Chapitre 42 : L'appel du pouvoir

Aldaric, un sourire narquois aux lèvres, commence à s'éloigner, son dos imposant se fondant dans la lumière crépusculaire. Dedem, le souffle encore haletant et les jambes vacillantes, trouve la force de se relever. Une idée audacieuse, presque folle, germe en lui. Alors, d'une voix forte et claire, il appelle Aldaric.

« Aide-moi à combattre le Warden ! »

Aldaric s'immobilise et, lentement, se retourne. Un rire rauque et moqueur s'échappe de sa gorge. « Faire équipe avec toi, Dedem ? Tu dois plaisanter. Je ne me bats pas aux côtés d'un gamin qui ne sait même pas ce qu'il veut. »

Dedem inspire profondément, rassemblant ce qu'il lui reste de détermination. « C'est peut-être vrai, Aldaric. Peut-être que je suis encore perdu, mais j'ai un but ici, un objectif que je ne peux pas abandonner. Une fois que le Warden sera gelé, toi et moi... on aura notre affrontement. Notre véritable combat. »

Aldaric le fixe un moment, son regard perçant fouillant les yeux de Dedem comme pour y lire la vérité. Il ricane, comme amusé par cette proposition absurde. « Et qu'est-ce qui me prouve que tu ne vas pas encore douter, encore flancher au milieu du combat, hein ? Je connais tes faiblesses, Dedem. Elles vont te hanter à chaque coup que tu porteras. »

Dedem, les poings serrés, rétorque avec une ferveur renouvelée. « Peut-être. Peut-être que je vais douter, que cette fichue incertitude va me rattraper au moment où j'aurai le plus besoin de courage. Mais je jure devant toi, Aldaric, que même dans le doute, je me battrai. »

Aldaric, surpris, observe Dedem un long moment, ses yeux luisant d'une lueur méfiante, mais curieuse. « Hm, alors c'est vrai, hein ? Cette flamme de détermination que tu avais autrefois... elle n'est pas encore complètement éteinte. »

Dedem sourit, essuyant une goutte de sang au coin de sa lèvre. « Elle brûle toujours, Aldaric. Et elle continuera de brûler, même si ça doit me consumer. Je n'ai rien à te promettre, rien à te prouver. Si tu veux ta réponse, alors viens et regarde moi me battre contre le Warden. »

Aldaric réfléchit un instant, le silence s'étirant entre eux, ponctué seulement par le souffle du vent. Puis, avec un sourire narquois, il acquiesce d'un signe de tête.

« D'accord, gamin. Je vais t'observer. Si tu te perds en chemin, je serai là pour te rappeler que ce monde ne laisse pas de place aux faibles. Mais si tu flanches... sache que je t'écraserai sur-le-champ. »

Dedem, un éclat de défi dans les yeux, répond d'une voix assurée. « Ça me va. Allons donner au Warden un avant-goût de ce que c'est que de faire face à la détermination. »

Les deux hommes, autrefois ennemis et rivaux, se dirigent côte à côte vers l'ombre grandissante du Warden. L'alliance est fragile, teintée de méfiance et de rivalité. Pourtant, chacun sait que cette confrontation avec le Warden pourrait bien être leur dernière.

Sur le chemin, Aldaric brise le silence, son ton méprisant adouci par une pointe de pragmatisme.

« Ne te fais pas d'illusions, » lance-t-il à Dedem. « Si je t'aide, c'est pas par envie de jouer les héros, ni par pitié. C'est parce que je sais que le Warden n'est pas une simple bête. Ce truc-là est dangereux, bien au-delà de tes idées d'équilibre. Et je suis pas assez fou pour ignorer ce qu'il représente. »

Dedem, le visage concentré mais quelque peu étonné, jette un regard de biais à Aldaric. « Je ne pensais pas que tu pouvais être aussi... malin, Aldaric. »

Aldaric ne répond que par un sourire narquois, comme s'il trouvait un certain plaisir à surprendre Dedem.

Alors qu'ils approchent d'une clairière, ils aperçoivent deux silhouettes familières : Koko et Kenza, tous deux les bras croisés, les attendant avec une expression de tension mal dissimulée.

La terre tremble de manière anormale, le sol craque et se brise autour d'eux alors qu'un grondement sourd monte des entrailles du monde. Dedem, Aldaric, Koko et Kenza échangent des regards lourds de gravité, tous conscients que le Warden est en train de s'éveiller dans toute sa puissance cauchemardesque.

Un rugissement titanesque déchire l'air, emplissant l'atmosphère d'une pression presque tangible, comme si une force invisible tentait de les écraser. Aldaric serre les poings, un sourire nerveux et provocant aux lèvres. « Ça y est... le gros sac se réveille pour de bon. »

Le sol se dérobe sous leurs pieds, fissuré et agité par des secousses qui balaient le paysage tout entier. Des blocs de roche se mettent à léviter, suspendus dans les airs par une force inconnue. Les montagnes au loin vacillent, comme si elles allaient s'effondrer sous le poids d'une présence qui dépasse la compréhension.

Au-dessus d'eux, le ciel change de teinte, perdant son bleu familier pour adopter une couleur incertaine, presque impossible à définir, oscillant entre des nuances de pourpre, de gris et de vert sombre

Au-dessus d'eux, le ciel change de teinte, perdant son bleu familier pour adopter une couleur incertaine, presque impossible à définir, oscillant entre des nuances de pourpre, de gris et de vert sombre. Ce ciel fracturé semble déchiré de part en part, révélant des éclats de noirceur d'où s'échappent des éclairs tordus et irréguliers, semblant contredire les lois naturelles de la foudre.

L'air est lourd, chargé d'une énergie impure, une atmosphère pesante et toxique qui semble drainer l'énergie vitale de tous ceux qui s'en approchent. Les arbres proches se fanent, leurs feuilles tombent et se consument en cendres avant même de toucher le sol. La gravité elle-même paraît vaciller, tantôt allégeant leurs pas, tantôt les alourdissant avec une violence brutale.

Koko se tourne vers Kenza, ses yeux trahissant une panique inhabituelle. « Kenza, ton esprit protecteur... il a fini ? » demande-t-il, cherchant une assurance qui lui échappe.

Kenza secoue la tête, ses traits tendus d'inquiétude. « Non... il n'est toujours pas revenu, et je n'ai aucun signe de son retour. »

À cet instant, un second rugissement, encore plus terrifiant, retentit. Le son semble résonner non seulement dans leurs oreilles, mais jusque dans leurs os, leur arrachant un frisson de terreur irrépressible. Tout autour d'eux, la terre se fissure davantage, et des fragments de sol s'élèvent pour flotter, comme happés par un monde qui défie la logique.

Aldaric, observant cette scène apocalyptique, laisse échapper un sifflement méprisant mais un brin inquiet. « Ce Warden... Il a vraiment décidé de faire passer le monde entier dans sa folie imparfaite. »

Dedem regarde autour de lui, ses traits marqués par la gravité de la situation. La réalité elle-même semble se plier et se tordre, victime de l'imparité qui émane du Warden. Ils n'ont plus devant eux un simple adversaire, mais une entité capable de modifier les lois de la nature.

Le ciel lui-même, jadis symbole de stabilité, est devenu une toile déformée où la logique et la raison n'ont plus de prise.

Le Warden se dresse devant Dedem, monstrueux et oppressant, et Dedem sent son cœur s'accélérer dangereusement.

Ses yeux mystiques vibrent, deux d'entre eux réagissent intensément à la présence du Warden, émettant une lueur presque insupportable

Ses yeux mystiques vibrent, deux d'entre eux réagissent intensément à la présence du Warden, émettant une lueur presque insupportable. Dedem sent monter en lui une sensation nouvelle, presque viscérale, une pulsion qui le pousse à agir, mais aussi à douter. Le battement de son cœur résonne dans ses oreilles, frappant comme une cloche d'alarme, et l'équilibre même de son corps semble ébranlé. Il essaie de reprendre le contrôle, mais quelque chose d'inexplicable le pousse à plonger, non dans la bataille, mais dans une sorte d'oubli étrange et profond.

Il se retrouve dans une salle blanche, vide, où règne un silence oppressant. Dedem tente de comprendre ce qui se passe, de reprendre pied, mais il est seul, perdu dans cette dimension irréelle. Soudain, une table apparaît, dressée simplement, avec des plats de fermier posés dessus : du pain, des légumes frais, des mets familiers dont l'odeur douce-amère ravive quelque chose en lui. 

Cette scène n'a rien à voir avec l'horreur du Warden, et pourtant, elle l'atteint profondément, d'une manière qu'il ne comprend pas encore.

Puis, une présence familière émerge à ses côtés. Dedem lève les yeux et croise le regard de Novemcaudus, qui se tient là, imposant, une lueur sévère dans les yeux. 

« Installe-toi, Dedem, » dit-il d'un ton presque trop calme, comme s'il s'agissait simplement d'un repas partagé entre amis.

Dedem, encore abasourdi, tourne la tête, et là, il aperçoit Robert, déjà assis, silencieux, avec cette intensité sombre qui ne le quitte jamais.

Dedem prend finalement place, son esprit toujours perdu dans un mélange de pulsions et de confusion. Il essaie de trouver un sens à cette situation étrange, mais les mots lui échappent.

Novemcaudus brise le silence d'une voix tranchante : « Alors, le Warden... L'œil le plus puissant que tu vas affronter jusqu'ici. Mais soyons clairs : ta puissance actuelle ne suffira pas. »

Dedem serre les poings. Il sait que Novemcaudus dit vrai, mais cette froide vérité lui fait mal. Novemcaudus le fixe intensément, et dans ce regard, Dedem perçoit une pointe de reproche, un doute qui semble le défier au plus profond de lui-même.

« Dis-moi, Dedem, » reprend Novemcaudus avec une ironie acide, « crois-tu toujours en ton rôle d'Élu de l'Équilibre ? »

Dedem est pris de court. Le regard perçant de Novemcaudus semble lire en lui, le déshabiller de toute prétention. Dedem baisse les yeux, cherchant ses mots, puis il finit par murmurer : « J'ai... pris une claque. Ce rôle, cette mission... elle n'est pas aussi simple que je le croyais. Parfois, je ne sais même plus ce qui est réel. »

Un sourire amer se dessine sur les lèvres de Novemcaudus. « Je vois. Tu commences à comprendre, alors. Peut-être que j'avais raison depuis le début... Les Élus de l'Équilibre, ce n'est qu'une illusion. »

Dedem relève la tête, choqué. « Qu'est-ce que tu veux dire, Novemcaudus ? »

Novemcaudus plonge dans un silence pesant, ses yeux fixés sur un passé qu'il semble revivre avec chaque mot qu'il prononce. « Il y a des siècles, mon village... C'était un simple village de fermiers, paisible et sans histoire. 

Nous n'avions rien à voir avec les conflits de ceux qui se disaient protecteurs du monde. Mais un jour, un Élu de l'Équilibre a traversé notre région, poursuivant une créature soi-disant maléfique. »

Dedem écoute, le cœur battant, sentant que chaque mot s'enfonce en lui comme une lame.

« Il n'a pas hésité, » continue Novemcaudus, sa voix tremblant légèrement sous la colère contenue. « Sous prétexte de restaurer un équilibre que seul lui comprenait, il a détruit tout ce qui se dressait sur son chemin. Mon père, ma mère, mes frères... tous ont été sacrifiés, brûlés sous ses sorts puissants, balayés comme de simples obstacles. »

Dedem sent une larme couler le long de sa joue. La douleur de Novemcaudus, son désespoir, cette histoire de souffrance et de perte... Tout cela résonne en lui, réveillant ses propres blessures, ses propres doutes.

Novemcaudus le fixe, implacable. « Et tout cela, Dedem, tout cela a été fait au nom de cet 'équilibre' que tu prétends protéger. C'est cela, ta mission sacrée ? »

Dedem reste silencieux, les mots coincés dans sa gorge, incapable de trouver une réponse à cette vérité cruelle.

Dans cette salle blanche aux murs étouffants, Dedem est assis, son esprit encombré par le poids des révélations de Novemcaudus. Mais soudain, une voix grave s'élève, brisant le silence lourd et pesant. C'est Robert, qui jusqu'à présent avait observé sans rien dire, le regard dur.

« Dedem, avec une détermination pareille, tu n'iras pas bien loin. La force dont tu as besoin doit être inébranlable, ta volonté aussi dure et incassable qu'un roc. C'est cette même force que j'ai vue chez toi lors de notre combat, quand tu t'es relevé encore et encore, refusant de céder. »

Dedem le fixe, confus, son regard trahissant l'incompréhension. « Mais... qui es-tu vraiment, Robert ? »

Un mince sourire, empreint de tristesse, se dessine sur le visage de Robert. Son regard est emprisonné dans un passé douloureux, une mémoire qui semble plus vivante que lui-même.

« J'étais autrefois l'un des tout premiers champions de Fer. 

Le troisième, pour être exact. Avec mes deux compagnons, nous avons forgé notre légende et porté haut les couleurs de la légion de Fer. Mais tout a changé le jour où nous avons affronté une créature abominable, une entité maudite, marquée par une puissance noire qui défiait les lois mêmes de ce monde. 

Elle menaçait de raser la légion, d'anéantir tout ce que nous protégions. »

Dedem sent un frisson glacial parcourir son dos alors que Robert continue, sa voix plus sombre et lourde de regrets.

« Cette créature, Dedem... elle m'a touché, m'a marqué de sa magie impie. Ce n'était pas une simple blessure. C'était une malédiction, une corruption qui s'est insidieusement enracinée en moi. Et lorsque mes compagnons ont enfin réussi à affaiblir cette bête, alors que nous pensions être victorieux, quelque chose de terrifiant s'est produit. L'œil mystique de cette créature... il est venu à moi. Il s'est implanté dans mon corps, fusionnant avec ma malédiction, et là, j'ai perdu le contrôle. »

Dedem ne peut réprimer une grimace. Il commence à comprendre la profondeur du sacrifice de cet homme, la tragédie qu'il a portée seul.

« Dans cette perte de contrôle, » reprend Robert, la voix brisée, « j'ai commis l'impensable. J'ai tué mes propres frères d'armes, ceux avec qui j'avais combattu et partagé chaque instant de ma vie. La créature avait disparu, mais son héritage maléfique me rongeait de l'intérieur. Ce n'est que dans un dernier éclair de lucidité, avec toute la force de ma volonté et de ma détermination, que j'ai décidé de m'exiler. Je me suis caché dans les coins les plus sombres de la région, prêt à me sacrifier pour ne blesser personne d'autre. »

Dedem perçoit toute la douleur de Robert, cette lutte intérieure contre un destin injuste, cette douleur dévorante qui l'a mené à vivre en reclus. Ce qui semble être une éternité de solitude pour protéger les autres de lui-même.

« Et pourtant, » continue Robert, la voix empreinte d'amertume, « même dans mon exil, je n'ai pas échappé aux griffes des Doctors. Ils m'ont traqué, retrouvé, capturé. Pour eux, j'étais un outil, une arme corrompue qu'ils pouvaient utiliser à leurs propres fins. Ils m'ont fait affronter quelqu'un comme toi, Dedem, en espérant que ma malédiction et ma rage te submergent. »

Dedem reste silencieux, absorbant le poids des mots de Robert, sa propre détermination chancelante face à cette histoire tragique.

« Je te dis tout cela pour une raison, Dedem, » conclut Robert, son regard perçant. « La véritable force, celle que tu cherches, vient de l'acceptation de ta mission, de ta douleur, de ta solitude. Mais pour cela, il te faut un cœur inébranlable, une force capable de résister à tout. Si tu crois encore en ton rôle, alors arrête de douter. »

Dedem, les yeux brillants de larmes refoulées, hoche la tête, sentant dans le fond de son cœur une nouvelle résolution se renforcer, portée par le sacrifice et la force de ceux qui sont passés avant lui.

Dedem prend une longue inspiration, essuyant les dernières traces de larmes qui menaçaient de trahir son émotion. Puis, redressant le menton, il se tourne vers Novemcaudus, ses yeux brûlant d'une détermination inédite.

« NOVEMCAUDUS ! » sa voix résonne dans la salle immaculée, portant une puissance et une ferveur qu'il ne savait même pas posséder. « Je sais que je ne peux pas réparer les erreurs des anciens élus. Je sais aussi qu'il y en aura toujours pour douter de la légitimité de ma mission, pour nier même l'existence de cet équilibre. Mais moi... je ne répéterai pas leurs erreurs. Je préserverai l'équilibre, je l'incarnerai jusqu'au bout, et je finirai cette quête des yeux mystiques. »

Robert esquisse un sourire, voyant la force renouvelée dans les yeux de Dedem. 

Cette flamme, cette volonté brute, lui rappelle les meilleurs combattants qu'il a côtoyés autrefois. De son côté, Novemcaudus détourne légèrement le regard, un léger rictus venant ternir son masque de froideur. « Hmph... » murmure-t-il, presque pour lui-même. Puis il lâche d'un ton volontairement détaché, « Tu as intérêt à tenir parole. Je ne te croirai qu'en voyant les actes, Dedem. »

Robert fait alors une proposition que Dedem n'avait jamais envisagée. « Utilise les pouvoirs de l'œil mystique. Personne ne devrait pouvoir s'aventurer à les manipuler. La corruption qui émane de ces yeux est inouïe. Mais toi, Dedem, avec ton équilibre, tu pourrais réussir là où d'autres ont échoué. »

Dedem acquiesce, sentant le poids de cette responsabilité s'ajouter à ses épaules. « J'accepte, mais je ne suis pas fou. Je sais que pour maîtriser l'équilibre parfaitement, il me faudra des années. »

Robert incline la tête. « Tu n'auras pas à comprendre tout cela en une nuit, mais je te donne l'autorisation d'accéder à mon pouvoir. » Puis il ajoute, « Cependant, tu ne pourras pas encore accéder aux pouvoirs d'Astral ni de l'Ogre. Pourquoi ? Je ne le sais même pas moi-même. Peut-être que leurs forces sont scellées par quelque chose de plus ancien que nous. »

Dedem serre les poings, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Je ferai avec. »

Soudain, il remarque un mince sourire apparaître sur le visage de Novemcaudus.La scène le touche profondément, et d'un coup, il se met à crier, « Novemcaudus ! Prête-moi ton pouvoir ! »

Novemcaudus ferme brièvement les yeux, inspirant profondément. Puis, sans un mot, ses cheveux oranges commencent à se soulever légèrement, une énergie intense et féroce se dégageant de son être. 

« Libère-toi, Dedem, comme une bête. »

Et puis tout devient noir, avant qu'un rugissement intérieur ne le ramène à la réalité.

Dans le monde extérieur, Aldaric sent aussitôt le changement qui opère en Dedem. Ce n'est pas qu'une montée de force, c'est comme si l'air même s'alourdissait sous le poids d'une puissance furieuse et déchaînée. Dedem rouvre les yeux, qui flambent désormais d'un orange incandescent, vibrant comme deux flammes incontrôlées. Une vague d'énergie fulgurante émane de lui, frappant tout ce qui l'entoure, comme si elle voulait rappeler au monde sa puissance latente.

Dedem écarte lentement les bras, sentant cette énergie furieuse se concentrer, affluer dans chaque muscle, chaque cellule de son être. Puis il les ramène brusquement contre son corps, hurlant comme un combattant en pleine transformation, cette rage et cette force s'unissant pour l'envelopper d'une aura de puissance. Il se redresse, attrapant son épée et son bouclier avec une poigne renouvelée, son esprit prêt à la bataille.

Face à cette démonstration, Aldaric ne peut réprimer un sourire carnassier. « Alors c'est ça, l'Élu de l'Équilibre... Montre-moi ce que tu as, Dedem. »

À suivre...