Chapitre 9
La bibliothèque était plongée dans une lumière tamisée, les rayons du soleil filtrant à travers les fenêtres en hauteur. Le silence pesant de la pièce semblait envelopper Éliana et Christophe, leur créant un espace à la fois intime et dangereux. L'atmosphère entre eux était chargée d'électricité, une tension non résolue qui flottait dans l'air, prête à éclater à tout moment.
Éliana, les mains tremblantes, se tenait face à lui, les yeux baissés, hésitante. Son cœur battait la chamade. Elle avait tenté de se tenir éloignée de lui, mais l'appel de sa présence était trop fort. Elle avait essayé de fuir, mais il la retenait inéluctablement.
Christophe, quant à lui, avait observé ses gestes, chaque mouvement qu'elle faisait, chaque soupir qu'elle laissait échapper. Il la connaissait mieux que quiconque à présent, il sentait la distance qu'elle tentait d'installer entre eux, et cela le mettait hors de lui. Mais il ne pouvait pas, ne voulait pas la perdre. Pas maintenant, pas après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble.
Il s'approcha doucement, ses pas silencieux sur le parquet de la bibliothèque, jusqu'à ce qu'il se tienne devant elle. Éliana leva les yeux, et dans son regard, il lut la confusion, la peur, mais aussi cette lueur persistante de désir qu'il connaissait si bien.
— "Je ne veux pas te perdre, Éliana," dit-il d'une voix grave, presque douloureuse. "Je ne veux pas que tu t'éloignes de moi. Pas maintenant, pas après tout ce que nous avons partagé."
Éliana baissa les yeux, sentant ses larmes monter. Elle voulait lui dire que c'était trop risqué, que tout cela allait finir par les détruire, mais ses mots restaient bloqués dans sa gorge. Au lieu de cela, elle souffla, son corps tremblant, son cœur serré par la culpabilité et le désir.
— "Je… je ne peux pas continuer à vivre dans ce mensonge, Christophe." Sa voix était faible, brisée. "J'ai parlé à la reine. Elle commence à se douter de quelque chose. Elle… elle me regarde différemment."
Christophe la fixa intensément, son visage durci par la jalousie et la colère, mais aussi par une profonde inquiétude qu'il n'avait pas montré jusqu'à présent. Il s'approcha d'elle et posa doucement ses mains sur ses épaules, la forçant à le regarder.
— "La reine ?" murmura-t-il, son ton empreint de méfiance. "Que t'a-t-elle dit ?"
Éliana se mordit la lèvre, honteuse.
__"Elle m'a posé des questions sur toi. Elle a remarqué les changements dans ton comportement. Elle commence à soupçonner quelque chose."
Christophe, cependant, resta calme, bien plus que ce qu'elle avait imaginé. Il la fixa intensément dans les yeux, un éclair de détermination traversant son regard. Il la rapprocha de lui, son souffle chaud caressant sa peau.
— "Écoute-moi bien, Éliana," dit-il, sa voix basse, presque intime. "Marie-Louise ne pourra rien me faire. Elle a sa place à mes côtés, mais tu as la mienne. Tu n'as rien à craindre. Je suis roi. Et personne, pas même elle, ne pourra détruire ce que nous avons."
Elle baissa les yeux, se sentant emportée par la certitude dans ses paroles. Mais un doute persista.
__"Et si elle découvre…?"
— "Elle ne découvrira rien, parce que je ne la laisserai pas trouver quoi que ce soit. Notre secret est en sécurité, Éliana. Je suis celui qui décide. Pas elle. Pas quelqu'un d'autre."
Christophe laissa ses mains glisser doucement le long de ses bras jusqu'à ses poignets, comme pour la rassurer d'un geste doux. Elle frissonna sous son toucher, mais cette chaleur, cette confiance qu'il lui offrait, la fit vaciller. Elle se sentait perdue, mais en même temps, elle savait que, malgré tout, il avait raison.
— "Je suis avec toi," poursuivit-il d'une voix plus douce. "Et je ferai tout pour nous protéger. Nous devons juste être plus discrets, plus prudents."
Il se pencha vers elle, capturant ses lèvres dans un baiser doux, presque apaisant. La chaleur de ses baisers, l'urgence qu'il y mettait, dissolvait en elle les dernières résistances qu'elle avait encore. Il n'y avait plus de place pour les doutes ni pour la peur. Il n'y avait que lui et elle, dans ce monde où les règles n'avaient plus de sens.
Éliana s'abandonna à lui, son corps réagissant à l'appel de ses bras, à la promesse qu'il lui faisait. Les échos de la tension qui flottait encore dans l'air se dissipèrent sous la pression de leur désir commun, comme si le monde extérieur n'existait plus.
Lorsqu'ils se séparèrent enfin, le souffle haletant, Éliana déposa sa tête contre son torse, fermant les yeux, cherchant une paix qu'elle ne parvenait jamais à trouver. Elle savait que leur liaison était un danger, mais il était celui qu'elle désirait, celui qu'elle ne pouvait quitter, même si cela devait la détruire.
— "Tu as raison," murmura-t-elle dans un souffle, sa voix faible. "Je ne peux pas partir. Mais je crains que tout cela nous coûte tout."
— "Alors, faisons en sorte que ça en vaille la peine." Christophe la serra plus fort contre lui, comme pour lui rappeler que rien ni personne ne pourrait les séparer.
Il écrasa sa bouche contre la sienne, malmenant ses lèvres avec passion et férocité. Éliana gémit doucement, le souffle court. Subissant son assaut contre ses lèvres, qu'il prit plaisir à dévorer.
Soudain elle se retrouve, soulever et appuyer, contre un grand pilier.
D'un geste pressant, il souleva sa robe, et il fit descendre son pantalon. Sortant son sexe, il la fit sienne contre le pilier en marbre. Ses doigts crispés sur les fesses de la jeune femme, il se mit à aller de plus en plus vite en elle, tout en ne s'arrêtant pas de l'embrasser, étouffant ces cris délicieux.
Éliana se cramponnait à lui, tout en gémissant de plus en plus alors qu'un vague de plaisir qu'elle n'arrive pas à contrôler s'empara d'elle, en emportant Christophe avec elle.
Essoufflé et les jambes en coton, elle s'accrocha encore à lui.
Leurs baisers reprirent, plus intenses cette fois, plus urgents, comme si cet instant pouvait effacer toutes les questions, toutes les incertitudes. Ils ne pensaient plus au futur, ni aux conséquences. Il n'y avait que l'instant présent, un moment volé à la vie et aux conventions, un secret qu'ils ne voulaient pas laisser échapper.
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Les jours qui suivirent furent une danse secrète, un jeu dangereux entre Éliana et Christophe, où chaque moment passé ensemble semblait voler un peu plus de leur liberté, mais aussi renforcer le lien qui les unissait. Leur relation, malgré la menace omniprésente, continuait de s'épanouir dans les ombres du palais, là où personne ne pouvait les voir ni les juger.
Les rencontres dans le pavillon du roi étaient devenues leur échappatoire, un lieu sacré où ils pouvaient se retrouver sans crainte d'être observés. Les murs du pavillon, faits de pierres anciennes et d'une architecture élégante, semblaient absorber chaque murmure, chaque soupir. À chaque rencontre, ils se retrouvaient comme deux âmes perdues, s'épanouissant dans la chaleur de l'autre.
Le pavillon était discret, situé à l'écart du reste du palais, offrant une tranquillité parfaite. Lorsque Christophe y amenait Éliana, il fermait toujours les portes avec une attention particulière, comme pour les sceller dans ce moment volé où personne ne pourrait les déranger. Ils étaient seuls, loin des regards curieux et des rumeurs qui commençaient à se propager dans le palais.
Cette fois-là, après un dîner sommaire, Éliana se retrouva une nouvelle fois dans les bras du roi. Il l'avait attendue, comme chaque fois, dans cette pièce secrète où les affaires de l'État n'avaient plus d'importance, où seul leur désir comptait. Le soleil se couchait, baignant la pièce d'une lumière dorée qui se reflétait sur les livres anciens et les meubles sculptés avec soin.
Éliana entra dans la pièce, ses yeux cherchant Christophe, qui l'attendait près d'une fenêtre ouverte, le regard perdu dans l'horizon. Lorsqu'il tourna la tête et la vit, son visage s'éclaira d'un sourire qui fit battre son cœur plus fort. Il s'approcha d'elle avec une rapidité qui trahissait l'impatience qui l'animait.
— "Tu m'as manqué," dit-il d'une voix grave, presque rauque, en l'attirant contre lui. "Je n'ai cessé de penser à toi."
Éliana leva les yeux vers lui, son corps réagissant instantanément à la proximité de son toucher. Il était comme un magnétisme qu'elle ne pouvait ignorer, chaque fibre de son être tendue vers lui. Elle n'osait pas répondre tout de suite, craignant de se perdre complètement dans cette passion qui semblait dévorer chaque pensée rationnelle qu'elle avait.
— "Et moi à toi," murmura-t-elle, son souffle erratique. "Mais nous devons être prudents, Christophe. Les rumeurs… elles se propagent."
— "Je sais," dit-il en la coupant doucement, un doigt sur ses lèvres. "Mais rien ni personne ne pourra nous séparer. Pas maintenant."
Il la guida lentement vers un fauteuil en velours rouge où ils s'étaient souvent retrouvés, et elle s'assit, toujours en le fixant intensément, comme si elle attendait qu'il décide de ce qui allait se passer ensuite. Mais cette fois, c'était elle qui, en l'espace de quelques secondes, se leva pour l'embrasser, prenant l'initiative. Leurs lèvres se scellèrent dans une urgence silencieuse, comme s'ils savaient que chaque seconde comptait.
La passion éclata alors comme un feu incontrôlable. Christophe la fit glisser contre lui, ses mains glissant sur sa peau avec une tendresse presque possessive. Elle se laissa faire, se perdant dans la chaleur de son corps, dans l'intensité de chaque mouvement. C'était comme si chaque baiser, chaque caresse, effaçait les peurs et les doutes qui planaient au-dessus d'eux. Ici, dans le pavillon, ils étaient libres de se donner l'un à l'autre sans réserve.
Leurs corps se retrouvèrent dans une danse effervescente, un ballet de gestes désordonnés où les vêtements tombèrent lentement, comme des feuilles mortes. La chaleur de leurs corps s'emmêlait, et pour la première fois depuis longtemps, Éliana se sentit libérée de tout fardeau, submergée par le désir de cet homme qui la consumait entièrement.
— "Ne me quitte pas," souffla Christophe, ses mains maintenant fermement sur ses hanches, la poussant doucement contre lui.
— "Je ne partirai pas," répondit Éliana, sa voix tremblante mais pleine de conviction. "Je ne peux pas."
Leurs baisers reprirent, plus intenses, plus pressants. Il n'y avait plus de place pour le doute, plus de place pour les regrets. Dans ce moment, ils étaient tout l'un pour l'autre. La pièce semblait se rétrécir autour d'eux, comme si elle-même absorbait leur amour secret, leur désir interdit.
Ils se retrouvèrent tous deux épuisés mais profondément connectés, le silence entre eux désormais apaisé par la satisfaction et la certitude de ce qu'ils partageaient. Éliana se blottit contre lui, sa tête reposant sur son épaule, respirant lentement, comme pour savourer l'instant.
— "Ce n'est pas possible que cela dure, Christophe," murmura-t-elle, inquiète. "Tu es roi. Et moi... je suis une simple servante."
Christophe la serra plus fort contre lui, comme pour dissiper ses craintes.
— "Ce que nous avons n'a rien à voir avec nos statuts, Éliana," répondit-il, sa voix plus calme, plus posée. "Je ne suis pas simplement un roi. Je suis l'homme qui t'aime. Et tant que tu es à mes côtés, rien d'autre n'a d'importance."
Ces paroles, lourdes de sens et d'émotion, résonnèrent profondément dans le cœur d'Éliana. Le poids de la situation pesait sur ses épaules, mais au fond d'elle, elle savait qu'elle ne pourrait jamais se détacher de lui. Pas maintenant. Pas après tout ce qu'ils avaient vécu.
Les rencontres continuèrent, furtives et passionnées, dans la bibliothèque secrète du roi, et chaque fois, ils se retrouvaient un peu plus perdus l'un dans l'autre, sans jamais envisager ce qui pourrait arriver si leur amour était découvert. Mais pour l'instant, ils se contentaient de vivre dans l'instant, de profiter de chaque seconde qu'ils pouvaient voler à la réalité.
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Les jours s'égrenaient lentement, comme un fil fragile qui risquait à tout moment de se rompre. Dans le palais de Sans-Souci, les murs semblaient devenir de plus en plus étroits, les secrets de plus en plus lourds à porter. Éliana et Christophe, malgré la passion dévorante qui les unissait, étaient conscients que l'ombre de la découverte planait au-dessus d'eux.
Ce matin-là, alors que Christophe s'apprêtait à commencer sa journée, un visiteur inattendu arriva dans ses appartements. Un officier de confiance, connu pour sa discrétion et sa loyauté inébranlable, entra sans frapper. Il s'approcha de Christophe, son visage marqué par une inquiétude palpable.
— "Majesté," commença l'officier d'une voix basse, presque murmurée, comme s'il redoutait d'être entendu par les murs eux-mêmes. "Je suis venu vous avertir d'une rumeur qui se propage au palais. Des murmures… des regards… Je crains qu'il ne soit trop tard."
Christophe leva les yeux de ses papiers, son visage impassible mais ses pensées tournant à vive allure. Il savait que le danger approchait, mais il n'était pas prêt à céder à la panique.
— "Continue," ordonna-t-il, d'une voix ferme mais calme.
L'officier s'approcha davantage, son regard se posant furtivement sur la porte, comme s'il s'attendait à voir surgir une autre personne à tout moment.
— "Des rumeurs sur la jeune Éliana, Majesté. Des servantes ont vu des choses. Elles parlent d'échanges privés, de gestes… qui ne devraient pas exister entre un roi et une simple servante. Les murmures se multiplient. La Reine, elle-même, commence à poser des questions."
Le nom de la Reine fit résonner un léger tremblement dans la voix de l'officier, mais il continua sans se laisser intimider.
— "Je vous conseille de mettre fin à cette liaison, avant qu'elle ne devienne un poison. Si cela venait à être découvert, les conséquences pourraient être désastreuses pour vous, pour elle, et pour tout le royaume."
Christophe se leva lentement de son fauteuil, un éclair de colère traversant son regard, mais il maîtrisait sa rage avec une précision royale. Il n'avait jamais cédé à la peur, et il n'allait pas commencer maintenant.
— "Tu me parles comme si j'étais un homme faible, un roi qui se cache. Tu me crois capable de renoncer à elle ? Tu sais aussi bien que moi que c'est plus qu'une liaison. C'est une... nécessité."
L'officier resta silencieux, mais ses yeux trahissaient une inquiétude profonde.
— "Je vous préviens, Majesté," dit-il finalement, en s'inclinant légèrement. "Le danger est bien plus grand que vous ne le réalisez. La Reine n'est pas la seule à surveiller. Il y a des rivaux, des ennemis, même parmi vos proches. Chaque jour, la situation devient plus risquée."
Christophe, son regard toujours rivé sur lui, hocha lentement la tête, ses poings serrés sur le bureau. Il savait que l'officier avait raison, mais il ne pouvait pas tourner le dos à ce qu'il ressentait. Pas pour des calculs politiques.
— "Je prendrai mes décisions moi-même," dit-il d'une voix glaciale, faisant comprendre que la conversation était terminée. "Mais je te remercie de m'avoir averti."
L'officier hésita un instant, avant de se retirer silencieusement, comme une ombre dans l'ombre, laissant Christophe seul avec ses pensées tourmentées.
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Éliana, elle, ne savait rien de cette conversation. Elle se trouvait dans le jardin du palais ce matin-là, le vent soufflant doucement dans ses cheveux, mais l'air semblait de plus en plus lourd autour d'elle. Les regards qu'elle croisait étaient différents, plus scrutateurs, moins amicaux. Les murmures étaient plus évidents, plus directs. Elle ressentait le danger, comme une ombre insidieuse s'étendant sur sa vie, menaçant de l'engloutir à tout moment.
Elle s'était habituée à l'isolement, à la précaution avec laquelle elle se déplaçait dans les couloirs du palais. Mais aujourd'hui, ce sentiment de surveillance était devenu presque palpable, une pression sur sa poitrine qu'elle n'arrivait pas à ignorer. Elle se sentait observée à chaque coin de rue, chaque mouvement décrypté.
Ce matin-là, alors qu'elle marchait lentement vers la cuisine pour commencer sa journée de travail, elle aperçut un groupe de servantes chuchoter à l'écart. Elles la regardaient furtivement, mais Éliana savait parfaitement ce qui se passait. Les rumeurs avaient commencé à circuler, et elle en faisait partie. Le silence gêné des autres femmes n'était pas une simple coïncidence. Elles savaient, elles comprenaient, mais personne n'osait parler ouvertement.
Elle se hâta d'entrer dans la cuisine, essayant de fuir les regards accusateurs. Cependant, un petit détail la troubla. Lorsque ses yeux croisèrent ceux de la chef cuisinière, cette dernière détourna rapidement le regard, son visage pâle, comme si elle avait été prise en flagrant délit.
Éliana se sentait piégée. Elle savait que, tôt ou tard, quelqu'un allait l'accuser, et que cela finirait par éclater. Mais plus la menace grandissait, plus son cœur battait pour lui. Pour Christophe.
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Ce soir-là, après une journée marquée par l'anxiété, Éliana se retrouva dans les jardins du palais, comme pour chercher un peu de réconfort dans la solitude. Le ciel était clair, mais les étoiles semblaient plus lointaines que jamais, comme si elles partageaient la même inquiétude qu'elle. Elle se sentait perdue, coupable presque. Mais malgré tout, elle savait que fuir ne serait pas une option.
Elle n'avait pas l'intention de fuir, pas tant qu'elle n'aurait pas vu Christophe, pas tant qu'elle n'aurait pas ressenti sa présence rassurante. Mais cette fois, elle savait que le danger grandissait. Le piège se refermait lentement autour d'elle.
Elle était prête à prendre ce risque, mais pour combien de temps encore ?