des forcenés... et surtout pas si proche de la ligne de front." Elle continue, fouillant méthodiquement chacun recoin dans son champ de vision, accordant de moins en moins de soin à sa couverture alors que la recherche devient de plus en plus critique, l'ennemi ayant spontanément comme disparu tout d'un coup.
Et c'est de la plus haute importance, ce rouleau qui a été dérobé n’est pas un simple bout de papier, une simple lettre, un bête rapport de logistique ou deux petites nouvelles missions de rang c. Mais un rouleau noir ! Une mission de rang ss, information classé top secret défense. Destiné au général Ishikawa en personne, le chef de la troisième armée. Se faire voler ce genre de document n'est pas simplement une humiliation en soit, c'est une bourde stratégique majeure, en pleine guerre, c’est signer la mort de centaines d’hommes.
Les rouleaux de couleur noire, signifiant des missions ou informations de rang ss étant la couleur et rang le plus haut que ce genre de missive peut avoir, la plupart des shinobi n'en ayant jamais vu une de toute leur vie, en tout cas pas en dehors des cours théoriques à l'académie. Ce genre de message n'est destiné qu'aux plus grandes instances du village, contenant des informations qui sont considérées comme mettant sécurité de toute la nation en péril dans le cas où celle-ci se font dérobées.
Comme des informations sur les missions de jinchuriki, plans de bataille, localisation d'individus important du village, information auxquelles seul le hokage et certains members du conseil peuvent avoir accès.
Et ce genre de parchemin a été volé. L'équipe de genin et les anbu la protégeant ayant été pris en embuscade par les forces de konoha, savaient-ils qu'ils seraient là ? Comment ont-ils pu ? Y a-t-il une taupe dans l'entourage du général Ishikawa ?
Ils le cherchent depuis des heures, chaque pas, chaque souffle est une lutte contre le temps.
« Il doit être quelque part ici. » Daigo dis d'un signe de la main, son masque semblant scruter la moindre trace de mouvement parmi les dans et au-delà des arbres.
« Son chakra n’a pas disparu. Je peux le sentir. »
Yamae incline légèrement la tête à cela, flairant l’air chargé d’humidité, captant rapidement une vibration ténue dans l'odeur protée par le vent, subtile comme une petite goutte d’encre dans un océan, un léger voile de chakra qui se mêle à la brume, se diffusant dans celle-ci pour ne former plus qu'un.
« Je ne crois pas », dit-elle, plus pour elle-même que pour les autres. « Cette brume… elle le transporte, son énergie, elle porte sa signature. Elle est teintée de son chakra, je suis prêt à parier qu'elle vient de lui. »
Aucune brume ne serait aussi étrange de toute manière, trop bougeant et subtile pour sembler naturel, à peine visible pour leurs sens d'Anbu. Étant apparue et s'étant installée bien trop tôt pour que cela ne paraisse pas suspect.
Le fugitif semble jeune et était donc considéré au début plus comme un ennui que réellement dangereux. Son endurance est faible, son corps d'enfant doit être fragile, pourtant son talent et sa ruse lui confèrent une capacité de nuisance supérieure à celle précédemment estimée.
« Nous devons le coincer avant qu’il n'aille plus loin. » elle ordonne aux deux autres.
S'il sort de la forêt il y a de grandes chances qu'ils ne puissent plus se dissimuler, les mettant à risque d'etre découverts par les unités de Konoha qui pullulent la région, sans compter qu'ils sont pour le moment terriblement proches du front.
"Bien que parallèlement, s'il sort de la forêt, il ne pourra plus se cacher de nous."
Elle continue son avance entre les arbres, ses sens aux aguets. Le moindre craquement, la moindre ombre mouvante semblant comme une menace.
Une explosion retentit au loin, un écho violent brisant le silence morbide de la forêt.
Yamae lève la main, faisant signe aux autres de se déplacer en direction de l'explosione dans une manoeuvre de flanquage. Tandis qu'elle reste en retrait, préférant se déplacer à l'opposé, en direction de l'orée de la forêt, ces explosions sonnant plus comme une mauvaise diversion qu'autre chose
« N’oubliez pas, récupérer le parchemin. Le capturer vivant si possible. »
Elle avance avec une précision militaire, glissant entre les arbres avec aisance, chaque pas mesuré, chaque mouvement calculé. Ses yeux perçant l’obscurité entre les feuillages, cherchant la moindre anomalie, la plus infime vibration dans l’air chargé d’humidité.
« Il ne peut pas être loin, » elle se murmure, sa voix basse trahissant sa grandissante nervosité. Si c'était destiné à son maitre, celui doit être de la plus haute importance, elle ne peut pas échouer.
« Ishikawa-sensei compte sur moi. Je ne dois pas le laisser filer. Je ne peux pas le laisser filer »
Les deux autres, aussi concentrés que jamais, balayent la zone, bougeant en silence, leur kunai à la main, prêts à l’usage. Daigo froissant une feuille sous son pied, Yamae ne réagissant pas, habitué à ne pas se laisser distraire par ces bruits naturels et trop occupée pour le réprimander.
Soudain, un souffle à peine audible traversa les fougères.
« Là ! » Elle saute en direction d'un point dans les fougères, son intuition lui criant d'aller vérifier ici.
Elle arrive à la fin de ce qui semble être une sorte de très vieux chemin de terre, maintenant recouverts par les ronces et les mauvaises herbes, une zone où les feuilles semblaient légèrement déplacées étant située sur une des sorties de ce chemin, des traces à peine visibles dans la boue par ici et là attestant de la présence de quelqu'un.
Et une présence récente, même pas vieille de quelques minutes.
L’anbu déploya sa main, cherchant à déceler le chakra. C’est à ce moment-là qu’elle ressent d'un coup un frisson étrange, comme une sorte de flux qui semble se dérober sous ses doigts.
"Il est là, C'est certain. Mais je ne peux le voir ?" Elle pense, les sourcils froncés.
Son chakra a beau être mélangé à la brume environnante, brouillant les détections et diffusant son énergie un peu partout dans la zone, une personne des forces spéciales comme elle, aussi entrainée à la traque, peut discerner le subterfuge et retrouver les infimes traces laissées dans l'atmosphère. Et celle-ci sont bien présente juste là, dans ce périmètre... et les traces physiques en attestent !
Il est bien ici, mais ne peut être vu...
Il ne peut être vu...
Il ne peut être vu !
Elle pense avant de prendre un shuriken et de le lancer sur un arbre proche d'elle, suivant son instinct.
Cela donne bien une réaction, seulement une seconde trop tard. L'espace juste devant l'arbre, extrêmement proche d'elle, devient soudainement trouble, comme lorsque l'on jette une pierre dans un lac.
Yamae a à peine le temps de voir cela qu'une main fantomatique surgit de l'espace trouble, comme sortant de nulle part, certains doigts apparaissant clairement, comme une surface translucide, tandis que d'autres parties de la main sont tout simplement manquantes. La main bougeant à grande vitesse, tranchant l’air, effleurant son épaule avant de disparaître, les ongles de celle-ci semblant comme des petites aiguilles, coupant dans la chair proche de son tatouage d'anbu, à peine assez pour faire saigner, mais suffisamment pour être ressenti. Une légère douleur l’envahit alors qu'elle sent sa peau griffée et arrachée, mais pas assez pour la stopper.
Elle riposte instinctivement, envoyant un coup de pied rapide dans le vide, suivant son instinct pour savoir où elle doit porter le coup. Cela paie alors qu'elle sent son pied frapper quelque chose dans le vide, une forme intangible. Suivit par un court souffle, une respiration haletante qui n’était pas la sienne.
Elle porte ses mains en garde, prête à refaire la même chose, alors qu'elle voit l'espace devant elle paraître comme s'arrêter puis se modifier à nouveau, comme si le monde lui-même ne savait pas quelle couleur lui donner.
Une silhouette se matérialisa alors brièvement, juste devant elle, un enfant tenant son ventre, la silhouette clignotant quelques secondes, reprenant une couleur éthérée, avant de disparaitre, comme s'il n'avait jamais été là.
L’ANBU réagit, sortant un kunai, scrutant l'environnement autour d'elle pour retrouver le shinobi. Mais le ninja de Taki use de nouveau son tour de passe-passe. Rapidement, apparaît un second nuage de brume épaisse et toxique dans la zone, obscurcissant la vision, en plus de l'obliger à battre en retraite.
« Merde, on dirait qu'il est immunisé aux effets du poison, les plus nocifs en tout cas », grogne l’ANBU, sentant sa gorge et ses poumons brûler alors qu'elle quitte rapidement la zone, rejoignant ses compagnons hors de la portée de la brume.
"Il peut se rendre invisible." Elle prévient ses camarades à voix haute, ceux-ci n'ayant plus besoin de se dissimuler à partir de maintenant.
"De plus, il contrôle effectivement la brume autour de nous, il semble la produire lui-même et l'a probablement imbibée d'une sorte de toxine."
"Entendu !"
"Entendu !"
Les deux voix graves répondent en écho, notant cette information alors qu'ils se remettent en position, Yamae guidant de nouveau la marche.
Cependant, il ne lui faut que quelques pas avant de s'arrêter et de s'appuyer contre un arbre, la poitrine soudainement un peu plus lourde, les épaules relâchées et la fatigue s'installant légèrement sur elle.
"Pourtant je n'ai pas respiré de grandes quantités de son gaz."
Elle pense, ayant maintenant la confirmation que cette brume est bien une sorte de gaz de combat. Mais continuant de se demander comment elle peut en ressentir déjà les effets et à ce point, alors que les fractions de brume ne devraient pas être suffisantes pour autant pour atteindre son système immunitaire. Avant de jeter un coup d'œil à son épaule, un léger filet de sang luisant sur son tatouage d'anbu.
Je vois...
"Veillez à rester sur vos gardes, les blessures suivantes sont à éviter avec la plus grande attention : Arme blanche, griffures et morsure. Le fugitif semble avoir imbibé son arsenal et certaines parties de son corps d'un résidu venimeux."
Elle prévient d'un ton ferme avant de reprendre la route, se forçant malgré la migraine dans son crâne. Ses deux compagnons acquiesçaient avant de la suivre.
Elle force encore plus sur ses jambes, sentant le regard d'Ishiro dans son dos, prêt à faire un commentaire. Et elle n'en a pas besoin, sachant le répit qu'a acquis leur proie grâce à elle, répit qui peut sembler mineur, mais qui ne l'est en aucun cas, chaque seconde comptant dans cette poursuite, il ne faut pas le laisser atteindre la ligne de front.
Un coup d’œil rapide vers la lisière leur révéla ce qu'elle pense être la silhouette de leur proie, émergeant déjà hors de la forêt, la boue et les herbes se déplaçant et s'aplatissant comme par magie, révélant l'ennemi.
« Il a pris un peu d’avance.. » souffla l’ANBU, derrière elle, en essuyant la sueur de son front.
« Pas question de le laisser filer, on ne peu...»
"JE LE SAIS"
Elle hurle presque, se revenant de toutes ses forces de s'arrêter pour gifler cet emmerdeur. Mais elle ne peut se le permettre.
Le rouleau... Le rouleau doit revenir à Ishikawa-sensei.
Elle ne le trahira pas.
Elle ne trahira pas sa famille.
Elle ne trahira pas son village.
Elle n'échouera pas !
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Le vent sentait la cendre... et le sang.
Il se tenait immobile, en hauteur, sur les restes partiels d'un rocher brûlé et à moitié détruit par les déflagrations. Sa cape noire battait derrière lui dans la brise rugueuse du soir, imbibée du liquide de ceux dont il a pris la vie, ceux qu'il a dû achever... et ceux qu'il n'a pas sauver. Parmi eux, certains de son clan. Certains amis. Toujours bien trop.
Son regard était dirigé en contrebas, le champ de bataille, encore fumant des combats, s'étendant à perte de vue depuis son petit promontoire. Un paysage désolé de chairs déchirées, de corps et vêtements calcinés et de restes sans vie, abandonné dans l'océan de métal et ses rivières d'hémoglobine.
Et, au milieu de ce décor silencieux… marchait son fils, dans une direction inconnue de lui, probablement qu'il ne la connaissait pas lui-même.
Il n’aurait jamais dû être là.
Il n'aurait jamais dû faire cela, emmener son fils ici. Dans ce paysage désolé, dont rien de bien ne peut venir.
Mais il avait insisté. Poussé par ce sens du devoir qu'il avait en tant que père. La guerre, implacable, ne laissant guère de place à l’innocence, ni vraiment à quoi que ce soit d'humain d'ailleurs, son enfant étant destiné de par sa naissance à marcher un jour dans ce genre de lieu dévasté.
« Il doit voir. Il doit comprendre. »
C’est ce qu’il s'est répété inlassablement durant tout ce temps ayant précédé ce moment-ci.
Mais en cet instant, alors que les râles des mourants déchirent les montagnes et qu'ennemis et camarades s’écroulent pour la dernière fois, il sait qu'il a commis une erreur.
Ce n'est qu'un garçon de quatre ans. bien trop frêle pour porter un bandeau frontal. Bien trop jeune pour comprendre les règles tacites du monde des ninjas. Mais, et c'est une des raisons l'ayant poussé à l'emmener avec lui, déjà trop lucide.
C'est ce qu'il a en tête en l'observant.
Il l'avait laissé descendre seul.
Ce n’'est pas par cruauté, ni par inconscience, les combats s'étant déjà terminés. C’était un test. Un rite silencieux que seuls les fils de son clan devaient traverser, et-ce depuis des temps immémoriaux, depuis que son ancêtre a fondé le clan Uchiwa, observer la vérité nue, sans filtre, sans mensonge.
Mais même un Uchiwa, aussi puissant et important qu'Ashura puisse-t-il être, peut se tromper.
Fugaku décide finalement de descendre et de rejoindre son fils, s’approchant lentement, les pas lourds. La pluie commençant à tomber, lui collant les cheveux au front, les mèches dégoulinant dans ses yeux.
Il ne regarde pas les cadavres. Il n'a d'attention que pour lui. Il ne regarde que lui. Son fils.
Itachi marche lentement entre les corps, sans se laisser envahir par l'émotion.
Fugaku sent alors une contraction dans sa poitrine.
Il avait vu beaucoup d’enfants plier, hurler, vomir. Toutes sortes de réactions horribles à ces images, et venant d'enfants bien plus âgés.
Mais Itachi ne flanche pas. Il ne recule pas.
Soudain, un gémissement attire l'attention du jeune enfant. Un shinobi d'Iwa, gravement blessé, étendu sur le sol, son souffle court et irrégulier.
Itachi s'approche lentement, ses yeux noirs fixant l'homme avec une intensité inhabituelle pour un enfant de son âge.
Fugaku observe, retenant son souffle. Pret à intervenir au moindre geste de la part du shinobi ennemi.
Il sait que ce moment est déterminant pour Itachi. Une des grandes étapes de sa vie en tant que futur adulte au sein du clan Uchiwa.
Le jeune garçon s'agenouille près du blessé, posant une main sur son front avant de prendre une gourde accrochée à sa taille et de la porter aux lèvres de son ennemi.
Mauvais... mauvais...
Le shinobi d'Iwa ouvre alors les yeux, demandant au jeune homme s'ils ont gagné, avant de rencontrer le regard d'Itachi, plus précisément sa tunique, portant le symbole bien connu de leur clan. Prenant un kunai de suite et se levant pour mettre fin aux jours du jeune homme.
Fugaku se tendit, mais il n'a même pas besoin de réagir que l'enfant le fait déjà. Avec une rapidité surprenante, Itachi dégainant un kunai avant de le planter dans le cœur du ninja d'Iwa, mettant fin aux souffrances du shinobi.
Itachi ne bouge pas, regardant simplement l’homme mourir, l'expression peinée d'une personne prenant sa première vie et réalisant qu'elle ne peut se permettre de laisser la pitié dominer son cœur, jamais se le permettre.
Il ne détourne pas le regard.
« Tu vois déjà ce qu'il m'a fallu des années de plus pour accepter… »
Fugaku dit à son enfant alors qu'il sent l’éveil, au fond du regard de son fils. Pas seulement de la tristesse, pas de la peur, mais de la compréhension. Une compréhension douloureuse.
« Il est déjà un shinobi à per entière maintenant. Et il a à peine eu le temps d’être un enfant. »
Le patriarche du clan Uchiwa détourne le regard en se sentant coupable. Mais supprimant vite cette émotion, sachant que ce monde ne changerait pas pour eux, pas pour son fils. Parce qu’un père ne peut pas s’offrir le luxe de douter devant son enfant.
Il pose alors sa main gantée sur la tête du garçon.
"Tu as bien agi. Je suis fier de toi."
Un faucon passe à ce moment-là dans le ciel. Lui évoquant l'idée d'une enfance arrachée. Une innocence maintenant morte, dissoute dans le sang séché des morts.
Il sait que le poids sur les frêles épaules de son fils est immense. Et il sait que lui, Fugaku Uchiwa, fera tout pour aiguiser son premier né... car c'est son devoir en tant que chef de clan et en tant que père
Itachi se tourne légèrement, leurs regards se croisant à peine. Mais Fugaku pourra jurer toute sa vie que, à cet instant, que le regard qu'il voit maintenant dans son fils n'est déjà plus celui d’un enfant.
Mais d'un soldat.
Non. Pire.
Celui d'un chef de clan. Un regard de sage
Et cette sagesse-là… elle vient de naitre... au milieu des champs de cadavres.
Itachi hoche de la tête, sans réponse. Et ensemble, ils reprennent leur marche, deux silhouettes, unies par le sang, mais aussi par leur compréhension de ce monde et par les cicatrices visibles et invisibles de la guerre.
C'est alors qu'il sent une présence toute proche, prouvée par des bruits de courses non dissimulées, se rapprochant à vitesse très importante d'eux.
Il se retourne alors, mettant son fils derrière lui, alors qu'il dégaine un kunai se préparant à affronter quoi qu'il puisse venir de cette direction, celle de la bordure du champ de bataille, un champ de fougères à la lisière de la forêt, largement épargné par les tueries de cette après-midi. Bientôt joint par ses fidèles uchiwa, suivant son exemple, et par d'auters shinobis de Konoha.
"hop"
« Un enfant ? » constate-t-il, légèrement étonné, en voyant surgir de la végétation une silhouette encore plus petite que celle de son propre fils — ce qui est assez rare pour être noté.La forme fonce dans leur direction, enchaînant bonds agiles et foulées rapides, esquivant sans effort cadavres, blessés, obstacles et shinobis. Il semble à la fois désinvolte… et mû par une urgence brûlante.Il ne daigne même pas accorder un regard aux corps ou aux visages qu’il dépasse.
Fugaku ne se laisse pas distraire ni submergé par le besoin rationnel de pitié émanant de lui à a vue d'un si jeune enfant, ayant déjà eu à combattre des gamins à peine plus âgés. Le chef de clan resserrant sa poigne sur le kunai dans sa main alors qu'il s'avance lentement, prêt à intercepter l'ennemi.
Soudain il peut le voir, enroulé autour du cou de l'enfant, un bandeau avec un symbole dessus, non celui de la montagne ou du rocher mais celui d'une cascade.
Taki.
Il a à peine le temps d'enregistrer cette information que l'enfant le dépasse, sautant au-dessus de lui sans lui accorder le moindre regard, comme s'il était juste un obstacle inanimé sur son chemin.
"Pardon, tu saurais me laisser passer s'il te plait ? Je suis légèrement pressé"
Le patriarche se retourne pour voir le jeune maintenant face à son propre fils, celui-ci le kunai en main, ne semblant pas résolu à le laisser passer
"C'est un allié, fils."
Fugaku assure, une main en signe d'apaisement, faisant se calmer son fils.
"Ouaip, donc merci" Ajoute l'enfant avant de dépasser Itachi, continuant sa course comme si de rien n'était, avant de s'arrêter quelques secondes
"Au fait... désolé pour les ennuis."
Quoi ?
Fugaku se demande avant de sauter, son fils dans les bras, une boule de feu atterrissant à l'endroit où ils étaient tous deux situés quelques secondes plus tôt.
Il se retourne alors en direction d'où vient le tir, qui est le même endroit d'où venait aussi le jeune homme bizarrement, pour voir apparaitre toute une escouade d'anbu d'Iwa, ceux-ci commençant un combat avec les différents shinobis de Konoha et les Uchiwas encore présent sur le champ de bataille.
"Bye bye."
Fugaku et son fils n'ont que le temps de se retourner que la petite silhouette a déjà disparue, partie à toute vitesse dans la direction opposée, disparaissant derrière deux montagnes pour ne plus être revue.
Quoi ?
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N'hésitez pas à me montrer les différentes fautes de conjugaison et d'orthographe présentes dans ce texte, mon correcteur orthographique est en anglais.