Pas de trône pas de guerre juste deux éclairs, qui brillent ensemble, sans avoir besoin de frapper.
On croit souvent qu’une reine ne vit que pour son trône qu'elle dort dans les éclairs, pense dans la stratégie et respire à travers les murs de ses responsabilités mais même les déesses ont besoin de rêver et parfois, ce rêve a la forme d’un bonnet de chat ridicule, ou d’une robe qui crépite doucement à chaque respiration.
L’Univers 6.3, dans sa version diurne, offrait un tableau presque irréel la galerie célesta, rue flottante suspendue entre deux dimensions incertaines, s’étendait au-dessus du vide avec la grâce d’un ruban cosmique le sol, fluide et mouvant, formait un arc-en-ciel liquide a chaque souffle du vent astral, les vitrines changeaient de couleur ici, la mode rencontrait la magie, et le commerce dansait avec le rêve.
Saphira Noctielle marchait lentement, les bras tranquilles, Élya serrée contre elle dans un porte poupée brodé d’étoiles son regard ne cherchait rien il accueillait comme si ce monde changeant lui convenait mieux que n’importe quelle forteresse à côté d’elle, Diva débordait d’énergie comme toujours casquette rouge retournée sur la tête, lunettes de soleil en forme d’éclair, elle poussait un chariot déjà trop rempli. Vêtements éparpillés, bijoux tintant contre des peluches, cornets de glace fondus sur des capes magiques Diva n’achetait pas, elle capturait l’instant et elle riait à chaque trouvaille elle brandit soudain une énorme capuche à oreilles.
—« Ce bonnet de chat est POUR TOI ! »
Elle l’enfonça sur la tête de Saphira, qui resta immobile elle ne réagit pas mais elle ne l’enleva pas non plus ses doigts glissèrent sur le tissu.
—« Il est doux », murmura-t-elle.
Leur premier arrêt fut une boutique de vêtements célestes nommée “Rêverie de Soie et Tonnerre”, tenue par une dryade cosmique dont les bras étaient faits de tiges en feuilles d’or chaque tissu exposé vibrait au rythme de l’émotion du client ici, les étoffes se souvenaient de qui vous étiez.
—« Bienvenue, reines électriques »,
dit la vendeuse, en inclinant sa tige principale comme un salut Saphira trouva une robe bleu nuit elle la toucha, et l’étoffe s’éclaira de lignes fines, comme des éclairs très lents, très calmes une respiration lumineuse.
Diva, elle, choisit une veste rouge avec une traîne flottante qui semblait courir derrière elle dès qu’elle levait le bras.
« Je vais courir avec style », annonce-t-elle fièrement, faisant tournoyer sa silhouette devant un miroir temporel.
Puis, elles s’arrêtèrent dans une librairie vivante : Libr’Aura.
Là, Saphira entra seule la boutique, comme pour la reconnaître, ralentit sa pulsation les livres s’ouvrirent doucement devant elle, feuilletant leurs pages en silence, comme pour l’appeler elle choisit un recueil de poèmes anciens sur la solitude des dragons les pages tremblaient légèrement au contact de ses doigts Diva, revenue les bras chargés d’autres accessoires inutiles mais irrésistibles, l’aperçut.
—« Tu lis encore des trucs tristes ? »
Saphira sourit à peine, le regard posé sur une illustration de dragon allongé sous une lune brisée.
—« Ils me ressemblent mais maintenant, ils ne sont plus seuls. »
Elles finirent par s’arrêter au Glacier Dimensionnel Givré & Divin, où les parfums défiaient les lois des états de la matière.
Saphira choisit une glace brume de neige douce, presque translucide, au goût qui rappelait les premiers flocons sur un rêve Diva opta pour une création plus explosive quatre boules de feu crépitant, encore fumantes, servies dans une corolle d’écorce de soleil.
—« J’ai pas mangé depuis deux dimensions », déclare-t-elle comme une vérité sacrée.
Elles s’assirent enfin sur un banc flottant un nuage lent, amarré entre deux piliers d’onyx, au-dessus du vide coloré le ciel tournait doucement, les couleurs valsaient entre les lignes invisibles des mondes qui glissent les uns contre les autres Saphira regardait sans fixer sur ses genoux, Élya portait une petite cape dorée achetée par Diva, et semblait sourire dans son sommeil de coton.
« C’est bien, aujourd’hui », dit-elle, presque en chuchotant.
Diva l’observa un peu surprise puis attendrie.
Elle sortit un bonbon foudre, petit, craquant, et le lança avec adresse dans la bouche de sa sœur Saphira ne protesta pas elle mâcha le goût pétilla et Diva murmura simplement :
—« Ouais c’est bien d’être juste nous. »
Fin du Chapitre 2 – Journée Shopping Entre Sœurs