Chapitre 2 : Échos du Passé, Murmures du Ciel

Le soleil s'élevait lentement dans le ciel bleu perlé d'or, enveloppant le village de Linhai d'une lumière douce. Les toits de chaume et les chemins de terre s'éclairaient d'une chaleur tranquille, et les coqs du voisinage lançaient leur chant matinal, appelant les villageois à une nouvelle journée de labeur.

Yi Haoyu, vêtu d'un modeste vêtement en coton gris, avançait d'un pas calme vers la source à la sortie du village. Le seau en bois battait doucement contre sa jambe, mais son esprit était ailleurs.

Depuis son réveil, il ne ressentait plus les choses de la même manière.

Le vent lui paraissait plus clair, comme s'il portait des messages oubliés.

Le sol sous ses pieds vibrait de Qi naturel, invisible pour les autres.

Et dans sa poitrine… quelque chose bougeait. Quelque chose d'ancien.

Un fragment d'éveil.

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Le Qi du Monde

Alors qu'il remplissait le seau, Haoyu ferma un instant les yeux. Il se souvenait à peine de techniques précises. Mais il sentait… le flux du monde.

L'énergie spirituelle qui circulait autour de chaque plante, chaque pierre, chaque goutte d'eau.

Il inspira profondément.

> Inspire le Qi, expulse les impuretés. Que le souffle devienne lumière, que le corps s'accorde au Dao.

Un mantra ancien. Il ne se rappelait pas qui l'avait enseigné. Était-ce un vieux maître ? Un souvenir de sa vie céleste ? Ou un murmure né de la relique elle-même ?

Le Qi s'enroula faiblement autour de lui, caressant sa peau comme un vent tiède.

— Intéressant, murmura-t-il.

Dans cette vie, il n'avait même pas encore entamé la première phase de cultivation. Il n'avait pas de noyau spirituel, pas de méridiens ouverts, rien. Pourtant… il sentait l'énergie lui répondre, comme si elle se souvenait de lui.

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La Sœur, le Soutien

Sur le chemin du retour, Haoyu croisa sa sœur, Yi Lian, qui l'attendait à l'entrée de la maison, une miche de pain chaud entre les mains.

— Encore en train de rêvasser, petit frère ? Tu sais que Maman t'a appelé trois fois.

Haoyu esquissa un sourire.

— Je réfléchissais.

— Tu réfléchis beaucoup ces derniers temps, dit-elle en lui tendant le pain. Et tu as ce regard étrange… Comme si tu portais le poids du monde.

Il prit le pain, remercia d'un hochement de tête.

— Et si c'était le cas ?

Yi Lian éclata de rire, le tapotant sur l'épaule.

— Dans ce cas, commence déjà par porter tes seaux d'eau sans les renverser, ô grand sauveur du monde.

Il ne répondit pas, mais ses yeux brillèrent d'un éclat insondable.

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L'Académie des Cultivateurs

Dans trois jours, une épreuve allait bouleverser le village : la Sélection des Cultivateurs, organisée une fois par an par l'Académie de Qingluan. Chaque jeune de plus de 14 ans pouvait tenter d'éveiller son noyau spirituel devant les maîtres envoyés.

Ceux qui y parvenaient étaient choisis pour intégrer les rangs des disciples extérieurs de l'Académie. Un honneur suprême. Une chance de quitter la vie rurale pour atteindre les sommets du Dao.

Mais jusqu'à présent, aucun enfant du village de Linhai n'avait jamais été retenu.

Sauf peut-être… cette année.

Haoyu le savait : ce serait son point de départ.

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Premiers Troubles

La nuit venue, alors que la famille dormait, Haoyu s'installa en tailleur dans la grange, entouré d'outils de forge rouillés et de sacs de riz.

Il tenta de canaliser le Qi en lui.

> Concentre-toi. Sens le flux. Ouvre le premier méridien…

Mais au moment où il ferma les yeux, une douleur fulgurante transperça sa poitrine. Ses veines s'illuminèrent brièvement d'une lumière violette, puis s'éteignirent aussitôt.

Son corps trembla.

Son cœur battit si fort qu'il pensa qu'il allait exploser.

Et dans son esprit, une voix éthérée résonna :

> « Tu n'es pas seul. Tu as été scellé. Brisé. Lié. Le pouvoir en toi ne dort pas… il attend. »

Il rouvrit les yeux en sursaut, trempé de sueur. Son Qi était instable. Il n'était pas encore prêt.

Mais cette lumière violette…

Il ne l'avait jamais vue, même à l'apogée de sa vie d'immortel. C'était autre chose. Une puissance inconnue. Latente.

Et ce n'était pas tout.

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Ailleurs, au même moment…

Dans le royaume de Gulan, une jeune sabreuse aux cheveux argentés frappa un rocher massif de son sabre long.

Le rocher se brisa net.

Elle se figea.

Une étrange vibration venait de secouer son cœur.

— Qu'est-ce que c'était… ?

Elle toucha sa poitrine. Aucune douleur. Juste un frisson. Comme si quelque chose, quelque part… s'était éveillé.

Mais elle haussa les épaules.

Ce n'était rien.

Ou du moins, c'est ce qu'elle croyait.

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Fin du Chapitre 2

Yi Haoyu ne savait pas encore que son simple retour dans le cycle de la vie avait déjà commencé à provoquer des ondes invisibles à travers les cinq royaumes. Les forces célestes frémissaient. Les karmas endormis s'éveillaient.

Et les cinq femmes liées à lui par une force qu'aucune d'elles ne comprenait encore… avaient ressenti, sans le savoir, le battement de son retour.