POINT DE VUE DE JEAN, Membre de l’unité Charlie, proche du quartier général,
— Dupé comme des bleus ! Non, mais franchement ! criait notre chef d’unité.
Nous étions tous postés en amont du quartier général, caché dans un immeuble évacué depuis bien longtemps, je me retrouvais avec les membres de mon unité ainsi que celle des autres de sorties.
Nous avions été attirés dans un putain de traquenard.
Lorsque nous étions arrivées au niveau des flammes, il n’y avait pas signe de vie, puis, de nulle part, les balles se sont mises à pleuvoir emportant la vie de deux des nôtres.
Il nous aura fallu du temps pour éliminer les membres de True Human, et, quand on pensait pouvoir rentrer calmement prendre une pause, on découvre qu’il est aux mains de l’ennemie.
Plusieurs hélicoptères survolaient la zone, tirant au moindre mouvement.
Nous étions en train de préparer l’opération de reprise du bâtiment, opération dirigée par la chef de l’unité du Clair de Lune.
Notre objectif était de récupérer le contrôle du quartier général, pour cela deux unités allaient accompagner l’unité du Clair de Lune pour attaquer de front.
Notre unité ainsi que Foxtrot devra s’infiltrer dans le bâtiment et frapper de l’intérieur.
Aucune peur, aucun doute, juste une immense déception n’emplissaient la salle.
L’unité du Clair de Lune allait intervenir, se qui signifiait qu’une seule chose pour nous.
Nous avions échoué.
Tout le monde en était conscient, et tout le monde était extrêmement concentré pour ne pas reproduire cet échec.
Si la fondatrice de la Lune Éveillée représentait l’éclat de la lune, la lumière qui transcende les ténèbres, on finissait par oublier l’autre côté de cet astre céleste, tout comme la lune, notre faction possédait son autre versant, l’unité du Clair de Lune, dirigé par Tenebris.
Lorsque la lune n’est plus visible, et que le monde est plongé dans une nuit totale, il serait une erreur de penser que nous sommes moins actifs, bien au contraire, c’est tapi dans l’ombre que notre plus grande unité frappait.
C’était le chef de l’unité Bravo qui donnait le départ.
Il s’était positionné au niveau de la porte, attendant que tout le monde soit bien prêt.
— Que les choses soient claires quoi qu’il arrive, jamais je ne pourrais regarder dans les yeux la chef, après se qu’il s’est passé se soir, j’espère que tout le monde en est conscient. Maintenant, nos frères et nos sœurs d’armes se trouvant dans le quartier général. Ils nous ont déclaré la guerre en attaquant notre quartier général, je vous le dis, on a failli, maintenant le seul chemin qu’il nous reste sera dans le sang, faites en sortes que ce soit le leur qui inonde nos terres !
La coutume aurait voulu un cri de guerre, motivant les troupes, cette fois, rien, un silence total. Ce n’était pas un manque d’envie, chaque visage affichait une intense concentration, nous avions la rage, pas une rage engloutissant, faisant perdre toute raison, non, une colère sourde, latente, on s’était emporté, et ils ont pris notre quartier général, une fois, pas deux.
Le chef de l’unité Bravo ouvrit la porte, laissant passer les unités charger de faire diversion et de nous ouvrir le passage.
Le chef de l’unité Foxtrot se tournait vers le nôtre, lui proposant :
— Mon unité se chargera d’éliminer les troupes ennemies cachées dans les bâtiments entourant le quartier général, un de mes hommes vous couvrira à l’aide d’un sniper.
— Entendus, nous infiltrerons le quartier général, nous passerons par le côté ouest utilisant l’escalier de secours extérieurs, du moins s’ils ne l’ont pas détruit…
— Très bien, on reste en contact radio, canal douze.
Lorsque l’unité Foxtrot ouvrait la porte menant sur la ruelle, une lance d’ébène plus grande qu’un homme et plus noir que le charbon lévitait dans le ciel.
En un seul battement de cil, elle disparut de mon champ de vision, dégageant un immense souffle d’air frais. Puis une explosion dans le ciel, je pouvais suivre au loin la trajectoire de se qui restait d’un hélicoptère s’écraser sur le sol dans un bruit sourd.
— Aller, on y va ! ordonna notre chef
Nous nous dirigions au pas de course vers le quartier général, remontant l’avenue, avant de nous engouffrer dans une ruelle annexe.
Au-dessus de nous, plusieurs hélicoptères tiraient en direction de l’équipe de front, cependant, subissant des tirs continus, ils ne pouvaient pas rester immobiles, réduisant fortement la précision de leurs tires.
Un membre de l’unité enfonçait d’un unique coup de pied la porte d’un bâtiment, sans perdre un instant nous courions tous au niveau de la cage d’escalier, débutant l’ascension jusqu’au dernier étage.
Ce bâtiment était le plus haut des alentours parmi ceux proches du quartier général, une fois le sommet atteint, je m’allongeais au sol, alignant mon viseur avec le quartier général qui se trouvait à quelques rues.
— Ils sont postés sur le toit et les fenêtres du deuxième étage !
— L’escalier extérieur semble toujours intact, mais il va falloir passer par plusieurs escouades ennemie pour l’atteindre !
Alors que nous observions le quartier général pour récupérer le maximum d’information, un autre hélicoptère au loin se faisait empaler par une lance d’ébène, le sectionnant en deux parties bien distinctes avant de provoquer une grande explosion.
— Il faut qu’on bouge, ils nous ouvrent la voie.
Notre chef sortit sa radio :
— Ici Charlie, nous maintenons notre objectif, l’escalier de secours extérieurs est toujours intact, nous aurons besoin d’un soutien pour éliminer les escouades poster au alentour, terminé.
— Ici Foxtrot, bien reçu, nous continuons de nettoyer les immeubles alentour, une sniper se tiendra en position, désigné la cible et il s’en occupera, terminé.
— Vous avez entendu, on bouge, pas de temps a perdre.
Nous redescendions les escaliers, en sautant une marche sur quatre voir cinq, arrivant en moins de deux minutes au rez-de-chaussée.
La nuit était noire, mais le feu des combats, les carcasses d’hélicoptère encore brûlantes, illuminait la zone comme en plein jour.
Nous progressions en formation jusqu’au premier obstacle, une escouade de True Human postée dans un coin de rue.
Notre chef reprit la radio :
— Ici Charlie, nous avons besoin d’aide, une unité nous bloque le chemin.
— Ici Fox Trois, je vous ai en visuel, désigner moi la cible et je m’en occupe.
— L’escouade au niveau du lampadaire, retrancher derrière une carcasse de véhicule.
— Ennemie en visuel, préparez-vous à intercepter les fuyards.
Un coup de feu retentit au loin, dans la seconde qui suivait nous tirions tous en direction de la carcasse.
On pouvait les entendre criés au loin, tirant dans notre direction sans prendre la peine de viser, tentant de se trouver une sortie, mais un deuxième coup de feu, retenti.
Le troisième ennemie sortait de cachette en courant, mais les balles de mon chargeur parcourait une bien plus grande distance qui lui, le traquant jusqu’à l’impact final, forçant son corps sans vie à s’écraser sur le sol.
— Ici Fox Trois, plus aucun ennemi en visuel, vous pouvez avancer.
Nous reprenions la route, passant au niveau de la carcasse où se trouvait nos ennemies, l’un deux a priori encore en vie, se tenant fermement l’abdomen, sa main imbibée de sang. Il recrachait du sang, et, presque machinalement, je lui ôtais la vie d’une balle dans la tête.
Si je devais me trouver une excuse, je dirais que je voulais lui abréger ses souffrances, mais, en réalité, j’étais presque satisfait de le voir à mes pieds baignant dans son sang.
Voilà ce qu’il advenait de ceux qui s’attaquaient à nous.
Les murs qui entouraient notre quartier général n’étaient plus très loin, de notre position, on pouvait voir les balles provenant du toit et des fenêtres des étages inférieurs, partir en direction de l’axe principal.
Nos unités de diversion faisaient du bon boulot, aucun hélicoptère ne pouvait se payer le luxe de prêter a attention a se qu’il se passait sous lui, et la plupart des escouades ennemies défendaient la porte principale.
Après un rapide geste de notre chef, on déplaçait les conteneurs poubelles de la ruelle adjacente afin de pouvoir passer au-dessus du mur d’enceinte qui n’était pas vraiment haut.
Nous attendions simplement que des hélicoptères tirent afin de camoufler le bruit, puis le temps d’un appel radio et nous étions prêts.
— Ici Charlie, on passe en mode infiltration, si tu peux nous donner le chemin à prendre pour esquiver les patrouilles.
— Ici Fox Trois, bien reçu, je vous guide.
Suivant les indications par notre sniper, nous escaladions le mur, puis progressions de zone d’ombre en zone d’ombre esquivant les diverses patrouilles.
Grâce aux indications et à la diversion, tous se déroulaient sans problème, rapidement nous faisions face à l’escalier de service.
Cependant, pour l’atteindre, il fallait faire descendre une échelle qui se trouvait à presque cinq mètres du sol.
Notre chef se mettait dos au mur, jambes écartées afin d’avoir le meilleur appui au sol.
Un autre membre de notre unité escaladait pour se tenir debout sur ses épaules.
Finalement c’était mon tour, à l’aide des mains de notre chef, j’escaladais au niveau de ses épaules maintenues par un autre membre, puis montait sur les épaules du second.
Je me retrouvais au sommet de cette pyramide humaine, la cage d’escalier presque à porter de bras.
Je pris une profonde inspiration puis me jeta au niveau de celle-ci, m’agrippant de toute mes forces, une fois hissé sur la cage d’escalier, je déployais l’échelle ouvrant la voie à l’autre membre.
Prenant soin de faire le moins de bruit possible au vu des grincements provoqués par l’escalier métallique, nous arrivions finalement au niveau du toit après quelque minute.
Scrutant l’entrée principale, plusieurs soldats tiraient en direction de l’équipe de diversion, plusieurs caisses de matériel avaient été déposées, ainsi que des cordes de rappel au niveau des baies vitrées
Mais, alors que nos regards continuaient d’analyser le toit afin d’établir la meilleure stratégie, notre attention s’arrêta toute au niveau d’un aéronef inconnu.
Une sorte de drone gigantesque, doté de quatre rotors disposés en carré, une tête vitrée à l’avant, trois canons, un grand sur le dos, deux à chaque extrémité en dessous.
Plusieurs hommes s’affairaient autour, tablettent à la main. Semblant vérifié les constantes. Il se criait leur observation, dans le vacarme des confrontations.
Finalement, alors que nous restions tapis dans l’ombre, attendant le bon moment pour frapper, les différents hommes s’occupant de l’étrange appareil levèrent un à un la main, “Paré”.
Une fois la validation de tous les hommes, les quatre rotors se mirent en marche balayant les divers déchets sur le sol, la tête s’illumina d’un point rouge puissant.
Sans la moindre interaction d’un des hommes sur le toit, il partit en direction des combats avec une agilité redoutable.