À l'hôpital de Wasa
Cécile était assise dans le hall de l'hôpital lorsqu'un homme en blouse blanche, accompagné d'un groupe d'infirmières, s'approcha d'elle. Il se présenta comme le médecin en charge du patient. En le voyant, elle ne put s'empêcher de penser :
"Wow... il est super jeune !"
Le docteur demanda d'un ton neutre :
"Êtes-vous un membre de sa famille ou une connaissance ?"
"Non, répondit-elle."
Le médecin hocha légèrement la tête avant de poursuivre :
" Nous avons stabilisé son état, mais ses blessures sont graves. Il doit être opéré rapidement. Cependant, l'intervention coûte cher et nous n'avons aucune information sur lui ni aucun moyen de contacter sa famille."
Cécile songea : Oui, c'est vrai… La plupart de ces informations ont brûlé dans l'incendie.
Après une courte hésitation, elle fit un pas vers le docteur et demanda d'une voix peu assurée :
"Combien coûte l'opération ?"
Le médecin la regarda brièvement, des pieds à la tête, avant de répondre nonchalamment :
" Environ 29 000 $…"
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Cécile s'exclama, abasourdie :
" QUOI ?? Vous vendez les urgences maintenant ?!
Elle se figea en réalisant qu'elle venait de parler à voix haute. Elle plaqua immédiatement sa main sur sa bouche, gênée. Derrière le médecin, les infirmières éclatèrent de rire, ce qui l'embarrassa encore plus.
D'un simple regard, le docteur les fit taire avant de reprendre :
"Sans compter les frais d'hospitalisation et les médicaments. Mais nous pouvons commencer l'opération avec cette somme."
Cécile resta figée, son esprit en ébullition. Et se dit intérieurement
« J'ai voulu me soigner… puis j'ai vu le prix, j'ai décidé d'attraper une autre maladie pour oublier le premier , le médecin te sauve la vie la facture t'achève »cette phrase prend maintenant tout sons sens
Même si c'était une inconnue, elle ne pouvait pas le laisser mourir sans rien faire. Elle prit une profonde inspiration et déclara :
" Je vais payer l'opération."
Elle remplit rapidement le formulaire, puis souffla d'une voix à peine audible :
" Si t'es pauvre et malade, t'as deux choix : prier ou googler tes symptômes…"
Le docteur, qui avait entendu, esquissa un sourire avant de répliquer :
" Le pauvre ne tombe pas malade, il tombe… et puis c'est tout.'"
En marchant dans le couloir de l'hôpital, Cécile sortit son téléphone et appela sa meilleure amie, Sabrina.
" Hallo, comment tu vas ?"
" Pourquoi tu m'appelles à une heure pareille ? grogna son amie.
" Je peux pas tout expliquer maintenant, c'est trop long."
" Okay… Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?"
" J'ai besoin d'un prêt de 10 000 $."
De l'autre côté du fil, Sabrina, qui buvait de l'eau, recracha bruyamment.
' QUOI ?? T'es sérieuse ?! C'est presque toutes mes économies !"
" Je t'expliquerai plus tard, mais j'en ai vraiment besoin, insista Cécile."
Sabrina soupira longuement avant de dire :
" Bon… je vais te les envoyer demain."
" Désolée, mais j'ai besoin de l'argent tout de suite."
" T'es sérieuse, là ?? … Pff, okay. Donne-moi une heure pour faire le virement."
"Merci, vraiment…"
Après avoir raccroché, Cécile rentra chez elle pour prendre la somme manquante
Elle ouvrit doucement la porte de son appartement pour ne réveiller personne. Tout le monde dormait profondément, surtout son copain. Sans perdre de temps, elle se dirigea vers sa cachette et récupéra l'argent qu'elle avait mis de côté.
Alors qu'elle s'apprêtait à repartir, une petite voix retentit dans le noir :
" Tata, tu es rentrée ?"
Cécile sursauta. C'était Jessica, la fille de sa nièce
" Oui, ma belle… mais je dois encore sortir, "chuchota-t-elle.
Jessica posa la main sur son ventre et dit avec une petite moue :
" On n'a rien mangé depuis qu'on est rentrés de l'école."
Cécile fronça les sourcils.
" Vous n'avez pas trouvé l'argent que j'avais laissé sur la commode ?"
" Non, répondit la fillette."
Cécile tourna lentement la tête vers son copain endormi. Son regard se durcit.
Elle se pencha vers Jessica et lui caressa les cheveux.
" Ne t'inquiète pas, ma chérie. Quand je reviendrai, on ira manger. D'accord ?"
Jessica hocha la tête et retourna se coucher.
Cécile, elle, quitta l'appartement, les pensées en ébullition.
Alors qu'elle marchait vers l'hôpital, son téléphone vibra. C'était une notification de virement : l'argent de Sabrina venait d'arriver. Soulagée, elle se rendit directement au bureau du médecin et lui remit la somme nécessaire.
Le docteur se leva et s'approcha d'elle, un sourire amusé sur les lèvres.
" Faire tout ça pour un inconnu… Je me demande si c'est de la gentillesse ou de la pure naïveté."
Cécile ouvrit la bouche pour répliquer, mais il ne lui en laissa pas le temps. Il appela les infirmières et leur ordonna de préparer la salle d'opération. Puis, sans un mot de plus, il quitta son bureau.
Cécile le suivit du regard avant de murmurer :
" Je n'aime vraiment pas ce type…