CHAPITRE 10 : LE POIDS DU CHOIX

Kael errait dans la forêt, ses pensées en tourmente. Les paroles de Mo Bei tournaient sans cesse dans sa tête : "Tu dois choisir, Kael. L'équilibre est fragile." Il s'arrêta un moment et ferma les yeux, cherchant la paix dans l'instant, mais la voix de l'épée résonna à nouveau, froide et convaincante.

« Pourquoi hésites-tu, Kael ? »

Le Vide appelait, inébranlable, promettant une puissance infinie, mais à quel prix ? La pensée de perdre son humanité le tourmentait. Pourtant, une part de lui savait que cette voie était peut-être sa seule chance de survivre dans un monde où la faiblesse n'était pas tolérée.

À chaque moment passé dans le Vide, une partie de lui s'éteignait. Son cœur se serra à l'idée de tout sacrifier, de devenir l'ombre qu'il craignait de devenir. Et pourtant, il ne pouvait ignorer l'appel. La tentation de tout effacer, de se libérer des chaînes, était trop forte.

Le lendemain, Kael se rendit à la bibliothèque de la secte, une vaste salle remplie de livres anciens. Il savait que le savoir était son seul espoir. S'il voulait comprendre la véritable nature du Vide, il devait aller plus loin. L'ombre de l'épée semblait le suivre partout, son pouvoir palpable même dans les lieux sacrés.

Il trouva enfin un ancien manuscrit, un texte écrit par un ancien maître de la secte, Zhao Ling, qui avait connu la puissance du Vide avant de disparaître mystérieusement. Le texte décrivait la manière dont le Vide pouvait détruire l'âme si le contrôle n'était pas absolu. Il lisait attentivement chaque mot, cherchant désespérément une solution, une réponse.

« L'ombre dévore tout, même ceux qui croient pouvoir la contrôler. » Les mots de Zhao Ling résonnèrent en lui, amplifiant ses doutes. Chaque lecture l'enfonçait un peu plus dans le piège du doute.

Plus tard, alors qu'il méditait sur ces nouvelles révélations, la voix de l'épée résonna une fois de plus.

« Pourquoi hésiter encore ? Lève-toi, Kael. Prends ce qui t'appartient. »

Il serra les poings. Il avait compris : il ne pouvait pas rester indécis. Le pouvoir du Vide ne se maîtrisait pas dans l'hésitation. Si Kael voulait vraiment tout changer, il devait faire un choix définitif.

Le lendemain matin, il se rendit à la montagne du Vide, un lieu sacré que les disciples évitaient, redoutant l'aura maléfique qui s'en dégageait. Là, Kael savait qu'il pourrait se confronter à la vérité. Une fois sur le sommet, il s'agenouilla et, pour la première fois depuis longtemps, se prépara à accepter ce qui allait suivre.

« Le Vide ne te ment pas, Kael. L'accepte, et tu seras libre. »