Nous sommes un mois après la mort d'Ariel, une nouvelle Liaz a été choisie pour la remplacer. Io et Neith ont dû aller la chercher dans un hôpital, à deux villes de là, dans la préfecture de Térise. Quand une Liaz meurt, un nouveau né d’au moins un parent vampire est destiné à être une Liaz, cette malédiction ne s’applique qu'à des femmes. Arrivés sur place, la patronne de l'hôpital les emmena à la chambre où la mère était logée.
- Bonjour Madame… dit Io d'une voix monotone.
- Mon Roi ? C'est un honneur de vous rencontrer, que me vaut l’honneur votre visite ?
- Votre fille a reçu la marque de Liaz, nous venons la prendre.
La mère le regarda comme s' il plaisantait. Il demanda pardon à la mère et commença à se diriger vers sa fille. La mère le supplia de ne pas la prendre, que cela faisait quelques jours qu'elle était venue au monde.
Vous pouvez toujours venir la voir au château, mais son éducation est prise en charge par les Liaz. Cela reste tout de même votre fille.
La femme regarda son mari afin de trouver du soutien, elle regarda ensuite Io, elle le supplia de ne pas faire ça. Il était sans pitié, vide d’émotions. Un simple coup d'œil pouvait nous noyer dans les abysses. La mère donna sa fille à son mari, mais ce dernier ouvrit la fenêtre et s’enfuit.
- Un semi-humain !
Io ordonna à Neith de le poursuivre, ce qu'elle fit sans posait de question. Io était maintenant seul avec la femme, un malaise s’est vite installé. Il s'assit sur le lit de la mère qui, elle, craignait de se faire tuer pour avoir trahi son pays. Elle essaya de se protéger avec n'importe quoi.
- Vous savez Madame, je peux vous comprendre.
- Que comprenez-vous, hein ?! Vous arrivez comme une fleur, enlevez les enfants de leurs parents et vous repartez. Comment pourrais-je vous croire ?!
- 1 489 familles. Je leur ai fait subir le même sort. Certaines les abandonnent, d'autres non. Alors ne venez pas me dire que je ne vous comprends pas.
- Non... Vous ne comprenez pas. Vous n'avez jamais eu d'enfant. Vous ne savez pas ce que cela fait !
Io s'imagina perdre Nova, avec son enfant dans le ventre. Cette simple pensée le rebuta au plus haut point. Il ne savait plus quoi répondre. Il posa simplement sa main sur le front de la femme.
- Voulez-vous vraiment savoir pourquoi toutes ces familles m’ont laissé leur enfant ?
Io se met alors à lui transmettre une partie de ses souvenirs grâce à ses pouvoirs, ce qui rendit la femme soudainement inanimée. Il attrapa alors un médicament et la fit ingérer afin qu’elle retrouve ses esprits.
- Vous allez bien ?
- …
« Elle est si horrible que ça ma mémoire ? J’en ai pourtant utilisé qu’un petit pourcentage… »
Peu de temps après, le père revient dans la chambre chercher sa femme pour qu'ils s'enfuient tous ensemble. A sa grande surprise, en la regardant il comprend que quelque chose s’était passé. Puis elle lui demande de remettre leur enfant à Io. L'homme déboussolé lui demanda alors de répéter. En apercevant ses larmes, l'homme se calma et, par dépit, donna l'enfant à Io. Il sortit alors de l'hôpital afin de rejoindre Neith qui l’attendait dos au mur.
- Il t’a échappé ?
- Oui.
- Tu devrais faire plus de sport, je trouve que tu n'en fait pas assez ces temps-ci.
- J'ai pris un peu de poids, je dois l'avouer…
Io toucha l'arrière train de la jeune femme qui monta sur ses gonds.
- Oui j'ai bien l'impression…
- Enfoiré !
Elle essaya de le frapper mais il esquiva son poing avec une telle agilité que l’enfant ne se réveilla même pas.
- Bon ! C’est pas tout ça mais il va falloir lui trouver un nom.
- Ah ! Pour ça, ne vous en faites pas, c'est une tradition chez les Liaz de nommer leur nouvelle sœur.
- Hmm… Si tu le dis.
***
Un jour plus tard,
Rhéa entra dans le garage où elle aperçut Io parler avec un nain devant une étrange moto noire :
« Les dates du mariage de Nova sont tombées, » lui dit-elle déconcertée. Il fit un signe de main au nain et s'approcha de Rhéa. Il lui demande les dates précises.
A la fin du mois, à 10 h.
- Donc dans deux semaines...
Io regarda sa montre, elle affichait 4h30 du matin. Il commença à bailler et se dirigea vers la sortie du garage. Rhéa, perturbée par sa réaction, leva le ton et lui demanda si il en avait quelque chose à faire. Io se tourna et lui dit d'un ton calme que ce n’est pas en paniquant que les choses vont changer.
- Ok, j'ai compris... Convoque toutes les Liaz, à 14 h, il faut que je dorme, je n'ai pas arrêté de bouger ces temps-ci.
- Bien ! dit la jeune fille en posant le genou à terre.
En marchant dans les couloirs, son air assuré se dissipe, laissant place à de l'inquiétude. En montant les escaliers, il arriva au couloir aérien. Son regard fut vite intercepté par des cheveux blancs reflétant la lumière.
- Éiréné ?
- Io ? Tu ne dors pas ?
- Non, j'étais en train de travailler sur la moto.
Viens... on va se coucher, je n’ai pas réussi à fermer l'oeil non plus.
Tous deux se dirigent main dans la main vers leur chambre. Une fois à l'intérieur, les deux personnes se regardaient, Io posa son regard à gauche et à droite, ne sachant pas trop comment lancer la discussion, comme si une gêne l'empêchait de parler. La femme aux yeux vérons le remarqua et l'invita à se coucher, ce à quoi il acquiesca. Une fois dans leur lit, leur jeu de regard n’en voyait pas la fin.
« Pourquoi suis-je si gêné ? »
- Tu sais Io…
- Oui…!
- Pourquoi tu paniques comme ça ?
- Je sais pas ? dit-il en arborant un sourire maladroit.
Éiréné pouffa de rire et le prit dans ses bras. Elle commença à parler près de son oreille.
- J'ai appris la date du mariage de Nova…
- …
- Je t'en supplie, n'y va pas ! C’est peut-être égoïste de ma part, mais on risque de la faire souffrir plus qu’autre chose.
- Je ne peux pas... Je l'aime autant que je t'aime. Et savoir qu'elle risque de se faire tuer à tout moment, si l’on découvre qu'elle est enciente… je ne peux pas.
La femme se recula, montrant son visage marqué par la tristesse. Il s'approcha d'elle et l'embrassa. Éiréné, surprise, se laisse ensuite absorber par l'ambiance. A 12h, une Liaz ouvre la porte, le noir ambiant de la pièce rendit sa vision complètement floue. La pièce s'illumina quand elle ouvrit les rideaux automatiques. Elle s’apprête alors à réveiller Io mais elle hurla de surprise.
- Oh ! Y a des gens qui voudraient bien dormir !
- Que se passe-t-il ? demanda Éiréné à moitié endormie, un filet de bave au coin de la bouche.
Il se releva torse nu, Éiréné se leva, complètement nue, l’esprit encore flou. Elle observa la Liaz qui était complètement rouge.
- Dé- Désolée…! Je repasserai plus tard !
Io et Éiréné se regardaient et rigolaient mutuellement. Ils se levèrent alors, quand Neith entra à son tour dans la pièce. Elle ne put cacher sa surprise mais retrouva vite son calme professionnel. En regardant Io ainsi peu vêtu, elle sourit. Ce sourire durait dans le temps et cela énervait Io qui le prenait comme une moquerie. Éiréné s'avança vers Neith en sous-vêtements et lui demanda un rapport de la journée.
- Toutes les Liaz ont été prévenues par Rhéa. On est donc convié à 14h dans la salle du trône.
- Bien. Rien d'autre ?
- Si, Monsieur Puck chargé du département Oramilia vient de nous informer de la tension du pays.
- Ça annonce rien de bon…
- Par contre Madame, il est préférable de vous habiller si vous ne voulez pas tomber malade.
- Ah !
Une fois arrivés à 14h, les Liazs se regroupent dans la salle du trône. Io était assis, Éiréné se tenant à ses côtés et Ymir était dans les bras d'une Liaz aux cheveux noirs aux reflets lavande. Éiréné demanda à toutes les Liazs d'écouter les commandants des armés étaient là aussi.
« Il doit y avoir grand max 40 Liazs dans la salle ? »
- Dis-moi Neith ? Pourquoi les 80 Liazs, ne sont elles pas là.
-Ah ! Je comprends que cela puisse vous paraître bizarre. Certains sont en mission dans d'autres pays, c'est un peu comme les espions, je dirais…
- Je comprends… « Pas du tout, c’est des domestiques non ? Pourquoi s'amuser à aller en mission ? »
Éiréné toussa, ce qui attira l'attention des servantes. Son regard était tourné vers Io et Neith .
- Hier dans l’après midi, nous avons eu les dates du mariage de la nouvelle femme de notre Roi. Pour ceux qui ne sont pas au courant, Io va prendre pour épouse une nouvelle reine.
- Ma reine… dit, Nao.
Un homme au fond de la salle leva la main, c’était le commandant de l'armée de Alélimo, un homme dépassant la cinquantaine d’années. Sa balafre à l'œil droit nous fait directement comprendre qu’il n’en est pas à son coup d’essai.
- Excusez-moi pour mes paroles franches !
- Ton nom ! dit Io d’un mouvement de tête.
- Je suis le colonel Edward Pikel.
- Bien Edwar, parle donc !
- Cet femme est la fille de Juptiter, le meilleur chasseur de vampire du royaume de Era. Ne pourrions-nous pas l'utiliser contre eux ? Ma Reine, j’aimerais surtout avoir votre avis.
- Je suis pour l'utiliser ! Cette femme va attirer bien plus d’ennuis à notre pays. On parle de notre ennemi naturel, seul un fou ne verrait pas les répercussions qu’un tel acte irréfléchi va produire.
Elle avait touché dans le mille. Io regarda ses pieds, ne pouvant relever la tête face à ses propos plus que lucides. Elle n'était pas Reine pour rien, comparé à lui. Il n'était qu’un usurpateur au titre de Roi, et cela ne le rendit pas indifférent. Il frappa du poing son trône, ce qui surprit tout le monde.
- Je peux comprendre votre parole… Mais j’aimerais clarifier quelque chose. Pourquoi votre tête transpire la jalousie ?
Éiréné était rouge comme une tomate, la colère et la jalousie étaient tellement enfermées en elle que cela ne manqua pas d’exploser.
- Ça m'agace que vous lisiez en moi mon cher mari !
Io releva la tête, contemplant le visage rouge de Éiréné qui regarda le sol. Ses cheveux blancs presque transparents peuvent laisser transparaître ses yeux vairons. Io se leva et s’avança vers elle, il posa sa main sur sa hanche et l’autre sur sa poitrine, sans prendre gare au public.
- Arrêtez-vous mon cher époux…
- Je comprends que tu puisses être jalouse… C’est tout à fait naturel de ressentir ça. Mais je vous interdis, toi, et tous les autres de jouer avec la vie de la future reine de votre pays… Écoutez-moi tous ici ! Celui qui parle encore une fois de cette façon de Nova je ne serais point aussi clément ! dit-il en serrant la poitrine de Eiréné. Et ne t’en fait pas, le seul fait de te voir tous les jours à mon réveil refait battre mon coeur… dit-il en souriant.
- Les mots doux attendrons la fin des opérations… dit-elle, lâchant un petit gémissement.
- Merci Capitaine !
Personne n'était emballé à l’idée d'aller aider la fille d'un des meilleurs chasseurs de vampires du pays de Era. Il se leva alors, et se courba. Tout le monde dans la pièce était bouche-bée.
- Je vous supplie de me venir en aide, je ne pourrais la sauver sans votre aide !
Nao se leva à son tour et confia Ymir à une autre Liaz qui se trouvait à sa droite. Elle s'approcha de Io et posa sa main sur son épaule. D'un ton chaleureux, elle lui dit que même si elle devait mourir pour le sauver elle le ferait sans hésiter. Io la remercia, il se releva avec assurance et hurla dans la salle.
- Moi, Io Andromède, je déclare le plan de sauvetage en marche ! Monsieur Edward, merci de bien vouloir superviser les plans d'action avec l'armée de terre et les Liazs.
- Bien Monsieur.
- L'opération commence dans 1 semaine, je vous prierais tous de bien vouloir vous préparer. Nous allons attaquer l'ennemi et ça va faire des dégâts.
Io part de la salle tandis que Éiréné commence les préparatifs. En sortant de la salle avec Neith, le stress le rattrape et des vertiges le font vaciller et trébucher contre le mur. Il se rattrape de justesse et essuie sa transpiration soudaine.
« Qu’est-ce-que c'était stressant, toutes ces personnes qui me regardaient… »
- Io ? Sa va.
- Oui, j'ai juste eu un moment de faiblesse.
Arrivé à son bureau, il s'assit sur sa chaise et contempla le plafond.
*toc toc*
- Entrez !
Un nain ouvrit la porte, celui de la veille. Des cernes prononcées sur son visage fatigué étaient visibles, même de loin. Il s'avança et se courba en signe de politesse.
- Monsieur, j'ai fini les préparatifs de la moto. Sans trop m'avancer, c'est l'une de mes plus belles œuvres !
- Je suis fier de toi, Bard. Neith, peux-tu donner à cet homme une récompense digne de ce nom ?
Elle se tourna et soupira, elle récupéra un alcool que Io gardait en cachette pour l'offrir à l'homme lors de sa réussite.
- De la part de notre roi !
- Sainte de l’épée, de l'alcool de dragon ! Ça va se bourrer la gueule à coup de Safi’Jiva, c'est moi qui vous le dit, merci mon roi !
Le nain partit, le sourire aux lèvres.
La veille du départ.
- T’as compris comment l'utiliser ?
- Merci Bard, je pense que j'ai compris le système.
Il démarra le moteur, le bruit surprend Éiréné qui échappe un petit cri de surprise. Il rigola mais la femme n'était pas du tout amusée. Elle fit la moue et commença à parler avec le commandant Edward des futurs événements de demain.
- Bien, essayez de mettre du mana à l'intérieur.
- Ok !
Io ingéra du mana dans la moto, cette dernière s’illumina, de la brume noire opaque sortie d'un peu partout. Io n’était pas très rassuré et demanda à Bard si cela était normal, mais ce dernier lui répondit avec un simple sourire. Des bruits métalliques retentirent et la moto changea de forme de tous les côtés. Quand les bruits se sont atténués, la fumée opaque disparaît pour laisser place à une moto dont la face ressemblait à un corbeau, les côtés en forme d'ailes.
- C'est quoi ce truc ?! hurla Io, décontenancé par le travail du nain.
- Je te présente Corva, une moto digne de ta puissance. A votre droite, vous pouvez voir une attache pour y mettre votre fusil.
Io l'enleva de son dos et la plaça sur l'encoche à sa droite.
Et à votre gauche, la même mais pour une épée. Quand les deux armes sont placées, les deux fourreaux se referment automatiquement.
- Impressionnant !
Quand il plaça les armes, ces dernières rentrèrent dans les ailes. Il avança ensuite sa main vers l’aile droite et son fusil en ressort par le mécanisme.
Les mécanismes de la moto marche par la pensée, si vous le voulez elle peut redevenir normale mais vos armes seront bloquées à l'intérieur.
Io descendit de sa moto qui reprit alors sa forme d'origine, les armes encore à l'intérieur. Il s'approcha du nain et l'invita à aller boire un verre, il lui offre sa tournée en même temps d'être grassement payé. Le nain accepte et les deux hommes partent côte-à-côte tout en rigolant.
- Ahhh… Les hommes…
Neith regarda Éiréné qui venait de penser à voix haute et rigola avec la même retenue. Le soir même, Io rentra au palais complètement saoul. Éiréné qui l'attendait à l'entrée le récupéra presque inconscient.
- T'es pas croyable…
- Désolé chérie…
La femme souria et l'emmena avec beaucoup de difficulté dans leur chambre. Le matin à cinq heures, le château était en plein activité, les Liazs étaient en train de courir dans tous les sens pour se préparer. Io sortit de sa chambre avec un mal de crâne insoutenable. Éiréné passa devant lui, lui rappelant les enjeux d'aujourd'hui.
- Désolée du retard !
- On t'attend dans le garage, les préparatifs seront vite finis, Ymir sera gardée par ta sœur le temps des opérations.
- Ok, laisse-moi dix minutes.
- Dépêche-toi !
Io courra dans le château, l'ambiance devenait tendue dans l'enceinte, les gens bougeaient dans tous les sens. Il arriva à la chambre, ouvrit la porte, Ymir dormait dans les bras de Élara comme un jouet. Arrivé dans le garage, toutes les Liazs étaient présentes dans le château, plein de soldats portant des étendards, tous au garde-à-vous prêts à en découdre. Il se plaça sur un présentoir, à sa gauche le commandant Edward, de l'autre Éiréné. Cette dernière était habillée à peu près comme d’habitude, mais cette fois-ci une épée était accrochée à sa ceinture. Une cape bleu foncé avec une moumoute aux deux extrémités, le symbole du pays était brodé derrière, ce qui la rendait royale.
- Bon... Merci à tous ceux qui ont répondu présent à mon appel. Mais aujourd'hui on risque de taper fort, avec de lourdes répercussions. Mais tous ça, on s'en fout, je suis nul en politique c'est pour ça que je laisse ma femme le faire à ma place… Beaucoup vont dire que je suis lâche mais…
- C'est moi ou il raconte sa vie ?
- Non, je crois qu'il est juste stressé.
- Hahaha !
- Hé, je vous entends ! Mais vous avez raison, je vais donc vous dire un truc… Merde !
Après cet écart délicat, les soldats entrent dans les véhicules en riant, Éiréné, elle, rentre dans une voiture avec Neith et Edward. Cette voiture avait une allure banale mais était en fait la plus renforcée du lot. Io, quant à lui, enfourcha sa moto, enfila son casque et démarra en trombe.
3 jours passèrent
Arrivés à la frontière, les choses commençaient déjà à se gâter, des soldats du royaume de Era étaient postés devant. Io s'en doutait un peu puisqu’à trente kilomètres de la frontière, plus aucune voiture ne circulait. En face de lui, un groupe de tanks bloque l'entrée de la frontière, ce qui empêche Io de rentrer.
« Allô Io, tu me reçois ? »
- Comme sur des roulettes!
« Des tanks sont positionnés près de toi, tu les vois ? »
- Oui, 3 pour être exact…
« Ok, peux-tu nous envoyer les coordonnées ?»
Io attrapa des jumelles dans son sac, ces dernières montraient les coordonnées de là où elles ciblaient. Partant en éclaireur, il s'était trouvé une position dans la forêt se situant un peu plus loin, le reste de la garnison était bien plus loin.
Les coordonnés sont 48°51'28.8"N 2°17'39.8"E !
« Merci... Reste loin. Impact dans 3,2,1. Impact ! »
*Boom !*
Une immense explosion emporta les tanks et les constructions aux alentours. En l'air, un bruit assourdissant se fit entendre. Io y jeta un coup d'œil, la fumée se fit transpercer par des avions de chasse volant dans le ciel.
C'est donc ça les fameux missiles air-sol dont me parlait Bard, c'est hallucinant !
« Tu n'as rien ? »
- Tout va bien !
Il rangea ses jumelles et aperçut au loin le convoi de Éiréné passer devant. Io soupira et reprit la route, les convois militaires de Era étaient vraiment efficace : « un blindage que le pays de Alélimo avait très rarement vu mais leur puissance de feu n'égalait pas celle de Io, couplé avec de la magie, on pouvait vraiment créer des armes monstrueuses.»
- C'est la merde là où je suis !
« De notre côté aussi ! »
A l'entrée de la ville, l'armé de Era l'attendait de pied ferme, Io était criblé de balles et de magie en toute sorte. Mais en réalité, ce n'était que pour la plupart des balles perdues, leur vraie cible était la division de Éiréné qui se trouvait non loin derrière. Les soldats débarquèrent par dizaines, sortant des voitures. Ils avaient explosé le mur du quartier des semi-humain, faisant passer ça pour leur objectif principal. En observant l’opération en cours, il se rappela ce que Éiréné lui a dit:
- « Pour commencer, on va exploser le mur du quartier des semi-humains.
- Pourquoi faire ? demanda Io.
- Pour faire passer ça comme notre objectif principal. ajoute Edward.
- Nous allons devoir faire évacuer les personnes vivant à l'intérieur après avoir sécurisé le quartier.
- Ce qui veut dire…
- Oui, tu seras seul sur ce coup Io… J’ai envoyé une demande de rappel à Mévie. C'est la seule qui se trouve proche du Roi d’Oramilia qui a été prévenu de notre coup.»
*sifflement*... Bam !
Une frappe venant du ciel frappa le mur qui protégeait le centre-ville de la Capital de Era. Io passa entre les décombres et s'engouffra dans la ville.
- Je suis à l'intérieur !
« Nous sommes juste derrière toi ! »
Les soldats s'engouffrent à leur tour dans la cité et commencent à protéger le quartier. Une balle frappa la nuque de Io, il s’en est fallu de peu pour tomber de sa moto. La douleur ne dure que quelques secondes puis finit par s'estomper. Il arriva dans une grande allée, les passants qui étaient venus fêter le mariage eurent à esquiver Io de justesse, lui étant poursuivis par des dizaines de personnes.
« Chéri, je t'envoie les dernières infos ! »
Merci !
« Bonjour à tous, nous sommes fiers de pouvoir vous filmer l'événement le plus attendu de cette année ! Comme vous pouvez le constater, les invités sont déjà installés, on attend la mariée avec impatience. »
« Il va falloir se dépêcher ! »
- T'en fais pas ! J’y suis dans dix minutes.
Io ingéra du mana dans sa moto, la brume opaque se répand comme un nuage de fumée, bloquant la vue des motos derrière lui. En face de lui, un barrage lui fait face. Il regarda à sa gauche et aperçut une dépanneuse.
- Oh la mauvaise idée !
Il utilisa la dépanneuse comme d'un tremplin et passa au-dessus du barrage. Sa moto finissait sa transformation en l'air, laissant place à cet aspect de corbeau qu'il aimait tant.
- T'en fais pas Nova, j'arrive te chercher !
***
Quelques heures avant, dans la chambre de Nova.
- Madame, c'est le grand jour !
- …
Vous n'avez pas l'air très heureuse, pourtant ça devrait être le meilleur jour de votre vie !
Merci, mais je ne suis pas trop sentimentale.
La porte s'ouvrit, Haru arriva avec Subaru, les deux se tenaient main dans la main. Nova leur sourit chaleureusement, Haru le lui renvoie. La jeune femme à la chevelure d'automne demanda à la domestique de bien vouloir disposer, elle a besoin de s’entretenir avec sa demoiselle d'honneur.
- Bien ! Si cela est votre ordre, je suis à l'extérieur si besoin ! dit-elle en quittant la pièce un peu méfiante.
Haru attrapa un chaise et la donna à Nova qui s'assit presque instantanément.
- Ah ! La barbe, il n'est toujours pas arrivé, qu'est ce qu'il fait ?
- Tu sais Nova, je pense pas que ce soit bon pour le bébé de stresser autant !
- T'as peut-être raison…
La jeune femme toucha son ventre, le sourire au lèvre.
- Quand même, c'est fou non ? J'aurais jamais imaginé te voir dans une telle robe ! ricana Subaru en se balançant sur sa chaise.
- Moi non plus... Le problème c'est que ça accentue mon ventre…
- Ah ça, on peut dire que la discrétion est partie par la cheminée ! dit Subaru.
- Pas par la fenêtre ? dit Nova interrogée ?
- Mais non, c'est par la porte... Vous êtes pas croyables vous deux !
- Ah, au passage, je suis allé voir Yota tout à l'heure… dit Subaru en se redressant.
- Ah oui, tu m’en avais parlé… Nova, écoute bien ce qu'il va te dire…
- Euh… d’accord ?
2 heures plus tôt…
Subaru déambula dans le château à la recherche de la chambre de Yota. Alors qu’il se fait intercepter par un soldat, une voix familière vient frapper Subaru de plein fouet.
- Ne vous en faites pas, il est avec moi !
- Monsieur Mercure, veuillez pardonner mon impolitesse, j'ignorais que ce jeune homme était votre invité.
- Ce n'est rien… Ton nom est Subaru, je ne me trompe pas ?
- Non, c’est bien ça !
- Je suis Mercure Grimor, frère aînée du grand Jupiter. Enchanté de te connaître, Subaru.
- De même !
-Tu es venu voir Yota j’imagine. Alors suis-moi.
Mercure commença à partir en direction de la chambre de Yota, le dos bien droit et un aspect digne qu'il n’affiche pas habituellement. Après quelques minutes de marche, nous sommes arrivés à une énorme porte en bois. Il toqua trois fois puis entra. A l’intérieur, l’ambiance de la pièce était royale, de marbre blanc orné d’or, il était là, en face de la porte. Il avait minci à vue d'œil, portant une tenue blanche dont la couture était faite d’or. Bizarrement, je n’étais pas stressé, plutôt impressionné par cet aspect presque divin. J’étais ensorcelé. Alors qu’il priait un tableau où la déesse Era tend les mains à nous autres pauvres humains que nous sommes, il se releva.
- Peux-tu nous laisser, Mercure ?
- Oui, bien-sûr !
Je me tourne, observant Mercure partir sans dire un mot de plus. Je me retourne alors vers Yota qui ouvre ses bras de la même manière que la peinture derrière lui. L'arceau de lumière qui était alors entre les mains de la déesse Era vient couronner Yota. Il avait de la barbe, pas beaucoup mais assez pour lui donner un côté plus adulte.
- Pour quelle raison m'as-tu fait venir ici ?
- Je voulais m'excuser auprès de toi ! La déesse Era m'a choisi comme messager et m'a ordonné de m'excuser auprès de toi pour avoir péché ! dit-il en rabattant sa veste blanche dont le symbole de la déesse était visible sur sa nuque.
- T'es complètement fou quand même !
- Pourquoi dis-tu cela ?
- De t’être éprit de la même femme que l’Originel.
La déesse Era a été clémente avec moi ! Elle m’a dit de montrer la voie à l'Originel vers son salut, je suis l’homme qui le vaincra !
- T'es complètement cinglé ma parole !?
- Non ! Je crois simplement en la parole divine d’Era !
J- oue donc avec ta vie si ça t'intéresse… Mais je t'interdis de jouer avec celle de Nova ! dit-il en le pointant du doigt.
Yota souria et le laissa partir.
Retour au présent.
- Voilà, c’est tout.
- C’est déjà énorme… T’en as parlé à quelqu'un d'autre ?
- Non… A part Haru, personne d'autre n'est au courant.
- Même les dieux s'y mettent… Sinon, merci mon petit Subaru pour avoir pris ma défense !
- J’ai… j’ai pas fait ça spécialement pour toi !
Arrête, sinon il y en a une qui va pas être contente.
Le petit groupe rigolait, heureusement. Malgré ça, le stress marquait le visage de Nova de manière significative, quand la domestique revint pour finir d'habiller Nova, son regard se porta vers son ventre. Elle sourit et lui dit:
« Je suis heureuse pour vous, c'est Monsieur Yota qui va être très heureux d'apprendre la nouvelle. »
Le petit groupe dévisagea la domestique, comme si son intervention était vraiment inutile. Et c’était le cas. Une heure après, la cérémonie était prête, ainsi que Nova.
***
« Monsieur, l'équipe 2 a engagé le combat, vous avez le champ libre jusqu'à la cathédrale. »
- Neith ! Venez sur ma position dans dix minutes, je pense que j'aurais besoin de vous !
« Bien. »
A deux cents mètres du site, une horde de l'armée de Era était positionnée dans le carrefour devant l'église. Déjà repéré, il commença à trouver une solution pour passer derrière et se rappelle d'une des fonctions de la moto. Il passa derrière une voiture mais ne ressortit pas, plus aucun bruit, plus aucun mouvement.
Les chasseurs le cherchaient, déboussolés. Soudain, ils se font couper par une explosion venant de leur groupe, l'équipe de Neith venait d'arriver et avait fait exploser le barrage à l'aide de la magie.
- Maintenant ! hurla Neith.
Io réaparru quand un soldat tourna la tête, ce dernier démarra la moto sans monter dessus et celle-ci partit en trombe vers le barrage et le perfore, laissant s’échapper une explosion de fumée noire. Il se jeta ensuite dans la cavité, des coups de feu retentirent. Tous les soldats tombaient comme des mouches. Quand la fumée se dissipa, il était encore en position de tir, cherchant le moindre mouvement, en vain.
- Merci !
« Arrête de parler et dépêche-toi ! »
Io enfourcha sa moto aussitôt, injectant du mana en même temps. Il sort de l’autre côté, monte les marches et arrive pendant la cérémonie, le prêtre est en train de prononcer son discours.
- Yota, voulez-vous prendre Nova comme épouse ?
- Oui, je le veux !
- Par notre déesse clémente Era, si certains veulent montrer leur désaccord à cette union, qu'ils se dénoncent ou se taisent à jamais !
Personne ne parle, Yota bombe le torse en regardant Nova qui baissa sa tête, le regard vide. Il ne s'agit qu'une question de seconde pour que les larmes se mettent à couler. Le prêtre commença à ouvrir la bouche mais un petit bruit mécanique se fit entendre et tout le monde se retourna pour mieux entendre ce bruit. Celui-ci devient de plus en plus fort, ce qui force les chasseurs à se lever et se mettre en position de combat. Une explosion détruit la porte et une moto en forme de corbeau sans conducteur pénétra dans la cathédrale, glissa jusqu’aux pieds de Nova et Yota. La fumée qu’elle produit envahit le lieu de la cérémonie toute entière. Quand la fumée se dissipa, une silhouette se dessina à l'intérieur.
- Moi je m'y oppose ! argumenta une voix remplie de détermination.
Nova posa ses mains devant la bouche, les larmes avaient finalement fini par couler.
- Désolé, je suis en retard, il y avait un peu de monde sur la route !
Mercure qui était assis au premier rang riait au éclat, tandis que Jupiter posa sa main sur son front comme signe de désespoir. Nova agit par réflexe et commence à marcher dans la direction de son sauveur mais se fait vite couper par Yota qui l’en empêche.
- Dis-moi juste un mot Nova… et je viens te sauver.
Nova regarda Io, ses yeux s’illuminèrent. Elle prit une grande inspiration et hurla à pleins poumons.
- Sauve-nous je t'en prie, Io !
- Nous ? répéta Yota en tournant sa tête vers Nova.
Le sourire de Io se dessina sur son visage, jusqu’à ses oreilles. Il s'apprête à dégainer, mais en regardant sa main, il n’aperçut pas son épée.
« Merde, elle est encore dans la moto ! »
Io prit un instant pour observer les environs, sa moto était toujours aux pieds de Yota et Nova. A sa gauche comme à sa droite, des chasseurs. En gros, il est dans une position délicate.
- Héhé… salut les gars…! dit-il en levant la main de gêne.
Mercure hurla aux chasseurs de l'attaquer, ils sortirent tous leurs épées et fusils et s'avancèrent vers Io :
« Merde ! » se dit-il en observant les chasseurs.
- Incroyable ! dit une voix frêle à côté de Mercure.
Mercure tourna sa tête instantanément, tout comme Io. Cette dernière était assise sur le dossier des bancs de la cathédrale, applaudissant Yota et Nova.
- T'es qui toi ? demanda Mercure écarquillant les yeux face à cette étrange personne sortie de nulle part.
La jeune fille devait avoir le même âge que Nova mais ses cheveux courts en carré plongeant de couleur zébré lui donnait un aspect dérangeant. Elle n'était pas habillée en Liaz et encore moins en chasseur. Sa tenue était simple, tenue en une seule pièce, bleue, cette robe était coupée à la verticale à partir de la hanche. Elle pencha sa tête comme si elle n'avait pas compris.
Mercure cligna des yeux et la jeune fille avait disparu, mais pas que la jeune fille. La tête de son collègue en face de lui aussi. Il fait un pas de recul, perdant son sang froid.
- Oh là là ? Je ne comprends pas, je me suis seulement appuyée sur sa tête, mais elle m'est restée dans les mains. Oh là là !
- C’est quoi cette blague encore ?
- Dis, dis monsieur ! Vous pourriez me dire où se situe…
La jeune fille se volatilisa à nouveau pour apparaître devant Mercure. Ses yeux grands ouverts inquiètent Mercure.
Io ? Non ce n'est pas toi… dit-elle en détournant sa tête.
Elle balaya la cathédrale du regard et trouva Io, elle arbore alors un sourire malicieux. Elle disparut pour apparaître devant Io. Il observa la jeune fille qui lui tournait autour, elle disparaît et réapparaît tout autour de lui. Elle ouvrit grand les bras et l'enlaça.
- Io ! Tu est revenue
- Je te l’avais promis.