l’Eveil du verbe sacré

Chapitre 4 : L'Éveil du Verbe Sacré

Le Cri de l'Âme

La lumière dorée se déversa dans la salle, déchirant l'ombre comme un soleil naissant.

Nour était au centre de l'implosion, son corps vibrant sous une onde de choc invisible. L'énergie s'écoulait de lui, pure, brûlante, incontrôlable.

Le prêtre noir hurla, reculant sous l'impact, ses tatouages rouge sang crépitant comme des braises sous la tempête solaire.

Les créatures d'ombre, elles, n'eurent pas cette chance.

Elles fondirent instantanément, leur chair spectrale se consumant sous la puissance libérée.

Mais Nour n'entendait rien.

Le monde autour de lui disparaissait.

Seul un son résonnait dans son esprit, profond, primordial.

Un mot.

Un mot qu'il ne comprenait pas encore, mais qui vibrait au plus profond de lui.

"SA'AKHA."

Un vertige le saisit. Sa vision bascula.

Et soudain, il chuta hors du temps.

Le Royaume du Verbe

L'espace autour de lui était blanc.

Pas un blanc ordinaire.

Un blanc infini, un vide pur, sans fin ni début.

Nour était suspendu dans cet océan silencieux, son corps lévitant comme s'il n'avait plus de poids.

Puis… il le vit.

Des lettres.

D'immenses symboles de lumière flottaient autour de lui, transparents mais tangibles, vibrant d'une énergie inconnue.

Ils n'étaient pas écrits.

Ils étaient vivants.

Chacun d'eux chantait, une résonance vibratoire qui traversait son âme.

Et alors, il comprit.

Ce n'étaient pas des mots.

C'étaient des forces primordiales.

L'essence même du Verbe Sacré.

Puis, une silhouette apparut devant lui.

Un être drapé d'une cape blanche, son visage dissimulé sous un masque d'or.

Il leva lentement la main, et sa voix résonna dans l'espace entier.

— "Tu es enfin arrivé."

L'Œil de Thoth

La lumière explosa autour de Nour, et en un instant, il revint à lui.

Son corps s'écroula violemment sur le sol de la salle souterraine, le souffle coupé.

La lumière dorée s'était dissipée.

Le prêtre noir était tombé à genoux, le corps secoué de tremblements. Ses tatouages ne brillaient plus. Il semblait affaibli, presque humain.

Layla se précipita vers Nour.

— Qu'est-ce qui t'a pris ?! hurla-t-elle en l'aidant à se redresser.

Nour haletait, encore sonné.

— Je…

Mais sa propre voix le surprit.

Elle résonnait différemment.

Comme si… il parlait avec quelqu'un d'autre en même temps que lui.

Il leva les yeux vers Layla.

Elle le fixait avec un mélange de choc et d'incrédulité.

— Tes yeux…

Il ne comprit pas tout de suite.

Mais alors, il vit son reflet dans la lame de son khépesh.

Ses yeux avaient changé.

Sa pupille s'était fendue en deux, comme celle d'un faucon.

Un frisson lui parcourut l'échine.

Il connaissait ce symbole.

C'était l'Œil de Thoth.

Le Pacte Brisé

Le prêtre noir se releva lentement, son souffle erratique.

— Cela… ne devait pas arriver…

Ses yeux vides se posèrent sur Nour, remplis d'un mélange de crainte et d'extase.

— Tu as réveillé le Langage Atlante…

Layla serra les dents et dégaina son arme à nouveau.

— Ne lui laisse pas le temps de reprendre ses forces.

Mais le prêtre noir esquissa un sourire sanglant.

— Peu importe…

Sa voix tremblait, mais une lueur malsaine brillait dans ses yeux.

— Apophis sait maintenant où tu es.

Il recula d'un pas.

Puis son corps entier se fractura, se désintégrant en une nuée de serpents noirs qui rampèrent vers les fissures de la pierre et disparurent dans les ténèbres.

Un silence pesant s'abattit sur la salle.

Nour sentit son sang se glacer.

Il ne savait pas qui était Apophis.

Mais il savait qu'il était en danger.

Fuir ou Mourir

— On doit sortir d'ici.

Layla l'attrapa par le bras et l'entraîna vers l'un des tunnels latéraux.

— Attends, où est-ce qu'on va ?! balbutia-t-il.

— On retourne en ville. Si tu restes ici, tu es mort.

Le sol sous eux trembla.

Des craquelures se formèrent dans les murs, et un vent glacial s'engouffra dans la galerie.

— Trop tard, il a déclenché l'effondrement ! jura Layla.

Ils sprintèrent à travers les couloirs.

Des blocs de pierre s'effondraient derrière eux, la structure du temple s'écroulant sur elle-même.

Nour sentait quelque chose les poursuivre.

Quelque chose d'invisible, mais terrifiant.

Puis, ils virent la sortie.

Un mince rai de lumière filtrait à travers un éboulis, à quelques mètres devant eux.

— Vas-y ! cria Layla en le poussant.

Nour bondit à travers l'ouverture au moment où la salle derrière lui s'effondrait dans un fracas assourdissant.

Le souffle de l'explosion les projeta dehors, les envoyant rouler dans le sable.

Un silence pesant s'installa.

Ils étaient sortis vivants.

Mais ils savaient tous les deux que ce n'était que le début.

Layla se redressa en premier, sa main toujours serrée sur son khépesh.

Elle jeta un regard sombre à Nour.

— Tu dois comprendre une chose.

Il releva la tête vers elle, encore sous le choc.

— Tu n'es plus un simple humain, Nour.

Elle marqua une pause, son regard perçant le sien.

— Tu es maintenant une cible.

Un frisson remonta le long de son échine.

Layla se releva lentement.

— On va chez moi. Je vais tout t'expliquer.

Elle lui tendit la main.

Nour hésita.

Puis il la saisit.

Et il savait, au fond de lui…

Que plus rien ne serait jamais comme avant.

Fin du Chapitre 4