Le voleur fronça les sourcils en observant Feng Lin.
— Hein ? Troisième étape seulement ?
Un sourire cruel s'étira sur son visage.
— T'es encore plus faible que ce que je pensais… Un gamin sans défense.
Son regard se tourna vers Feng Yue, mais presque aussitôt, une lueur d'inquiétude traversa ses yeux. Il ne pouvait pas sentir son niveau de cultivation.
Il est au troisième niveau… et elle ?
Le voleur hésita une fraction de seconde. Il n'était pas idiot. Quelqu'un dont on ne pouvait pas sonder la cultivation était souvent bien plus fort qu'il ne le laissait paraître.
Feng Yue, elle, n'avait pas bougé. Son regard restait posé sur Feng Lin, attendant sa réaction.
Il joue bien la comédie… Mais que va-t-il faire maintenant ?
Feng Lin, toujours à terre, fit mine de paniquer davantage.
— S'il vous plaît… prenez ce que vous voulez, mais ne nous faites pas de mal !
Le voleur ricana.
— Je comptais pas te tuer… Mais vu ta faiblesse, t'as sûrement grandi avec une cuillère en or dans la bouche. Vide tes poches !
Feng Lin baissa les yeux, cachant un sourire amusé.
Parfait. Il me sous-estime totalement.
D'un geste maladroit, il tendit lentement une main tremblante vers sa poche. Mais en réalité, il préparait déjà son mouvement.
Feng Yue observa la scène en silence, une pensée traversant son esprit.
Qu'est-ce que tu vas faire, Feng Lin ?
Feng Yue plissa légèrement les yeux.
Attends… Troisième étape ?
Elle n'avait jamais vraiment prêté attention à son niveau de cultivation jusqu'ici, mais lors du premier repas après son réveil, elle avait clairement vu qu'il n'était qu'au premier stade. Comment avait-il progressé si vite en si peu de temps ?
Non… C'est impossible. Il n'avait rien, il y a à peine quelques jours.
Un soupçon d'inquiétude naquit en elle, mais elle le refoula aussitôt.
Je dois rester calme. Il y a peut-être une explication logique.
Pourtant, une voix au fond d'elle murmurait que quelque chose clochait.
Pendant ce temps, Feng Lin c'était relève et continuait de jouer son rôle. Il gardait une posture hésitante, affichant une expression faussement nerveuse. Ses mains tremblaient légèrement, et il déglutit en fixant le voleur.
— Je… Je dois vraiment me battre ? demanda-t-il d'un ton incertain.
Feng Yue, toujours troublée par sa découverte, garda un visage impassible.
— Tu n'as pas le choix. Soit tu te défends, soit tu perds.
Feng Lin jeta un regard autour de lui, comme s'il cherchait une issue. Puis, il inspira profondément et recula d'un pas.
Elle veut me tester… Mais maintenant, elle doute pour une autre raison.
Un mince sourire intérieur lui effleura l'esprit.
Il faut que je la manipule encore un peu.
Feng Lin garda la tête baissée, affichant une expression d'effroi parfaitement maîtrisée. Il savait que s'il voulait tromper son adversaire, il devait jouer son rôle jusqu'au bout.
Le voleur, lui, ricana en voyant sa posture hésitante.
— Ha ! T'as déjà la trouille ?
Feng Lin leva lentement les yeux, l'air hésitant.
— J-Je ne veux pas mourir…
Sa voix tremblait juste assez pour sembler authentique. Il fit un pas en arrière, feignant une tentative de fuite, mais le voleur fut plus rapide.
— Pas si vite, morveux !
D'un mouvement fluide, il se déplaça devant Feng Lin, lui bloquant toute échappatoire.
Je ne peux pas voir sa cultivation, mais lui peut voir la mienne… Il me prend pour une proie facile.
Feng Lin continuait de jouer son rôle à la perfection.
— S-S'il vous plaît… prenez ce que vous voulez, mais ne me faites pas de mal !
Le voleur éclata de rire.
— T'as pas une seule once de courage ! T'es vraiment pathétique.
Il mord à l'hameçon.
Feng Lin savait qu'il ne pouvait pas gagner un combat direct. Il n'avait aucun moyen de mesurer la puissance du voleur. Mais il pouvait exploiter une chose : l'arrogance de son adversaire.
Le voleur s'approcha d'un pas nonchalant, savourant sa supériorité.
— Allez, vide tes poches ! Pas la peine de me faire perdre mon temps.
Feng Lin recula encore, laissant son regard errer nerveusement autour de lui comme s'il cherchait désespérément une échappatoire. En réalité, il observait chaque détail : la position du voleur, la disposition du terrain, et surtout, la faille qu'il pourrait exploiter.
— Je... d'accord... balbutia-t-il, plongeant une main tremblante dans sa poche.
Le voleur plissa les yeux, restant sur ses gardes, mais son sourire arrogant ne disparut pas.
— Plus vite que ça, gamin.
Feng Lin inspira profondément. Il n'avait pas la puissance brute, mais il avait son intelligence. Il devait faire en sorte que son adversaire baisse complètement sa garde.
Il me sous-estime. Il ne se doute pas une seule seconde que je peux réagir.
Il sortit lentement un petit sac en tissu, feignant la panique. Ses doigts tremblaient, et il laissa volontairement le sac glisser de sa main.
— M-Mince…
Le voleur ricana et baissa les yeux un instant, amusé par sa maladresse.
C'était l'opportunité que Feng Lin attendait.
Sans perdre une seconde, il passa à l'action.
Dès que le regard du voleur quitta son visage, Feng Lin se projeta en avant d'un mouvement vif et précis.
Il n'avait ni la force ni la vitesse d'un cultivateur supérieur, mais il savait exploiter chaque détail. Ses doigts attrapèrent une poignée de poussière du sol qu'il lança droit dans les yeux de son adversaire.
— Argh ! s'écria le voleur en reculant, les mains sur son visage.
Feng Lin ne lui laissa pas le temps de réagir. D'un pas rapide, il se rapprocha encore et visa un point vital sur le côté du genou du voleur.
Je n'ai pas la puissance pour l'assommer, mais si je l'handicape, je peux renverser la situation.
Son pied frappa violemment l'articulation. Le voleur, toujours aveuglé, perdit l'équilibre et bascula en arrière.
Feng Lin fit un bond en arrière, reprenant une posture prudente. Il devait maintenir l'illusion : celle d'un garçon désespéré qui avait agi par réflexe, et non d'un combattant rusé.
Le voleur grogna, clignant des yeux pour retrouver sa vision.
— Sale petit… !
Il se redressa lentement, la colère montant en lui.
Finalement, il n'est pas totalement idiot… mais il n'a toujours pas compris.
Feng Lin fit un pas hésitant en arrière, affichant une expression faussement terrifiée.
— Je… je ne voulais pas… !
Le voleur serra les dents, encore plus furieux.
— Tu vas le regretter !
Il bondit en avant, prêt à frapper de toutes ses forces.
C'était exactement ce que Feng Lin attendait.