Chapitre 6
Le matin était calme, paisible, mais Éliana ne l'était pas.
Les premiers rayons du soleil effleuraient les murs de la petite chambre qu'elle partageait avec d'autres servantes, dessinant des ombres douces sur le sol de pierre.
Mais rien en elle n'était doux ni paisible.
Elle avait à peine dormi.
Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle le revoyait.
Ses lèvres sur les siennes.
Ses mains sur sa taille.
Son souffle chaud contre sa peau.
Elle passa une main tremblante sur son visage, comme pour effacer le souvenir de la veille.
Mais il était là.
Gravé dans sa mémoire, dans son corps.
Et surtout, dans son cœur.
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Éliana se leva lentement, comme dans un rêve.
Elle enfila sa robe de travail, ajusta son fichu, tenta de discipliner ses pensées chaotiques aussi bien que ses cheveux.
Mais son reflet dans le miroir lui renvoya une vérité qu'elle refusait d'admettre.
Elle n'était plus la même.
Elle se toucha les lèvres du bout des doigts, et une vague de chaleur l'envahit aussitôt.
Comment pouvait-elle déjà ressentir son absence ?
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Elle sortit dans les couloirs animés du palais, cherchant l'air frais.
Les autres servantes parlaient du bal, des invités prestigieux, des alliances discutées dans l'ombre des colonnes.
Mais personne ne parlait d'elle.
Personne ne savait.
Et pourtant, elle se sentait mise à nue.
Comme si chaque pas la trahissait.
Comme si tout son corps criait qu'elle n'était plus la même.
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Elle rejoignit la salle principale, s'occupant du service du matin, essayant de se perdre dans ses tâches.
Mais elle sentit son regard avant même de le voir.
Ce regard.
Lourd.
Brûlant.
Il était là, assis sur son trône, écoutant distraitement un conseiller parler d'affaires militaires.
Mais il ne l'écoutait pas vraiment.
Il la regardait, elle.
Et lorsqu'elle osa lever les yeux, leurs regards s'accrochèrent.
Un frisson parcourut tout son corps.
Un murmure silencieux passa entre eux.
Nous savons.
Nous savons ce qui s'est passé.
Nous savons que ce n'était que le début.
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Lorsque la nuit enveloppa le Palais Sans-Souci, Éliana espérait qu'il la laisserait tranquille.
Mais il ne l'a jamais fait.
Et elle ne savait même pas si elle voulait vraiment fuir.
Alors qu'elle terminait une tâche dans l'un des longs couloirs du palais, une voix basse la fit sursauter.
— Éliana.
Elle se figea immédiatement.
Son cœur explosa dans sa poitrine.
Elle reconnut immédiatement cette voix grave, douce et autoritaire à la fois.
Elle tourna lentement la tête.
Il était là.
Dans l'ombre d'une colonnade, implacable et imposant, comme la veille.
Elle savait pourquoi il était venu.
Mais elle ne savait pas si elle voulait encore lutter.
Elle s'approcha, mais son regard resta baissé.
Elle savait qu'il l'observait.
La scrutait.
Comme si elle lui appartenait déjà.
— Tu as fui toute la journée, murmura-t-il.
Elle serra les poings.
— Je ne vous fuyais pas, Majesté.
— Non ?
Il fit un pas vers elle.
Elle eut envie de reculer.
Mais elle ne bougea pas.
— Alors pourquoi as-tu évité mon regard ?
Elle ne répondit pas.
Parce qu'elle ne voulait pas mentir.
Parce qu'elle savait que lui mentir était inutile.
Il avait toujours su lire en elle.
Il leva la main, et son pouce effleura doucement sa joue.
Ce simple contact fit s'effondrer toutes ses défenses.
— Tu es inquiète, souffla-t-il.
Elle ferma les yeux.
— Nous ne devrions pas…
— Nous devons simplement être discrets.
Son ton était une promesse et une menace à la fois.
— Je ne suis qu'une servante, murmura-t-elle enfin, comme une prière.
— Tu es bien plus que ça, répliqua-t-il immédiatement.
Il rapprocha son visage du sien, ses lèvres frôlant sa tempe.
— Tu es celle qui occupe mes pensées.
Elle retint son souffle.
— Vous êtes le roi.
— Et alors ?
Un silence.
Puis, lentement, elle leva enfin les yeux vers lui
Il la regardait avec une intensité qui la brûlait de l'intérieur.
Cette fois, elle ne se recula pas.
Cette fois, elle ne résista pas.
Son souffle se mêla au sien.
Il attendait qu'elle fuie.
Elle n'en fit rien.
Alors il fit ce qu'elle n'avait pas eu le courage d'empêcher.
Il l'embrassa.
Lentement.
Profondément. Comme un pacte silencieux.
Ils ne s'arrêteraient pas. Ils ne pouvaient plus s'arrêter.
Lorsqu'il relâcha enfin ses lèvres, elle chercha ses mots.
Mais il posa un doigt contre sa bouche.
Un sourire furtif, presque tendre, effleura ses lèvres.
— Nous serons discrets, Éliana.
Son regard se fit plus sombre encore.
— Mais sache que ce n'est que le début.
Elle n'avait pas besoin d'entendre plus.
Elle le savait déjà.
Elle ressentait cette vérité qui émanait de lui. Mais elle en doutait encore.
Quelques jours plus tard…
Henri Christophe était assis à son bureau, les doigts tambourinant lentement sur le bois poli. Une chandelle vacillante projetait une lueur dorée sur les parchemins et cartes étalés devant lui, mais son esprit était ailleurs.
Le conseil à Cap-Henri était inévitable. Il devait y être pour affirmer son autorité, pour rappeler à tous que son règne était inébranlable. Pourtant, ce n'était pas la politique qui occupait ses pensées à cet instant.
C'était Éliana.
Elle l'évitait avec une détermination exaspérante. Elle s'affairait dans les couloirs du palais, se fondant dans son rôle de servante avec une rigueur presque provocante. Mais il n'était pas dupe. Il connaissait les regards furtifs qu'elle lui lançait quand elle pensait qu'il ne la voyait pas, la tension dans ses épaules quand il passait près d'elle.
Il sourit, un sourire teinté d'amusement et de frustration.
Elle lui résiste encore.
Mais pour combien de temps ?
L'idée germa dans son esprit presque naturellement. Pourquoi ne pas l'emmener avec lui ?
Cap-Henri serait un test. Loin de Sans-Souci, loin des murs chargés de regards indiscrets. Là-bas, elle ne pourrait pas se cacher derrière la distance qu'elle imposait entre eux.
Il attrapa une plume et rédigea rapidement une directive pour son intendant. Éliana ferait partie du cortège. Comme servante, bien sûr.
Un rire silencieux lui échappa. Elle comprendrait bientôt qu'il ne comptait pas la laisser fuir.
Il la trouva à l'arrière du palais, occupée à ranger des étoffes dans l'armoire des servantes. Le bruissement du tissu camouflait presque le son de ses pas lorsqu'il s'approcha.
— Prépare tes affaires.
Elle sursauta légèrement et se retourna, les yeux écarquillés.
— Majesté ?
— Nous partons pour Cap-Henri demain à l'aube.
Elle fronça les sourcils, incertaine.
— Nous ?
Il croisa les bras sur sa poitrine, prenant plaisir à la voir lutter contre son trouble.
— Je t'emmène avec moi.
Elle ouvrit la bouche pour protester, mais il leva une main, l'interrompant d'un simple regard.
— Tu viendras comme servante, bien entendu.
Il s'avança légèrement, son ombre englobant presque la sienne dans l'étroite pièce.
— Mais nous savons tous les deux que ce n'est pas la seule raison.
Un frisson passa dans ses yeux, un mélange de défi et de confusion.
— Je ne suis pas certaine de comprendre, Votre Majesté.
Il sourit, lentement.
— Si, Éliana. Tu comprends parfaitement.
Sans un mot de plus, il se détourna et quitta la pièce, la laissant seule avec le poids de sa décision.
Le soleil n'était pas encore levé lorsque la petite escorte royale se mit en route. Henri Christophe, accompagné de quelques hommes de confiance, quittait Sans-Souci pour se rendre à Cap-Henri. Le voyage, bien que relativement court, était une affaire d'importance. Et cette fois, Éliana faisait partie du convoi.
Officiellement, elle n'était là que comme une simple servante, chargée de s'occuper du service et de veiller au confort du roi. Mais elle savait que ce n'était pas la véritable raison de sa présence.
À cheval, au milieu des gardes, Éliana restait silencieuse, le regard rivé sur la route poussiéreuse qui menait à la capitale. Elle sentait par moments le regard de Christophe sur elle, mais il ne disait rien. Ils devaient être prudents. Ici, elle n'était qu'une servante parmi d'autres, et il ne devait y avoir aucune faveur visible, aucun indice de la relation qu'ils partageaient dans l'ombre.
Après plusieurs heures de route, la ville apparut enfin. Cap-Henri, avec son agitation, ses marchés, et son port où les bateaux accostaient sous le regard vigilant des soldats. Contrairement à Milot, plus paisible, ici tout semblait en mouvement constant.
Au palais de la ville, Éliana fut installée dans les quartiers du personnel. Ce n'était pas Sans-Souci, mais les lieux étaient tout de même impressionnants. Dès leur arrivée, les consignes étaient claires : elle devait se fondre dans le décor.
Mais Henri Christophe n'avait pas l'intention de la laisser tranquille trop longtemps.
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La nuit était tombée lorsque l'on frappa doucement à la porte de la petite chambre où on l'avait logée. Éliana, qui s'apprêtait à se reposer après une longue journée, sentit son cœur s'emballer.
Elle ouvrit prudemment.
Le roi se tenait là, vêtu d'une chemise légère, son regard sombre posé sur elle. Il ne parla pas immédiatement. Il la regarda simplement, comme s'il pesait le risque qu'il prenait en venant la voir ici, dans ce palais où la vigilance était encore plus forte qu'à Sans-Souci.
— Vous ne devriez pas être ici, murmura-t-elle, la voix à peine audible.
Il entra lentement, refermant la porte derrière lui.
— Et pourtant, me voilà.
Elle recula légèrement, sachant déjà qu'il ne repartirait pas aussi facilement.
— Vous prenez des risques, dit-elle, les yeux baissés.
— Et toi ? répliqua-t-il en s'approchant. Ce n'est pas sans danger d'être ici à mes côtés.
Il leva la main et effleura doucement sa joue. Elle frissonna malgré elle.
— Je voulais te voir, ajouta-t-il plus bas.
Son regard se fit plus intense. Ici, loin des murs de Sans-Souci, il semblait encore plus possessif.
— Personne ne doit savoir, souffla-t-elle, posant une main hésitante sur son torse, tentant d'ériger une barrière entre eux.
Christophe sourit légèrement.
— Personne ne saura.
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La chambre était plongée dans une semi-obscurité, à peine troublée par la lueur vacillante d'une lanterne posée sur une commode. Dehors, la ville de Cap-Henri sommeillait sous un ciel chargé d'étoiles, mais dans cette pièce isolée, le temps semblait suspendu.
Christophe était assis sur le bord du lit, encore vêtu de sa chemise entrouverte, laissant entrevoir la fermeté de son torse. Son regard sombre, brûlant d'une lueur indéchiffrable, suivait chaque mouvement d'Éliana alors qu'elle retirait lentement son fichu, libérant ses cheveux en cascade.
Elle hésita un instant. L'air était chargé d'une tension qui rendait sa respiration plus courte, plus incertaine. Ils avaient déjà franchi la limite, mais cette nuit était différente. Loin du palais, loin des regards, il n'était plus le roi et elle, la servante. Ici, ils n'étaient que deux âmes prisonnières du désir.
— Approche, murmura-t-il d'une voix rauque, un ordre et une supplique à la fois.
Elle avança, portée par une force qui la dépassait. Lorsqu'il tendit la main pour effleurer son poignet, un frisson parcourut tout son corps. Il se leva lentement, réduisant l'espace entre eux jusqu'à ce que leurs souffles se mêlent.
— Tu es belle sous cette lumière, Éliana, souffla-t-il en glissant ses doigts le long de son bras nu.
Elle ferma les yeux une fraction de seconde, submergée par la chaleur de son toucher. Il effleura sa joue, ses lèvres s'attardant tout près de sa peau sans la toucher vraiment, la faisant languir d'une attente délicieuse.
— Dites-moi d'arrêter… souffla-t-il contre sa tempe.
Mais elle ne dit rien.
Au lieu de reculer, elle leva la main et la posa contre sa poitrine, sentant le battement puissant de son cœur sous ses doigts. Un sourire fugace éclaira les lèvres du roi avant qu'il ne capture enfin les siennes dans un baiser lent, profond, empreint d'une douceur inattendue.
Il glissa ses mains dans son dos, il tira sur les cordelettes qui retenaient ses seins prisonnier dans sa robe. Mais ils sont trop serrés, alors il se met à le déchirer.
__ Hm …
Surprise , Éliana essai de reculer.
__ Je t'offrirai pleins d'autres robe encore plus somptueuse.
Ses tétés " doubout " libéré de sa robe, Henri se pencha pour happé la pointe de son sein, c'était sauvage et intense. Éliana ferma les yeux emporter par cette sensation qu'elle n'avait jamais ressenti.
Sa robe glissa à ses pieds, dévoilant sa nudité. Et sans la quitter des yeux Christophe se redressa afin d'ôter ses vêtements à la hâte.
Éliana est tellement belle ainsi que Christophe dû se retenir pour ne pas la prendre tout de suite.
Il la guida vers le lit, où allongé elle peut enfin le voir dans tout sa splendeur. Son sexe dressé, la rend un peu peur. Elle eut un mouvement de recule que Christophe remarqua.
__ Je ne te ferai pas de mal, lui assure-t-il en le rejoignant sur le lit.
Il se glissa entre ses cuisses, effleurant son intimité avec son sexe doucement. Sa virilité glissa en elle, brisant son hymen encore intact. Elle dû se mordre l'intérieur de sa joue pour ne pas hurler. Christophe attend qu'elle s'habitue avant de se mettre à bouger en elle, doucement puis plus rapidement, afin qu'elle ressente le plaisir de leur deux corps liés. La sensation qui s'empare de lui, le fit un peu grogner, jamais il n'aurait cru ressentir un tel plaisir.
Il se pencha pour embrasser Éliana, qui s'accrocha à son dos, il lui asséna de coup de rein de plus en plus vite rendant le plaisir encore meilleur.
La jeune femme dut le mordre à l'épaule pour s'éviter de crier, alertant le palais.
Soudain, elle ressent quelque chose s'emparer de son corps, ses cuisses accrochés aux fesses du Roi se mit à trembler, suivit de Christophe qui se mit à jouir en elle dans un râle assourdissant.
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Après leur moment d'intimité, alors que la nuit enveloppait encore la chambre d'une douceur tamisée, Christophe se tourna vers Éliana. Allongée à ses côtés, son corps encore légèrement tendu, elle fixait le plafond, les lèvres entrouvertes comme si elle hésitait à parler.
Il leva une main et effleura doucement sa joue, attirant son regard vers lui.
— Ça va ? demanda-t-il d'une voix plus douce qu'à son habitude.
Éliana cligna des yeux, surprise par la tendresse dans sa voix. Son cœur battait encore fort, non plus de peur, mais d'une émotion qu'elle peinait à nommer. Elle hocha lentement la tête.
— Oui... murmura-t-elle après un instant, puis, avec un petit sourire timide, elle ajouta : Je ne savais pas à quoi m'attendre.
Christophe la regarda avec attention, cherchant à deviner ce qu'elle ne disait pas. Il passa une main dans ses cheveux, les enroulant délicatement autour de ses doigts.
— Je t'ai fait mal ? demanda-t-il, son regard assombri par un mélange de culpabilité et d'inquiétude.
Elle baissa les yeux, cherchant ses mots.
— Un peu… mais c'est normal, non ? souffla-t-elle avant d'ajouter, presque dans un murmure : Ce n'est pas la douleur qui m'a marquée le plus.
Il haussa légèrement un sourcil, intrigué.
— Alors quoi ?
Elle hésita avant de répondre, sa main glissant timidement sur la sienne.
— C'était… intense. Et différent de tout ce que j'avais imaginé.
Un sourire en coin éclaira le visage de Christophe, mais il n'était pas moqueur. Il semblait satisfait, soulagé, et peut-être même un peu touché.
— Tu n'as pas à t'inquiéter, Éliana, murmura-t-il en caressant son bras du bout des doigts. Je veux que tu sois bien, toujours.
Elle le regarda un instant, lisant dans ses yeux une sincérité qu'elle ne s'attendait pas à y voir. Elle savait ce qu'il était, savait ce qu'il représentait, mais en cet instant, il n'était qu'un homme qui s'inquiétait pour elle.
Alors, dans un souffle, elle répondit simplement :
— Je suis bien.
Il la serra contre lui, et dans le silence de la nuit, elle se sentit pour la première fois en sécurité… même si elle savait que cette illusion ne durerait pas éternellement.